Dans la mesure où j’exerçais avant cela le rôle d’Imam parmi les sunnites, je lisais de nombreux hadiths sans n’en rien comprendre et que j’en justifiais tous les aspects avec des justifications logiques. On doit faire la différence entre «ceux qui encourent le courroux et les égarés » (مغضوب عليهم و ضالين) car ceux qui encourent le courroux sont ceux qui ont compris la vérité mais qui la refusent alors que l’expression «les égarés» renvoie à ceux qui ont perdu la vérité et qui sont désemparés. Et quant à moi, je pense que les sunnites font partie des égarés et qu’ils sont victimes d’un complot et d’une déplorable dissimulation et c’est pourquoi je respecte au plus haut point mes frères sunnites et Dieu le Très Haut dit dans le saint Coran:
«O vous qui avez la foi, quand vous parcourez la Terre sur le chemin de Dieu…ne dites pas à ceux qui vous adressent le salut, tu n’est pas croyant en cherchant les biens de ce monde alors qu’il y a chez Dieu beaucoup de richesses; ainsi étiez-vous auparavant et Dieu vous a gratifié de sa grâce» .
Et Dieu le Très-Haut m’a ainsi gratifié de cette guidance, ce qui m’a permis d’embarquer sur le vaisseau du salut, et de me raccrocher au «solide câble de Dieu». J’ai écrit sur ce voyage et mon expérience avec les Chiites, grâce à quoi j’ai connu un grand succès ; je ne m’attendais pas du tout à ce que ce livre, si concis, rencontre un tel accueil de la part des musulmans, qu’ils soient chiites ou sunnites, de sorte qu’un grand nombre d’entre eux a été guidé sur la voie du salut et que ce livre a été traduit en vingt-six langues et vu le nombre de lettres et de courriels qui m’arrivaient, j’ai compris que des villages entiers s’étaient convertis au Chiisme; j’entretenais des relations avec certains pays d’Afrique du Nord et en Côte d’Ivoire et j’ai compté qu’environ deux millions de personnes ont été guidées grâce à ce livre.
Ainsi, en Turquie, après la traduction de mes quatre livres: «Puis j’ai été guidé», «Avec ceux qui me précèdent», «Commentez les gens du Rappel» et «les Chiites, ce sont les sunnites», environ la moitié de la communauté alaouite, qui compte selon son chef environ vingt millions de personnes, est devenus chiite; et les alaouites m’ont invité il y a trois ans en Turquie pour l’Aid Ghadir et une foule d’environ trente-cinq mille personnes nouvellement converties est venue m’accueillir, parmi laquelle se trouvaient le ministre de la Culture, ainsi que nombre de journalistes issus de média différents. Lors de cette grande fête organisée par les frères alaouites, un rapport a été préparé et diffusé et je suis reconnaissant à Dieu le Tout Puissant pour ce bienfait. Et je suis toujours aussi motivé pour la prédication et la diffusion du Chiisme. Je me rappelle avoir été surnommé le «pourfendeur du chiisme» (baqarat al-tashayyu’) en Afrique du Nord par Mohammad Baqer al-Sadr, en disant que «ton rôle et ta place sont les mêmes que ceux joués par l’Imam Baqer (paix sur lui) et décrits dans le hadith affirmant: «que Dieu pardonne celui qui revivifie notre affaire. Quand on lui a demandé comment leur affaire serait revivifiée.
Il répondit «en apprenant nos sciences et en les enseignant aux autres car si les gens connaissaient la valeur de nos enseignements, ils nous suivraient sans aucun doute». A un autre endroit, il dit: «soyez pour nous source de fierté et de réputation, non pas une source d’humiliation, de déshonneur et de mauvaise réputation. Il a également dit: «invitez les gens à la religion par d’autres moyens que la langue».
J’ai mis en pratique ces conseils et j’ai obtenu un grand succès et je remercie Dieu le Très Grand pour m’avoir guidé. Et je continue aujourd’hui d’inviter les gens à Dieu mais avec la méthode qu’Il a Lui-même préconisé: «avec sagesse et une exhortation de bon ton» si bien que d’emblée, j’ai laissé de côté les invectives, la malédiction et l’injure car j’ai été convaincu par cette directive du Prince des Croyants Ali (paix sur lui) qui affirme: «ne soyez pas injurieux et ne jetez pas l’anathème mais dites plutôt il a fait ceci et cela…» . Je pense que c’est là un concentré du Chiisme que d’éviter l’invective et l’anathème tout en explicitant et en exposant les vérités historiques conservées par les méandres de l’Histoire, ces vérités mêmes qui sont couchées dans les livres, alors que les gens passent à côté sans s’en apercevoir et sans les connaître.