تقي زاده

تقي زاده

De ce « méga-feu d'artifice » qu'a déclenché depuis le début mars la Résistance yéménite et qui embrase de façon quasi-quotidienne, tantôt la côte est, tantôt la côte ouest ou encore le Sud saoudien avec en toile de fond un Aramco qui saigne et qui secoue les marchés pétroliers au grand dam du dollar US, faisant le bonheur de tous les Anti-dollars du monde, Djeddah avait curieusement échappé. C'est vrai que depuis le 23 novembre, et cette fameuse nuit de Neom où Trump partant, avait réuni Ben Salman et Netanyahu en Arabie, ce port n'avait plus connu de frappe significative.

L’Administration Biden est pleine de bonne volonté, mais ignorante du monde tel qu’il est. Sous l’autorité d’un président sénile, elle se propose de restaurer la démocratie dans le monde, sans avoir conscience que les classes sociales qui ont fait ce régime politique sont en voie de disparition. Elle espère rétablir l’Empire américain, redouté par une majorité de peuples, avec la conviction de leur rendre service. Enfin, elle entend poursuivre la « guerre sans fin », mais sans sacrifier de vies de soldats US. Mais cela, elle ne sait pas l’expliquer.

Chaque administration définit la politique de Sécurité nationale des États-Unis après avoir consulté les responsables des forces armées et ses propres spécialistes. Ce processus est forcément long —un à deux ans—. Aussi l’administration Biden, qui entend rompre sans attendre avec les « errements » anti-impérialistes de Donald Trump, a t-elle rendu publics dès à présent les nouveaux principes de Sécurité nationale des États-Unis, quitte à les préciser par la suite [1].

L’idée centrale est de revitaliser la démocratie comme système de gouvernement, de manière à pouvoir mobiliser les alliés et à maintenir l’organisation actuelle des relations internationales. Cette stratégie est conforme à ce que Joe Biden avait annoncé, dans Foreign Affairs, il y a un an déjà, durant sa campagne électorale [2].

Les orientations qu’il vient de publier sont extrêmement claires, mais ne répondent pas aux questions qu’il devra affronter. Certes, le président a listé un certain nombre de thèmes de travail (la pandémie, la crise climatique, la prolifération nucléaire, la quatrième révolution industrielle), mais il n’a pas énoncé les nouveaux problèmes qui ont surgi (le déclin de la production US, la financiarisation de l’économie, la baisse du niveau technique US, l’inégalité vertigineuse des richesses).

1- La démocratie

La démocratie, c’est la participation du plus grand nombre aux prises de décisions politiques. Le président Biden semble réaliste quant aux ambitions de ses concitoyens, aussi parle-t-il plutôt du « consentement » éclairé (informed consent) de ses concitoyens. Il reprend ainsi à son compte la terminologie de Walter Lippman, le célèbre journaliste démocrate formé à la propagande par le colonel Edward House [3].

Lorsqu’il décrit la démocratie, le président Biden semble rédiger une dissertation classique accordant toute son importance à la séparation des pouvoirs et à la morale des citoyens [4]. Cependant, contrairement à ce qu’il pense, la désaffection des Occidentaux pour ce type de régime politique ne vient pas de la désinformation qui serait imputable à des « ennemis de l’Amérique » (c’est-à-dire à la Russie et à la Chine), mais de la transformation sociologique de leurs sociétés. Alors qu’elles étaient massivement constituées autour de classes moyennes, celles-ci sont en voie de disparition tandis que des multi-milliardaires se sont hissés au-dessus des gouvernements. Jamais une telle captation des richesses n’avaient été observée depuis l’époque médiévale. Le problème n’est donc pas de rétablir le fonctionnement des démocraties, mais de savoir si et comment elles peuvent encore fonctionner.

Par exemple, les géants de l’Internet n’ont aucune légitimité à s’arroger un pouvoir de censure. Lors du compromis de 1791, les États-Unis se sont fondés sur une totale liberté d’expression (1er amendement), toutefois Google, Facebook et Twitter ont censuré, au début de l’année 2021, le président en exercice des États-Unis, violant ainsi non pas la lettre, mais l’esprit de la Constitution. La démocratie est-elle encore imaginable dans ce contexte ?

2- L’impérialisme puritain

Le président Biden est nourri de culture impérialiste puritaine. Il est persuadé non pas seulement que la démocratie est le meilleur régime politique pour son pays, mais qu’il l’est aussi pour tous les autres. Conscient de la valeur de l’exemple, il espère convertir toutes les nations à ce système en le redynamisant chez lui. Poursuivant son raisonnement, il se donne comme mission de lutter partout dans le monde contre le racisme systémique afin de faire triompher la « démocratie, l’égalité et la diversité ».

Peu importe que certains peuples ne cherchent pas à participer aux décisions politiques ou qu’ils croient que l’humanité n’est composée que d’une seule race, le président Biden sait à leur place ce qui est bon pour eux.

Sur ce point, son administration pense comme les néoconservateurs. Comme eux, elle est prête à imposer la démocratie au reste du monde, croyant ainsi le délivrer. Nous avons souvent souligné que les néoconservateurs ne sont ni démocrates, ni républicains, mais toujours du côté du Pouvoir.

3- La « guerre sans fin »

La principale question que l’on se pose à propos de l’Administration Biden est de savoir si elle va reprendre et continuer la « guerre sans fin » des présidents Bush et Obama. Rappelons-le cette stratégie, énoncée par le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et son conseiller l’amiral Arthur Cebrowski, vise à détruire toutes les structures étatiques d’une région du monde afin que les capitalistes puissent l’exploiter sans rencontrer de résistance politique. Elle est appliquée au « Moyen-Orient élargi » dont déjà les États d’Afghanistan, d’Iraq, de Libye, de Syrie, du Yémen et du Liban ont été considérablement affaiblis, voire détruits.

La « guerre sans fin » a été officiellement déclarée par le président Bush, non pas contre des individus ou des États, mais contre la « terreur », qui existe un peu partout et à toutes les époques.

La réponse du président Biden à cette question est en demi-teinte. Il a assimilé que son peuple ne veut plus voir mourir ses soldats dans des conflits qu’il ne comprend pas. Aussi se déclare-t-il prêt à retirer ses troupes d’Afghanistan, seul pays concerné où elles sont massivement présentes. Or, l’expression « guerre sans fin », si elle a été évoquée par le président George Bush et le vice-président Dick Cheney juste après les attentats du 11 septembre 2001, ne s’est imposée qu’avec la guerre en Iraq dont le président Joe Biden ne semble pas avoir conscience aujourd’hui. Il est, on le sait et on l’a vérifié de nombreuses fois, atteint de sénilité précoce. Pourtant, c’était lui, lorsqu’il était sénateur, qui proposa de partitionner ce pays en trois conformément au plan Rusmfeld/Cebrowski. En d’autres termes, le président Biden n’a pas conscience de l’évolution récente du monde. Il n’est pas prêt à abandonner la stratégie de la « guerre sans fin », juste à l’adapter sur certains théâtres d’opération pour qu’elle ne coûte pas de vies états-uniennes. Et peut reprendre et se poursuivre, sans troupes US au sol, mais toujours avec des armes, des financements et des conseils du Pentagone.

 
 

Documents joints


Interim National Security Guidance

March 3, 2021


(PDF - 657.6 ko)
 

[1Interim National Security Guidance, The White House, March 2021.

[2] “Why America Must Lead Again. Rescuing U.S. Foreign Policy After Trump”, by Joseph R. Biden Jr., Foreign Affairs, March/April 2020.

[3] Le colonel House (1858-1938) fut l’éminence grise du président Woodrow Wilson. Il fut aussi un des principaux concepteurs de la propagande de guerre moderne.

[4] Au XVIIIème siècle, le mouvement démocratique insistait sur la nécessaire vertu des responsables politiques. En France, on parlait même de vertu républicaine. Il s’agissait avant tout de faire preuve de courage pour refuser la corruption.

Le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a déclaré que les récentes discussions étaient prometteuses et que l'impasse était en train de se dissiper.
"L'impasse apparue dans le Plan d'action global conjoint (PAGC) est en train d'être résolue", a déclaré Ali-Akbar Salehi lors d'une interview avec un certain nombre de journalistes sur le réseau social Club House vendredi.

"Désormais, les discussions sur l'accord nucléaire sont entrées dans la phase technique, ayant laissé derrière elles les débats initiaux controversés, ce qui signifie la résolution de l'ancien arrêt, ce qui est prometteur", a-t-il ajouté.

"Il a été convenu qu'à partir de la semaine prochaine, les pourparlers techniques commenceront à Vienne, après quoi la question centrale des aspects juridiques et politiques du PAGC sera traitée", a déclaré Salehi, ajoutant que le terrain était préparé pour entrer dans les aspects politiques et juridiques du travail.

"Actuellement, nous avons fait un certain nombre de pas en avant, puisque la discussion injustifiable qu'ils avaient initialement entamée, ou que nous avions entamée, est maintenant laissée derrière, et cela est très prometteur", a déclaré le chef de l'OIEA.

Salehi a déclaré que certaines personnes dans le pays (et même à l'étranger) soutiennent que nous n'avons pas besoin d'énergie nucléaire. "Mais si nous étudions l'histoire de la technologie nucléaire avant la révolution, nous remarquerons qu'à l'époque, il a été conseillé à l'Iran d'avoir sa première centrale nucléaire, comme celle de Bushehr, dans 20 à 30 ans et cette suggestion n'était pas seulement motivée par des préoccupations économiques mais aussi par le besoin du pays de disposer d'un panier d'énergie fiable.

"Les discussions sur le nucléaire ont malheureusement été fortement politisées et tout le monde y voit une question politique plutôt que scientifique. Et ce alors qu'actuellement, 400 réacteurs nucléaires sont en activité dans le monde, produisant 390 gigaoctets d'électricité", a déclaré le chef de l'AEOI.

Il a ajouté que 109 autres centrales nucléaires sont en cours de conception et que 329 autres réacteurs nucléaires sont proposés pour être conçus ; "Par conséquent, le monde va dans cette direction. La Chine construit actuellement 47 centrales nucléaires et des dizaines d'autres réacteurs, et le Canada a déclaré que d'ici 2050, il devra avoir augmenté ses produits nucléaires.

"Le budget total alloué à l'industrie nucléaire au cours des 30 dernières années a été de 7 milliards de dollars, ce qui équivaut annuellement à 230 millions de dollars, dont 230 millions ont été dépensés pour la centrale nucléaire de Bushehr, qui vaut aujourd'hui cinq milliards de dollars", a déclaré Salehi.

Il a déclaré que la valeur ajoutée de la centrale nucléaire de Bushehr (BNP) équivaut à 600 millions de dollars d'exportations d'électricité, ce qui signifie que la BNP peut en dix ans gagner l'argent dépensé pour elle, alors que sa durée de vie est de 60 ans.

"Notre défi avec l'Occident, lui aussi, n'était pas initialement de nature nucléaire, mais il a commencé depuis la Révolution. M. Antony Blinken a déclaré que la Chine était le principal ennemi des États-Unis et son analyse était que la Chine créait une perturbation dans l'ordre mondial que les Américains avaient établi après la Seconde Guerre mondiale", a déclaré le chef.
 

Selon l'agence de presse Fars, des sources médiatiques ont rapporté le bruit d'une explosion près de la base aérienne de Balad dans la province irakienne de Salah al-Din. Pendant la guerre en Irak, c'était la deuxième plus grande base américaine en Irak et abrite aujourd'hui des avions Lockheed Martin F-16 Fighting Falcon . Aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque.

La chaîne Telegram Sabreen News a rapporté que le bruit d'une explosion avait été entendu près de la base aérienne de Balad, où se trouve l’entreprise américaine «Sally Port». L’entreprise Sally Port a exploité des centaines de soldats au Moyen-Orient et en Asie centrale.

 
dimanche, 04 avril 2021 22:13

Accord Lion-Daragon s'étend à l'espace

Hossein Amir-Abdollahian, assistant spécial du président du Parlement iranien pour les affaires internationales, a soulevé les efforts américains et européens pour accéder au contenu du document stratégique Iran-Chine et de le neutraliser. 

« Pour les États-Unis et l’Europe, il est très important qu’ils puissent neutraliser le pacte stratégique sino-iranien en recourant aux différents moyens », a déclaré l’assistant spécial du président du Parlement iranien pour les affaires internationales.

Hossein Amir-Abdollahian, expliquant l’importance de la signature du document de coopération stratégique Iran-Chine, l’a décrit comme une vision de relations stratégiques à long terme entre les deux pays et a déclaré : « Il s’agit d’un pacte stratégique qui a été signé dans le cadre des intérêts nationaux en évaluant toutes les régions du monde et les principaux acteurs mondiaux, en particulier les pôles économiques du monde. »

Les Saoudiens ont recruté les terroristes d’al-Qaïda et de Daech pour les faire combattre Ansarallah à Maarib sans être conscients des impacts dangereux de cette décision dont l’un pourrait être la fuite de ces éléments takfiristes vers les territoires de l’Arabie saoudite. 

Sur le front de Maarib, les forces de Sanaa continuent d’enregistrer d’importantes percées et de prendre, l’une après l’autre, les localités stratégiques de la province de Maarib. Pris de panique, les Saoudiens ont recours à différents moyens et à des médiateurs étrangers pour se sauver, eux-mêmes et leurs supplétifs, de ce bourbier par un accord de cessez-le-feu. Du côté des Yéménites, ils n’ont aucune hâte là-dessus et préfèrent continuer d’enregistrer de nouvelles victoires sur le front de Maarib. 

L’Arabie saoudite a récemment beaucoup compté sur les terroristes d’al-Qaïda pour l’aider à remporter le conflit à Maarib. Dans le même temps, les Américains tentent de revivifier les cellules de Daech à Maarib pour donner un coup de main aux Saoudiens. 

En décembre 2020 la flotte de guerre russe a fait son apparition- éclair en océan Indien à  l'invitation de l'Iran qui venait de boucler une dizaine d'exercices navals, aériens, aérospatiaux d'une complexité inouïe en à peine une vingtaine de jours.  Les deux marines ont mené des manoeuvres défensives puis offensives sous les yeux ahuris d'un l'US Navy qui même en présence de l'USS Georgia a pris la précaution de se replier dans le nord de l'océan Indien pour éviter des missiles antinavires de longue portée iraniens d'une prévision hors paire et d'une portée de 1800 kms. L'exercice naval s'est avéré si stratégique que l'Inde n'a pas pu s'empêcher d'y prendre part en y envoyant deux navires de guerre.

Un pacte Varsovie bis? Samedi 2 avril la marine pakistanaise a accosté au port iranien Bandar Abbas pour un exercice conjoint de 4 jours. C'est une marine de mieux en mieux équipée par la Chine qui vu ses projets d'investissement à Gwadar livre régulièrement ses équipements navals les plus performants aux Pakistanaise. D'ailleurs la Chine a mis à l'eau en janvier les deux nouveaux navires de guerre, l’un pour sa propre marine et l’autre, pour le Pakistan, soit le navire d'assaut amphibie type 075 et la frégate de classe 054A / P pour la marine pakistanaise. Le chef de la marine pakistanaise a reconnu que le 054A / P améliore considérablement la capacité de défense et de dissuasion maritimes du Pakistan. Or des exercices navals conjoints avec l'Iran prennent tout autre sens depuis l'annonce de la signature d'un pacte stratégique de 25 ans Chine-Iran. Iraniens et Pakistanais tiendront pour 4 jours des exercices hybrides des marines iranienne et pakistanaise sur l’île de Larak, sur les rives du golfe Persique et dans le but d'échanger expériences, savoir-faire et renseignement, et d'assurer la sécurité des lignes commerciales maritimes de la région. Les bâtiments présents seraient dotés de DCA de missiles subsurface entre autre. Le commandant de la première zone de la marine de l'armée iranienne, le contre-amiral Jaafar Tazakkor, est allé de son commentaire : «Téhéran et Islamabad poursuivent leur coopération navale pour soutenir la sécurité maritime. L’Iran et le Pakistan entretiennent depuis longtemps une coopération maritime mais la contextualisation est une nécessité », a déclaré Tazakkor. D'autres navires rejoindront cette coalition qui a l'air de s'agrandir.

Les forces de l’armée vénézuélienne sont en état d’alerte le long de la frontière séparant le Venezuela de la Colombie. Cette région reste le théâtre d’affrontements depuis le 21 mars. 

Le commandement militaire du Venezuela a déclaré avoir pris le contrôle des villes de La Victoria et d’El Ripial, les principales scènes d’hostilités.

Le Commandement stratégique opérationnel des Forces armées nationales bolivariennes (FANB) reste en état d’alerte à la frontière colombo-vénézuélienne, scène d’affrontements armés depuis plusieurs jours.

C'est curieux : moins d'une semaine après le séisme «économico-géostratégique» que fut pour l'Égypte de Sissi, allié «difficile» de l'axe US/Israël, le méga-bouchon du canal de Suez, bouchon qui a infligé des milliards de dollars de pertes à l'économie du pays, c'est le tour de la Jordanie, autre ami «pas facile» de l'axe US/Israël à être secouée : car cette tentative de coup d'État contre quoi les USA se sont insurgés dès ce samedi matin, en réitérant leur soutien au trône d'Abdallah et qui apparaît dans la quasi-totalité de la presse israélienne, a quelque chose de trop semblable à l'affaire Ever Given pour que l'observateur averti ne remarque cette coïncidence et prenne la «compassion américaine» ou «les révélations israéliennes» pour argent comptant.