Missiles iraniens : Le Drian brandit la menace d’un nouveau train de sanctions

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Missiles iraniens : Le Drian brandit la menace d’un nouveau train de sanctions

Le ministre français des Affaires étrangères a menacé l’Iran de nouvelles sanctions, à peine quelques heures avant son déplacement à Téhéran, capitale iranienne.

Interviewé par l’hebdomadaire français Le Journal du dimanche, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré que l’Iran ferait l’objet de nouvelles sanctions s’il ne prenait pas en compte les préoccupations à propos de son programme balistique.

« Les missiles balistiques de l’Iran ont la capacité de prendre pour cible des localités à des milliers de kilomètres. Cela contredit les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et dépasse le besoin de Téhéran de défendre ses frontières. Il existe un risque de nouvelles sanctions contre l’Iran si celui-ci ne prend pas en compte les inquiétudes à propos de son programme balistique », a expliqué Jean-Yves Le Drian.

Le chef de la diplomatie française arrivera à Téhéran, ce dimanche 4 mars au soir, et rencontrera, demain lundi 5 mars, le président de la République islamique d’Iran Hassan Rohani et son ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Les entretiens entre M. Le Drian et les responsables iraniens auront à leur ordre du jour l’essor des relations bilatérales et les questions les plus importantes du Moyen-Orient et du monde.

Le ministre français des Affaires étrangères inaugurera le lundi 5 mars une exposition exceptionnelle « Le musée du Louvre à Téhéran – Trésors des collections nationales françaises » au musée national d’Iran, en présence de Jean-Luc Martinez, président directeur du musée du Louvre.

À ce propos, la diplomatie française a publié, sur son site web officiel, un communiqué détaillant la visite de M. Le Drian à Téhéran.

« M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, se rendra en Iran le 5 mars. À Téhéran, M. Le Drian sera reçu par M. Hassan Rohani, le président de la République islamique d’Iran. Il s’entretiendra également avec son homologue, M. Mohammad Javad Zarif, ainsi qu’avec le président du Parlement, M. Ali Larijani et le secrétaire du conseil suprême de sécurité nationale, M. Ali Shamkhani.

Dans l’esprit de l’accord nucléaire obtenu le 14 juillet 2015, la France entend poursuivre la voie d’un dialogue franc et exigeant avec l’Iran. A cet effet, M. Jean-Yves Le Drian abordera avec ses interlocuteurs trois sujets principaux :

L’accord nucléaire : La France est déterminée à préserver ce bon accord et est attachée au nécessaire respect par toutes les parties de leurs engagements. Le JCPoA donne des garanties robustes contre le risque de détournement du programme nucléaire iranien à des fins militaires. À cet égard, l’Iran doit continuer de mettre en œuvre rigoureusement les obligations qui lui incombent ; parallèlement, il est important pour nous, comme pour l’Iran, que la reprise des échanges et des investissements européens dans ce pays se poursuive.

Le programme balistique iranien : Comme la France l’a rappelé à plusieurs reprises, le programme balistique iranien est une source de préoccupation majeure pour la France et ses partenaires. Celui-ci n’est pas conforme à la résolution 2231 du Conseil de sécurité et est un facteur de déstabilisation de la région. Nous exprimons également des préoccupations quant à la question des transferts de missiles et à une assistance de l’Iran à des pays et entités non étatiques de la région. C’est pourquoi nous souhaitons engager un dialogue de vérité avec l’Iran sur ce sujet.

L’action régionale de l’Iran emporte également des conséquences déstabilisantes pour la région. Nous souhaitons que ce pays contribue positivement à la résolution des crises au Moyen-Orient, dans le respect de la souveraineté des États. À cet égard, la crise en Syrie et la situation humanitaire qui y prévaut seront particulièrement abordées, au côté des autres dossiers régionaux dans lesquels l’Iran est impliqué (Yémen, Liban, Irak).

Le déplacement du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères vise également à approfondir la relation bilatérale entre nos deux pays, sur la base du cadre fixé lors de la visite à Paris du président Rohani en 2016. Nous souhaitons poursuivre notre dialogue sur le long terme, dans tous les domaines, en favorisant les échanges culturels, scientifiques et humains entre nos sociétés. C’est dans cet esprit que M. Le Drian inaugurera l’exposition “Le musée du Louvre à Téhéran” lors de son déplacement, témoignage de la pérennité de la relation culturelle franco-iranienne. Cette exposition retrace l’histoire du palais et du musée du Louvre. »

Une chose est à souligner ici : le ministre français des Affaires étrangères, au lieu de demander à Téhéran de répondre aux préoccupations de Paris, devrait répondre d’abord aux inquiétudes de Téhéran concernant le soutien de la France au groupe terroriste de l’Organisation des moudjahidin du peuple iranien (plus connus en Iran sous le nom de Monafeghines, « hypocrites » en français).

Le 13 février 2018, le président français Emmanuel Macron a réclamé l’intensification des enquêtes internationales sur le programme balistique iranien. C’est le premier dirigeant d’un pays européen à parler d’un « accord complémentaire » juste après que le président américain Donald Trump se fut prononcé au détriment de l’accord nucléaire.

Au lendemain des propos d’Emmanuel Macron sur un « accord complémentaire », le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qassemi, a déclaré que la République islamique d’Iran ne permettrait à personne de parler de la restriction des capacités défensives et dissuasives d’un Iran paisible ou de tenter de porter atteinte à l’Iran dans le cadre d’une politique du deux poids deux mesures. 

La France est actuellement le paradis du groupe terroriste des Monafeghines, qui a commis d’innombrables crimes contre le peuple iranien. Les éléments des Monafeghines organisent des conférences en toute liberté à Paris alors qu’ils ont sur les mains le sang d’un grand nombre de civils innocents. M. Le Drian ne ferait-il pas mieux d’écouter les préoccupations de Téhéran au lieu de lui parler des siennes ?  

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