Le Coran dont on a accès aujourd’hui, est le même Coran qui a été révélé au Prophète (s). Il n’a subi ni des additions, ni des omissions.
Ce que les sunnites ont attribué aux chiites
Abu Al-Husayn Abd Al-Rahîm b. Mohammad, connu sous le nom de Khayyât Al-Mu’tazilî (M 300H) fut un des premiers savants sunnites qui a attribué l’idée de l’altération du Coran aux chiites.[14] Abu Ali Al-Jubbâ’î (M 303H) aussi annonça que les chiites croient à l’altération du Coran (qu’il y a des additions et des omissions dans le Coran).[15]
Abu Al-Hassan Al-Ash’arî (334 H) a dit dans son livre Maqâlât Al-Islamîyyîn[16] que selon lui tous les chiites ne croient pas à la falsification du Coran. Ibn Hazm (456 H) a dit dans son livre Al-Fisal :
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- « Les chiites croyaient toujours en l’altération du Coran. Ils croient que le Coran a subi des additions et des omissions ».[17]
Mais certains savants sunnites n’ont pas jugé sans avoir fait la recherche et ont déclaré que les chiites ne croient pas à l’altération du Coran.[18]
Ce que les savants chiites ont déclaré
La majorité des savants chiites ont déclaré que l’idée de l’altération du Coran ne fait pas partie de la croyance chiite.
- Abu Al-Qâsim Abd Al-Hayy b. Ahmad Balkhî Khurâsânî[19] (319H),
- Abu Bakr Al-Anbârî[20] (328H)
- Sayyid Murtadâ Alam Al-Hudâ[21],
- Hâkim Jishumî[22] (494H),
- Mahmûd b. Hamza Kirmânî[23] (505H),
- Fadl b. Hasan Tabarsî[24] (548H),
- Sayyid b. Tâwûs[25] (664H),
- Sayyid Abd Al-Husayn Sharaf Al-Dîn[26] (1377H),
- Ayatollah Burûjirdî[27] (1380H)
- et Ayatollah Khuî[28] (1412H) en font partie.
D’après les savants chiites, c’est n'est pas logique que le Prophète (s) abandonne le miracle le plus important de sa religion et ne recueillit pas les versets dans un livre, mais confie sa responsabilité aux autres.[29] Les rapports qui disent que les feuilles du Coran furent recueillies après le décès du Prophète (s), ne sont pas correcte et fiable, selon Ayatollah Burûjirdî et Ayatollah Khuî. Ils croient que les feuilles des versets coraniques furent recueillies dans un livre à l’époque du Prophète (s) et sous sa surveillance. Aussi, les rapports qui disent le contraire sont inventés par les ennemis qui voulaient diminuer la valeur du Coran.
Ayatollah Burûjirdî a dit:
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- « Si on connaît bien les conditions de la société islamique à l’époque du Prophète (s) ainsi que l’histoire de l’islam, et si on sait comment les musulmans tentaient protéger le Coran, cela sera impossible de croire à l’altération du Coran ».[30]
L’Imam Khumainî a critiqué aussi les savants qui croient à l’altération du Coran et a dit :
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- « S’il y avait des versets qui furent supprimés du Coran, alors pourquoi on ne voit aucune trace de ce genre de verset dans les discussions de l’Imam Ali (a), de Fatima Al-Zahrâ (s) et de certains compagnons comme Salmân, Abû Dhar et Miqdâd? »[31]
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Analyse de l’avis de l’altération du Coran
Noms des Imams dans le Coran
D’après ceux qui croient à l’altération du Coran, la plupart de cette falsification concernent les Imams. Cela veut dire qu’il y avait plusieurs versets dans lesquels Allah avait cité les noms des Imams. Toutefois, un hadith authentique rapporté de l’Imam Sâdiq (a) dit qu’Allah ne parle pas de détails dans le Coran.[32]
Hadiths qui confirment l’altération
D’après Ayatollah Burûjirdî, la majorité des hadiths qui confirment l’altération du Coran, est rapportée par Ahmad b. Mohammad Sayârî qui n’était pas un fidèle.[33] Aussi, certains hadiths ne parlent pas de l’altération, ils parlent plutôt de l’interprétation ou la signification des versets coraniques. Parmi ce genre de hadith, il se trouve aussi des narrateurs infidèles et menteurs.[34] Il y a seulement un hadith dans le livre Al-Kâfî qui dit que le Coran avait 17 000 versets.[35] Le nombre mentionné dans ce hadith n’est pas sûr, car dans la version dont Fayd Al-Kâshânî avait accès, c'est écrit 7 000 versets au lieu de 17 000 versets.[36] Donc, ce nombre peut être seulement pour marquer le grand nombre des versets coraniques.
Enfin, l’altération du Coran qui est un des plus importants des sujets dans la croyance islamique, ne peut pas être prouvée par un seul hadith alors qu’il y a beaucoup de preuves authentiques qui prouvent le contraire.
Mus'haf de l’Imam Ali (a)
Article connexe : Mus'haf de l'Imam Ali (a).Certains savants sunnites contemporains essayent d’attribuer l’idée de l’altération du Coran aux chiites en profitant des hadiths qui parlent du Coran que l’Imam Ali (a) écrivit après le décès du Prophète (s).[37]
C’est sûr que l’Imam Ali (a) ajouta des textes au Coran, mais pas en tant que versets coraniques ; c’étaient plutôt des commentaires, des interprétations et des narrations à propos du temps de la révélation de chaque verset pour aider les musulmans à bien comprendre la révélation divine.[38] Les savants chiites sont donc unanimes sur le fait que les ajouts du Coran que l’Imam Ali (a) écrivit, ne faisaient pas partie du corpus du Coran, mais ils furent seulement des exégèses qu’il avait entendu du Prophète (s).[39]
Hadith de grande tente
Un hadith est rapporté à propos du temps de la venue de l’Imam Mahdi (a) qui dit : « Lorsque l’Imam Mahdi (a) apparaîtra, il donnera des cours du Coran dans des grandes tentes. Il enseignera le Coran d’après ce que Dieu a révélé. Cela sera difficile pour ceux qui lisaient toujours le Coran de l’accepter ».[40]Ce hadith ne parle pas d’un nouveau Coran; il parle plutôt d’une nouvelle interprétation qui n’est pas connue parmi les musulmans.[41]
Altération par inattention
Certains croient que les feuilles dans lesquelles il fut écrit les versets coraniques, furent recueillies après le décès du Prophète (s); alors, c’était possible que ceux qui recueillaient les feuilles, se soient trompés de temps en temps et oubliaient certains ordres ou passages.[42]
On ne peut pas considérer cette possibilité comme une preuve. De plus, tous les savants qui croient que le Coran est recueilli après le Prophète (s) ne croient pas à l’altération.[43]