Israël est en état d’alerte puisqu'il s'attend à ce que les drones et les missiles de croisière iraniens viennent s'abattre sur les sites sensibles, à l’image de ce qui s’est passé le 14 septembre en Arabie saoudite où Aramco a été visée par 20 drones d’Ansarallah. Vendredi, le chef d’état-major israélien Aviv Koutchavi a reconnu un front nord particulièrement fragile et tendu qui pourrait s’enflammer à tout moment et dont les étincelles ne tarderaient pas à raviver le front sud. Et pourtant, Koutchavi n’est pas allé jusqu’à évoquer comme Netanyahu l’idée des frappes préventives contre la Résistance. Pourquoi? Le retrait US du Nord-Est et la fin du projet dit « Rojava » ont été, ni plus ni moins, une flèche fatale tirée en direction d’Israël.
L’important allié kurde d’Israël a ainsi été « marginalisé » dans la foulée d’une reconfiguration de force qu’a décidée la Maison-Blanche sans visiblement trop penser aux intérêts à long terme de Tel-Aviv. Car, que les Kurdes soient démantelés dans le Nord-Est et qu’ils finissent par la force des choses à rallier l’armée syrienne et la Russie, c’est là, une importante perte stratégique pour un Israël qui se servait des villes du Nord-Est comme base-arrière pour frapper au drone les positions de la Résistance sur l’est de l’Euphrate. Sans « Rojava », Israël se voit privé aussi de sa capacité à fournir des armes et des fonds aux terroristes des YPG et au PKK, ce qui a un impact direct aussi bien en termes économique (pétrole de contrebande syrien, NDLR) que sur le plan géostratégique sur Israël. Le Nord-Est syrien, Israël comptait en faire un Kurdistan irakien bis là où « Aman », service secret intérieur d’Israël, possède des sites pour y espionner la Résistance.