La différence entre la médisance (al-ghiba), la calomnie (an-namima) et la mauvaise suspicion (sou’ adh-dhann)*

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La différence entre la médisance (al-ghiba), la calomnie (an-namima) et la mauvaise suspicion (sou’ adh-dhann)*

Au nom de Dieu le Très Miséricordieux le Plus Miséricordieux

*La différence entre la médisance (al-ghiba), la calomnie (an-namima) et la mauvaise suspicion (sou’ adh-dhann)*

_La médisance (al-ghiba) _

Elle consiste à mentionner un croyant par un défaut en son absence, que ce soit dans l’intention de le rabaisser ou non. Ce défaut peut concerner son apparence physique, son ascendance, son caractère, ses actions, ses paroles, sa religion, sa vie mondaine ou toute autre chose considérée comme un défaut caché aux autres. Il n’y a pas de différence si cela est exprimé par des paroles ou par des gestes qui révèlent ce défaut.
Allah Tout-Puissant a condamné la médisance dans Son Livre Saint et l'a décrite sous une image qui fait frémir les âmes et les corps. Il dit : {Et que nul d’entre vous ne médise de l’autre. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? Vous en auriez horreur !} (Coran 49:12).
Le Prophète (pslf) a également mis en garde contre la médisance en disant :« Méfiez-vous de la médisance, car elle est plus grave que l’adultère. Un homme peut commettre l’adultère, se repentir auprès d’Allah, et Allah lui pardonne. Mais celui qui médit ne sera pas pardonné tant que la personne concernée ne lui aura pas pardonné. »
Il ne convient pas au croyant d’écouter la médisance de son frère en foi. En effet, il ressort des récits rapportés du Prophète et des Imams (que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur eux) que celui qui entend une médisance doit défendre la personne calomniée et la protéger.
S’il ne le fait pas, Allah l’abandonnera dans ce monde et dans l’au-delà, et il portera un fardeau similaire à celui de la personne qui a médit.

_La calomnie (an-namima)_

Lorsqu’on évoque la médisance, un autre terme juridique vient souvent à l’esprit du croyant : la calomnie (an-namîma), que l’islam a également interdite avec sévérité afin de préserver la cohésion sociale et d’éviter la division.
La calomnie consiste, par exemple, à dire à une personne : "Un tel a parlé de toi en ces termes…", ce qui perturbe l’harmonie des relations entre les croyants et accentue les tensions entre eux.
Le Messager d’Allah (paix et salut sur lui) a dit : « Ne vous informerai-je pas des pires parmi vous ? »
Ils répondirent : « Oui, ô Messager d’Allah. »
Il dit : « Ce sont ceux qui colportent des calomnies et sèment la discorde entre les êtres aimants. »
L’imam al-Baqir (paix sur lui) a également affirmé : « Le Paradis est interdit aux médisants et aux colporteurs de calomnies. »
L'imam as-Sadiq (paix sur lui) a dit : « N’entrera pas au Paradis celui qui répand le sang, ni l’alcoolique invétéré, ni celui qui colporte des calomnies.»

_La Mauvaise suspicion (sou’ adh-dhann)_

Dieu Tout-Puissant nous a interdit d’avoir de mauvaises pensées et des soupçons infondés. Il dit dans Son Livre Saint : {Ô vous qui avez cru ! Évitez de trop conjecturer (de suspecter), car une partie des conjectures est un péché.} [Sourate Al-Hujurat, verset 12].
Et conformément à ce verset coranique noble, il n'est pas permis au croyant d’avoir une mauvaise opinion de son frère sans preuve claire, évidence ou argument fondé. En effet, les intentions profondes des âmes ne sont connues que de Dieu, Gloire à Lui. Tant qu'il est possible d’interpréter l’acte d’un croyant de manière positive, nous devons l’interpréter ainsi, jusqu'à ce qu’une preuve contraire nous soit apportée.

L'Imam Ali (que la paix soit sur lui) dit : « Interprète toujours l'affaire de ton frère de la meilleure manière jusqu'à ce qu'une preuve irréfutable vienne te contredire. Ne suppose pas qu'une parole prononcée par ton frère soit mauvaise tant que tu peux lui trouver une interprétation bienveillante. »

Source : Livre de la jurisprudence des expatriés - Son Éminence le Seyed Sistani (qu'Allah le protège).

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