A l’occasion de l’anniversaire de Martyre de L’Imâm al-Hâdî (p)

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Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux

A l’occasion de l’anniversaire de Martyre de L’Imâm al-Hâdî (p) :

Dieu dit dans Son Noble Livre : ((Dieu ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô Gens de la Famille et vous purifier totalement)) (Coran XXXIII, 33). Parmi les Gens de la famille, on note le dixième Imâm ‘Alî Ibn Muhammad al-Hâdî (p) dont l’anniversaire qui se présente ces jours-ci constitue une émanation scientifique et spirituelle. Comme nous l’avons toujours dit, nous avons besoin de nous représenter la vie, les paroles et les recommandations des Imâms parmi les membres de la famille (p), car ils rapportent les Traditions prophétiques avec fidélité absolue. Ces Traditions sont riches en éléments utiles pour la vie et nécessaires pour empêcher toute déviance dans la procession de l’Islam.

Cet Imâm n’a pas vécu longtemps. Mais tout le monde avait confiance en lui, même ceux qui détenaient le pouvoir politique sous le califat des Abbassides. Dès qu’il se trouvait dans une assemblée, toutes les personnes présentes s’élevaient pour lui en signe de respect et lui donnaient la place d’honneur le privilégiant ainsi aux notables des Banû Hâshim. La raison en était sa science et ses connaissances abondantes dans tout ce qui concerne l’Islam et la vie. Comme ses pères (p), l’Imâm ‘Alî al-Hâdî (p) nourrisait les gens de sa spiritualité que lui procurait son attachement à Dieu et qui se traduisait dans son intelligence, dans son cœur et dans toute sa vie comme s’il était un esprit incarné. Il se distinguait par la droiture dans sa conduite et ses valeurs car il représentait l’Islam dans sa totalité.

Entre foi et Islam

A cette occasion, il nous faut nous rappeler de certaines des paroles de l’Imâm (p) qui constituent une voie droite nécessaire à suivre pour combler le vide dans nos pensées et la déviance dans nos concepts.

L’Imâm (p) rapporte une Tradition prophétique qui dit : « La foi est ce qui se fixe fermement dans les cœurs et qui est corroboré par les actions. Quant à l’Islam, il est ce qui est dit par les langues et ce qui procure la légalité aux mariages ».

Cette Tradition est semble-t-il inspirée du verset coranique qui dit : ((Les Bédouins disent : ‘Nous croyons’. Dis : ‘Vous ne croyez pas. Dites plutôt : ‘Nous nous soumettons, tandis que la foi n’est point entrée dans vos cœurs’)) (Coran XIL, 14).

Ce verset parle de deux catégories de personnes ayant adopté l’Islam : Ceux qui l’ont fait, après le triomphe de l’Islam, par ambition et par désir d’en profiter ; et ceux qui l’ont fait par peur -bien que l’Islam ne persécute point ceux qui ne lui appartiennent pas- lorsque l’Islam est devenu une grande puissance. Le Prophète (P) acceptait ces personnes pour les éloigner des polythéistes …

La raison est l’argument

En réponse à une question posée par l’un de ses compagnons du nom de Ibn as-Sukkayt, l’Imâm al-Hâdî (p) a dit : « Lorsque Dieu a envoyé Moïse (p), la magie régnait en maîtresse à cette époque. Il a apporté quelque chose dans ce genre mais que les magiciens étaient dans l’incapacité de le confronter, ce qui a servi comme argument et qui a annulé leur magie et prouvé qu’ils étaient dans l’erreur.

Dieu a envoyé Jésus (p) à une époque où sévissaient des fléaux et où les gens comptaient beaucoup sur la médecine. Il a donc apporté quelque chose dont ils étaient incapables dans ce domaine : Il a guéri l’aveugle et le lépreux et ressuscité les morts par la permission de Dieu, ce qui a servi comme argument et qui a annulé leur art et prouvé qu’ils étaient dans l’erreur.

Dieu a envoyé Muhammad à une époque où régnaient les discours oratoires et l’art de la parole (et de la poésie, selon une autre version). Il a donc apporté des paroles qui ont servi comme argument et qui ont annulé leurs arts et prouvé qu’ils étaient dans l’erreur ». Alors Ibn as-Sukkayt a dit : « Par Dieu ! Je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme toi. Quel est l’argument à notre époque ? ». L’Imâm a répondu : « C’est la raison ; grâce à elle on reconnaît celui qui est sincère devant Dieu, elle confirme ce qu’il dit, on reconnaît celui qui ment devant Dieu et elle infirme ce qu’il dit ».

L’Imâm (p) s’appuyait en l’affirmant sur le Coran et la Sunna du Prophète (P) : Une Tradition prophétique reconnu par les Sunnites et les Chiites dit : « Lorsque Dieu a créée la raison, Il lui a dit : ‘Avance !’ ; et elle a avancé. Puis il lui a dit : ‘Recule !’ ; et elle a reculé. Alors Dieu a dit : ‘Par Ma Gloire et Ma grandeur ! Je n’ai rien créée qui soit mieux que toi ! C’est toi que j’ordonne d’agir ou de ne pas agir; c’est par toi que Je récompense et que Je châtie !». La raison est donc l’argument de Dieu face aux gens et même face à ceux qui, faute d’avoir reçu de message, vivent dans l’ignorance. La raison est la devise qui doit être suivie par les gens et notamment par les Musulmans. C’est par la raison qu’ils doivent résoudre leurs problèmes culturels, scientifiques et politiques au lieu de suivre leurs instincts, leurs affections ou leurs sentiments.

La place des Imâms (p)

L’époque de l’Imâm al-Hâdî (p) fourmillait d’extrémistes qui attribuaient aux Imâms (p) une place proche de celle de Dieu. Corrompus par un déséquilibre de leurs facultés mentales ou par un élan sans limite de leur passion, certains d’entre eux allaient même jusqu’à leur attribuer une place qui est celle de Dieu. Un transmetteur qui s’appelait Ibrahim Ibn Shayba a écrit à l’Imâm al-Hâdî (p) une lettre où il lui a fait part de l’existence dans son pays de certaines personnes qui prononcent au sujet des Imâms (p) des paroles inacceptables et rapportent des Traditions qu’ils attribuent aux mêmes Imâms (p) et que personne n’ose les réfuter du fait qu’elles leur sont attribuées.

A titre d’exemple, ceux-là prétendaient que le péché dont parle le Coran désigne un homme, que la prière n’est ni génuflexion ni prosternation et que l’aumône légale (Zakât) n’est ni biens ni argent à verser… L’Imâm (p) a répondu : « Ce n’est pas notre religion. Ecarte-toi donc d’elle ». Dans une autre version, il aurait répondu : « Nous sommes les Tuteurs et les serviteurs de Dieu. Nous ne Lui associons rien. Si nous Lui obéissons, Il nous donne Sa Miséricorde, si nous Lui désobéissons, Il nous châtie ». C’est en substance ce que le Coran dit dans la bouche du Prophète (P) lorsqu’il dit : ((Oui, je crains, si je désobéis à mon Seigneur, le châtiment d’un jour terrible)) (Coran VI, 15).

L’Imâm al-Hâdî (p) essayait de redresser les concepts et d’enseigner la droiture et la modération pour ce qui est de l’engagement dans la voie de l’Islam et des Gens de la Famille, et ce dans le but d’éloigner les Musulmans de l’extrémisme et de tout ce qui les écarte de la profondeur de l’Islam et de sa droiture. Notre rapport aux Imâms (p) doit être celui qui nous permet de redresser nos concepts. Les Imâms (p) ont fixé la voie droite lorsqu’ils nous ont appris à comparer les Traditions rapportées par des personnes bienveillantes ou malveillantes au Livre de Dieu : « Ce qui est compatible au Livre de Dieu, prenez-le et ce qui est incompatible au Livre de Dieu, lancez-le contre le mur ».

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