Le Recit de Achoura

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La nuit de la trêve s'écoula, et l'aube annonça l'avènement de ce lendemain terrible. Un vendredi, jour de 'Âchourâ', le 10 Muharram. Au lever du jour, les lances et les sabres des soldats omayyades se dressèrent comme pour dévorer le corps d'al-Hussayn, et déchiqueter le Message qu'il brandissait à la fois comme un défi et un rappel.

La vue de cette armée assoiffée de son sang n'impressionna pas al-Hussayn qui ne pensait plus qu'au moment où il rencontrerait son Seigneur. Aussi leva-t-il ses deux mains vers le Ciel et se mit-il à L'implorer:

«Ô mon Dieu! A qui je me confie chaque fois que je subis une affliction, et en qui je mets mon espoir chaque fois que je suis dans l'adversité. Je me suis confié à Toi pour toutes les épreuves que j'ai subies. Combien de soucis - devant lesquels le coeur s'affaissait, les solutions manquaient, l'ami s'éclipsait et ennemi se réjouissait - que je T'avais confiés (parce que mon amour est dirigé vers Toi exclusivement) n'as-Tu pas dissipés? Tu es donc pour moi, le Maître de tout Bienfait, l'Auteur de toute Bienfaisance et l'Objet de tout Désir».

Au dixième jour de Moharram de l'an 61 (680), l'Imam s'aligna en face de l'ennemi avec son petit groupe de fidèles, se composant de ses compagnons fidels, ainsi que de sa famille hâchimite: enfants, frères, neveux, nièces et cousins qui étaient au nombre de soixante douze hommes et leur demanda de se préparer au martyre, puis il s'avança vers l'armée des hypocrites pour les exhorter de se repentir, leur rappelant qu'il était le petit fils du prophète et que son sang leur était interdit... Il leur rappela aussi les paroles du prophète : "Hassan et Hussein sont les maîtres des jeunes du paradis."

l'Imam Hussein essaya une dernière fois de raisonner les assaillants, dans l'espoir d'éviter à ceux qui ne se seraient pas rendu compte de la gravité de ce qu'ils allaient faire, de participer à un crime et un péché impardonnables. Il leur rappela les milliers de messages que les leurs lui avaient envoyés pour l'inviter à venir en Iraq et lui prêter serment d'allégeance, pour défendre à ses cotés le Message de l'Islam.

Mais ses discours furent vains. Ses appels pathétiques ne furent pas entendus par ces hommes épris d'argent et assoiffés de pouvoir.

L'Imam Hussein ne désespéra pas. Il fit avancer encore un peu son cheval, plus près de l'armée omeyyade Il leva le Saint Coran et dit : "Soldats de Yazid ! Nous avons en commun le Livre de Dieu et la Sunna de mon grand-père, le Messager de Dieu !" . Personne ne réagit. Il insista : "Ne voyez-vous pas que je porte l'épée du Messager de Dieu, son vêtement de guerre, et son propre turban ?

- Oui, nous voyons cela.

- Pourquoi donc alors voulez-vous me combattre ?

Pour obéir aux ordres de notre Maître, Obeidoullah fils de Ziyad !

Alors l'Imam Hussein s'adressa à Omar fils de Saad, le commandant de l'armée de Yazid : "Omar ! Tu veux me tuer pour que celui qui a usurpé le Califat te nomme Gouverneur de la moitié de la Perse. Par Dieu ! Tu n'auras pas ce plaisir. Fais-moi ce que tu comptes me faire. Mais je te jure que jamais après ma mort tu ne connaîtras de joie, ni dans ce monde, ni dans l'autre ! Je vois ta tête attachée à un bâton, et les enfants de Koufa jouant avec...

Exaspéré par cette prédiction, 0mar fils de Saad tourna les talons. Il prit son arc, y plaça une flèche et tira, en criant : " Soyez tous témoins que je suis le premier à avoir tiré !

Ainsi la guerre a commence. Les braves compagnons de Imam Hussein ont courageusement combattus de facon individuel, parmis lesquelles se figurait Habib ibn Mazahir âgé de 70 ans. Un des fidèles Compagnons du Saint Prophète (sawa), et ensuite de l’Imam Ali (as). Il accompagna l’imam Ali (as) dans toutes ses batailles. Tous ont tombes en martyre, à chaque fois, l'Imam Hussein, accompagné de son frère Abbas et de son fils Ali Akbar, se précipitait sabre au clair, afin d'être aux cotés de son ami pour le réconforter dans ses derniers instants.

« Plus l’ImamHussein(p) s’approchait du martyre, le jour de ‘Ashûrâ’,plus son visage était rayonnant, plus ses compagnons brûlaient de désir du martyre, et tous savaient qu’ilsallaient tomber martyrs très prochainement, dans quelques heures, tout au plus .Ils rivalisaient pour le martyre parce qu’ils étaient conscients de l’endroit où ils iraient [quand les cœurs seront retournés - c’est-à-dire après la mort], ilsconnaissaient l’objectif de leur venue et ils savaient qu’ils étaient là pour accomplir une obligation divine et pour sauvegarder l’Islam. »

Puis cette guerre inegale a continuer avec la propre famille de Imam Hussein .d`abord Ali-Akbar le grand fils de Imam a demander la permission de partir au combat. L'Imam Hussein le regarda de longues minutes sans répondre. Il contemplait le visage de celui qui ressemblait à s'y méprendre à l'Envoyé de Dieu. Tout dans ses traits, sa voix, ses manières évoquait son arrière-grand-père. l'Imam Hussein se leva. Il enroula le turban du Saint prophète autour de la tête d'Ali Akbar assujettit le fourreau de son arme, et déposa un baiser sur son front. D'une voix blanche, il dit :

- Va Akbar ! Dieu est avec toi.

Ali Akbar repartit au combat. L'Imam Hussein fit quelques pas derrière lui, comme un pèlerin suit l'agneau du sacrifice à Mina. Il pria :

- O mon Dieu ! Tu es Témoin qu'aujourd'hui j'ai sacrifié l'être que j'aime le plus au monde, pour la cause de la Justice et de la Vérité.

ALI-Akbar est tombe en martyre,puis les 2 fils de grande dame Zainab la fille de Fatima-Zahra (p),ont combattus courageusement .Qasim fils de Imam hassan n`avait que 13 ans ,il est parti ,a connu la Gloire du Martyre.les autres membres de la famille de Prophete (psl) ont parti au combat et sont tombes en martyre.

Il ne restait que Imam Hussein et son demi- frere Abul-Fadhl Al-Abbas.

Si l'on peut résumer tout l'héroïsme et la noblesse des fidèles de l'Imam ce jour là, l'histoire de Abbas, frère de l'Imam en pourrait certainement être le meilleur exposé ;

Ayant été chargé par l'Imam d'aller chercher un peu d'eau pour les enfants assoiffés, il combattit toute la garde qui s'interposait entre eux et l'eau du fleuve, et lorsqu'il atteignit la rive, il remplit sa gourde et eut la tentation de boire...

Mais, se rappelant que l'Imam ne pouvait pas faire autant, il s'abstint et accourut pour ramener l'eau au camp, mais il fut assassiné en route, sans qu'il puisse boire après une soif de trois jours !

Après le massacre de tous ses compagnons, l'Imam Hussein (psl) fit ses adieux aux femmes et aux enfants leur demandant de supporter le destin que Dieu Le Tout Haut leur réservait, leur rappelant la noblesse de leur cause.

Ensuite, il passa à la tente de son fils Ali Zeyn Al âbidîn qui, étant malade et n'ayant pas participé au combat, fut l'unique homme survivant du massacre...

L'Imam lui demanda de conserver son calme quel que soit le déroulement des événements, et de préserver sa vie à tout prix pour pouvoir continuer l'œuvre de ses prédécesseurs, à savoir ; assurer la défense de la foi, l'enseignement des préceptes de l'Islam et la protection des musulmans contre l'invasion culturelle étrangère...

Imam Hussein a dit adieux aux femmes et les enfants ,il a prit dans ses bras son bebe de 6 mois Abdellah, a voulut l'embrasser sur ses lèvres asséchées par la soif. Mais une flèche venant du camp ennemi atteignit la gorge du bébé et lui ôta la vie.oh quelle tragedie .Imam ne fut guère ébranlé dans sa détermination. l'Imam Hussein leva sans rien dire le corps d'Abdallah vers le ciel, Mon Dieu ! Tu es Témoin de ce qu'ils ont fait !

L'Imam Hussein (psl) avança vers l'armée des hypocrites et bien qu'il n'était pas connu pour des qualités guerrières extraordinaires, son combat fut miraculeux, et chaque fois qu'il attaquait un groupe il l'anéantissait ou le mettait en fuite...

Il disait : "La mort est nécessaire pour les enfants d'Adam comme un collier au cou d'une jeune fille, j'attends de rencontrer mes aïeux avec la même impatience que Yaghub attendait Yussof"

L'armée des hypocrites opta alors pour le tir des flèches et le jet des pierres... Une flèche transperça la gorge de l'Imam et il trébucha de son cheval... Projeté à terre, criblé de flèches, ses forces déclinant,

l’Imam Hussein(p) sentit sa fin approcher. Le moment de la Rencontre était arrivé ! Il leva son flanc vers le ciel et dit :

« Mon Dieu, au Lieu très élevé, à la Puissance grandiose,

au Châtiment terrible, qui n’a pas besoin des créatures,

à l’Orgueil immense, Puissant sur tout ce que Tu

veux, à la Miséricorde proche, à la Promesse sincère, aux

Bienfaits étendus, à l’Epreuve bonne, Tu es Proche si Tu

es appelé, cernant ce que Tu as créé (rien ne T’échappe),

acceptant le repentir de celui qui se repent et revient à

Toi, Puissant sur tout ce que Tu veux, Tu saisis ce que

Tu demandes ! Tu es Reconnaissant si Tu es remercié, Tu

Te rappelles si on se souvient de Toi.

Je T’invoque, étant dans le besoin ! Je Te désire, étant

pauvre ! Je Te crains, étant apeuré ! Je pleure étant dans

la détresse ! Je T’appelle à mon aide étant faible ! Je compte

sur Toi, ne me satisfaisant que de Toi ! Mon Dieu, statue

entre nous et nos gens, car ils nous ont trompés, ils nous

ont humiliés, ils nous ont trahis, ils nous ont tués.

Nous sommes la famille de Ton Prophète, le fils de

Ton Bien-aimé Mohammed(p) que Tu as choisi pour Ton

Message, à qui Tu as fait confiance pour la révélation,

alors, délivre-nous, ô le plus Miséricordieux des miséricordieux

! Patience dans ce que Tu as décidé, ô Seigneur !

Pas de divinité autre que Toi ! Ô Secours de ceux qui

T’appellent au secours. » Et il perdit connaissance.

Personne n'osa s'en approcher... Vraisemblablement, ils comprirent qu'ils avaient commis un sacrilège et qu'ils devraient s'attendre à la colère de Dieu. Seul, un ignoble mécréant rancunier du nom de Chimr qui était l'un des adjudants proches de obeydoullah Ibn Ziyad,le gouverneur de Koufa, osa exécuter les ordres de son chef : décapiter l'Imam et porter sa tête au bout d'une lance.

La rancune des Omeyyades envers Ahlul-Bayt (pse) et envers l'Islam et tout ce qui le représentait était sans limites.En effet, le commandant de l'armée de Yazid ne s'était pas contenté de ce massacre, mais il ordonna à dix cavaliers de piétiner le corps de l'Imam décapité... Après quoi, il ordonna de mettre le feu au camp des femmes et des enfants...

Zeyneb, sœur de l'Imam Hussein (pse) commença à rappeler et à calmer les femmes et les enfants terrorisés et dispersés dans toutes les directions. Avec un courage et une bravoure dont seule une petite-fille du prophète (pslp) peut se vanter, elle avança vers le corps disloqué de son frère Hussein, le prit dans ses bras, le leva vers le ciel et dit :

"Mon Dieu, accepte ce sacrifice de notre part..."

'Ashourâ',

le jour où le sang des martyrs

a vaincu le sabre des injustes

Que la Paix soit avec toi,

Abou 'Abdi-Llâhi l-Hossayn,

Ainsi qu'avec toutes les âmes

Qui prirent place auprès de toi.

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