La profondeur oubliée de l’Islam, partie 1

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La profondeur oubliée de l’Islam, partie 1
La profondeur oubliée de l’Islam, 
1er Mouharram 1443,  partie 1: 
 
*Sheick Jawad Shomali

Quand vous voyez une personne proche décéder, la mort va en profondeur en vous. Elle ne reste pas seulement comme une connaissance prépositionnelle. Et ce que je veux vous dire, c’est que la religion va au-delà et plus en profondeur que des phrases comme : « Dieu est grand », « Alhamdoulillah ». Derrière chacune de ces phrases, il y a tellement de profondeur et nous sommes perdus à la surface. Nous sommes si collés à la surface que cela ne change rien en nous, cela ne nous affecte pas.

Par exemple, si vous assistez à dix conférences sur l’amour, cela n’aura aucun effet sur vous à moins que vous ne tombiez amoureux. Aussi, *si nous voulons* réparer ou *trouver des solutions concernant cette crise du sens*, si nous voulons bénéficier de la religion de telle sorte que cela nous aide et apporte une signification à notre vie et que nous voulons la transmettre à nos enfants pour qu’ils l’aiment, *nous devons traverser sa surface et rentrer dans ses profondeurs*.

Imam Ali (a) dit dans Oussoul-e-Kafi : « Il arrivera un jour où beaucoup de personnes réciteront le Qour’an, mais personne ne s’inquiétera de sa signification. Il y aura des mosquées qui seront construites de manière si belle mais elles seront vides. » Et dans un autre khoutba (sermon), Imam Ali (a) dit : « Il ne restera plus rien du haq (de la vérité) mis à part son nom. » Et c’est exactement ce que je suis en train de vous dire. La seule chose qui nous reste de la religion aujourd’hui, est sa surface. Nous avons besoin d’aller plus en profondeur.

Ce qui me brise le cœur ?, c’est que toute l’énergie dont nous avons besoin pour aller plus en profondeur afin de rencontrer Dieu de manière à ce que cela change notre vie, nous la dépensons pour la surface.

Parfois, je regarde des débats sur Youtube entre, par exemple un musulman et un athée. L’un dit que Dieu existe tandis que l’autre dit que Dieu n’existe pas. Mais ce qui me fait mal au cœur, c’est qu’aucun des deux n’a expérimenté Dieu. Leur débat porte uniquement sur une série de connaissances et de paroles. Cela se voit dans leurs réactions, car *quelqu’un qui a vraiment rencontré Dieu a une attitude différente*. Cela se voit dans son comportement et sa façon d’être, car il n’est pas possible de changer en profondeur et de continuer à vivre comme vous le faisiez précédemment. Vous ne pouvez pas expérimenter l’amour et agir de la même façon. Expérimenter l’amour vous change. *Croire en Dieu devrait vous changer*. Si vous sortez et vous disputez avec les gens, si vous les humiliez, si vous n’écoutez pas la personne adverse, vous ne croyez pas en Dieu, c’est simplement de la connaissance prépositionnelle.

Il y a *quatre niveaux de connaissance* :
1️⃣ Le premier est la *connaissance prépositionnelle*. Elle vous donne beaucoup de faits comme « Dieu existe », « Dieu est bon », « Toutes les louanges sont à Dieu », « La colère est mauvaise », « L’anxiété rend votre vie difficile » etc. Mais ces faits ne vous donnent pas les moyens d’avancer.

2️⃣ La seconde étape est la *procédure de la connaissance*. C’est une couche plus en profondeur. C’est quelque chose qui nous manque et que nous avons besoin de ramener dans notre religion. C’est bien beau de me dire qu’il est mauvais de se mettre en colère mais encore faut-il me donner les *moyens*, les *conseils* pour que je puisse contrôler ma colère et remédier à ce problème.
Par exemple, si vous voulez dire à votre enfant : « Le cœur se tranquillise grâce au rappel d’Allah ». Au niveau de la connaissance prépositionnelle, cette phrase ne vous apporte rien. Vous devez donner à l’enfant les moyens d’atteindre cette paix du cœur ❤️. Vous devez lui expliquer quelle est la démarche à suivre pour atteindre cette paix intérieure grâce au rappel d’Allah.

3️⃣ Le troisième type de connaissance est la *connaissance de perspective*. C’est-à-dire que lorsque je regarde le monde dans son ensemble, je détecte quelles sont les compétences que j’ai besoin de développer parmi toutes celles qui s’offrent devant moi.

Vous pouvez aller encore plus en profondeur et la solution sera trouvée dans cette profondeur. Quelle est la connaissance la plus profonde ? Quelle est l’étape supérieure ?

4️⃣ Il s’agit de la *connaissance participative*. Ce n’est pas uniquement une phrase telle que la connaissance prépositionnelle. Ce n’est pas simplement une compétence, c’est-à-dire une démarche à suivre. Ce n’est pas une perspective.

Il s’agit de la façon dont vous vous sentez dans le monde ?. Il s’agit de la façon dont vous êtes en accord, en adéquation avec la réalité. Vous vous souvenez que je vous ai dit au début que les gens se demandent ce qui se passe dans le monde. « À quoi sert ce monde ? », « Que devrais-je faire ? », « Pourquoi autant de douleurs dans ce monde ? ». Il s’agit de la connaissance participative que nous devons absolument atteindre. Il se peut que certains d’entre vous soient allés au Hajj ou à Karbal ou bien en Arbaeen, et tout à coup, vous avez le sentiment que la vie fait sens. Vous avez l’impression de faire partie de ce monde. Vous comprenez le but de votre existence. Malgré toute cette souffrance, il y a quelque chose en moi que je vis, je trouve que ma vie a un sens. 

Notre Saint-Prophète (s) dit qu’au moins une fois dans sa vie, chaque être humain va ressentir cela, c’est-à-dire que sa vie fait sens. Nous appelons ces moments, les moments spirituels de notre vie. On appelle cela un *éveil*. Et ce sont des choses qui nous arrivent accidentellement. Nous n’avons pas la technologie pour atteindre cette voie. Cela arrive tout à coup par rapport à une circonstance donnée. Peut-être que durant un voyage de Hajj, cela se produit mais, que dans un autre voyage, cela ne se produit pas. Peut-être que cela se produit une fois durant le mois de Ramadhan. Peut-être que cela se produit une fois la nuit de Laylatoul Qadr. Et nous ne savons pas comment le recréer.

Et l’une des craintes des personnes qui atteignent cet éveil, c’est qu’elles ont peur de le perdre. Donc, il nous arrive d’atteindre cette connaissance participative durant laquelle nous avons l’impression d’être *en accord avec le monde* et nous ne savons pas comment produire ce moment, comment continuer à atteindre ce degré et comment le transmettre à nos enfants. Parfois, nous atteignons le stade de la connaissance participative mais, nous ne savons pas comment la transmettre à nos enfants. Si nous leur disons : « Regarde au fond de toi, la vie fait sens », nous utilisons la parole pour cela, et cela se transforme de nouveau en connaissance prépositionnelle. Je ne sais pas si vous avez connu *ces grands-mères qui étaient dans la profondeur de la religion et qui vous transmettez cette profondeur*. *Elles avaient pratiquement du mal à les exprimer par des mots mais on ressentait cette profondeur dans la religion qu’elles avaient dans leur cœur* ❤️. Mais le problème c’est que nous ne savons pas comment le transmettre à la prochaine génération. Et même à nous-mêmes, d’ailleurs.

À suivre inshaAllah ! ?

Source : https://youtu.be/_QYGGxWb_Cg
Traduit par l’équipe Shia974 ✨
 
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