Imam Hussein et le jour de Achoura(27), la famille prophétique en captivité, au palais du Yazid

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Imam Hussein et le jour de Achoura(27), la famille prophétique en captivité, au palais du Yazid
Après avoir envoyé la tête de Houssayn (as), ‘Obaydollah b. Ziyad ordonna de préparer les femmes et les enfants de Houssayn (as), tout comme il ordonna que ‘Ali b. Houssayn (as) soit attaché avec des chaînes. Suite à l’envoi de la tête, il les envoya avec Mojfir b. 
Tha’labah al-A’aïzi' et Shimr b. Zil-Jawshan. Ainsi, ils quittèrent [Koufa] jusqu’à rejoindre les hommes chargés de transporter la tête de Houssayn (as).
Durant tout le chemin si difficile, ‘Ali b. Houssayn n’avait parlé à personne, pas même un mot. 
 
Sur ce long trajet la famille de Prophete (psl) ont beaucoup souffert. Une foie les gens voulait offrir des dates secs aux enfants affame ,mais Dame Zainab a refuse en disant : Je vous remercie de votre sollicitude envers nos enfants affamés. Mais nous sommes la Famille du Prophète, et l'Envoyé de Dieu nous a interdit de manger les aum6nes. En aucun cas il ne nous est possible de transgresser ses ordres.
La caravane finit par arriver en Syrie, où les agents du Pouvoir omayyade avaient déjà fait leurs propagandes: «Le Calife a remporté une victoire sur un groupe de dissidents dont les captifs sont sur le point de traverser la capitale». Tout le monde sortit pour assister à la procession.
 
Lorsque les captifs de Karbala arrivèrent à Damas, ils furent conduits, à travers le marché jusqu'à la grande mosquée des Omeyyades. Sur le trajet vers la cour de Yazid, un vieux syrien s’approcha des captifs et leur dit :
« Loué soit Allah, car Il vous a tué et détruit et éteint le feu de la révolte. » Il exprima ensuite ses souhaits et se tut. 
Imam Zaynoul Abidine (Ali ibn Hussein ibn Ali) lui dit :« Avez-vous lu le Qur’an d’Allah ? » L’homme répondit que oui. Imam lui demanda :
« Avez-vous lu ce verset : "Dis : je ne vous en demande aucun salaire si ce n’est l’affection eu égard à [nos liens] de parenté" » ? (Surah as-Shura, 42:23.)
L’homme répondit : « Oui je l’ai lu. »
Imam (as) lui demanda ensuite : « Avez-vous lu cet autre verset : "Et donne au proche parent ce qui lui est dû" » ? (Surah al-Isra, 17:26)
L’homme répondit : « Oui, j’ai également lu celui-là. » Imam Sajjad (as) dit alors : « Nous sommes de cette famille là. »
Imam poursuivit : « N’avez-vous pas entendu ce verset : "Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ô gens de la maison [du prophète], et veut vous purifier pleinement." » (Surah al-Ahzaab, 33:33). L’homme répondit : « Et pourquoi ne l’aurais-je pas lu ? »
Imam dit alors :  « Nous sommes ceux dont ce verset parle. »
En entendant cela, le syrien leva au ciel ses bras et dit : « Ô mon Dieu ! Je me dissocie des ennemies et des assassins de la descendance de Muhammad (saww). Je lis fréquemment le Saint Qur’an mais je n’ai jamais médité [réfléchi] sur cela jusqu’à aujourd’hui. »


L'ordre arriva enfin de conduire les captifs au palais. Aux portes du palais de Yazid, Mojfir b. Tha’labah annonça à haute voix : « Voici Mojfir b. Tha’labah qui a amené les ignobles débauchés à l’Émir des 
croyants. »
[En entendant ces mots,] ‘Ali b. Houssayn réagit : « La mère de Mojfir a donné naissance à quelqu’un de très mauvais et de plus ignoble. »
 
Les captifs parvint au Château de Yazid. Quand ils parurent devant lui, Yazid ne put croire que c'était là la Famille du Prophète. Quoi, ces gens hagards, décharnés, presque des fantômes... Ces squelettes en haillons recouverts de poussière, saignant par endroits des dernières blessures infligées par les chutes ou les coups de fouet... Ces spectres enchaînés, affamés, épuisés...
 
Lorsque les têtes [des martyrs], dont celle de Houssayn (as), furent posées devant Yazid, ce dernier dit [les vers suivants] :
« [Les sabres] ont fendu les têtes d’hommes qui nous ont été chers
Mais en même temps, ils étaient plus rebelles et injustes.
Aussi il fit un poème dans lequel il dit :

« La tribu des Hâchimites (celle du Prophète) s’est amusée avec le pouvoir. Il n’y a eu ni nouvelles, ni révélations venues de Dieu. Je regrette que mes ancêtres morts à Badr ne soient pas présents en ce jour de gloire. »

[Là,] Yahya b. Hakam, le frère de Marwan b. Hakam, qui était assis à côté de Yazid dit [les vers suivants] :
« La tête [tranchée] près de Taff [Karbala nous] était plus proche en parenté Que celle d’Ibn Ziyad, l’esclave [venant] d’une lignée ignoble.[Mais maintenant] la descendance de Omayyah se compte [en nombre] comme des cailloux [Alors que] la fille du Messager d’Allah n’a plus de descendance ». Yazid b. Mo’awiyah [réagit] en frappant sur la poitrine de Yahya b. Hakam et lui dit : « Tais-toi ! »

Puis il demanda à faire entrer les enfants et les femmes de Houssayn (as). Ainsi, ils furent introduits avant qu’on les fasse asseoir devant lui [Yazid]. En voyant leur état misérable, il
dit : « Qu’Allah blâme le fils de Marjanah ! S’il y avait entre lui et vous un lien de parenté et de consanguinité, il ne vous aurait pas traités ainsi ni ne vous aurait envoyés dans cet état ! » Fatima b. Houssayn (as) rapporta :« Lorsqu’on nous fit asseoir devant Yazid, il eut pitié de nous. Un homme [au visage] rougeâtre parmi les habitants de Damas se leva et
dit : “Ô Émir des croyants, cède-moi cette jeune fille !” en me désignant !J’étais une jeune fille ravissante. Je tremblais [de peur] et je pensais que cela était permis chez eux. Je saisis donc les vêtements de ma tante Zaynab qui savait que cela ne se faisait pas.

Ma tante dit alors à cet homme de Syrie : “Tu dis faux ! Par Allah, ne sois pas ignoble ! Ni toi ni lui n’avez ce droit !”
Yazid se mit en colère et dit : “Par Allah, tu mens ! C’est à moi de décider et si je veux le faire, je le ferai !”Elle [Zaynab] dit : “Par Allah, non ! Allah ne t’a pas donné ce droit à moins que tu ne renies notre religion et que tu professes une autre
religion que la nôtre !
[En entendant cela,] Yazid s’emporta de colère et dit : “C’est comme ça que tu me fais face ?! Ce sont ton père et ton frère qui ont renié la religion !”
Zaynab dit : “C’est par la religion d’Allah, celle de mon père et de mon frère que vous avez été guidés, toi, ton père et ton grand-père, si tu es bien musulman !”
Il dit : “Tu dis faux, ô ennemie d’Allah !”
Elle dit : “Tu es un émir qui insulteinjustement et tu opprimes dans ta gouvernance !”
Il se tut, comme s’il avait eu honte. L’homme de Damas demanda à nouveau : “Cède-moi cette jeune fille !”Il [Yazid] dit : “Va-t’en ! Qu’Allah t’offre une mort certaine !” »

Source: 
*Le martyre de Houssayn (as)* de Cheikh al-Mofid
[PDF] : https://houssayn.fr/download/25042/
[EPUB] : https://houssayn.fr/download/25045/
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