تقي زاده

تقي زاده

Cette nouvelle règle d’engagement que le secrétaire général du Hezbollah a dévoilée mardi dernier et qui a très volontairement donné à toute atteinte israélienne à Qods et surtout à la riposte qu’elle susciterait un caractère régional continu a suscité la panique au sein de l’armée sioniste. Car il ne s’agit plus seulement là de la fameuse formule « Sang VS Sang » que Nasrallah avait mise en avant en été 2020 après l’assassinat de Kamel Mohsen, mais bien d’une guerre multifront qui s’étend de Gaza au Liban et de là, à la Syrie en passant par l’Irak. Or le général Brick officier de réserve sioniste qui dès 2019 avait prévu l’effondrement du Dôme de fer sioniste sous le premier vague de missiles, ce qui s’est produit aux premières heures du 10 mai, vient de tirer encore la sonnette d’alarme, Israël ne peut supporter le choc d’une guerre régionale.  

Tout en insistant sur la nouvelle équation que Seyyed Hassan Nasrallah a établie pour Qods, équation selon laquelle « toute atteinte à Qods signifiera la destruction d’Israël », les sionistes estiment qu’Israël doit se préparer pour des scénarios dangereux sur le front nord.

Le journal Yediot Aharonot a mis l’accent dans un article analytique sur l’importance de la disponibilité de l’armée du régime sioniste au scénario d’une guerre sur le front nord, le qualifiant de « scénario le plus effrayant pour Tel-Aviv ». L’article affirme que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, aurait dû s’occuper de bâtiments qui n’étaient pas assez solides avant le début de la récente agression dans la bande de Gaza.  

C’est simpliste de prendre à la lettre la presse atlantiste et de croire que le méga exercice "Gallic Strike" qui verra d’ici quelques jours, à savoir début juin, le groupe aéronaval du porte-avions français Charles de Gaules se livrer en Méditerranée orientale aux côtes de HMS Queen Elizabeth de sa Majesté à des manœuvres conjointes de frappes aériennes depuis la mer mais également à lutter contre les menaces diverses en mer, un simple écho au déploiement des Tu-22 M3 russes à Lattaquié sur la côte ouest d’une Syrie qui vient de réélire pour un quatrième mandat de sept ans Bachar al-Assad, quitte à autoriser que la base aérienne de Hmeimim devienne un pendant à Incirlik US en Turquie.

Que s’est-il passé ce 24 mai à Ain al-Asad, base militaire US à al-Anbar pour que LIyod Austin, chef du pentagone qui après 5 mois à la tête du Pentagone commence à comprendre peu à peu que cet Irak 2021 est bien différent que l’Irak de l’époque de Colin Powell, se mette à contacter les médias et à leur faire dire, comme toujours par des « experts anonymes interposés » que l’US Army cherchait à avoir le bilan sein de Biden pour « frapper la Résistance irakienne » ? Après tout, en janvier 2021 quand F-15 et drones américains se sont mis à frapper Abou Kamal-Qaem en réponse au tir de « roquette » visant Ain al-Asad, le gourou Austin n’avait pas à rendre public ses conversations, ses plans décidés de concert avec Biden. The Daily Caller qui a rapporté l’information le vendredi 28 mai nous en donne une très laconique indication quand il dit : « Lundi, 24 mai une frappe aux roquettes a visé les positions des troupes US à Ain al-Asad...

 

Accompagné d’un groupe de commandants et de responsables de la Force aérienne de l’armée iranienne, le général de brigade Aziz Nassirzadeh s’est rendu, jeudi 27 mai, dans une base aérienne à Chabahar, au sud de l’Iran. 

Le commandant en chef de la Force aérienne de l’armée iranienne a visité les unités d’avions de combat et de drones ainsi que les avions de chasse Mirage et les F-4. Par ailleurs, l’unité de Mirage a été dévoilée après avoir été rénovée et rééquipée. 

Ce Colonial Pipeline que les « hackers » ont attaqué au mois d’avril, pipeline long de 9000 kilomètres étendus du golfe Mexique à New York, les États-Unis d’Amérique qu’on donnait il y a encore peu pour être potentiellement capable d’éliminer de la course tous les États pétroliers du Moyen-Orient, ne s’en est pas encore remis vu les menaces un peu hors cadre que le chef du Pentagone vient de formuler. La partie qui est à l’origine de cette cyberattaque et les Russes disent que ce n’est pas eux, car la Russie est après tout le premier vendeur du pétrole aux USA- a à peu près paralysé le flux de l’énergie dans la moitié des États-Unis un peu à l’image d’Ansarallah yéménite et ses drones quand ils se sont abattus sur le pipeline est-ouest saoudien Buqaiq-Yanbu... Austin prétend pouvoir de façon foudroyante ripostée, mais dans les faits les cyberfailles du système US sont beaucoup plus nombreuses. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Le secrétaire à la Défense américain réaffirme que les États-Unis ont des « options offensives » pour répondre aux cyberattaques.

Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, a déclaré à CNN que les États-Unis avaient des « options offensives » pour répondre aux cyberattaques. 

« Nous avons la capacité de mener des opérations offensives. Nous avons également une capacité significative qui nous permet de pouvoir nous défendre. Nous optons toujours pour une défense en avant d'un point de vue militaire », a déclaré Austin dans une interview exclusive avec CNN vendredi 28 mai.

En allusion à l'avertissement du ministre des Affaires étrangères du gouvernement du salut national au Yémen à l’adresse des Émirats arabes unis au sujet de la construction d'une base militaire à l'entrée de la mer Rouge, un célèbre analyste du monde arabe a écrit: « Ansarallah a le doigt sur la gâchette pour tirer le premier missile sur les Émirats arabes unis. »

« Si la nouvelle publiée par l'Associated Press, selon laquelle, les EAU cherchent à établir une base aérienne sur l'île de Perim, également connue sous le nom de Mayyun, est vraie - et cela semble être vrai, car l'agence de presse a publié des images satellites de la piste et du décollage d'avions et de trois hangars sur l'île -, la zone stratégique de Bab el-Mandeb sera la porte d'entrée d'une nouvelle escalade militaire qui mettra les EAU en confrontation directe avec le gouvernement de Sanaa, en particulier Ansarallah », a souligné le rédacteur en chef du journal Rai Al-Youm, Abdel Bari Atwan.  

 

Gaza a mis au pas en 11 jours l'armée de l'air sioniste qui jouissait entre autres de l'appui aérien US/OTAN en Méditerranée. L'équation Armée de l'air VS Missile n'a pu être brisée par Israël. Les USA pourront le faire en Irak ? Le chef du CentCom est convaincu que non, mais l'Amérique ne peut se rendre à l'évidence…

Deux sources bien informées ont déclaré à un média américain que le Pentagone cherchait à obtenir l'autorisation du président américain Joe Biden pour attaquer les positions des groupes de résistance en Irak.

Une source, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré au Daily Caller que l'administration Biden envisageait d’examiner ses options pour répondre aux récentes attaques à la roquette contre les Américains en Irak.

Ce lundi, des sources d'information irakiennes ont fait part des attaques à la roquette contre la base d'Aïn al-Asad, la plus grande base militaire américaine à l'ouest de l'Irak.

« Plus de cinq roquettes de 122 mm ont atteint des positions critiques à l'intérieur de la base », a rapporté la chaîne Telegram Sabereen News. Les rapports ont indiqué que la DCA américaine n'a pas réussi à intercepter les roquettes.

jeudi, 27 mai 2021 15:28

La doctrine Rumsfeld/Cebrowski

Depuis deux décennies, le Pentagone applique la « doctrine Rumsfeld/Cebrowski » au « Moyen-Orient élargi ». Plusieurs fois, il a pensé l’étendre au « Bassin des Caraïbes », mais s’en est abstenu, concentrant sa puissance sur sa première cible. Le Pentagone agit comme un centre décisionnel autonome qui échappe, de fait, au pouvoir du président. C’est une administration civilo-militaire qui impose ses objectifs aux autres militaires.

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Les cartes du Conseil des chefs d’état-major US en 2001, publiées en 2005 par le colonel Ralph Peters, guident toujours en 2021 l’action des armées US.

Dans mon livre L’Effroyable imposture [1], j’écrivais, en mars 2002, que les attentats du 11-Septembre visaient à faire accepter par les États-uniens :
- à l’intérieur, un système de surveillance de masse (le Patriot Act) ;
- et, à l’extérieur, une reprise de la politique impériale, au sujet de laquelle on ne disposait à l’époque d’aucun document.

Les choses ne s’éclaircirent qu’en 2005, lorsque le colonel Ralph Peters —alors commentateur de Fox News— publia la fameuse carte du Conseil des chefs d’état-major, celle du « remodelage » du « Moyen-Orient élargi » [2]. Ce fut alors un choc dans toutes les chancelleries : le Pentagone prévoyait de redessiner les frontières héritées de la colonisation franco-britannique (les Accords Sykes-Picot-Sazonov de 1916) sans égard pour aucun État, fut-il allié.

Dès lors, chaque État de la région fit tout ce qui était en son pouvoir pour éviter que l’orage ne s’abatte sur son peuple. Au lieu de s’unir avec les pays limitrophes face à l’ennemi commun, chacun tenta de dévier la main du Pentagone sur ses voisins. Le cas le plus emblématique est celui de la Turquie qui changea plusieurs fois son fusil d’épaule donnant l’impression brouillonne d’un chien fou.

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Deux visions du monde s’affrontent. Pour le Pentagone depuis 2001, la stabilité est l’ennemi stratégique des États-Unis, tandis que pour la Russie, c’est la condition de la paix.

Cependant la carte révélée par le colonel Peters —qui détestait le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld— ne permettait pas de comprendre le projet d’ensemble. Déjà, lors des attentats du 11-Septembre, il avait publié un article dans la revue de l’armée de Terre US, Parameters [3]. Il y faisait allusion à la carte qu’il ne publia que quatre années plus tard, et suggéra que le Comité des chefs d’état-major s’apprêtait à la réaliser au moyen de crimes atroces qu’il devrait sous-traiter pour ne pas se salir les mains. On pouvait penser qu’il faisait allusion à des armées privées, mais l’histoire montra qu’elles ne pouvaient pas non plus s’engager dans des crimes contre l’humanité.

Le fin mot du projet était au « Bureau de transformation de la Force » (Office of Force Transformation), créé par Donald Rumsfeld au Pentagone dans les jours suivant les attentats du 11-Septembre. Il était occupé par l’amiral Arthur Cebrowski. Ce célèbre stratège avait été le concepteur de l’informatisation des armées [4]. On pouvait croire que ce Bureau était un moyen de terminer son œuvre. Mais plus personne ne contestait cette réorganisation. Non, il était là pour transformer la mission des armées US ainsi que l’attestent les quelques enregistrements de ses conférences dans des académies militaires.

Arthur Cebrowski passa trois ans à donner des cours à la totalité des officiers supérieurs US, donc à tous les officiers généraux actuels.

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La cible déterminée par l’amiral Cebrowski n’est pas le seul « Moyen-Orient élargi », mais toutes régions non-intégrées à l’économie globalisée.

Ce qu’il enseignait était assez simple. L’économie mondiale était en train de se globaliser. Pour rester la première puissance mondiale, les États-Unis devaient s’adapter au capitalisme financier. Le meilleur moyen était de garantir aux pays développés qu’ils pourraient exploiter les ressources naturelles des pays pauvres sans rencontrer d’obstacles politiques. À partir de quoi, il divisait le monde en deux : d’un côté, les économies globalisées (incluant la Russie et la Chine) destinés à être des marchés stables et, de l’autre, toutes les autres qui devaient être privées de structures étatiques et livrées au chaos pour que les transnationales puissent exploiter leurs richesses sans résistance. Pour y parvenir, il convient de diviser les peuples non-globalisés selon des critères ethniques et de les tenir idéologiquement.

La première région concernée devait être la zone arabo-musulmane allant du Maroc au Pakistan, à l’exception d’Israël et de deux micro-États voisins qui devaient éviter la propagation de l’incendie, la Jordanie et le Liban. C’est ce que le département d’État a appelé le « Moyen-Orient élargi ». Cette zone n’a pas été définie en fonction des réserves pétrolières, mais d’éléments de culture commune de ses habitants.

La guerre qu’imaginait l’amiral Cebrowski devait, dans un premier temps, couvrir toute cette région. Elle ne devait pas tenir compte des clivages de la Guerre froide. Les États-Unis n’y avaient plus d’amis ou d’ennemis. L’ennemi ne se définissait pas non plus par son idéologie (les communistes), ou sa religion (le « choc des civilisations »), mais uniquement par sa non-intégration dans l’économie globalisée du capitalisme financier. Rien ne pourrait protéger ceux qui avaient le malheur de ne pas être des suivistes, d’être des indépendants.

Cette guerre ne devait pas permettre aux seuls USA d’exploiter les ressources naturelles, comme les guerres précédentes, mais à tous les États globalisés de le faire. D’ailleurs les États-Unis ne s’intéressaient plus vraiment à la captation des matières premières, ils entendaient surtout diviser le travail à l’échelle de la planète et faire travailler les autres pour eux.

Tout cela impliquait des changements tactiques dans la manière de faire la guerre puisqu’il ne s’agissait plus d’obtenir la victoire, mais de mener une « guerre sans fin », selon l’expression du président George W. Bush. Effectivement, toutes les guerres débutées depuis le 11-Septembre se poursuivent encore sur cinq fronts différents : Afghanistan, Iraq, Libye, Syrie, Yémen.

Peu importe que des gouvernements alliés interprètent ces guerres conformément à la communication des États-Unis : ce ne sont pas des guerres civiles, mais des étapes d’un plan préétabli par le Pentagone.

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Esquire Magazine, March 2003

La « doctrine Cebrowski » secoua les armées US. Son assistant, Thomas Barnett, rédigea un article pour Esquire Magazine [5], puis publia un livre pour la présenter plus en détail au grand public : La Nouvelle carte du Pentagone [6].

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Le fait que, dans son livre, publié après la mort de l’amiral Cebrowski, Barnett s’attribue la paternité de sa doctrine ne doit pas faire illusion. Il s’agit juste d’un moyen pour le Pentagone de ne pas l’assumer. Le même phénomène avait eu lieu par exemple avec le « choc des civilisations ». Il s’agissait au départ de la « doctrine Lewis », un argument de communication imaginé au sein du Conseil de sécurité national pour vendre de nouvelles guerres à l’opinion publique. Elle fut exposée au grand public par l’assistant de Bernard Lewis, Samuel Huntington qui la présenta comme la description universitaire d’une réalité inéluctable.

La mise en œuvre de la doctrine Rumsfeld/Cebrowski a connu de nombreux aléas. Certains provenaient du Pentagone même, d’autres des peuples que l’on écrasait. Ainsi, la démission du commandant du Central Command, l’amiral William Fallon, a été organisée parce qu’il avait négocié de sa propre initiative une paix raisonnée avec l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad. Elle fut provoquée par… Barnett lui-même qui publia un article accusant Fallon de propos injurieux à l’encontre du président Bush. Ou encore, l’échec de la désorganisation de la Syrie est imputable à la résistance de son peuple et à l’entrée en jeu de l’armée russe. Le Pentagone en est venu à incendier les moissons et à organiser un blocus du pays pour l’affamer ; des actions revanchardes qui attestent de son incapacité à détruire les structures étatiques.

Lors de sa campagne électorale, Donald Trump avait milité contre la guerre sans fin et pour le retour des GI’s à la maison. Il est parvenu à ne pas enclencher de nouveaux fronts et à rapatrier quelques hommes, mais a échoué à dompter le Pentagone. Celui-ci a développé ses Forces spéciales sans « signature » et est parvenu à détruire l’État libanais sans avoir recours à des soldats en uniforme. C’est cette stratégie qu’il est en train de mettre en œuvre en Israël même, organisant des pogroms anti-arabes et anti-juifs à la faveur de l’affrontement entre le Hamas et Israël.

Le Pentagone a plusieurs fois tenté d’étendre la « doctrine Rumsfeld/Cebrowski » au Bassin des Caraïbes. Il a planifié un renversement, non pas du régime de Nicolás Maduro, mais de la République bolivarienne du Venezuela. Il l’a finalement reporté.

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Les huit membres du Comité des chefs d’état-major.

Il faut constater que le Pentagone est devenu un pouvoir autonome. Il dispose d’un budget gigantesque d’environ deux fois le budget annuel de la totalité de l’État français (hors collectivités territoriales et sécurité sociale). Dans la pratique son pouvoir s’étend bien au-delà puisqu’il contrôle l’ensemble des États membres de l’Alliance atlantique. Il est censé rendre compte au président des États-Unis, cependant les expériences des présidents Barack Obama et de Donald Trump nous montrent absolument le contraire. Le premier n’est pas parvenu à imposer sa politique au général John Allen face à Daesh, tandis que le second s’est fait mener en bateau par le Central Command. Rien ne permet de penser qu’il en sera différemment avec le président Joe Biden.

La récente lettre ouverte d’anciens officiers généraux US [7] montre que plus personne ne sait qui dirige les armées US. Peu importe leur analyse politique digne de la Guerre froide, cela n’infirme pas leur constat : l’Administration fédérale et les officiers généraux ne sont plus du tout sur la même longueur d’ondes.

Les travaux de William Arkin, publiés par le Washington Post, ont montré que l’État fédéral avait organisé, après les attentats du 11-Septembre, une nébuleuse d’agences supervisées par le département de Sécurité de la Patrie [8]. Dans le plus grand secret, elles interceptent et archivent les communications de toutes les personnes vivant aux États-Unis. Arkin vient de révéler dans Newsweek que, de son côté, le département de la Défense avait créé des Forces spéciales secrètes, distinctes de celles en uniforme [9]. Ce sont elles qui sont aujourd’hui en charge de la doctrine Rumsfeld/Cebrowski, quels que soient l’individu qui occupe la Maison-Blanche et sa politique étrangère.

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Le Pentagone s’est doté d’une Force spéciale clandestine de 60 000 hommes. Ils n’apparaissent sur aucun document officiel et travaillent sans uniforme. Prétendument utilisés contre le terrorisme, ce sont eux en réalité qui le pratiquent. Les armées classiques sont, elles, dédiées à la lutte contre les rivaux russes et chinois.

Lorsqu’en 2001, le Pentagone a attaqué l’Afghanistan puis l’Iraq, il a fait appel à ses armées classiques —il n’en avait pas d’autres— et à celles de son allié britannique. Cependant, au cours de la « guerre sans fin » en Iraq, il a constitué des forces jihadistes iraquiennes, sunnites et chiites, pour plonger le pays dans la guerre civile [10]. L’une d’elle, issue d’Al-Qaïda, a été utilisée en Libye en 2011, une autre en Iraq en 2014 sous le nom de Daesh. Progressivement ces groupes se sont substitués aux armées US pour faire le sale boulot que décrivait le colonel Ralph Peters en 2001.

Aujourd’hui nul n’a vu de soldats US en uniforme au Yémen, au Liban et en Israël. Le Pentagone a lui même fait la publicité de leur retrait. Mais il y a 60 000 Forces spéciales US clandestines, c’est-à-dire sans uniforme, qui suscitent le chaos, via la guerre civile, dans ces pays.

[2] “Blood borders. How a better Middle East would look”, Ralph Peters, Armed Forces Journal, June 1, 2006.

[3] “Stability. America’s ennemy”, Ralph Peters, Parameters, #31-4, Winter 2001.

[4Transforming Military Force. The Legacy of Arthur Cebrowski and Network Centric Warfare, James R. Blaker, Praeger Security International (2007).

[5] “Why the Pentagon Changes Its Maps. And why we’ll keep going to war”, Thomas Barnett, Esquire Magazine, March 2003.

[6The Pentagon’s New Map : War and Peace in the Twenty-first Century, Thomas P. M. Barnett, Paw Prints (2004).

[7] “Open Letter from Retired Generals and Admirals”, Voltaire Network, 9 May 2021.

[8Top Secret America : The Rise of the New American Security State, William M. Arkin & Dana Priest, Back Bay Books (2012).

[9] “Exclusive : Inside the Military’s Secret Undercover Army”, William M. Arkin, Newsweek, May 17, 2021.

[10Sous nos yeux, Chapitre « La fusion des deux Gladios et la préparation de Daesh », p. 122 et suivantes, Thierry Meyssan, Demi-Lune (2017).

L'armée russe a déclaré mardi avoir déployé trois bombardiers à longue portée à capacité nucléaire sur sa base en Syrie.
L'armée russe a déclaré mardi qu'elle avait déployé trois bombardiers à longue portée à capacité nucléaire sur sa base en Syrie, une décision qui pourrait renforcer l'ancrage militaire de Moscou en Méditerranée, a rapporté AP.

Le ministère russe de la Défense a déclaré que trois bombardiers Tu-22M3 sont arrivés à la base aérienne d'Hemeimeem, située dans la province côtière syrienne de Lattaquié et principal centre des opérations de Moscou dans le pays.

Le ministère a déclaré que les équipages des bombardiers effectueraient une série de missions d'entraînement au-dessus de la Méditerranée. Le Tupolev Tu-22M3, dont le nom de code est Backfire pour l'OTAN, est un bombardier supersonique bimoteur à longue portée, capable de transporter des armes nucléaires et dont le rayon d'action dépasse 5 000 kilomètres (3 100 miles).

Le ministère russe a déclaré que la piste d'Hemeimeem avait été allongée pour accueillir les bombardiers lourds et qu'une deuxième piste avait été modernisée.

Le commandant en chef des opérations anti-Daech des Hachd al-Chaabi à al-Anbar, arrêté et transporté par les Américains à une base inconnue avant d’être libéré sous pression des centaines de combattants de la Résistance ayant encerclé dans la nuit de mercredi 26 à jeudi 27 mai la Zone verte, est-ce normal ? Les médias irakiens ont rapporté hier mercredi que « Qassem Mosleh », le célèbre commandant des Hachd al-Chaabi dans la province irakienne d’al-Anbar, avait été libéré après plusieurs heures d’arrestation controversée, mot que ce jeudi 27 mai les sources pro-PM Kazémi évitent même de prononcer.