تقي زاده

تقي زاده

Au cours d’une attaque à l’obus de mortier, menée dans des quartiers de la capitale somalienne Mogadiscio, 5 civils ont trouvé la mort.

À Mogadiscio, le tir de deux obus de mortier sur une école située dans le district central de Howl-Wadag a fait 5 morts et 7 blessés parmi les civils.  

Même si, à l’heure qu’il est, personne n’a revendiqué cette attaque, pourtant les Shebab, groupe terroriste somalien d’inspiration takfiriste, au regard de son implication dans d’autres attentats, sont considérés comme le principal suspect.

Par ailleurs, les sources sécuritaires somaliennes ont fait état d’une explosion gigantesque, intervenue le mardi 18 avril, à la proximité d’un poste de contrôle à Mogadiscio.

À ce jour, et malgré les efforts fournis par les forces de l’Union africaine (UA) déployées en Somalie pour y assurer la sécurité, les Shebab continuent de commettre des attentats.

En 2012, ce groupe extrémiste somalien a conclu des accords avec al-Qaïda. Cette organisation qui, auparavant, avait gagné du terrain dans les régions du centre ainsi que du sud de la Somalie a perdu, en 2015, sa mainmise sur les grandes villes. À présent, seulement quelques zones urbaines d’une surface limitée sont encore sous le contrôle d’al-Qaïda.

Commentant les récentes frappes des États-Unis en Syrie, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a indiqué que les frappes américaines en Syrie ont laissé la voie libre aux terroristes.

« Que va-t-il arriver ? Nous ne le savons pas. Mais je sais exactement qui a bénéficié de cet acte d’agression. Qui ? Daech ! Parce que dans ce cas, cette décision (de porter des frappes contre la Syrie, ndlr.) leur a laissé les mains libres », a déclaré Dmitri Medvedev.

 Selon le Premier ministre, Washington lutte contre le pouvoir politique en Syrie et non contre le terrorisme :

« Que voyons-nous ? La première action mise en œuvre par la nouvelle administration américaine sur la direction syrienne, c’est une frappe contre les forces gouvernementales. Autrement dit, la lutte est lancée non contre les terroristes, mais contre les autorités politiques syriennes. Que cela plaise ou non aux Américains, c’est le pouvoir politique, mieux encore, c’est le pouvoir politique légal que nous devons tous prendre en considération. »

Il a indiqué que l’escalade du conflit dans la région pourrait provoquer la destruction de l’État syrien.

La frappe américaine contre la base syrienne à Idlib constitue un « acte d’agression militaire » visant en premier lieu à nuire au règlement pacifique du conflit au Proche-Orient, selon le Premier ministre russe.

« Mais il est évident que l’escalade de violence ne fera qu’entraîner la destruction de l’État syrien, son morcellement et la victoire, au moins partielle, des terroristes », a-t-il conclu.

Les États-Unis ont effectué, dans la nuit du 6 au 7 avril, une frappe de missiles contre la Syrie, accusant le gouvernement de Bachar al-Assad d’avoir eu recours à des armes chimiques à Khan Cheikhoun, où, selon des sources locales proches de l’opposition, une attaque aurait fait 80 morts et 200 blessés. La Russie a critiqué la démarche de Washington et a réclamé des preuves de l’implication de Damas dans cette attaque présumée.

Une attaque meurtrière a ciblé mardi 18 avril, un camp militaire dans la région de Tombouctou. Le bilan fait état de cinq tués et dix blessés parmi les soldats maliens. La force française Barkhane a mené une opération antiterroriste dans la foulée et tué plusieurs personnes.

Le camp militaire de Gourma Rharous est situé à 120 km de Tombouctou, au nord du Mali. Les assaillants ont emporté tout ce qu’ils pouvaient avant de mettre le feu au reste après d’intenses combats. Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque pour l’heure.

Selon Reuters, les terroristes ont été rapidement rattrapés par les soldats de Barkhane qui ont mobilisé leurs hélicoptères. Ils ont annoncé avoir tué une dizaine de terroristes à bord de deux pick-up lourdement armés.

Par ailleurs, l’explosion d’une voiture piégée dans un autre camp militaire de la ville de Gao plus au nord a fait au moins 33 morts et plusieurs blessés.

Le coup d’État de 2012 a rendu la situation du pays instable et favorisé la montée en force des groupes terroristes.

Le gouvernement malien et les groupes armés ont signé un traité de paix en 2015. Pourtant, les conflits sont toujours d’actualité.

Les forces onusiennes et la force française Barkhane sont installées au Mali depuis 2013. Leur mission n’a vraisemblablement pas abouti à une paix durable. 

Un jeune Palestinien a été tué par les militaires israéliens, mercredi 19 avril à Bethléem, en Cisjordanie.

Ce jeune Palestinien a été tué par balle après avoir renversé par voiture un colon israélien. Ce dernier a été transféré pour soins à un hôpital à Qods.

Afin de prévenir les incursions incessantes des colons israéliens contre la mosquée d’al-Aqsa, les Palestiniens sont obligés de trouver un moyen ou un autre pour contrer les Israéliens.

La troisième Intifada du peuple palestinien, autrement dit l’intifada de Qods, a vu le jour, en octobre 2015, suite aux irruptions en série des soldats israéliens dans la mosquée d’al-Aqsa.

Depuis le début de cette Intifada, plus de 265 Palestiniens ont perdu la vie et des centaines d’autres ont été blessés.

Le secrétaire d’État américain a déclaré que l’Iran avait rempli sa part du contrat, dans le cadre de l’accord nucléaire.

Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a déclaré mardi 18 avril, que l’Iran avait, jusqu’ici, rempli sa part du contrat et que l’administration Trump entendait examiner à quel point serait efficace pour les États-Unis, la levée des sanctions anti-iraniennes.

C’est la première fois après l’entrée en fonction de l’administration Trump qu’un responsable de haut rang confirme officiellement le respect par l’Iran de l’accord nucléaire.

Selon le département d’État américain, Rex Tillerson a mis au courant Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants, du fait que la République islamique d’Iran avait rempli tous ses engagements depuis la signature de l’accord nucléaire jusqu’au 18 avril 2017.

L’administration américaine est chargée de rendre, tous les 90 jours, un rapport, portant sur l’accord nucléaire, au Congrès. Il s’agissait du premier rapport rendu au Congrès depuis l’entrée en fonction de l’administration Trump.

Rex Tillerson a également affirmé avoir fait part au Congrès de la volonté de Donald Trump d’examiner si la levée des sanctions anti-iraniennes, dans le cadre de l’accord nucléaire, allait dans l’intérêt de la sécurité nationale des États-Unis.

Toujours selon le département d’État américain, Rex Tillerson a prétendu que l’Iran faisait partie des États soutenant, d’une manière ou d’une autre, le terrorisme.

Le site d’analyse et d’information Tabnak a publié mercredi 19 avril, un article en matière du rapport, remis par Rex Tillerson à Paul Ryan.

« Ce rapport comprend un aveu de grande importance qu’est le respect par l’Iran de ses engagements, pris dans le cadre de l’accord nucléaire. Un tel aveu, lorsqu’il provient du département d’État américain, revêt une importance encore plus particulière car il prouve que l’administration Trump n’a rien trouvé, à travers la structure de l’accord nucléaire, qui lui permette de le manipuler, voire l’annuler. Ledit rapport ne laisse aucun doute que la voie par laquelle les États-Unis mettront l’Iran sous pression ne passera sûrement pas par l’accord nucléaire. L’Iran se trouve toujours sur la liste noire du département d’État américain qui ne cesse d’imposer de nouvelles sanctions à son encontre sous des prétextes infondés portant sur les questions des droits de l’Homme et le terrorisme. D’autre part, le fait que Rex Tillerson établit un lien entre la levée des sanctions anti-iraniennes et les intérêts sécuritaires des États-Unis prouve que la Maison Blanche entend faire basculer l’Iran dans une ambiance incertaine, marquée par l’ambiguïté ».

Le porte-parole du Parti républicain du peuple (CHP) a annoncé que son parti n’acceptera jamais les résultats du référendum du dimanche.

Selon l’agence de presse Rudaw, le CHP retirera probablement ces représentants du Parlement. 

Fondé en 1923 par Mustapha Kemal Atatürk, ce parti politique est l’un des plus anciens de la Turquie.

Suite aux résultats du référendum et les accusations de fraude portées à l’encontre du gouvernement turc, le parti pro-kurde (républicain du peuple) a demandé aussi aujourd’hui mercredi 19 avril, l’annulation du référendum, en adressant une requête en ce sens aux juges compétents.

Le Premier ministre turc vient de déclarer que des manifestations pour dénoncer les résultats du référendum ne sauraient être tolérées.

Binali Yildirim a en effet annoncé : « Les opposants au régime ont certes le droit de protester contre les résultats du référendum. Par contre, lancer un appel pour inciter à descendre dans les rues est un acte inacceptable. »

Yildirim a néanmoins ajouté que le comité électoral examinerait la requête du Parti républicain du peuple qui est le principal parti d’opposition en Turquie.

Et au Premier ministre d’ajouter : «  Un appel adressé au peuple pour qu’il descende dans la rue est une erreur et aussi un acte illégal. Nous attendons du leader du parti d’opposition à se comporter d’une façon plus responsable. »

Depuis dimanche, et le « oui » au référendum censé transformer le régime turc en un régime présidentiel, les rues d’Istanbul et d’Ankara sont le théâtre de grandes protestations. 38 opposants qui dirigeaient d’ailleurs depuis deux mois la campagne du « non » au référendum ont été arrêtés.

L’un des représentants du CHP, Baris Yarkadas a indiqué  : « Ces 38 personnes ont été arrêtées aux premières heures à leurs domiciles. Ils sont accusés de ne pas avoir reconnu officiellement les résultats du référendum. »

Yarkadas a ajouté : « En réponse à la protestation du peuple, le gouvernement fait ce qu’il sait bien faire : la répression des opposants !

L’explosion de la puissante bombe non nucléaire de l’arsenal américain, surnommée « la Mère de toutes les bombes », dans la province afghane de Nangarhar a également infligé des dégâts dans les zones frontalières du Pakistan.Les médias pakistanais, citant des témoins dans les régions tribales du nord-ouest du pays, à proximité de la frontière avec l’Afghanistan, ont annoncé le mardi 18 avril que l’explosion de la méga-bombe américaine, qui s’est produite le jeudi 13 avril dans une zone montagneuse de la province afghane de Nangarhar, avait causé des dégâts dans les zones frontalières du Pakistan.

Selon l’agence de presse afghane Atlas, l’explosion de la MOAB, qui pèse plus de 10 tonnes, a endommagé plusieurs maisons et mosquées dans la zone tribale de l’Agence de Kurram (une subdivision des régions tribales du Pakistan, NDLR).

Les habitants de certains villages pakistanais affirment également avoir ressenti une grande secousse similaire à un séisme, suite à quoi certaines maisons se sont effondrées ou ont été endommagées.

Les autorités américaines ont prétendu que l’objectif du largage de cette méga-bombe à Nangarhar consistait à détruire les bases souterraines de Daech dans cette région.

De l’avis des experts des questions militaires pakistanaises, puisque les éléments de Daech sont dispersés dans divers endroits en Afghanistan et n’ont pas de QG fixe, non seulement le recours à des bombes surpuissantes contre eux n’est pas efficace, mais pis encore, cela cause des morts parmi les civils.
 
L'Iran va commencer la construction de deux centrales nucléaires dans le pays en coopération avec des experts russes, a annoncé mardi le ministère iranien de l'Énergie.
 
"Le contrat a été signé par l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran (AEOI) et la Russie, et couvre la réalisation de deux centrales nucléaires de 1 000 mégawatts, dont la construction est sur le point de commencer,'' a dit M. Hamid Chitchian.

M. Chitchian a fait ces remarques après que le responsable de l'AEOI, Ali Akbar Salehi, a annoncé samedi que la construction de deux centrales nucléaires allait bientôt commencer dans le pays.

M. Chitchian a également précisé qu'''un autre projet actif - conclu par le ministère de l'Énergie et Moscou - est également en cours et concerne la construction d'une centrale de 1 400 mégawatts dans la province de Hormozgan, près du golfe Persique,'' ajoutant que les travaux de construction de la centrale avaient déjà commencé.

En février, le ministre russe de l'Énergie, Alexander Novak, avait fait remarquer que Moscou voulait finaliser des contrats avec l'Iran et aider le pays à construire davantage de centrales.

L'Iran a un plan de construction de centrales ambitieux et la Russie pourrait se voir attribuer une part significative des contrats de construction de ces centrales, a dit M. Novak.

Au lendemain de la journée nationale de l'Armée, le Guide suprême de la Révolution islamique a reçu en audience, ce mercredi 19 avril, les commandants de l’armée iranienne.

Lors de cette audience, l’honorable Ayatollah Khamenei a souligné l’importance du renforcement de l’économie nationale, y voyant le point axial et prioritaire de la politique iranienne.

Il est impossible de comprendre la soudaine apparition sur la scène politique partisane d’Emmanuel Macron sans connaître les tentatives qui l’a précédée, celles de Jacques Delors et de Dominique Strauss-Kahn. Mais pour comprendre qui se tient dans les coulisses, un retour en arrière est nécessaire.

1982 : la Fondation Saint-Simon

Des universitaires et des directeurs de grandes entreprises françaises décidèrent, en 1982, de créer une association afin de favoriser « la rencontre entre les chercheurs en sciences sociales et les acteurs de la vie économique et sociale, [et] de diffuser auprès du public les connaissances produites par les sciences humaines et sociales ». Ce fut la Fondation Saint-Simon [1].

Durant près de vingt ans, cet organisme imposa le point de vue de Washington en France, créant ce que ses détracteurs appelèrent « la pensée unique ». La Fondation décida de se dissoudre, en 1999, après les grèves de 1995 et l’échec de la réforme du système de retraite.

La Fondation organisa 70 séminaires annuels auxquels participèrent chaque fois une quarantaine de personnes. Elle publia 110 Notes mensuelles et une quarantaine de livre. Enfin, plus discrètement, elle organisa un dîner mensuel réunissant des universitaires, des chefs d’entreprises du CAC40, et les principaux patrons de presse du pays.

Durant ces dîners, non seulement les points de vue se rapprochèrent, mais les patrons de presse décidèrent des sujets qu’ils aborderaient et la manière dont ils les traiteraient. Progressivement, le pluralisme de la presse s’effaça devant le « devoir d’informer », puis devant le « pouvoir de former » les esprits.

La Fondation avait été créée par d’un côté l’historien François Furet et le sociologue Pierre Rosanvallon, de l’autre le lobbyiste Alain Minc, l’industriel Roger Fauroux, le banquier Jean Peyrelevade, et enfin l’éditeur Yves Sabouret et l’intellectuel Jean-Claude Casanova. Son financement avait été imaginé par Henry Hermand, une éminence grise de la gauche non-communiste.

Toutes ces personnalités étaient alors connues pour leurs liens avec un puissant groupuscule états-unien : les néo-conservateurs. Ces intellectuels trotskistes venaient de rejoindre le président républicain Ronald Reagan. Dépassant les concepts de « droite » et de « gauche », ils affirmaient combattre le stalinisme et vouloir « démocratiser » le monde par tous les moyens. Ils ne cachaient pas leur admiration pour le philosophe Leo Strauss, théoricien d’une dictature globale éclairée. Certains d’entre eux, créèrent la National Endowment for Democracy (NED) et le United States Institute of Peace. Malgré les apparences, ces deux fondations ont été conçues comme des instruments au service des « Cinq yeux », c’est-à-dire de l’accord entre les services secrets de l’Australie, du Canada, des États-Unis, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni.

Au départ, la Fondation Saint-Simon bénéficia de subventions de la John M. Olin Foundation, qui avait invité François Furet à enseigner à Chicago. Cet organisme états-unien, marqué très à droite, avait déjà financé les trotskistes néo-conservateurs. Rapidement, la Fondation Saint-Simon adhéra à The Hague Club (le Club de La Haye), une supra-structure de la Fondation Rockefeller chargée de financer une trentaine d’associations européennes atlantistes avec des Fonds de la CIA, puis de la NED.

C’est donc avec l’argent des services secrets états-uniens que furent organisés les dîners mensuels rassemblant des universitaires de renom et les patrons du CAC40 autour des directeurs d’Études, d’Esprit, d’Europe 1, de L’Expansion, de L’Express, du Figaro, de Libération, du Matin de Paris, du Monde, de M6, du Nouvel Observateur, de RTL et des journalistes stars d’Antenne2 et de TF1.

Dans les années 90, lorsque le sociologue britannique Anthony Giddens lança la « Troisième voie » pour adapter la rhétorique socialiste à l’économie de marché, la Fondation Saint-Simon célèbra avec enthousiasme ce tour de passe-passe porté par Bill Clinton et de Tony Blair.

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Anne Sinclair, journaliste vedette de TF1 et membre de la Fondation Saint-Simon, et son ami Jacques Delors, candidat officiel de la Fondation à la présidence de la République.

1993 : l’opération Jacques Delors & Martine Aubry

En 1993, les membres de la Fondation Saint-Simon décidèrent de lancer leur propre candidat à la présidence de la République : le président de la Commission européenne, Jacques Delors. Simultanément, ils préparèrent la montée en puissance de la fille de leur candidat, la ministre du Travail Martine Aubry, destinée à devenir sa Première ministre.

Jacques Delors, alors socialiste, avait débuté sa carrière politique à droite, au cabinet de Jacques Chaban-Delmas. Martine Aubry, alors socialiste, avait débuté comme responsable des relations publiques du groupe Pechiney, dont le directeur Jean Gandois deviendra « le patron des patrons ».

Tandis que les organes de presse dont les directeurs étaient membres de la Fondation commençaient à tresser les louanges de Jacques Delors et de sa fille, le trésorier de la Fondation, Alain Minc, créa dans les locaux de la Fondation deux organisations distinctes :
- l’Association nationale des entreprises pour l’insertion (ANEI), afin d’impliquer de grandes entreprises dans la campagne électorale de Delors.
- l’Association des amis de la Fondation Agir contre l’exclusion (FACE), pour financer l’ascension d’Aubry.

Après l’échec de François Bayrou au congrès des Démocrates sociaux (CDS), Jacques Delors prit acte de l’impossibilité de créer une nouvelle majorité rassemblant les socialistes et les centristes. Il renonça donc à se présenter à l’élection présidentielle. L’ANEI fut dissoute et ses actifs furent transférés à la FACE.

Le programme politique de la Fondation Saint-Simon et des Delors père et fille était de faire de la France le pilier de l’Union européenne. Il prévoyait de faire de la France le « hub » européen en y développant les transports routiers transversaux et de fonder l’économie sur un accroissement de la main d’œuvre. Il convenait donc de maintenir les femmes au travail et d’augmenter l’immigration. Dans la période transitoire, afin de contenir le chômage, il faudrait diminuer le temps de travail.

Ce programme a été partiellement appliqué, par la suite, avec le gouvernement Jospin, bien qu’alors la conjoncture internationale eut changée. En 1998 et 2000, la France adopta les 35 heures, cette fois contre l’avis du patronat qui les soutenait en 1993-95, et augmenta l’immigration du travail. Le résultat fut inverse à celui imaginé en 1993 : le chômage crût inexorablement. Le maintien des femmes au travail posa de nouveaux problèmes en termes de crèches, de temps de travail des enfants à l’école, et finalement de baisse du niveau des élèves. Dans ce contexte, la présence massive d’immigrés déstabilisa l’ensemble du système social.

1995 : l’opération Juppé-Notat de réforme des retraites

Le projet de loi du Premier ministre Alain Juppé (droite) sur la réforme des retraites fut soutenu par la revue Esprit et le syndicat CFDT (gauche) ; le tout coordonné par la Fondation.

C’est durant cette campagne que le sociologue Alain Touraine émergea comme porte-parole des Saint-Simoniens.

Cependant, face aux gigantesques grèves de décembre 95, le projet de loi dû être retiré. Victime de son échec, la Fondation Saint-Simon ne tarda pas à se dissoudre.

2000 : l’Institut Montaigne

En 2000, le groupe d’assurances AXA créé un nouveau think-tank, l’Institut Montaigne. Bientôt, il publie un ouvrage collectif d’universitaires et de chefs d’entreprise, Le Courage de réformer. Puis il prend le journaliste Philippe Manière comme directeur. Celui-ci a été formé par la Fondation Rockefeller au Centre Bellagio qui abrite The Hague Club.

L’Institut Montaigne milite pour des réformes économiques et sociales en tous points identiques à celles que la Fondation Saint-Simon entendait réaliser. En 2004, il rédige la Charte de la diversité en entreprise, immédiatement soutenue par la FACE et aujourd’hui adoptée par de nombreux groupes. En 2012, il publie un second livre collectif, Réformer par temps de crise. Après le retrait de Claude Bébéar de la direction d’AXA, son successeur à la tête de l’entreprise, Henri de Castries, en devient président.

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Anne Sinclair toujours, mais cette fois avec époux, Dominique Strauss-Kahn, candidat officieux de Terra Nova à la présidence de la République.

2008 : Terra Nova

En 2008, un collaborateur de Dominique Strauss-Kahn, Olivier Ferrand, créé l’association Terra Nova, dans des locaux prêtés par Henry Hermand. Ce nouveau think tank vise à faire entrer la modernité états-unienne dans la vie économique, sociale et politique de la France. Il fonctionne sur le modèle du Progressive Policy Institute créé par Bill Clinton et le sénateur pro-israélien Joseph I. Lieberman.

Comme la Fondation Saint-Simon avec le Crédit Lyonnais, Terra Nova entretient d’étroites relations avec des banques, principalement avec Rothschild & Cie.

En 2011, Terra Nova organisa la première primaire du Parti socialiste avec l’aide de la National Endowment for Democracy qui envoya pour cela à Paris son spécialiste, Tom McMahon. L’idée était de faire adopter par d’autres partis que les socialistes un candidat unique, Dominique Strauss-Kahn, de sorte qu’il soit en mesure de passer le premier tour de l’élection présidentielle et de l’emporter. Directeur du Fonds monétaire international, « DSK » devait faire entrer les Français dans la globalisation.

Malheureusement, il fut arrêté aux États-Unis peu avant la primaire dans laquelle il fut remplacé par Martine Aubry. La fille de Jacques Delors passa le premier tour, mais fut éliminée au second par François Hollande.

À la mort d’Olivier Ferrand, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, lui succéda à la présidence de Terra Nova.

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Mieux que Bill Clinton et Tony Blair : Emmanuel Macron, le gendre idéal.

2016 : l’opération Emmanuel Macron

Ce long préambule permet de comprendre le lancement de l’opération Emmanuel Macron.

À sa sortie de l’ENA, Emmanuel Macron a débuté, en 2004, au sein du cabinet de Jean-Pierre Jouyet. Ce dernier est un ancien collaborateur de Roger Fauroux (le président de la Fondation Saint-Simon) et de Jacques Delors (le candidat présidentiel de la Fondation). Par la suite Jouyet est devenu ministre de Nicolas Sarkozy (droite) puis secrétaire général de l’Élysée de François Hollande (gauche).

Emmanuel Macron fait alors un détour par la banque Rothschild & Cie. Puis entre à l’Élysée comme adjoint de Jean-Pierre Jouyet. À cette fonction, il remplace un autre associé-gérant de Rothschild & Cie, François Pérol.

En 2006, Emmanuel Macron rejoint le Parti socialiste et la Fondation Jean-Jaurès, dont une partie du financement est assurée par les trotskistes néo-conservateurs de la National Endowment for Democracy (NED). En 2007, il rejoint Les Gracques, un groupe d’anciens patrons et de hauts fonctionnaires, dont Jean-Pierre Jouyet est l’animateur. Cette association tente d’organiser une alliance entre le Parti socialiste et les centristes.

En 2012, Emmanuel Macron devient Young leader de la French-American Foundation [2], dont Philippe Manière (le directeur de l’Institut Montaigne) et Alain Minc (le trésorier de la Fondation Saint-Simon) sont administrateurs. C’est sur recommandation du même Alain Minc, qu’Emmanuel Macron devient Research Fellow à la London School of Economics, lorsqu’il quitte l’Élysée, en 2014.

En mai-juin 2014, Emmanuel Macron est invité à la réunion annuelle du Groupe de Bilderberg. L’ordre du jour prévoyait aussi bien la question de l’échange interétatique de Renseignement que l’architecture du Moyen-Orient post-Printemps arabes. Cette institution a été crée en marge de l’Otan qui en assure directement la sécurité, quel que soit le pays où elle se réunit. Son président actuel est le Français Henri de Castries, Pdg d’AXA et président de l’Institut Montaigne.

En 2016, dans les locaux de l’Institut Montaigne, Emmanuel Macron créé son propre parti, En Marche !, avec l’aide d’Henry Hermand (un des principaux mécènes de la Fondation Saint-Simon, puis de Terra Nova) [3]. Après s’être largement expliqué sur les plateaux de télévision, l’homme décéde en novembre 2016, à 92 ans. L’originalité de ce parti est que, durant ses huit premiers mois, il n’aura pas ni programme, ni proposition, juste un candidat à la présidentielle. Cela ne l’empêchera pas d’être rejoint par toutes sortes de personnalités politiques qui n’eurent pas besoin qu’on leur précise ce qu’elles savaient déjà : le programme de Macron, c’est celui de Delors et de Strauss-Kahn.

Si la candidature de Jacques Delors visait à faire de la France le pilier de l’Union européenne, celle d’Emmanuel Macron comme celle de Dominique Strauss-Kahn entend faire entrer les électeurs (on n’ose plus dire les « Français ») dans la globalisation. Le soutien apporté par les médias est beaucoup plus facile que deux décennies auparavant car ils se sont concentrés et que les six principaux patrons de presse sont favorables à la globalisation.

Macron étant candidat à la présidentielle, Aubry renonce cette fois à se présenter à la primaire socialiste. En février 2017, François Bayrou, qui n’avait pu emmener les Démocrates-sociaux à soutenir Jacques Delors, apporte son soutien à Emmanuel Macron.

C’est ainsi que l’on fait du neuf avec du vieux. Chaque année les Français célèbrent dans la fête le « beaujolais nouveau », puis ils retournent à leurs occupations. Car, à la différence de la « France éternelle » de De Gaulle, cette aimable piquette ne se conserve pas.