Soutenus par l’Iran et la Russie, les Syriens ont inauguré une usine de fabrication d’armes dans le nord du pays. Un projet intelligent qui a déjà porté ses fruits.
Abdel Bari Atwan, renommé analyste arabe et rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, s’est attardé dans un article sur la destruction d’un avion russe Il-20 qui a suscité la colère déferlante des Russes.
Cette conclusion va probablement vous surprendre, mais le grand gagnant de la crise émanant de la destruction d’un avion russe Il-20 en Méditerranée par un missile de fabrication russe est la Syrie, note dans son article Atwan. Pour en arriver à cette conclusion, explique-t-il, deux importantes réalités, révélées trois jours après le crash, ont été prises en compte.
« Tout d'abord, il faut savoir que le lieu de toute attaque de l’aviation israélienne en Syrie ne compte guère, puisque celle-ci n'a jusqu'ici pas réussi à atteindre son objectif qui est de mettre fin à la présence de l’Iran dans ce pays, et ce, malgré la transgression de toutes les lignes rouges. Les attaques israéliennes contre la Syrie n'ont pas pu mettre en péril la partie russe, au contraire elles ont débouché sur des résultats inverses.
D'autre part, les politiques de deux poids deux mesures de la Russie minent d’une manière ou d’une autre l’image des autorités russes, du moins au Moyen-Orient. La Russie est un allié de la Syrie et un ami stratégique d’Israël dont le nombre de raids aériens contre le territoire syrien dépasse les 210 en 18 mois. Alors que la Russie soutient la Syrie en se battant à ses côtés contre le terrorisme pour empêcher la chute du gouvernement et qu'elle défend la récupération de tous les territoires syriens et la souveraineté entière de Damas, elle ferme pourtant les yeux sur l’occupation des régions syriennes à Idlib, Afrin et al-Bab par les forces turques et sur le soutien d’Ankara aux groupes armés.
Le discours qu’a prononcé le secrétaire général du Hezbollah libanais Sayyed Hassan Nasrallah à l’occasion de la journée d’Achoura a révélé plusieurs points qui confirment implicitement nos dires. Des points, toutefois, marqués par la circonspection. En effet, lorsque Sayyed Hassan Nasrallah appelle à mettre un terme aux agressions d’Israël qu’il qualifie d’« insupportables », il s’adresse implicitement à ses alliés russe, syrien et iranien et suscite leurs réactions ».