Sourate ash-Shams (le soleil) 91 (2)

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Sourate ash-Shams  (le soleil) 91  (2)

سورة الشمس

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

Bi-smi-Allâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi,

Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,

وَالشَّمْسِ وَضُحَاهَا(1) وَالْقَمَرِ إِذَا تَلَاهَا(2)وَالنَّهَارِ إِذَا جَلَّاهَا(3)وَاللَّيْلِ إِذَا يَغْشَاهَا(4)

Wa-sh-shamsi wa duhâhâ, wa-l-qamari idhâ talâhâ, wa-n-nahâri idhâ jallâhâ, wa-l-layli idhâ yaghshâhâ,

Par le soleil et sa clarté, (1) par la lune quand elle le suit, (2) par le jour quand il l’éclaire, (3) par la nuit quand elle l’enveloppe, (4)

 

Reprise de la sourate verset après verset en nous aidant des interprétations de cette sourate de sayyed TabâTabâ’i dans « al-Mîzan », de sheikh Makârem Shîrâzî dans al-Amthâl, de sayyed Hassan al-Mustafawî dans son « Tahqîq fî kalimât al-Qurân al-karîm», de docteur Mahmoud Bostani dans « al-Tafsîr al-binâ’î lil-Qorân al-karîm », de sheikh Ibn ‘Arabî dans son « Tafsîr al-Qurân » et de la compilation traduite par sh. Ishak Vazirhoussen, « Tafsir é Hoda ».

 

Après avoir vu que la sourate était essentiellement composée de trois parties, nous allons la reprendre, verset par verset, et en premier lieu les premiers versets rattachés au serment. Le premier verset commence par le basmalah que nous avons vu en détails dans la revue N°0 de la revue. Nous y renvoyons le lecteur. Il se poursuit par le serment sur des phénomènes de l’univers.

En général, on fait un serment pour mettre en évidence l’importance du sujet pour lequel le serment a été fait (la « réponse du serment »). Le grand nombre rassemblé ici dans une seule sourate (le plus grand dans tout le noble Coran) attire l’attention et augmente l’importance de ce pour quoi Dieu Tout-Puissant fait le serment.

Pour renforcer sa crédibilité, le serment doit se faire sur des choses importantes, de valeur. Aussi, le serment va-t-il également attirer l’attention sur ces choses elles-mêmes sur lesquelles le serment a été fait. Et cela devient le second objectif du Serment dans le noble Coran : celui de mettre en évidence l’importance de ce sur quoi le serment a été fait.

A partir de là, ces serments font partie de ce qui doit éveiller la réflexion de l’être humain. (Dieu n’a pas besoin de faire un serment pour prouver la véracité de Ses Paroles. Sa Parole est Vérité de façon absolue.)

وَالشَّمْسِ وَضُحَاهَا(1)    wa-sh-shamsi wa duhâhâ,

 wa-sh-shamsi » : le « wa » suivi d’un nom au cas indirect (se terminant par un « i ») pour le serment et « sh-shamsi » le soleil = [Je fais le serment] sur le soleil, … que, par le soleil.. que. 

wa duhâhâ » : ici le « wa » est considéré par certains comme une conjonction de coordination reliant ce mot au  précédent alors que d’autres le prennent également pour une particule  introduisant un serment. Et c’est l’avis prépondérant.

« duhâ » signifie, de façon fondamentale, l’expansion de la lumière du soleil. Cela arrive quand le soleil se lève de l’horizon et que la lumière inonde tout endroit. Ensuite, il a été employé pour désigner cette période du jour où le soleil se lève pour atteindre son apogée à midi (c’est-à-dire pendant la matinée). = la clarté, la lumière.

 

Le soleil a un rôle important pour les êtres vivants : en plus d’être la source de la lumière et de la chaleur – deux éléments fondamentaux dans la vie de l’individu – il a un rôle fondamental dans les phénomènes de la vie, comme le mouvement du vent, la tombée de la pluie, du développement des plantes, l’écoulement des fleuves.. et même dans la production d’autres sources d’énergie comme le charbon et le pétrole. Sans le soleil, il n’y aurait pas de vie sur terre.

Donc Dieu fait un serment sur le soleil et sur sa clarté ou plutôt sur ce moment particulier de la journée qui  correspond au moment de l’hégémonie du soleil sur la terre.

وَالْقَمَرِ إِذَا تَلَاهَا(2)   wa-l-qamari idhâ talâhâ, 

wa-l-qamari » : par la lune.

idhâ » : particule qui introduit une subordonnée de temps ou de condition = si, lorsque, quand

talâ-hâ » : verbe « talâ » suivre, venir après, s’en suivre et «  » pronom personnel renvoyant au soleil, féminin en arabe. Sans doute pour indiquer que la lune suit le soleil en permanence et qu’elle prend sa lumière de lui.

 

Tous les commentateurs sont d’accord pour dire qu’il s’agit de la pleine lune au milieu du mois lunaire. Après la disparition du soleil, elle apparaît hégémonique dans le ciel. Le serment se porte sur le moment où la lune est la plus belle, la plus éclatante et la plus visible.

وَالنَّهَارِ إِذَا جَلَّاهَا(3)   wa-n-nahâri idhâ jalâhâ, 

wa-n-nahâri » : par le jour.

jallâ-hâ » : la 2e forme dérivée du verbe « jalâ » (éclaircir, lustrer, polir) au temps du passé (mâdî) = faire apparaître, mettre en avant, rendre brillant. Le jour fait apparaître quoi ? Le «  » ici pose problème. A quoi renvoie-t-il ?

-la majorité dit qu’il renvoie à la terre (ou au monde ici-bas (ad-dunia)) qui est sous-entendue. Le sens serait que le serment se porte sur le jour qui fait apparaître la terre grâce à sa lumière, qui éclaire la terre. Mais dans les versets précédents, il n’y a aucune allusion à la terre. Ce serait le sens général du verset qui l’indiquerait.

-D’autres disent que le « hâ » revient au soleil. Le serment se porterait sur le jour qui ferait apparaître le soleil. Mais en réalité, c’est le soleil qui, en se levant, fait apparaître le jour. D’une façon allégorique, il serait dit que le jour ferait apparaître le soleil.

Aussi la première interprétation semble-t-elle être celle la plus acceptée.  En tout cas, le jour est très important dans la vie de l’homme.

وَاللَّيْلِ إِذَا يَغْشَاهَا(4)              wa-l-layli idhâ yaghshâhâ

wa-l-layli » : par la nuit.

yaghshâ-hâ » : verbe « ghashâ » (couvrir, recouvrir) au temps du présent (mudârâ‘).

 

A noter qu’ici le verbe est au présent alors qu’avant et après ils sont au temps du passé. Est-ce pour indiquer que l’apparition de la nuit et du jour fait partie des évènements qui ne sont pas spécifiques à une règle générale (sunna) divine ou à un temps déterminé ? Même ! Qu’elle englobe le passé et le présent ? De là, l’emploi des temps du présent et du passé pour mettre en évidence la généralité de ces évènements dans le cours du temps ?

Peut-on y voir, comme sayyed TabâTabâ’i, un signe décrivant l’état de la terre en mouvement vers son  recouvrement d’immoralités à l’époque de l’apparition du Message de l’Islam ?

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