Si l'exécuteur testamentaire du noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) était connu par avance, pourquoi a-t-il lié la question de son exécution testamentaire à la question référant à la réponse à l'appel conce

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Même si du point de vue du chiisme, l'Imamat est une fonction octroyée par Dieu tout puissant et notifiée par le prophète – car l'Imam doit bénéficier de l'infaillibilité et seuls Dieu et son Prophète savent qui possède le statut d'infaillibilité et mérite la fonction suprême de Vilayat et d'Imamat - cependant la dépendance de cette fonction à l'acceptation de l'appel, dans la forme, connaît des raisons dont on évoquera quelques unes:

1- Le Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) en a décidé ainsi pour qu'il n'y ait plus d'excuse pour les gens afin qu'ils ne disent pas plus tard, pourquoi le choix n'a pas été porté sur un tel ou quelqu'un d'autre. Et parce que lors de la réunion personne sauf l'Imam Ali (béni soit-il) n'a répondu librement, à l'appel du Prophète. Ainsi il ne reste pas place à la contestation. Le noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) n'a pas ouvertement et explicitement annoncé que les autres ne méritaient sa succession pour devenir Calife. Il fallait que cela se devienne clair, tout à fait naturellement et au fil des événements afin que la question devienne bien palpable et compréhensible pour les musulmans, sans que cela ne suscite la haine et l'animosité à l'égard du Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) (comme l'affaire du Califat).[1] Il y avait d'autres points dont le noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) connaissait et en avait bien conscience depuis le début, à sa voir que certains ne méritait pas une telle fonction ou qu'ils ne pouvait pas en assumer la responsabilité. Comme l'affaire de la bataille de "Khandagh"[2] où parmi les compagnons du Prophète, seul l'Imam Ali était en mesure de combattre Amr Ibn Abdoud. Ou comme dans la bataille de "Kheybar" durant laquelle, le noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) a envoyé certaines personnes à la bataille. Mais elles ont échoué et n'on pas réussi à conquérir "Kheybar".[3] Ou l'affaire de l'envoi des émissaires de la part du Prophète pour réciter la sourate : "le repentir, mais qui incapables de le faire, ont été par la suite démis de leur responsabilité.[4]

2- Avec une telle décision, la supériorité et la vertu de l'Imam Ali (béni soit-il) ont été prouvées et démontrées à tout le monde et il a été établi que, le Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) dans sa solitude et au moment où il subissait les pressions et l'opposition des ennemis, qu'elle était la personne qui avec courage et sans peur a ouvertement apporté son soutien au Prophète de Dieu. Comme lors de la conquête de "Kheybar" lorsque le Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) a déclaré: " Demain je donnerai l'étendard à quelqu'un qui revient à l'assaut, sans jamais, tourner le dos".[5] Même si le Prophète savait depuis le début que seul l'Imam Ali (béni soit-il) était fait pour ce travail. Ou lors de la bataille de "Khandagh" le Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) a préparé le terrain d'abord et envoyé ensuite, l'Imam Ali pour que sa vertu soit montrée et démontrée à tous, en déclarant: " L'Islam tout entier a fait face à la mécréance toute entière".[6] Ou bien, à chaque fois que le Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) quittait Médine, il chargeait l'Imam Ali (béni soit-il) de le remplacer pour montrer de facto et implicitement son mérite par rapport aux autres. Car sinon, la plupart des musulmans n'allait pas accepter et reconnaître la vertu de l'Imam Ali (béni soit-il), d'autant plus que les opposants et les hypocrites (munafighines) ne manquaient pas de lancer une campagne d'intoxication pour neutraliser les décisions du noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) en vue de réaliser leurs projets néfastes.

3- La décision du Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) suivait un double objectif de préparer la société et de la projeter dans l'avenir de manière à ce qui si après lui, il y aura des personnes qui auraient envie de chercher la vérité, ne soient déviées du chemin. Il s'agissait pour lui de montrer d'abord le principe même de l'Imamat à la société qui sans un Imam et un guide est condamnée à la disparition. Ensuite il voulait préparer le terrain à la reconnaissance de son successeur, l'Imam Ali (béni soit-il).

4- Pour que les raisons du choix de l'Imam Ali (béni soit-il) comme son successeur (en dépit de son jeune âge) soient connues des générations futures de l'Oumma, car même si la fonction de l'Imamat est une fonction divine, mais il faut une raison convaincante en vue d'empêcher toute sorte de prétexte ou de désobéissance. Car, s'il avait fait son choix, sans poser des questions et sans consulter les autres, il aurait été étonnant, non seulement pour l'opinion de l'époque du Prophète, de comprendre comment un jeune devient prioritaire, mais aussi pour les générations futures qui n'ont pas directement côtoyé le Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et qui n'auront pas connu ses méthodes. Par conséquent, il a fallu que pour l'histoire et pour toujours, la vertu de l'Imam Ali soit prouvée, car sinon les opposants aurait pu avancer: pourquoi quelqu'un d'autre n'avait pas été choisi, par le Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Ainsi la vertu et le mérite de l'Imam Ali (béni soit-il) ont été prouvés par rapport aux autres.

5- cette décision est compatible avec la liberté des êtres humains d'accomplir une obligation, comme le veut la confession chiite. Dans cette affaire, les chefs de la tribu Quraysh ont eux, librement décliné l'appel du Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants)[7] et l'Imam Ali (béni soit-il) a librement accepté l'appel.[8] Même si tout était clair et établi pour Dieu depuis le début, cependant, c'est l'être humain qui prépare librement pour lui-même, le terrain aux succès divins, à l'orientation ou à l'égarement. Plusieurs verstes du noble Coran font d'ailleurs référence au fait que l'orientation ou l'égarement viennent du fait de l'Homme.

6- Le "Yom al-Inzar" (le jour de l'avertissement ou de la réponse à l'appel du Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) pour être son successeur désigné) montre que la société islamique est fondée sur la liberté et le libre choix et qu'il n'y existe aucune sorte de force ou de dictature. Autrement dit c'est bien le mérite des personnes qui prépare le terrain à l'acceptation d'une responsabilité. Et ce mérite est basé sur des normes divines et non sur des liens de parenté ou d'amitié. Le meilleur symbole de la liberté est peut-être, la participation du peuple et sa consultation dans les affaires de la société. La consultation ou la délibération revêt une importance particulière et bien que le noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) eut été lié à la révélation divine tout en jouissant de l'infaillibilité et d'une très grande intelligence, cependant, il appelait les musulmans à la consultation et à l'échange de vues. Bien entendu le noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) ne consultait pas les fidèles au sujet de l'origine, de la source et du principe même des instructions divines et il obéissait à la révélation divine, mais c'est dans la forme et les modalités d'application de certaines instructions qu'il consultait les fidèles. Le noble Coran y fait référence d'ailleurs dans quelques sourates.[9] Dans la sourate "Al Amran" (la famille d'Amaran) l'ordre de la délibération et de la consultation avait pour raison le fait que la consultation avec les compagnons dans la bataille d'''Ohod" n'avait pas été couronnée de succès et l'on croyait que le Prophète ne consulte plus les musulmans.[10] Un autre cas, c'est la bataille de "Badr" où le Prophète a consulté un de ses compagnons, Hubab Ibn Manzar.[11] Il y a également, de nombreux autres cas.

La consultation et la délibération avec les fidèles avaient plusieurs objectifs:

1- rapprocher les cœurs et les opinions des musulmans et établir l'affection et l'amitié entre eux.

2- donner de l'importance aux gens et accorder du respect aux membres de la société et préparer le terrain à l'expression des aptitudes; car c'est dans la consultation et la délibération que prennent forme, le mérite, l'aptitude et la personnalité des gens.

3- prendre comme modèle le noble Prophète de l'Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) qui consultait les autres et délibérer avec eux pour les affaires de l'Oumma islamique. Le noble Coran souligne que le Prophète est un bon modèle pour les croyants.[12]

4- ne pas mettre sur le compte d'une personne déterminée les succès et les échecs et en vue d'y associer la société dans sa totalité.

[1] Belazeri, Ansab al-Ashraf; vol.1, p. 580; Ibn Qatibah al-Dinwari, al-Immat wa al-Syassat, p.9; Massoudi, Movarej ol Dhahab, vol.2, p.304

[2] Sobhani, Djaafar, la lumière de l'éternité, p. 545; Bahar al-Anwar, vol.20, p.227

[3] L'histoire de Tabari, vol.2, p.467; Ibn Hajar Asghalani, al-Asabat, vol.2, p.508

[4] Bahar al-Anwar, vol21, p.266 et s., Tafsir al-Mizan, vol.9, p.162

[5] La lumière de l'éternité, p.647; la conduite de Halabi, vol.3, p.41

[6] Le même

[7] l'histoire de Tabari vol.2, p.63; la conduite de Halabi, vol.1, p.286; Bahar al-Anwar vol.38; Kanz ol Aamal, vol.15, p.15

[8] Le même

[9] La sourate "al-Amaran", 159; La sourate " la délibération", 38; Tafsir al-Mizan, vol.4, p.70; Majmaa ol-Bayan, en bas du verset 159, de la sourate al-Amran

[10] Al Dor al-Manthour, vol.2, p.80 et 90; Tafsir al-Mizan, vol.4, p.70

[11] Sahih Moslim, vol.5; p.170; al-Bedayah wa al-Nahayah, vol.3, p.263

[12] La sourate "les partis", 21

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