Quel est le critère requis pour les rites husseinites ?

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Quel est le critère requis  pour les rites husseinites ?

Question* :

À l'approche du mois de Muharram, quel est le critère pour considérer certaines pratiques des participants comme faisant partie des rites husseinites (relatifs à l'Imam Hussein), tandis que d'autres ne le sont pas ?

*Réponse* :

Nous avons mentionné, dans une réponse précédente, que les rites husseinites font parties des rituels pour lesquels la législation religieuse n'a pas spécifié de méthode particulière, mais a laissé cela à l'appréciation des personnes sensées et des croyants.
Par exemple, la recommandation de mentionner et de glorifier Dieu, de lire le Coran, de faire des actes de bienfaisance, et l'obligation d'être bienveillant envers ses parents et autres devoirs et recommandations, la législation religieuse n'a pas précisé une manière spécifique de les accomplir, mais a laissé cela à la discrétion des individus concernés.
Ainsi, il est permis à une personne de glorifier Dieu et de L'exalter de la manière qu'elle souhaite, et à tout moment et en tout lieu qu'elle désire. De même pour la lecture du Coran, il est permis de la faire seul ou avec d'autres, chez soi ou à la mosquée, lors de fêtes ou de deuils. Il est également permis d'organiser des conférences, de créer des cercles de lecture du Coran, d'organiser des concours, et autres manifestations qui représentent une manière de lire le Coran. De même, la législation religieuse n'a pas dessiné des traditions spécifiques pour la bienfaisance ou la bienveillance envers les parents, mais a laissé cela à l'appréciation des personnes sensées et des croyants. Tout ce que les gens sensés et les croyants considèrent comme de la bienfaisance ou de la bienveillance envers les parents ne doit pas être ignoré par les croyants.

Les rites husseinites sont de cette nature. La législation religieuse n'a pas spécifié de manière particulière pour commémorer l'Imam Hussein (paix soit sur lui), mais a laissé cela aux croyants. La tâche de la législation religieuse est de définir le cadre général du rituel. Elle l'a fait en recommandant les pleurs, l'organisation de cérémonies de deuil, et toute expression de tristesse et de chagrin pour l'Imam Hussein (paix soit sur lui). De nombreux textes en témoignent, comme la parole de l'Imam Sadiq (paix soit sur lui) : "Celui qui se rappelle de nous et que ses yeux versent une larme de la taille de l'aile d'un moustique, Dieu lui pardonne ses péchés." Et de l'Imam Reza (paix soit sur lui) : "Celui qui se souvient de notre souffrance, qui pleure et fait pleurer pour ce qui nous a été infligé, sera avec nous à notre rang le Jour du Jugement. Et celui qui se rappelle notre souffrance, qui pleure et fait pleurer, ses yeux ne pleureront pas le jour où tous les yeux pleureront" (Mikyal al-Makarim - Mirza Muhammad Taqi al-Isfahani - volume 2 - page 155).

Et sa parole (paix soit sur lui) : "Ô Fudhayl, vous asseyez-vous et discutez-vous ? J'ai répondu : “Oui, mon maître.” Il a dit : “J'aime ces assemblées, alors ravivez-y notre cause. Quiconque s'assied dans une assemblée où notre cause est ravivée, son cœur ne mourra pas le jour où les cœurs mourront" (Bihar al-Anwar, vol. 44, p. 282).

Et dans un récit, l'imam s'adresse à ‘Antara ibn Haroun et lui dit : "As-tu visité la tombe de mon grand-père al-Hussein ? J'ai répondu : “Oui, j'ai visité la tombe de ton grand-père al-Hussein.” Il a dit : “J'ai entendu dire que les gens affluent vers la tombe de mon grand-père, certains se lamentent, d'autres composent des poèmes funéraires, et d'autres racontent des histoires.” J'ai dit : “Mon maître, j'ai vu certains de ces actes.” Il a dit : “Loué soit Dieu qui a fait en sorte que parmi nos chiites, il y ait ceux qui viennent vers nous, se lamentent sur nous et composent des poèmes funéraires pour nous" (Kamil al-Ziyarat, Ibn Qulawayh, p. 539).

Et des dizaines de textes confirment la recommandation des rites liés à la commémoration de l'Imam Hussein (paix soit sur lui).

Oui, certains rites husseinites sont explicitement mentionnés dans les textes, comme les pleurs, l'organisation d'assemblées et les visites. D'autres rites sont des manifestations des titres généraux tels que l'expression de la tristesse, les lamentations et les élégies. Toute action qui correspond à ces titres, selon le jugement des personnes sensées et des croyants, devient nécessairement un rite husseinite ; en effet, les textes n'ont pas limité l'accomplissement des rites à une méthode particulière, mais ont confirmé leur recommandation dans leur titre général.

Ainsi, tout rite sur lequel les croyants s'accordent comme étant un rite husseinite devient recommandé. Cependant, il n'est pas recommandé en raison d'un texte spécifique le concernant, mais parce qu'il est une manifestation des rites husseinites recommandés en général.
Par exemple, les processions de deuil sont recommandées tant que les croyants les considèrent comme un rite husseinite. Si cette tradition est abandonnée et remplacée par autre chose, la recommandation se transfère à cette nouvelle pratique. Par conséquent, tout rite lié à l'Imam Hussein (paix soit sur lui) est recommandé si la société le considère comme une manifestation des textes qui encouragent et incitent à commémorer l'Imam Hussein (paix soit sur lui). Il n'est pas nécessaire d'avoir des récits et des textes spécifiques pour chaque cas, tant que ces rites relèvent des titres généraux que la loi religieuse a jugés recommandables.

Cela en tenant compte du fait que la législation religieuse impose des limites et des règles générales qui s'appliquent à tous les rites islamiques, y compris les rites husseinites. Ainsi, il n'est pas permis que les rites incluent des éléments interdits par la loi religieuse, tels que l'accompagnement de chansons et de musiques appropriées aux rassemblements de divertissement.

Il en va de même pour d'autres règles religieuses, comme l'interdiction de nuire à soi-même ou à la religion. C'est ici que le rôle des juristes (faqihs) se manifeste, car ils déterminent ce qui est permis et ce qui ne l'est pas dans les rites husseinites, en se basant sur les textes et les principes juridiques.

En somme, les rites husseinites doivent être conformes aux limites de la loi religieuse et exprimer le mieux la tristesse et le chagrin pour l'Imam Hussein (paix soit sur lui).

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