تقي زاده

تقي زاده

jeudi, 22 février 2018 11:12

"Al-Nujaba et le Hezbollah s'unissent"

Les mouvements de Résistance irakienne et libanaise, al-Nujaba, et le Hezbollah, s'unissent pour faire front à Israël, s'inquiète dans ses colonnes The Times of Israel

Dans un rapport ayant comme thème « Les groupes irakiens font allégeance au Hezbollah contre Israël », le quotidien The Times of Israela réagi à la récente visite au Liban du secrétaire général d'al-Nujaba, cheikh Akram al-Kaabi, invité à participer aux cérémonies commémoratives marquant le dixième anniversaire de la mort en martyr du commandant du mouvement de la Résistance islamique libanaise, Imad Mughniyeh. Ce fut au cours de cette cérémonie que le secrétaire général du Hezbollah a prononcé un discours. 

Qualifiant de puissant le mouvement al-Nujaba, The Times of Israel a écrit: « Depuis 2013, ils mènent des coopérations étroites pour renforcer et soutenir les forces gouvernementales syriennes, en particulier dans la lutte contre Daech à l'est de la Syrie. »

« Le Hezbollah et al-Nujaba bénéficient du soutien de l’Iran. Les opérations de la libération d’Abou Kamal incarnaient l’unité entre les deux groupes de résistance pour éradiquer les daechistes des villes importantes de l’est de la Syrie », souligne le journal israélien.

« Recueilli sur la tombe d’Imad Mughniyeh, le cheikh Akram al-Kaabi a promis qu’en cas de la reproduction d’une guerre, le mouvement d’al-Nujaba combattrait coude-à-coude avec son allié libanais, contre l’ennemi israélien », précise-t-il.

« Nous avons combattu aux côtés des combattants du Hezbollah en Irak et en Syrie contre les terroristes, et nous ferons pareil face à Israël en cas d’une éventuelle guerre », affirme le cheikh al-Kaabi cité par le journal qui avoue indirectement la collusion qui existe entre Israël et Daech. 

Une jeep israélienne s’est renversée et 6 militaires israéliens ont été blessés.

Un véhicule militaire s’est renversé ce jeudi matin et 6 soldats israéliens ont été tués près du kibboutz Sufa situé sur les frontières communes entre la Palestine occupée et la bande de Gaza.

La chaîne 10 de la télévision israélienne a rapporté qu’une jeep israélienne s’était reversée près du kibboutz de Sufa, situé à quelques kilomètres du nord de la bande de Gaza.

Ces soldats israéliens ont été transférés à l’hôpital et les responsables du régime de Tel-Aviv ont ouvert une enquête pour en déterminer la cause.

Le kibboutz est un village collectiviste juif et actuellement, il en existe au moins 250 en Palestine occupée.

Les États-Unis ont accru leur présence en mer Noire. L'USS Carney a pénétré dans la zone d'eau de la mer Noire, le 17 février. Selon les représentants du département américain de la Défense, l'objectif de la construction navale en mer Noire est de réduire la sensibilité de Moscou aux activités des forces américaines dans la région.

Le journal russe Vzglyad vient de décrypter dans sa nouvelle édition en ligne le motif du Pentagone pour renforcer son dispositif militaire dans la traditionnelle sphère d’influence des Russes en mer Noire.

« Les responsables du Pentagone prétendent que leur stratégie de redéploiement du dispositif militaire US dans les eaux de la mer Noire visait à établir un équilibre de pouvoirs dans la région où l’armée russe a multiplié ses agissements militaires, à défendre le cas échéant ses alliés au sein de l’Otan. Moscou s'est juste contenté d'apercevoir patiemment la démonstration de force de l'étranger dans la région. Mais, qu'est-ce qui arrivera si le Pentagone décide de renforcer sa flotte dans la mer Noire hors des accords internationaux ? », écrit le journal.  

Les médias américains dictent en contrepartie leurs propres visions sur les agissements militaires des deux pôles de la guerre froide. La chaîne CNN rapporte par exemple:

« La marine américaine augmente sa présence dans la mer Noire: une démonstration de force du Pentagone pour contrer l'influence russe dans la région. »

Vue sur le destroyer américain USS Carney ©Sputnik

L'USS Carney a rejoint l'USS Ross samedi, selon CNN. À ce sujet, un représentant de la 6e flotte de la marine pour l'Europe et l'Afrique a déclaré à la chaîne américaine que les destroyers de missiles guidés mèneraient des "opérations de sécurité maritime" en mer Noire.

Concernant le déploiement du deuxième navire US en mer Noire, CNN ajoute que « c'est la première fois depuis juillet 2017 que deux navires de guerre américains se trouvent dans la mer Noire ».

Pour rappel, les deux navires de l’US Navy ont assisté aux exercices communs avec leur allié en Europe de l’Est, l’Ukraine. Au total, les navires militaires américains ont été déployés à dix reprises dans les eaux côtières de l’Ukraine en 2017, manière de montrer le soutien des États-Unis à Kiev face à Moscou.

Entre temps, les responsables ukrainiens n’ont même pas exclu la construction d’une base militaire permanente dans le sud de leur pays.  

Un signal provocateur au seuil de la présidentielle russe

L’amiral russe Vladimir Komoedov, ancien commandant de la flotte russe de la mer Noire, commente ce nouveau déploiement de l’US Navy dans la région: « Les États-Unis ont décidé de multiplier leur dispositif militaire dans les eaux de la mer Noire pour observer la réaction russe. Il est fort probable que leur grand projet affecte l’opinion publique russe à l’approche des élections présidentielles du 18 mars prochain. »

Le projet de loi sur l'immigration présenté par Gérard Collomb a provoqué une grogne discernable qui a poussé des foules à descendre dans la rue pour manifester mercredi 21 février. Éric Coquerel, député de La France insoumise, et Olivier Chemin, président de l'association ELENA, expliquent à Sputnik pourquoi la capitale se mobilise.

Les mesures proposées dans le texte de la nouvelle loi asile-immigration ont fait sortir de nombreux Parisiens dans les rues. L'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) et la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) ont organisé des rassemblements pour dénoncer les propositions du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, l'OFPRA considérant que le texte de la loi traite «à la fois des politiques de l'asile et de l'immigration» et ainsi confond les genres.

Sputnik a interrogé à ce propos Éric Coquerel, député de La France insoumise, persuadé qu'il faut s'acquitter de ses responsabilités de traiter administrativement les personnes en provenance des pays en détresse.

«Je soutiens le personnel de la CNDA et de l'OFPRA en grève et là ils se mettent en grève pour une excellente raison, c'est que ce projet de loi est irréaliste», estime-t-il. «Ce n'est pas vrai, vous pouvez mettre toutes les mesures que vous voudrez mais quand les gens quittent leur pays, risquent leur vie dans la Méditerranée et dans les cols alpins c'est qu'ils ont des raisons en plus de le faire», indique-t-il.

«Et deuxièmement, c'est irréaliste parce qu'on n'expulsera pas de France 40.000 à 50.000 personnes de plus par an parce que c'est faux pour plein de raisons qui tiennent à l'État de droit et tiennent aussi au fait qu'on ne sait même pas où les expédier», poursuit-il.

«C'est inhumain parce qu'on augmente des mesures de rétention, on abaisse les recours, on criminalise des migrants soit pour des passages frontaliers, soit parce qu'ils n'ont pas de papiers et enfin c'est semeur de désordre parce qu'en expliquant par exemple qu'on va aller jusque dans les centres d'accueil pour leur demander des papiers, on sait très bien qu'on va les pousser à rester sur le trottoir, sous les ponts, là où justement seules les associations veillent parce que l'État ne fait rien. Pour toutes ces raisons, on s'oppose à ce projet», résume M.Coquerel.

Le président de l'association ELENA, Olivier Chemin, est aussi opposé au projet de loi parce que ces mesures constituent «une régression des droits des demandeurs d'asile». On va les empêcher d'avoir accès à la procédure et après s'ils ont accès à la procédure, de pas leur permettre d'avoir accès à leurs juges, explique-t-il. Ça va être assez difficile pour eux de déposer une demande d'asile et après on réduit les délais, on passe de 120 jours à 90 jours et puis on veut faire des recours qui sont pas suspensifs:

«La loi dit: on va améliorer par exemple les droits pour les demandeurs d'asile, on va leur donner le droit au travail au bout de six mois de présence sur le territoire français. Mais ça c'est se moquer du monde parce que la loi dit que déjà en moins de six mois ils doivent avoir une réponse et s'ils sont rejetés au bout de cinq mois, ils n'auront pas le droit au travail», estime M.Chemin.

Pour lui, la mesure phare permettant de leur accorder des droits, notamment le droit au travail, est illusoire «parce qu'ils n'auront pas la possibilité d'aller jusqu'au bout des six mois parce que la loi réduit les délais: 90 jours pour faire une demande d'asile, quinze jours pour faire un recours, c'est très peu».

Surtout que les 90 jours, c'est à partir d'un moment où ils sont entrés sur le territoire français, conclut-il, soulignant qu'en région parisienne pour avoir accès à la préfecture, il y en a qui attendent beaucoup plus que trois mois.

Gérard Collomb a présenté mercredi devant le Conseil des ministres son projet de loi sur l'asile et l'immigration, visant à réduire à six mois les délais d'instruction de la demande d'asile et à faciliter la reconduite à la frontière pour les déboutés. Décrit comme «reposant sur deux principes, humanité et efficacité», selon le Premier ministre Édouard Philippe, le texte a déclenché une vague de critiques de la part de diverses associations de soutien aux réfugiés.

 Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb (à gauche) et Benjamin Griveaux sur le perron de l'Élysée, le 21 février 2018. ©AFP

Source des photos: Sputnik

Les avions de la coalition prétendument anti-Daech, parrainée par les États-Unis, ont mené de nouveaux raids aériens qui ont laissé 12 morts parmi les civils syriens.

C'est le district de Hajin à Deir ez-Zor qui a été touché. Dans la nuit du 21 au 22 février, des habitations à l’est de Deir ez-Zor ont été détruites et au moins 12 personnes ont été tuées.

Frappes contre les habitations à Deir ez-Zor. ©AFP

16 civils dont 9 femmes ont été massacrés hier mercredi 21 février dans le village d’al-Bahra situé dans la banlieue est de Deir ez-Zor dans une frappe aérienne des avions de la coalition américaine.

Selon les derniers sondages effectués dans les territoires occupés, 50% des habitants des territoires occupés exigent la démission du Premier ministre Benjamin Netanyahu, impliqué dans une nouvelle affaire de corruption.

La police israélienne a récemment ouvert une nouvelle enquête dans le cadre de l’affaire "4000". Shaul Elovitz, patron du groupe de télécommunications "Bezeq", est suspecté d’avoir obtenu des récompenses de la part du Premier ministre, lorsque ce dernier était ministre des Télécommunications, en contrepartie d'une couverture favorable à la famille Netanyahu auprès du site d’information "Walla".

Après les dossiers "1000" où le couple Nétanyahou et son fils Yaïr sont suspectés d’avoir bénéficié des largesses d’un producteur à Hollywood et d’un milliardaire australien, pour un montant de 229 000 euros, et "2000" qui met en cause les liens de Benyamin Netanyahu et du propriétaire du quotidien Yediot Aharonot, un nouveau dossier de corruption dit "4000", met en cause plusieurs des proches du Premier ministre israélien resserrant l'étau autour du numéro 1 du régime Tel-Aviv, dont l'un des proches est par ailleurs visé dans le cadre d'une affaire d'achats de sous-marins allemands, surnommé "dossier 3000".

Selon le site d’information arabophone "Arab 48", 50% des Israéliens estiment que Netanyahu doit démissionner contre 33% des sondés, qui pensent qu’il devrait continuer à exercer sa fonction, alors que 8% ne se prononcent pas.

Le mandat du Premier ministre extrémiste israélien prendra fin en 2019. Toujours selon les sondages, 42% d’Israéliens exigent la tenue des élections anticipées contre 36%, pour qui des élections anticipées n’apparaissent pas comme la solution à la crise.  

Réagissant à ces affaires de pot-de-vin et d’abus de pouvoir visant leur gouvernement, des centaines d’Israéliens se sont réunis à plusieurs reprises ces derniers jours devant la résidence du Premier ministre pour protester contre la corruption du gouvernement et réclamer sa démission. 

Netanyahu n’est pas la première autorité de haut rang du régime à être impliqué dans ce genre de dossiers. La corruption atteint les plus hautes sphères du régime de Tel-Aviv.

Une manifestation anti-Netanyahu à Tel-Aviv. ©AFP

Organisée par des Allemands, la Conférence sur la Sécurité de Munich, s’est transformée en forum mondial des ministres des Affaires étrangères et de la Défense. Chacun voulait anticiper l’évolution politique du moment, tandis que les organisateurs tentaient de faire avancer la cause de leur réarmement. En définitive, si les positions des uns et des autres ont été clarifiées, la question des nouvelles règles du jeu reste en suspens.

La Conférence sur la Sécurité de Munich est devenue au fil du temps la rencontre internationale la plus importante sur le sujet au monde. Créée dans le contexte de la Guerre froide par un noble ultra-conservateur, héros de la Résistance contre le nazisme, Ewald-Heinrich von Kleist-Schmenzin, elle a toujours eu un côté atlantiste et anti-communiste. Elle n’en reste pas moins un événement allemand et non pas une initiative états-unienne.

Fondée en 1963, elle réunissait alors une soixantaine de personnalités. Henry Kissinger, qui n’était alors qu’un espion et un universitaire, et Helmut Schmidt, alors simple député fédéral, y participèrent. Depuis 2009, sous l’impulsion de son nouveau président, le diplomate Wolfgang Ischinger, la conférence n’est plus un séminaire stratégique germano-US, ni même un forum européen, mais l’événement mondial en matière de Relations internationales et de Défense.

La Conférence 2018

L’édition 2018 rassemblait 682 hautes personnalités, dont une trentaine de chefs d’État et de gouvernement, une quarantaine de ministres des Affaires étrangères, une autre quarantaine de ministres de la Défense, et presque tous les patrons des services secrets occidentaux, sans compter les directeurs de think tanks et d’ONG humanitaires atlantiques, ou les journalistes bien-pensants  [1]. Depuis trois ans, un sommet des services secrets se tient discrètement en marge de la Conférence.

Le très haut niveau, sans aucun précédent, de cette rencontre s’explique par le désordre international actuel. Chacun a bien vu que le système unipolaire imposé par les États-Unis à partir de 1995 n’est plus. Pour autant, personne ne sait très bien ce qui va suivre.

La presse n’a retenu de cet événement que le show puéril de Benjamin Netanyahu et quelques phrases des uns et des autres. Les vrais enjeux étaient ailleurs.

L’affirmation de la puissance militaire allemande est-elle désormais possible ?

La puissance invitante, c’est-à-dire des Allemands à titre privé et non pas l’État fédéral, entendaient utiliser les participants pour faire avancer ses propres objectifs. Un document distribué à l’entrée, débute par deux articles. Celui de gauche, signé par le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, comprend cette phrase : « Il est ni imprudent, ni anti-américain, d’imaginer une Europe sans les États-Unis » [2]. Celui de droite, rédigé par la juriste Constanze Stelzenmüller, analyse les divergences entre le président Trump et ses principaux conseillers pour conclure par une mise en garde face à leurs développements possibles [3].

Juste avant que Berlin ne soit paralysé par l’absence de majorité parlementaire, le gouvernement fédéral réfléchissait à la possibilité d’investir massivement dans son armée et de prendre le contrôle de l’ensemble des armées européennes, française comprise [4]. Il s’agit d’utiliser l’Union européenne au moment où les États-Unis sont en crise pour affirmer au plan politique la puissance économique allemande. Mais comment se passer de la puissante armée britannique après le Brexit ? Comment gérer la force nucléaire française ? Et quelle marge de manœuvre les États-Unis sont-ils prêts à concéder à l’Allemagne ?

Le Premier ministre britannique, Theresa May, a répondu, en ce qui la concerne, que le Royaume-Uni entendait négocier un Traité de Défense avec l’Union européenne, une fois qu’il l’aurait quittée ; ce qui renvoie l’Allemagne à la vision que Winston Churchill en avait. L’Union européenne doit maintenir la stabilité à l’Ouest du continent, Londres sera toujours pour elle un allié solide, mais c’est le gouvernement de Sa Majesté qui fixera les objectifs communs et certainement ni Berlin, ni Paris.

Le Premier ministre français, Édouard Philippe, a dressé l’éloge de l’Europe de la Défense et affirmé que son pays consacrerait 2% de son PIB aux questions militaires en 2025. Capitalisant sur l’excellente communication du président Emmanuel Macron, il a manifesté son soutien aux ambitions allemandes tout en s’abstenant de répondre à la question concrète de la force de frappe. On n’est donc guère avancé : le tandem Macron-Philippe se réjouit du nouveau mécanisme de concertation européenne en matière d’industrie de Défense (le PESCO), mais n’a signé d’engagements concrets qu’avec Londres.

L’énorme délégation US s’est comportée comme imaginé dans le document préparatoire : Washington attache beaucoup d’importance à ses alliés pour renforcer sa crédibilité. Autant dire que l’affirmation de la puissance militaire allemande ne sera possible que tenue en laisse par le Pentagone.

L’Ukraine et la Crimée

Alors que l’Allemagne a voté les sanctions européennes contre la Russie, les membres de la MSC ne remettent pas en question la réunification de la Crimée à la Russie. Ils ne s’appuient pas sur l’exemple de la réunification allemande, car celle-ci ne s’est pas faite au détriment d’un autre État, mais sur leur propre initiative de reconnaître l’indépendance de la Slovénie, de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine contre la volonté de la Fédération yougoslave (actuelle Serbie) [5]. Ils analysent la crise ukrainienne en termes de tectonique des plaques. Pour eux, les forces qui se sont affrontées là-bas durant une vingtaine d’années ont abouti à ce divorce. Dès lors, la question du Donbass est celle de la délimitation des plaques. La réponse n’est pas la même selon que l’on observe l’Histoire longue ou courte.

Quoi qu’il en soit, la MSC considère les accords de Minsk II comme la seule solution de paix, mais elle ne les comprend pas de la même manière que Moscou, ce texte étant particulièrement imprécis.

Les Allemands ont été surpris par la proposition du président Vladimir Poutine de déployer une force de stabilisation des Nations unies au Donbass. Ils la comprennent comme chargée de faire respecter l’ordre de Kiev et donc, de désarmer la région tandis que le gouvernement ukrainien pourrait, lui, se préparer à un nouvel affrontement. Ce n’est évidemment pas le point de vue russe.

Une dizaine de personnalités ukrainiennes étaient présentes à Munich. Certes, le président Petro Poroschenko et ses alliés comme son ministre des affaires étrangères Pavlo Klimkin (ancien ambassadeur à Berlin) ou le maire de Kiev Vitali Klitschko (ex-champion du monde de boxe poids lourds WBO & WBC, « héros » du Maïdan). Également des leaders économiques comme Natalie Jaresco (une ex-employée du département d’État US, placée par Washington comme ministre des Finances) ou le patron de Naftogaz, Andriy Kobolyev, et les oligarques Viktor Pinchuk et Sherhiy Taruta. Mais ne faisant qu’une confiance très limitée à l’équipe actuellement au pouvoir, la MSC avait également invité Yulia Timoschenko, les députés Mustafa Nayyem (le déclencheur du Maïdan) et Svitlana Zalishchuk (US National Endowment for Democracy).

Dans une salle séparée, hors des regards, les représentants de la France, l’Allemagne, l’Union européenne et la Russie ont rencontré ceux de l’Ukraine. Rien n’a avancé et surtout pas l’idée d’un déploiement de Casques bleus.

Le Moyen-Orient vu par Berlin

L’Allemagne s’est considérablement investie dans le projet US au Moyen-Orient (stratégie de destruction des sociétés et des États conçue par l’amiral Arthur Cebrowski [6]), mais peu dans le projet états-uno-britannique des « printemps arabes ». Elle héberge et soutient depuis la Guerre froide plusieurs quartiers généraux des Frères musulmans, dont celui des Syriens à Aix-la-Chapelle. Elle a participé à l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri [7]. Elle a co-rédigé en 2012 le plan Feltman de capitulation totale et inconditionnelle de la Syrie [8]. Actuellement, Volker Perthes, le directeur de la Stiftung Wissenschaft und Politik, son think tank étatique, est conseiller de Jeffrey Feltman à l’Onu.

Depuis plusieurs années, les documents internes du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) sont des copiés-collés des notes de Volker Perthes pour le gouvernement allemand.

Volker Perthes était bien entendu présent à Munich [9] avec Jeffrey Feltman et leurs amis, Lakdhar Brahimi, Ramzi Ramzi, Steffan de Mistura, les généraux David Petraeus (le fond KKR était aussi représenté par Christian Ollig) et John Allen (Brookings Institution), ainsi que Nasser al-Hariri, le président de la Haute-Autorité pour les négociations (opposition syrienne pro-Saoudienne), Raed al-Saleh le directeur des Casques blancs (Al-Qaïda) et leurs sponsors qataris, dont l’émir Thamim.

Dans un article du document préparatoire de la Conférence [10], Volker Perthes assure que l’équilibre politique du Moyen-Orient vient de basculer. Mais il raisonne en s’appuyant sur ce qu’il souhaite et non pas sur ce qu’il voit. Il assure que le gouvernement de Damas est épuisé par la guerre alors qu’il vient de tendre un piège savant aux Israéliens et est parvenu à détruire un de leurs avions. Il évalue la rivalité saoudo-iranienne en croyant que Riyad est en position de force alors que le contre-coup de Palais s’organise depuis l’étranger. Il imagine que les Émirats vont aider l’Arabie saoudite contre Téhéran, alors qu’ils viennent d’imposer à Riyad la partition du Yémen et qu’ils tirent la richesse de Dubaï du contournement de l’embargo anti-iranien.

Les erreurs de Volker Perthes ont été prolongées par celles —volontaires— des trois patrons du BND allemand (Bruno Kahl), du MI6 britannique (Alex Younger) et de la DGSE française (Bernard Émié), qui ont expliqué dans une salle à part, devant un public choisi pour sa crédulité, leurs inquiétudes face à l’opération turque en Syrie. Les trois hommes ont feint de croire que les combattants du YPG sont les meilleurs remparts face à Daesh, alors qu’ils devaient former avec d’ex-daeshistes la Force de sécurité aux frontières et que, cette semaine, plusieurs officiers jihadistes ont été arrêtés par l’armée arabe syrienne en rejoignant Afrin mêlés aux combattants kurdes [11]. Certes, le métier de ces trois maîtres-espions est de savoir à qui ils doivent la vérité et à qui ils peuvent mentir. Continuant sur leur lancée, ils ont laissé entendre que l’armée arabe syrienne utilise des armes chimiques —profitant ainsi de l’absence dans la salle du secrétaire US à la Défense, Jim Mattis, qui avait souligné quelques jours plus tôt l’inexistence de preuve en la matière [12]—.

En définitive, avant de se réarmer massivement, l’Allemagne devrait choisir avec plus soin ses analystes de politique étrangère.

[1] « Liste des 682 participants à la Conférence sur la Sécurité de Munich 2018 », Réseau Voltaire, 18 février 2018.

[2] “Power boost. The EU must win the conflicts of the future”, Sigmar Gabriel, Security Times, February 2018.

[3] “Power outage. "America first" means America alone”, Constanze Stelzenmüller, Security Times, February 2018.

[4] « Ambitionierte Rahmennation : Deutschland in der Nato », Rainer L. Glatz, Martin Zapfe, SWP-Aktuell #62, août 2017.

[5] “Chain of secession”, Andreas Zumach, Security Times, February 2018.

[6The Pentagon’s New Map, Thomas P. M. Barnett, Putnam Publishing Group, 2004. « Le projet militaire des États-Unis pour le monde », par Thierry Meyssan, Haïti Liberté (Haïti) , Réseau Voltaire, 22 août 2017.

[7] « Révélations sur l’assassinat de Rafiq Hariri », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie) , Réseau Voltaire, 29 novembre 2010.

[8] « L’Allemagne et l’Onu contre la Syrie », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie) , Réseau Voltaire, 28 janvier 2016.

[9] Sur les interventions de Volker Perthes à la Conférence 2017, lire : « Le détournement de la Conférence sur la Sécurité de Munich », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 21 février 2017.

[10] “Bismarck would blush. The political geometry of the Middle East has been redrawn in the last year”, Volker Perthes, Security Times, February 2018.

[11] Un accord a été conclu entre le YPG et les autorités syriennes. Les combattants kurdes ont été autorisés à traverser les zones contrôlées par l’armée arabe syrienne pour rejoindre leurs « frères » à Afrin et y lutter contre l’armée turque. Mais cet accord n’est valable que pour les anarchistes kurdes, pas pour les jihadistes étrangers.

[12] « Jim Mattis réfute les "Fake News" d’Israël et de l’Otan », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie) , Réseau Voltaire, 14 février 2018.

Un avion d’espionnage turc a été pris pour cible par la DCA des forces populaires syriennes alors qu’il survolait la région d’Afrin. 

Selon le rapport d’al-Mayadeen, la défense aérienne des forces populaires syriennes a intercepté un avion d’espionnage turc au-dessus du point de passage d’al-Ziara près d’Afrin.

L’arrivée hier, mardi 20 février, des forces populaires syriennes dans la région d’Afrin a provoqué la colère d’Ankara. Tout de suite après l’entrée de ces forces, Recep Tayyip Erdogan, le président turc, a prétendu que l’artillerie de l’armée turque avait empêché l’avancement des forces syriennes vers Afrin.

Hier, lors de la réunion à Ankara du Parti de la Justice et du Développement (AKP) Erdogan a annoncé que l’armée avait commencé à encercler la ville d’Afrin.

 
 
 

Lors de sa visite en Ukraine, le secrétaire d’État adjoint américain, John Sullivan, a accusé la Russie d’agression contre son voisin.

Selon le journal Kyev Post, John Sullivan a encouragé ce mercredi les autorités de l’Ukraine à « lutter contre la corruption » et à « appliquer des réformes » pour réaliser les objectifs de la « révolution de Maïdan ».

Il a prétendu que la Russie s’opposait à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Selon le journal, John Sullivan devrait rencontrer le président ukrainien Petro Porochenko et son ministre des Affaires étrangères Pavlo Klimkine. Les États-Unis ont imposé d’importantes sanctions économiques et diplomatiques à la Russie sous prétexte de l’annexion de la Crimée à la Russie et des troubles dans l’est de l’Ukraine.    

La coalition internationale dirigée par les États-Unis transfère un groupe de terroristes de Daech à Hassaké, en Syrie.

Les habitants de la ville syrienne de Hassaké affirment, ce mercredi 21 février, avoir vu des hélicoptères américains en train d’évacuer les éléments de Daech détenus dans une prison contrôlée par les Kurdes.

Selon l’agence de presse russe Sputnik, les enregistrements vidéo, partagés sur les réseaux sociaux comme YouTube et Facebook, montrent le transfert des terroristes de Daech par les hélicoptères de la coalition américaine.

« Des habitants de Hassaké ont vu les hélicoptères américains se poser dans l’enceinte d’une prison contrôlée par les Kurdes, avant d’évacuer les détenus appartenant au groupe terroriste Daech », a confié une source anonyme à Sputnik.

Selon certaines sources, lesdits hélicoptères transfèrent des armes dans la prison en vue d’y implanter une base militaire.

Des médias irakiens avaient auparavant affirmé que nombre d’hélicoptères américains avaient évacué les éléments de Daech détenus dans une prison à Hassaké, afin de les transférer vers leur fief situé près du village d’Abou-Hajar, dans l’est de la Syrie.

« Une centaine de terroristes de Daech, pour la plupart d’origine étrangère, ont été transférés depuis Deir ez-Zor en Syrie jusqu’à cette prison de Hassaké », a-t-on appris des mêmes médias irakiens.

 

Le ministère russe de la Défense a critiqué, il y a quelques mois, la coalition américaine pour son programme de formation des miliciens extrémistes dans sa base militaire près de Hassaké.

Selon Moscou, Washington entend réorganiser ces guerriers extrémistes dans le cadre d’un groupe qu’il va appeler « la nouvelle armée syrienne ».

Plusieurs sources d’information confirment que cette « nouvelle armée syrienne » sera composée d’anciens éléments de Daech et du Front Fatah al-Cham (ex-Front al-Nosra).

Cette nouvelle a été pourtant démentie par le porte-parole de la coalition internationale dirigée par les États-Unis.

Citant les témoins oculaires, Sputnik indique que les avions américains ont évacué, en octobre 2017, les commandants de Daech opérant à al-Mayadin, avant que l’armée syrienne n’y arrive.

Dans la foulée, le chef d’état-major des forces armées iraniennes, le major général Mohammad Hossein Baqeri, a récemment fait part de la décision des États-Unis de transférer les terroristes de Daech depuis la Syrie vers l’Afghanistan.