Le discours du Leader sur la crise syrienne mènera à l'échec les complots israélo-américains (Analyse)

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Le discours du Leader sur la crise syrienne mènera à l'échec les complots israélo-américains (Analyse)

Dans son premier discours prononcé après la chute du gouvernement de Bachar al-Assad en Syrie, le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, a déclaré que les évènements qui se sont déroulés en Syrie au cours de la semaine dernière ont été orchestrés dans les salles de commandement des États-Unis et du régime israélien.

Le complot de « changement de régime », qui était en préparation depuis longtemps, a pris de l’ampleur immédiatement après que le régime israélien a accepté un cessez-le-feu au Liban à la fin du mois dernier, à la suite de son échec à atteindre ses objectifs militaires après près de 70 jours d’agression effrénée.

Originaires de la ville d’Alep, au nord-ouest du pays, les groupes armés dirigés par Hayat Tahrir al-Cham (HTC) ont fait des avancées rapides et surprenantes, forçant finalement Bachar al-Assad à quitter le pays dimanche dernier.

« Il ne fait aucun doute que ce qui s’est passé en Syrie a été planifié dans les salles de commandement des États-Unis et d’Israël, et nous en avons des preuves », a déclaré le Leader de la Révolution islamique lors d’une réunion qui s’est tenue ce mercredi 11 décembre à Téhéran.

« L’un des pays voisins de la Syrie y a également joué un rôle, mais les principaux planificateurs sont les États-Unis et le régime sioniste », a-t-il ajouté, sans mentionner le nom du pays.

Les Américains ont non seulement soutenu ces groupes armés au fil des ans pour saper le gouvernement démocratiquement élu de Bachar al-Assad, mais ils ont également imposé des sanctions paralysantes destinées à affaiblir l’économie syrienne et à attiser le mécontentement au sein de la population.

Le président américain, Joe Biden, a qualifié l’effondrement du gouvernement d’Assad d’« acte de justice fondamental », attribuant le mérite aux États-Unis et à leurs alliés, en particulier au régime israélien, d’avoir « affaibli les soutiens de la Syrie ».

« Notre approche a modifié l’équilibre des pouvoirs au Moyen-Orient », a déclaré Biden à l’issue d’une réunion avec son équipe de sécurité nationale ce lundi 9 décembre.

Donald Trump, qui devrait reprendre la Maison-Blanche le mois prochain, a déclaré ce samedi, un jour avant l’annonce de la chute du gouvernement de Bachar al-Assad, que Washington « ne devrait rien avoir à faire » avec les développements en Syrie, donnant littéralement carte blanche aux membres du HTC pour s’emparer de la capitale syrienne.

« Ce n’est pas notre combat ; laissons-le se dérouler ; ne vous impliquez pas », a-t-il posté sur sa plateforme Truth Social.

Des documents révèlent que les États-Unis ont tenté sans succès pendant des années de renverser le gouvernement d’Assad, le considérant comme un obstacle majeur dans leurs efforts pour saper l’Iran et l’Axe de la Résistance.

L’une des principales organisations impliquées dans le projet américain de « changement de régime » en Syrie est la Force opérationnelle d’urgence syrienne (son sigle anglais : SETF), financée par l’Agence américaine pour le développement international (son sigle anglais : USAID), un mandataire de la Central Intelligence Agency (CIA).

Le lendemain du renversement du gouvernement d’Assad, le directeur exécutif du SETF, Mouaz Moustafa, a rencontré le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, pour discuter de ce qu’il a qualifié de l’achèvement réussi de la mission américaine.

Le régime israélien, qui prospère sur le chaos et l’instabilité, soutient les groupes armés depuis des années, travaillant avec eux dans les coulisses pour déstabiliser le gouvernement d’Assad à Damas.

Le « discours de victoire » de Benjamin Netanyahu prononcé après la chute d’Assad depuis le Golan occupé a fait part de l’importance du gouvernement sortant en Syrie pour le Front de la Résistance, aux yeux des faucons de guerre à Tel-Aviv.

Après la chute du gouvernement de Bachar al-Assad, le régime israélien a carte blanche pour s’emparer illégalement de davantage de terre en Syrie et lancer des frappes aériennes à sa guise, sans opposition ni condamnation de la part des factions militaires qui ont pris le contrôle de Damas.

Le complot américano-israélien visant à « changer le régime » en Syrie a été soutenu par certains pays de la région, comme l’a souligné le Leader de la Révolution islamique. Toutefois, les principaux architectes du plan restent les États-Unis et Israël.

La chute d’Assad marque-t-elle la fin du Front de la Résistance ? L’Ayatollah Khamenei a affirmé que la Résistance continuerait à englober toute la région plus fortement que jamais, soulignant que l’Axe de la Résistance ne dépend pas d’individus ou de gouvernements.

Le site Press TV a publié lundi un article soulignant que la Résistance n’a jamais compté sur un individu ou une entité. Même avant que la Syrie ne devienne un centre logistique pour la Résistance, des groupes comme le Hezbollah s’étaient déjà imposés comme des forces redoutables.

« Voilà ce qu’est la Résistance, voilà ce qu’est le Front de la Résistance. Plus vous insistez, plus il devient fort ; plus vous commettez de crimes, plus il devient motivé et déterminé. Plus vous vous battrez avec eux, plus ils s’étendront », a déclaré le Leader de la Révolution islamique dans son discours de mercredi.

La République islamique d’Iran a soutenu sans faille le gouvernement et le peuple syriens pendant toutes ces années, en fournissant une aide solide et importante à la demande du gouvernement d’Assad.

« L’Iran continuera de soutenir la Syrie », a confirmé ce dimanche le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi, soulignant que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie doivent être respectées et que son destin doit être déterminé par son propre peuple, et non par des puissances extérieures.

Dans sa récente interview télévisée, Araghchi a laissé entendre que l’Iran avait offert son assistance à l’armée syrienne pour repousser l’offensive des groupes armés, tout en déclarant que les forces armées syriennes étaient incapables de monter elles-mêmes une résistance efficace.

S’exprimant sur des inquiétudes concernant l’impact de la chute d’Assad sur l’Iran, l’Ayatollah Khamenei a rassuré : « Grâce à Dieu le Tout-Puissant, l’Iran fort est en pleine puissance et il le sera encore plus ».

Il y a des mois, l’Iran avait informé Bachar al-Assad de l’avancée des groupes armés, ce qui est confirmé par de récents rapports officiels, selon le Leader qui a ajouté que la nouvelle situation en Syrie ne durerait pas longtemps.

Le Leader de la Révolution islamique a déclaré que quand l’armée syrienne n’a pas réussi à résister aux offensives des groupes armés, l’implication directe de la République islamique d’Iran dans la bataille est devenue intenable.

Le débat actuel sur la longévité des groupes armés dirigés par le HTC et la stabilité de la nouvelle entité au pouvoir met en évidence les défis multiformes auxquels ils sont confrontés, tant sur le plan interne qu’externe. Ces défis ne présagent rien de bon pour leur avenir à court ou à long terme.

« Par la grâce de Dieu, les zones occupées de la Syrie seront libérées finalement par la jeunesse syrienne zélée. N’ayez pas de doute, car cela se produira. Les États-Unis seront également expulsés de la région par le Front de la Résistance », a précisé l’Ayatollah Khamenei dans son discours.

Le Leader de la Révolution islamique a évoqué les objectifs divergents des différentes parties actuellement actives en Syrie. Certains souhaitent occuper des territoires au Nord et au Sud, tandis que les États-Unis cherchent à renforcer leur présence dans la région.

« Le temps montrera qu’aucun d’entre eux n’atteindra ces objectifs », a-t-il affirmé.

Faisant référence à la menace posée par Daech, l’Ayatollah Khamenei a considéré ce groupe terroriste comme une « bombe d’insécurité » destinée à déstabiliser l’Iran, la Syrie et toute la région, ajoutant que l’Iran était sa cible ultime.

Il a salué les efforts des militaires iraniens sous la direction du général Qassem Soleimani, haut commandant antiterroriste, pour protéger les lieux sacrés, rétablir la sécurité et mettre un terme à la propagation alarmante du terrorisme au-delà de l’Irak et de la Syrie.

« Ils [les militaires iraniens] ont organisé, armé et préparé la jeunesse locale, pour qu’elle puisse se dresser contre Daech et, à terme, le vaincre », a déclaré le Leader, faisant l’éloge du rôle du général Soleimani.

Qualifiant de « consultative » la présence militaire de l’Iran en Syrie et en Irak, l’Ayatollah Khamenei a indiqué que cette présence ne signifiait pas un remplacement de leurs armées. « Nos militaires ont établi des centres de commandement principaux, défini des stratégies et sont intervenues lorsque cela était nécessaire et, surtout, elles ont mobilisé la jeunesse locale », a-t-il ajouté.

Le Leader de la Révolution islamique a rappelé la solidarité historique de la Syrie avec l’Iran, notamment pendant la guerre imposée par le régime de Saddam Hussein, soutenu par l’Occident.

« Alors que presque le monde entier soutenait Saddam contre nous, le gouvernement syrien a fourni une aide vitale à l’Iran en bloquant l’oléoduc reliant l’Irak à la Méditerranée, privant ainsi Saddam de ses revenus », a-t-il déclaré.

En ce qui concerne les leçons apprises de cet évènement, le Leader de la Révolution islamique a déclaré que la crise en Syrie était porteuse de leçons et d’avertissements, dont l’un était le danger de la négligence envers l’ennemi.

« L’ennemi a agi rapidement, mais les responsables syriens auraient dû anticiper et se préparer à de telles actions », a-t-il déclaré, ajoutant que les agences de renseignement iraniennes avaient averti à plusieurs reprises le gouvernement syrien.

« On ne sait pas si ces avertissements sont parvenus aux autorités supérieures ou s’ils ont été perdus quelque part, mais il est clair qu’une telle négligence peut avoir des conséquences désastreuses », a-t-il affirmé.

« Il ne faut jamais sous-estimer l’ennemi ni se laisser tromper par son sourire. Souvent, il parle doucement, mais cache un poignard derrière son dos, attendant la bonne occasion », a souligné le Leader de la Révolution islamique.

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