L’homme qui a arrêté le désert; l`importance d`agriculture en Islam

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L’homme qui a arrêté le désert; l`importance d`agriculture en Islam
Prophète(que la paix soit sur lui et sa famille) disait:
*« Chaque fois qu’un musulman plante un arbre ou sème une graine, il aura à son actif comme aumône tout ce qui aura été mangé du produit de cette plante par un oiseau, un homme ou un quadrupède. »
 
*Et, dans un autre hadith, le Messager d'Allah (saw) a dit : "Quiconque a planté un arbre et veillé sur sa bonne conservation et son entretien jusqu'à ce qu'il produise ses fruits, est considéré comme ayant fait une aumône pour chacun de ses fruits".
 
*Aussi, le Prophète (saw) a dit : "Si la fin du monde venait à survenir alors que l'un d'entre vous tenait dans sa main une plante, alors s'il peut la planter avant la fin du monde, qu'il le fasse !"
 

A ses débuts en 1974, on le disait fou. Paysan burkinabé, Yacouba Sawadogo s’assignait alors pour mission de reverdir sa région en réintroduisant le Zaï, une méthode de culture traditionnelle oubliée. Objectif : restaurer l’agriculture sur une terre aride en proie à la désertification. 40 ans plus tard, la technique a fait flores et a été répliquée dans 8 pays du Sahel. Plus de 3 millions d’hectares de terres burkinabées stériles ont été réhabilités.

Yacouba-Sawadogo_Zaï

Yacouba Sawadogo

Il est des individus dont l’audace et la témérité forcent le respect. Tels des affronts au destin qui repoussent le brouillard de fatalité. Yacouba Sawadogo est l’un d’eux. Alors que dans les années 1970, les populations du Burkina Faso fuient l’avancée du désert et son cortège de terres stériles, ce paysan natif du village de Gourga n’a qu’un objectif en tête : reverdir la région. Autrement dit, réaliser l’impossible aux yeux de beaucoup. Résolu à faire pousser des semences sur un sol en proie à la sécheresse, l’homme va remettre au goût du jour une technique de culture traditionnelle.

Rendements quadruplés

Appelée Zaï, la méthode consiste à creuser des trous d’environ 20 centimètres pour y déposer fumier et compost à côté des graines. Après trois années passées à expérimenter diverses techniques, le trentenaire opiniâtre d’alors croit fermement aux promesses du Zaï. Il verra juste. Dès les premières pluies, le résultat est sans appel. Les rendements sont multipliés par deux, voire quatre. Yacouba réussit là où la machine de l’aide au développement peine depuis des décennies. Loin de s’enorgueillir de ce succès, il prend sa moto et part sillonner les routes du Burkina Faso pour initier les agriculteurs au Zaï.

Planter des arbres

Celui que l’on surnomme « l’homme qui a arrêté le désert » a eu avec Ali Ouédraogo l’ingéniosité d’améliorer la méthode ancestrale en plantant des arbres. Les végétaux permettent de maintenir l’humidité des sols et favorisent l’infiltration naturelle de l’eau. « Les gens pensaient que j’étais fou quand j’ai commencé à planter ces arbres », indique Yacouba Sawadogo, « ce n’est qu’aujourd’hui qu’ils se rendent compte de l’avantage de la forêt ».

Succès dans le Sahel

Tel Elzéard Bouffier de Jean Giono, l’homme aujourd’hui âgé de 68 ans, a ainsi planté 30 hectares de futaies. Un couvert végétal fait d’essences locales. Le Zaï a depuis franchi les frontières du Burkina et fait désormais école dans 8 pays du Sahel. A ce jour, la méthode ancestrale améliorée a permis de réhabiliter plus de 3 millions d’hectares de terres stériles au pays des hommes intègres.

L’amélioration des rendements a généré une hausse des revenus des agriculteurs, freiné l’exode rural et renforcé le niveau d’autosuffisance alimentaire. Soutenu par les experts internationaux, Yacouba Sawadogo formule aujourd’hui un souhait  « J’aimerais que les gens aient le courage de se développer à partir de leurs racines. »

Nicolas Blain , www.courantpositif.fr

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