Intégrité du Coran (1)

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Intégrité du Coran (1)

L’intégrité du Coran (en arabe : سَلامَةُ القُرآنِ مِنَ التَّحرِيف) est une des croyances de base de la majorité des musulmans chiites et sunnites. D’après cette idée, le Coran dont on a accès aujourd’hui, est le même Coran qui a été révélé au Prophète (s). Il n’a subi ni des additions, ni des omissions. D’après la majorité des exégètes du Coran, le Coran a pris cette forme et cet ordre à l’époque du Prophète (s).

Après l’écriture du livre Fasl Al-Khitâb par Muhaddith An-Nûrî, certains savants sunnites ont accusé les chiites de croire en l’altération du Coran. Mais plusieurs grands savants chiites ont écrit des livres en réponse de cette accusation, affirmant l'intégrité du coran.

Plusieurs preuves du Coran et du hadith démontrent l’intégrité du Coran, comme les versets qui provoquent les ennemis d’écrire un livre semblable au Coran, les versets qui parlent de la protection du Coran par Allah, le hadith Ath-Thaqalayn et les hadiths à propos des mérites des sourates.

Définition

Le mot « Tahrîf : تحریف » signifie l'altération ou la falsification.[1] Quand on parle de l’altération du Coran, on parle souvent de la question de si le Coran a subi des omissions ou non ? Car parmi les musulmans, personne ne croit que le Coran a subi des additions.[2]

 

Preuves

Versets coraniques

Premier verset

Allah dit dans la sourate al-Hijr, verset 9 :

« C’est Nous qui avons envoyé le Rappel et c’est Nous qui en sommes gardien ».

La majorité des exégètes du Coran croit que le mot Adh-dhikr (الذکر) dans ce verset, signifie le Coran et que ce verset rejette clairement l’altération du Coran.[3]

Deuxième verset

Allah dit dans la sourate Fussilat, verset 41 et 42 :

« En vérité, elle est certes une Écriture précieuse. Le Faux ne s’y glisse par aucun côté. C’est une révélation émanant d’un Seigneur sage et digne de louanges ».

Ce verset rejette tout faux du Coran. Le Faux contient toute falsification. Alors, d’après ce verset, il n’y a ni additions ni omissions dans le Coran.[4]

D’après 'Allâma Tabâtabâ’î, les derniers mots de ce verset (sage et digne de louanges) sont des raisons pour le début du verset. Donc, cela veut dire que la parole d’un Seigneur sage et digne de louanges ne peut pas subir d'altérations.[5]

Troisième verset

La sourate al-Baqara verset 23, sourate Yûnus v 38 et sourate Hûd v 13. Dans ces versets, Allah a lancé un défi aux ennemis d’écrire un livre, une sourate ou même un verset comme le Coran.

Si le Coran était falsifié, cela serait inutile de provoquer les ennemis à écrire un tel livre.[6]

Hadits

Parmi les hadiths qui prouvent l’intégrité du Coran, on peut citer les suivants :

  • Les hadiths qui nous ordonnent de vérifier l’authenticité des hadiths, en les comparant avec le Coran:
Plusieurs hadiths sont rapportés qui nous ordonnent de comparer les hadiths avec les versets coraniques pour connaître leur authenticité; ils nous disent que si ce hadith est conforme au Coran, il est fiable, sinon il n’est pas authentique.[7]
Si le Coran était altéré, les Ahl Al-Bayt  du Prophète (sawas) ne nous ordonneraient pas de vérifier l’authenticité des hadiths avec les versets coraniques.
Ce hadith rejette l’idée de l’altération du Coran. Car le Prophète (s) nous a ordonné de suivre le Coran et les Ahl Al-Bayt (a) à jamais pour ne pas s’égarer.[8]
Si le Coran avait subi une falsification, il n'aurait jamais pu nous garder dans le droit chemin.
certains hadiths juridiques ont été rapportés à propos des actes juridiques qui peuvent confirmer l’intégrité du Coran. Par exemple, il est rapporté que pendant la prière, après avoir récité la sourate al-Hamd, il faut réciter une autre sourate.[9] Alors, si le Coran n’était pas intègre, l’islam ne nous ordonnerait pas de réciter une sourate après celle de Al-Hamd, car dans ce cas, on ne pouvait pas trouver une sourate dont on serait sûr de son autenticité.
  • Les hadiths qui parlent des mérites des sourates coraniques :
beaucoup de hadiths sont rapportés qui parlent de la récompense qu’on aura si on récite telle sourate ou si on récite le Coran en entier.
Le Prophète (s) et les Ahl Al-Bayt (a) savaient bien que cela sera possible de le faire et que le Coran ne sera pas altéré.
  • Les hadiths qui donnent la décision finale au Coran :
Les Ahl Al-Bayt (a) conseillaient toujours les gens à résoudre leurs problèmes et leurs disputes avec le Coran.


Dans certains hadiths, les Ahl Al-Bayt (a) ont directement rejeté l’idée de l’altération du Coran. Il est rapporté qu’au cours d’une conversation avec Mu’âwiya, l’Imam Hassan (a) a juré par Allah que le Coran n’est pas altéré.[10]
Dans un autre hadith, l’Imam Bâqir (a) dit :

« Les lettres du Coran n’ont subi aucune addition et aucune omission; les gouvernements ont seulement changé la signification ».[11]
 

Effort des musulmans pour protéger le Coran

A part les versets coraniques et les hadiths, le Coran avait toujours un statut spécial parmi les musulmans d’une façon qu’ils faisaient tout leur possible pour le protéger. De plus, après la révélation de chaque verset coranique, le Prophète (s) le récitait aux gens, et appelait les compagnons qui savaient écrire, comme Ali b. Abi Talib (a) pour l’écrire.
Tous les musulmans croyaient que le Coran était bien la parole divine, ils faisaient alors beaucoup d’efforts pour le protéger.

Il est rapporté qu’une fois, ‘Uthmân voulait effacer la lettre de (واو : et) du début d’un verset[12] coranique. Mais ‘Ubay b. Ka’b le menaça de le frapper par son épée s’il fait cela.

Il est aussi rapporté que ‘Umar voulait changer la façon de réciter le verset 100 de la sourate at-Tawba, qui causait un changement dans le sens du verset ; mais les compagnons du Prophète (s) l’empêchèrent. Aussi, ‘Umar croyait qu’il y a un verset dans le Coran à propos de la lapidation, mais il avait peur de l’annoncer.[13] Il y a plusieurs rapports qui prouvent que les musulmans ne supportaient aucun changement dans les versets coraniques.

À suivre 

  1.  Al-Bayân fî Tafsîr Al-Qur'ân, Khuî, p 197-198
  2.  Al-Bayân fî Tafsîr Al-Qur'ân, Khuî, p 200
  3.  Ma'ânî Al-Qur'ân wa I'râbuh, Zajjâj, v 3 p 174; Al-Mîzân, Tabâtabâ'î, v 12 p 101; Al-Jâmi' li Ahkâm Al-Qur'ân, Qurtubî, v 1 p 84
  4.  Al-Bayân fî Tafsîr Al-Qur'ân, Khuî, p 210
  5.  Al-Mîzân, sous ce verset
  6.  Al-Mîzân, v 2 p 105-107; Al-Burhân alâ Adam Tahrîf Qur'ân, Burûjirdî, p 107-162
  7.  Al-Kâfî, v 1 p 69
  8.  Musnad Ahmad, v 5 p 183; Ghâyat Al-Marâm, Bahrânî, v 2 p 320
  9.  Al-Kâfî, v 3 p 313
  10.  Kitâb Sulaym b. Qays Al-Hilâlî, v 2 p 847
  11.  Al-Kâfî, v 8 p 53
  12.  Sourate At-Tawba, v 34
  13.  Al-Muwatta', Mâlik b. Anas, v 2 p 824
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