تقي زاده

تقي زاده

La ville de Damas et la campagne à l’Est de la capitale, la Ghouta orientale, sont le théâtre de violents combats opposants Al-Qaïda, soutenu par le Royaume-Uni et la France, à l’armée arabe syrienne. La République tente de délivrer la population de sept années d’occupation et de charia. Mais les puissances coloniales ne l’entendent pas de cette oreille.

 

La ville de Damas est en permanence bombardée par Al-Qaïda depuis six ans. Ici, un obus, tiré depuis la Ghouta orientale, s’abat sur une maison du quartier de Rukn Eddin, le 23 février 2018, faisant trois morts et quinze blessés.

Au cours des six dernières années, le ministère de la Réconciliation a signé plus d’un millier d’accords et amnistié des dizaines de milliers de combattants. Ils ont été réintégrés dans la société, parfois même dans les armées. Ceux de la Ghouta occidentale ont accepté, mais jamais ceux de la partie orientale.

Cette zone, assez vaste, était peuplée avant la guerre par plus de 400 000 personnes. Selon l’Onu, ils seraient aujourd’hui 367 000. Selon le gouvernement, ils sont beaucoup moins et en tous cas, pas plus de 250 000.

La principale ville est un faubourg assez mal famé, Douma, connu avant la guerre pour ses bordels et ses truands.

Dans les faits, cette zone est tenue par Al-Qaïda, sous la dénomination d’« Armée de l’islam » (Jaych al-Islam), encadré par des SAS britanniques et des officiers de la DGSE française sous couvert de l’ONG Médecins sans frontières. Principalement les combattants sont dirigés par la famille Allouche, qui dispose de biens importants à Londres.

De juillet 2012 à sa mort fin 2015, Zahran Allouche, annonçait plusieurs fois par semaine qu’il allait prendre Damas et exécuter sans jugement tous les infidèles, c’est-à-dire pour lui les non-sunnites. Il a imposé la charia à tous les habitants selon les principes du prédicateur wahhabite Abd al-Aziz ibn Baz. Il a enfermé dans des cages ceux qui contestaient son autorité. Il a exécuté de nombreuses personnes, dont mon voisin (un agent immobilier qui habitait l’appartement au-dessous du mien), égorgé en public parce qu’il avait refusé de dire qu’« Assad est un chien ».

Recevant des armes de l’Arabie saoudite, via la Jordanie, Allouche a présidé un défilé militaire avec des chars ; mis en scène et filmé par le MI6 britannique [1].

Lorsque l’armée arabe syrienne a placé des canons sur la montagne qui domine la capitale et a commencé à bombarder l’armée de Zahran Allouche, il a fait placer des prisonniers sur les toits comme boucliers humains.

Début 2016, son cousin, Mohamed Allouche a pris le commandement. Il s’est rendu célèbre en jetant des homosexuels depuis les toits. Il faut savoir que la Syrie protège les homosexuels, ce qui est une exception parmi les pays musulmans contemporains et l’était par rapport aux pays occidentaux il y a trente ans encore [2].

Mohamed Allouche est devenu le chef de la délégation de l’opposition aux négociations de Genève. Là-bas, il a demandé et obtenu que les tableaux et sculptures qui ornaient son hôtel soient recouverts d’un voile. Pendant les discussions, depuis la salle de négociations, il a tweeté à ses partisans de se préparer à tuer les soldats du « porc ».

Ce n’est que depuis quelques mois que l’armée arabe syrienne a complètement verrouillé la zone. Jusque-là, il était possible pour les habitants de fuir. L’Onu et le Croissant rouge ont un libre accès côté République, mais pas côté Al-Qaïda. Les jihadistes ne laissent sortir que leurs partisans pour être soignés. Les convois de nourriture sont fouillés par l’armée avant d’entrer dans la Ghouta. En effet, de multiples fois, des convois de l’Onu ont été utilisés pour faire parvenir des armes aux jihadistes. Si l’Onu refuse la fouille, les convois sont stoppés.

La Ghouta est la zone maraîchère qui entoure la capitale. Lorsque des produits alimentaires qui ne sont pas cultivés sur place sont fournis par l’Onu, ce sont les jihadistes qui les distribuent à la population. Leur prix sont considérablement plus élevés que dans la capitale, parfois quatre fois plus chers. Seuls les habitants qui font allégeance aux jihadistes reçoivent d’eux de l’argent qui leur permet d’acheter ces produits. Plusieurs fois, les habitants loyalistes de la Ghouta ont dû endurer la famine que leur imposaient les jihadistes.

Durant six ans, les jihadistes ont régulièrement attaqué Damas depuis la Ghouta. Chaque jour, ils n’ont cessé d’en tuer des habitants, dans le silence assourdissant de la communauté internationale. Petit à petit, Daraya, Mouadamiyat al-Cham, Qudsaya et al-Hameh en août 2016, puis Jobar, Barzeh, Qaboun et Tichrine en février 2017, ont été repris. Les accords qui ont alors été signés prévoyaient le transport des combattants sous escorte jusqu’à Idleb, au Nord-Ouest du pays, à la seule condition qu’ils libèrent les habitants.

La République vient de décider de libérer la Ghouta orientale des jihadistes. Des bombardements intensifs sont opérés par l’artillerie et l’aviation. Il s’agit d’anéantir les jihadistes et de faire le moins de victimes possibles parmi les civils. Durant cette campagne, les convois humanitaires sont impossibles. De sont côté, Al-Qaïda tire des obus sur la capitale. En temps normal, les jihadistes ciblent principalement l’ambassade d’Iran à Mazzeh, la place des Omeyyades (siège de la télévision et du ministère de la Défense), le Centre culturel russe en centre ville et l’ambassade de Russie. Cette fois des obus tombent un peu partout. Les Damascènes et les millions de Syriens qui refusent la charia et se sont réfugiés dans la capitale sous la protection de la République tentent à nouveau de survivre. Plus du tiers des habitants reste cloitré à la maison de peur d’être tué par des obus en ville. Un quart des commerces reste fermé et les administrations travaillent au ralenti.

Le Royaume-Uni et la France tentent d’imposer un cessez-le-feu de trente jours dans la Ghouta. Ces deux États ne font pas mystère de leur soutien à la famille Allouche et de leur hostilité à la République arabe syrienne en général et à son président, Bachar el-Assad, en particulier. Tous deux ont refusé d’assister à la conférence de paix de Sotchi à laquelle plus de 90% des Syriens étaient représentés —mais pas les Allouche— [3].

La guerre est un moyen de résoudre un conflit qui d’abord simplifie les problèmes à l’extrême et divise les hommes en deux groupes, jamais trois, contrairement à ce que prétendent les diplomaties britannique et française. La guerre se pratique en tuant non seulement ses ennemis autant que faire se peut, mais aussi les siens, le moins possible. Dans toutes les guerres on est contraint de sacrifier les siens, sans cela ce serait une simple opération de police.

Lorsque la Coalition occidentale a bombardé Mossoul, l’année dernière, pour écraser les quelques milliers de jihadistes qui y restaient, elle a tué beaucoup plus de civils (9 à 11 000, selon les sources). Les médias occidentaux ont salué cette victoire avec enthousiasme. Les mêmes médias occidentaux diffusent à satiété les images de deux petites filles de la Ghouta au milieu des bombardements. Aucun ne s’interroge sur les familles de ces deux enfants, ni sur la manière dont elles ont appris l’anglais. Aucun ne pensent aux autres enfants qui meurent à Damas. Tous implorent que l’on cesse le massacre.

Si un cessez-le-feu intervenait, il n’aurait aucune conséquence pratique. En effet, à la fois Al-Qaïda en serait exclu par l’Onu et il le rejetterait, or c’est Al-Qaïda et lui seul qui tient la Ghouta orientale.

Dans ces conditions, on doit se demander pourquoi le Royaume-Uni et le France promeuvent l’idée de ce cessez-le-feu impraticable ? Pourquoi ces deux États se proposent de donner un répit à Al-Qaïda au seul détriment des civils qu’il opprime ?

[1] « Comment le Royaume-Uni met en scène les jihadistes », Réseau Voltaire, 13 mai 2016.

[2] « Daesh et les homosexuels », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 20 juin 2016.

[3] « Consensus entre Syriens à Sotchi », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 6 février 2018.

Grâce à l’intervention rapide des forces armées nigérianes, 76 des 111 lycéennes nigérianes kidnappées ont été secourues, deux jours après l’annonce le mercredi 21 février de l’enlèvement des filles par les combattants de Boko Haram.

L’enlèvement s’était produit dans un internat du village de Dapchi, mais les forces de l’armée nigériane, à la faveur de leur promptitude, ont pu jusqu’à présent récupérer plus de la moitié des filles kidnappées.

Lors du kidnapping, qui a eu lieu dans la Girls Science Secondary School, regroupant 926 élèves de plus de 11 ans, beaucoup des jeunes filles étaient parvenues à s’enfuir alors que d’autres s’étaient cachées pour échapper aux assaillants, mais 111 étaient portées disparues.

Jugeant le mode de vie occidental illicite, le Boko Haram mène depuis 2009 une insurrection sanglante dans le nord-est du Nigeria, ce qui a coûté la vie à ce jour à plus 20 000 personnes et fait plus de 2,6 millions de déplacés.

Le groupe terroriste, dont les proies privilégiées sont des femmes et des enfants, a souvent recours aux enlèvements. Celui de 276 lycéennes à Chibok en 2014 avait déclenché une vague d’indignation mondiale, donnant au groupe une tragique notoriété sur la scène internationale.

L’opération de l’armée syrienne dans la Ghouta orientale se poursuit, et ce alors que les évolutions sur le terrain en Syrie ont fait que les conflits par procuration à l’échelle régionale ont cédé la place aux conflits internationaux entre les grandes puissances.  

Il y a une cause cachée derrière les cris entendus dans certaines capitales occidentales contre l’opération de l’armée syrienne dans la Ghouta orientale : c’est Israël. Ce sont les Israéliens qui subiront, plus que les autres parties, les conséquences de la libération de la Ghouta orientale de la présence des terroristes et du rétablissement de la sécurité dans la capitale syrienne, Damas. Puisque tout acquis militaire de l’armée syrienne dans n’importe quel endroit de la Syrie aura des effets négatifs sur Israël et intensifiera les tensions entre Tel-Aviv et l’axe de la Résistance.

 

Tout porte à croire que la bataille de la Ghouta a une importance stratégique et cela montre que certains gouvernements, à la tête desquels les États-Unis et Israël, pour justifier leur ingérence dans la crise syrienne, évoquent leurs tentatives visant à « limiter l’influence de l’Iran en Syrie » ; c’est pourquoi ils portent une attention particulière au corridor terrestre qui relie l’Iran à l’Irak, la Syrie et au Liban.

En vertu de cette logique, la fin de la bataille dans la Ghouta orientale mettra un terme à tout danger menaçant l’aéroport international de Damas. La Ghouta deviendra une route qui reliera l’aéroport de Damas à Beyrouth, via le Qalamoun occidental.

C’est la raison pour laquelle les États-Unis et Israël tentent de montrer que cet aéroport constitue un centre de l’influence iranienne et une voie pour l’acheminement des aides iraniennes au Hezbollah libanais. Ils font leur possible pour mettre un terme à l’opération de l’armée syrienne contre les groupes terroristes déployés dans la Ghouta orientale et insistent sur l’établissement d’un cessez-le-feu dans cette région.

Loin des propagandes des médias occidentaux concernant la sécurité des habitants de la Ghouta, l’armée syrienne, soutenue par la Russie, dispose de raisons fortes et suffisantes pour mener son opération militaire dans la Ghouta orientale, dont la plus importante est la présence de groupes terroristes armés qui ont violé les clauses de l’accord sur les zones de désescalade et qui ont tenté de lancer une offensive pour s’emparer de la Ghouta orientale.   

Les soutiens occidentaux des terroristes syriens, qui depuis le début du déclenchement de la crise syrienne souhaitaient l’effondrement du gouvernement, savent bien actuellement que si la Ghouta orientale de Damas, dernier bastion des terroristes et des opposants syriens, venait à tomber, ils perdraient l’un de leurs leviers de pression sur le gouvernement syrien et que les terroristes et les opposants se rendraient alors tôt ou tard à l’armée.

Selon un journal israélien, la puissance du Hezbollah libanais est la plus grande préoccupation d’Israël.

La base militaire de Biranit est le quartier général de la division Galilée des forces israéliennes. Biranit n’est qu’à un kilomètre de la frontière libanaise. La route menant à cette base est couverte d’arbres, à tel point que la route est invisible de loin.

La porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant Yaar a expliqué au journal The Jerusalem Post combien l’armée israélienne craignait le mouvement du Hezbollah libanais.

En pointant chacun des villages du sud du Liban, elle parle des caches du Hezbollah, des maisons qu’il occupe, des chiites qui descendent au sud du Liban et des chrétiens et des druzes qui remontent vers le Nord.

« Chaque unité du Hezbollah a une zone en Israël. Chaque village a sa cible en Israël, et le Hezbollah est en mesure, à tout moment, de viser des villes comme Tel-Aviv avec ses roquettes et missiles de longue, moyenne et courte portées », a souligné le lieutenant Yaar.

L’article poursuit ensuite en disant que le mouvement du Hezbollah dirigé par Seyyed Hassan Nasrallah est devenu le plus grand souci d’Israël. En 2006, le Hezbollah a asséné à l’armée israélienne des coups durs auxquels elle ne s’était pas préparée.

Les militaires israéliens évacuent un soldat blessé lors de la seconde guerre du Liban, le 24 juillet 2006. ©Flash 90

Pourtant, sous prétexte de la capture de deux de ses soldats à la frontière libanaise, Israël a lancé une opération meurtrière dans le sud du Liban, à laquelle le Hezbollah a riposté par le tir de plusieurs milliers de roquettes, missiles et obus de mortier sur Israël, faisant au moins 150 morts.

Israël dit avoir tiré des leçons de la guerre de 2006. Dans le même temps, le Hezbollah déclare avoir acquis de l’expérience lors de ce conflit, se dotant de nouvelles armes sophistiquées.

Le Hezbollah libanais dispose actuellement d’un arsenal de missiles pouvant atteindre une grande partie d’Israël, dont des cibles stratégiques et importantes telles que le port et les raffineries de pétrole de Haïfa.

Un porte-parole de l’armée israélienne, Peter Lerner, estime de 30 000 à 40 000 le nombre de combattants du Hezbollah libanais.

Selon les observateurs politiques, le Hezbollah libanais serait bien capable de mener une campagne dévastatrice contre Israël. C’est pourquoi il conseille à tous les dirigeants politiques israéliens, qui ont récemment parlé d’attaquer le Liban, de réfléchir soigneusement aux conséquences d’une telle guerre et de se demander si un prix à payer aussi élevé en vaut la peine.

L’unité balistique de l’armée yéménite, le mouvement Ansarallah et les forces aériennes du Yémen ont publié vendredi un communiqué commun concernant la destruction du centre de commandement de la coalition saoudienne dans la province de Maarib, à l’est de Sanaa.

Le système de défense aérienne de type Patriot PAC-3 et le quartier général des forces émiraties membres de la coalition dirigée par Riyad à Maarib ont été visés par l’unité balistique soutenue par l’aviation yéménite, le 23 février, rapporte Fars News.

L’opération conjointe a été menée avec succès par l’unité balistique, des avions de combat sans pilote et des drones de reconnaissance.

Il s’agit de la deuxième opération de ce genre. Lors de la première, le système de défense aérienne de la coalition sur la côte ouest du Yémen a été pris pour cible.

Le mouvement d’Ansarallah a fait part le 10 février dernier de l’opération contre un système de défense aérienne de la coalition dans la province de Taëz, au sud-ouest du pays.

Depuis le début de l’année 2018, plus de 15 missiles balistiques ont été tirés sur des positions militaires saoudiennes.

Dans son interview avec l’agence de presse iranienne Iran, Talal Salman, l’éminent journaliste libanais et fondateur du journal « As-Safir », connu pour ses positions tranchées sur les grandes questions politiques régionales se penche sur les évolutions au Moyen-Orient et la place de l’Iran et son influence depuis la révolution 1967 dans la région pour dire que l'Iran est aujourd’hui en position de force.

Talal Salman, fondateur du journal « As-Safir ». © An-Nahar 

Interrogés sur le durcissement des positions anti-iraniennes de Washington et l’éventualité d’une action militaire contre Téhéran provoquée par Washington, le journaliste chevronné libanais a catégoriquement exclu cette perspective.

« À mon avis l’option militaire est totalement exclue, car personne, même le président américain Donald Trump, n’ose se lancer dans une aventure militaire qui serait aussi coûteuse qu’inefficace. » a-t-il expliqué.

 « L’Iran est un grand pays et le fait de déclencher une guerre contre un tel pays n’est point facile. Une action militaire contre l’Iran serait ultra-coûteuse si la partie qui a déclenché la guerre ne parvenait pas à trouver des mercenaires à la solde en nombre suffisant pour les faire infiltrer en Iran, pays qui reste historiquement l'un des plus puissants de tout le Moyen-Orient », a ajouté l’intéressé.

S’agissant d’Israël, le journaliste libanais campe sur sa position pour dire que même le régime de Tel-Aviv, gendarme nucléaire dans la région et grand allié des États-Unis, "n’est pas en mesure de faire face à une puissance régionale qu'est l'Iran".

Pour l’intéressé, "la politique iranophobe cultivée systématiquement par le régime de Tel-Aviv a pour objectif de provoquer des tensions dans relations des pays arabes et l'Iran et de détourner ainsi l'attention de l'opinion musulmane du danger que représente Israël".

« Le mythe de l'invincibilité de l'armée israélienne a été alimenté par ceux qui ont poussé le monde arabe à l’échec et à la décadence », a-t-il conclu.

Alors que la Corée du Nord a réussi une belle diplomatie sportive pour détendre le climat avec son voisin du sud, Washington se prépare à déployer les forces de la Garde côtière américaine sur la région Asie-Océanique pour ainsi élargir les interceptions de navires suspectés de violer les sanctions contre la Corée du Nord. Une tentative visant à faire capoter les efforts de rapprochement entre les deux Corées.

Les autorités américaines parlent désormais de leurs coopérations « plus étroites » avec leurs partenaires asiatiques pour un plan qui pourrait inclure le déploiement de forces de la Garde côtière américaine en vue d’arrêter et fouiller ceux des navires dans les eaux régionales qui contourneraient les sanctions anti-nord-coréennes, rapporte Reuters.

« Si les sanctions ne sont pas efficaces et ne permettent pas de faire évoluer la position du dirigeant nord-coréen », le président américain a promis de lancer « la phase 2 ». Cette menace est brandie peu après que le département du Trésor a introduit vendredi 23 février le régime de sanctions le plus dur de l'histoire à l'encontre de Pyongyang.

Dans le cadre des mesures contre le programme nucléaire et balistique nord-coréen, le département américain du Trésor a sanctionné 27 sociétés de transport et de navigation, 28 navires et une personne physique. L'administration américaine a précédemment annoncé que ce nouveau train de sanctions était «le plus sérieux jamais imposé à la Corée du Nord». Elle a ajouté que la pression sur Pyongyang irait croissant au fur et à mesure de l'application des sanctions et que l'effet était d'ores et déjà évident.

Cette prise de position américaine intervient au moment où un soudain réchauffement du climat politique a galopé pendant les Jeux olympiques dans la péninsule coréenne mouvementant un dialogue directe inter-coréen. Des analystes ont salué le coup de maître du dirigeant nord-coréen qui a contribué à contourner "des médiateurs" et à amorcer le dialogue entre Pyongyang et Séoul. Pour Pyongyang les États-Unis cherchent à freiner ce réchauffement.

L'Amérique refait le coup des exercices militaires

Les exercices conjoints annuels mobilisent habituellement des milliers de soldats américains, des moyens militaires des États-Unis dont des chasseurs de combat et des navires de guerre, ainsi que les armées de la Corée du Sud. La Corée du Nord a pendant longtemps protesté contre ces exercices conjoints, les considérant comme des simulations d’attaque visant à  renverser le gouvernement de Pyongyang.

Le report des exercices à l'après les Jeux olympiques, a d'ailleurs été salué par la communauté internationale, après que la Corée du Nord et ses alliés, la Chine et la Russie, ont proposé la suspension des exercices militaires Corée du Sud-États-Unis en retour de l’arrêt des essais militaires de la Corée du Nord pour que les deux parties puissent reprendre les discussions sur le programme nucléaire du Nord.

Or Washington cherche à provoquer un retour à la case départ: il a signalé la reprise des exercices cette année avec Séoul alors que la Corée du Nord a demandé à la mi-janvier la fin définitive des exercices militaires conjoints.

 

Le président sud-coréen Moon Jae-in serre la main de la sœur du leader nord-coréen Kim Jon UN, à Séoul, le 10 février 2018. ©AFP
En plein rapprochement entre Corées, le vice-président américain Mike Pence affirme qu'il faut "continuer à isoler la Corée du Nord, après avoir assisté à la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang". ©Gettyimages

La réponse de Séoul à la provocation US

Recevant hier vendredi la fille de Trump et sa conseillère, Ivanka, à Séoul, le président sud-coréen a qualifié d’« échec » la stratégie américaine exercée depuis maintenant 25 ans contre son voisin nord-coréen et son désarmement nucléaire. Le président sud-coréen a exhorté Washington à soutenir le réchauffement des relations entre les deux Corées, condition sine qua non à un "désarmement en bonne et due forme de la Corée du Nord". 

Les États-Unis incitent par tout dans le monde à une escalade des tensions, ce qui leur permettrait de vendre davantage d'armes, seul secteur qui fonctionne dans un pays en proie à différentes crises. La péninsule coréenne n'est pas à l'abri de cette logique, fût-ce au prix d'y déclencher une crise nucléaire. 

 

Ivanka Trump avec le président sud-coréen Moon Jae-in à la Maison Bleue, le 23 février 2018. ©Reuters

 

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La diplomatie syrienne a rejeté, vendredi 23 février, l’offre de médiation de la France pour résoudre la crise syrienne.

« Les conditions requises pour une médiation française pour la paix en Syrie ne sont pas réunies. Damas n’en veut pas, car la France n’est pas à la hauteur d’un tel rôle », note le ministère syrien des Affaires étrangères, dans un message qu’il adresse au Secrétaire général de l’ONU et au président du Conseil de sécurité.

Réitérant sur l’opposition du gouvernement syrien aux positions « hostiles » de la France dont l’objectif n’est rien d’autre que d’augmenter la pression sur Damas, la diplomatie syrienne a déclaré qu’il faut transmettre le dossier à un médiateur « compétent ».

« Les politiques de la France prises, depuis le début du conflit, envers Damas, au Conseil de sécurité étaient toujours basées sur de fausses accusations et mensonges. La France qui a été le porte-étendard du soutien aux groupes terroristes actifs en Syrie, dont et notamment le Front al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaïda) et ses groupuscules alliés, et cela dès les premiers jours du conflit, n’a pas les compétences d’une médiation pour la paix en Syrie », insiste Damas dans sa missive à l’adresse de l’ONU et en réponse à une lettre de l’ambassadeur français envoyée le 7 février à l’ONU proposant une médiation de la France.

Fustigeant l’absence de volonté politique de Paris sur la crise syrienne, la diplomatie syrienne a déclaré que « l’actuel gouvernement français, tout comme ses prédécesseurs, en soutenant les bons terroristes » a terni encore davantage l’image de la France dans la région et dans le monde.

« Certes la France ne veut pas s’interposer pour sauver les civils et stopper les bains de sang provoqués par les terroristes, mais un autre intérêt l’incite à intervenir : la richesse en pétrole et en gaz de la Syrie », peut-on lire toujours dans la lettre.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à mettre fin aux tentatives de la France visant à offrir une tribune aux terroristes. « Ces gestes de la France ternissent l’image de l’ONU et vont à l’encontre des résolutions de cette instance internationale », conclut la lettre.

« Nous avons en effet changé la doctrine française à l’égard de la Syrie pour pouvoir avoir des résultats concluants et travailler de manière très étroite avec nos partenaires, en particulier les États-Unis d’Amérique », avait prétendu Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue américain Donald Trump à l’Élysée, en juillet dernier.

 

Le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant leur rencontre au Palais de l'Elysée, le 10 décembre 2017 à Paris, en France. ©Gettyimages
L'ambassade des Etats-Unis en Palestine occupée sera officiellement transférée de Tel Aviv à Jérusalem en mai, pour coïncider avec le 70e anniversaire de la création du régime hébreu le 14, ce que les Palestiniens ont aussitôt qualifié de "provocation". 
 
"Nous sommes très heureux de faire cette avancée historique et nous attendons avec impatience l'ouverture en mai", a annoncé vendredi la porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert.
 
Cette décision risque d'apparaître comme une manifestation de parti pris pro-israélien de la Maison Blanche et de remettre encore plus en cause le rôle de Washington comme médiateur dans le conflit israélo-palestinien. L'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a annoncé jeudi que le nouveau plan de paix américain pour mettre fin à ce conflit serait bientôt prêt.

Les Palestiniens commémorent chaque année la proclamation du régime d'Israël, le 14 mai 1948, comme la "Nakba" (la "catastrophe" en arabe), synonyme d'exode pour des centaines de milliers de personnes jetées sur les routes lors de la première guerre israélo-arabe qui a suivi la création d'Israël.

"Faire coïncider la date avec la Nakba est une provocation pour les Arabes, les musulmans et les chrétiens", a dit à l'AFP le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat.

"Par une telle décision, l'administration Trump finit de s'isoler complètement et devient une partie du problème et non plus de la solution", a-t-il ajouté, réaffirmant que la présence de l'ambassade américaine à Jérusalem "contrevenait au droit international".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est félicité du choix de cette date. "Cela fera du 70e anniversaire de l'indépendance une célébration nationale encore plus belle", a-t-il tweeté. "Merci, président Trump pour votre leadership et votre amitié".

- Plus rapide que prévu -

Les Israéliens ne marqueront pas le 14 mai l'anniversaire de leur régime mais, en fonction du calendrier hébraïque, les 18 et 19 avril. En revanche, le 13 mai, ils fêteront la journée d' Al-Qods (Jérusalem), célébrant la "réunification" de la ville après la prise de Jérusalem-Est lors de la guerre des Six Jours.

Après cette annexion de la partie palestinienne de la cité, Israël a proclamé toute la ville comme sa capitale "éternelle et indivisible", mais la communauté internationale n'a jamais reconnu Al-Qods (Jérusalem) comme capitale d'Israël et considère cette partie de la ville comme un territoire occupé.
Amnesty International a dénoncé la politique de l'Union européenne et celle de Donald Trump en matière d'immigration et d'accueil des réfugiés, fustigeant une "diabolisation" des migrants, dans son rapport annuel publié jeudi. 
 
"Tout au long de l'année 2017, des millions de personnes à travers le monde ont goûté les fruits amers des politiques de diabolisation", indique le rapport de l'ONG, présenté pour la première fois aux Etats-Unis, à Washington.
 
Amnesty reproche aux "dirigeants des pays les plus riches" leur approche de la crise des migrants "qui allie l'esquive à l'inhumanité pure et simple".

En Europe, l'ONG juge que la plupart des dirigeants "ont décidé que pratiquement tout leur était permis pour empêcher les réfugiés d'atteindre les côtes du continent".

Elle évoque également les récentes élections en Autriche, en France, en Allemagne ou aux Pays-Bas, où "certains candidats ont cherché à traduire les angoisses sociales et économiques en ressentiment, en particulier à l'égard des migrants".

Salil Shetty, le secrétaire général d'Amnesty International, s'en est pris au président américain Donald Trump, qui, depuis son élection, a multiplié les tentatives d'imposer un décret anti-immigration, plusieurs fois suspendu par la justice.

Il a aussi condamné, devant la presse à Washington, l'attitude du président qui "a réellement dit approuver, au cours des premiers mois (de son mandat), l'utilisation de la torture".

- 'Communauté internationale impuissante' -

L'organisation dénonce également la campagne "de nettoyage ethnique menée contre les Rohingyas du Myanmar", qui a entrainé l'exode de 655.000 personnes.

"Cet épisode restera dans l'histoire comme un exemple supplémentaire de la calamiteuse impuissance de la communauté internationale à résoudre les situations propices aux pires atrocités de masse", juge l'ONG.

Amnesty s'arrête aussi sur le nombre "effrayant" de victimes civiles des conflits armés, citant "la catastrophe humanitaire en cours au Yémen", les tueries "aveugles" en Syrie et en Irak, et l'exil forcé des populations du Soudan du Sud.

Le rapport reproche par ailleurs aux gouvernements d'avoir exploité les inquiétudes liées au terrorisme pour "remettre en cause l'équilibre entre pouvoir de l'État et libertés individuelles", citant la France qui a mis fin à l'état d'urgence seulement après avoir inscrit "dans le droit commun nombre des dispositions du régime d'exception".

Au Royaume-Uni, Amnesty international s'inquiète des effets du Brexit, estimant que le projet de loi de retrait de l'Union européenne, adopté en janvier par les députés britanniques, "menace de réduire de manière significative des protections des droits de l'Homme existantes" notamment parce qu'il n'a pas incorporé la Charte européenne des droits fondamentaux.