Alors que les néo-conservateurs entendaient réaliser une « révolution mondiale » en exportant leur « démocratie » par la guerre, le président Trump fonde sa politique étrangère sur le respect de la souveraineté des États. Par conséquent, il a interrompu tout soutien US aux séparatismes. Thierry Meyssan rappelle ici les ambiguïtés de la position états-unienne sur les sécessions, puis dégage les points communs des événements au Kenya, en Iraq et en Espagne.

تقي زاده
Trump et le sécessionnisme
Au cours des dernières années, la CIA a soutenu des mouvements sécessionnistes en faveur des Luos au Kenya, des Kurdes en Iraq et des Catalans en Espagne. Ces groupes, qui pensaient il y a peu parvenir à créer artificiellement de nouveaux États indépendants, ont été abandonnés par les États-Unis depuis l’accession de Donald Trump à la Maison-Blanche et sont au bord de l’effondrement.
États-Unis : la sécession, uniquement au service du pillage organisé
Les États-Unis ont toujours eu une vision variable du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
En 1861, Washington ne supporta pas que les États du Sud du pays prétendent continuer à vivre en Confédération, alors que ceux du Nord entendaient imposer une Fédération avec des droits de douane et une banque centrale unique. Dès son arrivée à la Maison-Blanche le président Abraham Lincoln réprima la sécession. Ce n’est qu’au cours de la guerre civile qui suivit que la question morale de l’esclavage identifia progressivement les deux camps. Il est aujourd’hui facile d’oublier le million de morts de cette guerre et de condamner les Confédérés comme racistes alors qu’au début du conflit la question de l’esclavage n’entrait pas en ligne de compte et que les Fédérés comprenaient aussi des États esclavagistes.
Durant la construction du canal de Panama, juste avant la Première Guerre mondiale, Washington inventa un peuple panaméen, soutint ce mouvement séparatiste contre la Colombie, et fut le premier pays à en reconnaître l’indépendance. Washington installa alors une importante base militaire et s’appropria de facto le chantier du canal au nez et à la barbe des investisseurs français. Quant à la pseudo indépendance, le président Omar Torrijos qui renégocia la souveraineté du canal en 1977, ne la vit jamais et fut assassiné dans un accident d’avion. Le chef d’état major, le général Manuel Noriega, ne la vit pas non plus lorsque Washington décida de se débarrasser de lui à la fin de la guerre contre les sandinistes (Iran-Contras). Accusé d’être responsable de la mort d’un soldat US, en 1989, il fut fait prisonnier par l’armée états-unienne et son pays dévasté lors de l’opération « Juste Cause » (sic).
Washington n’a donc pas d’autorité morale en matière de droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
- Le sénateur Obama et son cousin Raila Odinga
Kenya : le « bon usage » du racisme
Le Kenya n’est indépendant que depuis 53 ans. Malgré l’influence du parti communiste durant la lutte d’indépendance, la population reste organisée de manière tribale. Dès lors, le conflit opposant le président sortant Uhuru Kenyatta à son éternel challenger Raila Odinga est d’abord une rivalité entre les Kikuyus qui représentent 22 % de la population et les Luos qui n’en représentent que 13 %, mais qui alliés aux Kalenjins peuvent coaliser 24 % de l’électorat. Au cours des dernières années, la majorité n’a cessée de basculer à chaque revirement de l’alliance éphémère Luos-Kelanjins. Historiquement, ce sont surtout les Kikuyus qui ont obtenu l’indépendance du pays et affronté, dans les années 1950, la barbarie inouïe de la répression britannique [1]. Ce sont donc eux qui ont gagné la présidence en 1964, avec Jomo Kenyatta. Celui-ci choisit comme Premier ministre un leader luo qui s’était engagé à ses côtés contre l’apartheid et la monopolisation des terres agricoles par les colons, Oginga Odinga. Cependant ce tandem ne fonctionna pas et l’on se retrouve un demi-siècle plus tard avec un conflit qui perdure et oppose désormais leurs enfants.
Toute lecture politique de cette rivalité atteint rapidement ses limites, car les leaders des deux camps ont plusieurs fois changé d’avis et d’alliance, la seule donne permanente étant leur différence ethnique. Aucune démocratie ne peut fonctionner dans une société tribale ou ethnique, et il faut au minimum un siècle pour passer d’une allégeance clanique à une responsabilité personnelle. Chacun doit donc prendre le Kenya pour ce qu’il est : une société en transition dans laquelle ni les règles ethniques, ni celles de la démocratie, ne peuvent pleinement fonctionner.
En 2005, le président kikuyu fait alliance avec la Chine. En réaction, la CIA soutient son opposant luo. Découvrant qu’un parlementaire US est un Luo et que son père avait été le conseiller d’Oginga Odinga, la CIA lui organise un voyage au Kenya pour soutenir Raila Odinga. S’ingérant dans la vie politique locale, le sénateur de l’Illinois, Barack Obama, tiendra des meetings électoraux avec Raila, en 2006, affirmant même être son cousin [2].
Comme les États-Unis organisèrent une vaste provocation en envoyant des SMS racistes aux Luos lors de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle et que les événements dégénérèrent faisant plus d’un millier de morts et 300 000 déplacés, cette opération a été effacée des mémoires.
Proche du Pentagone, Cambridge Analytica (CA) qui participa aux États-Unis à la campagne de Ted Cruz puis à celle de Donald Trump, a conseillé Uhuru Kenyatta lors de ses campagnes présidentielles de 2013 et de 2017 (c’est-à-dire pendant que Steve Bannon était brièvement actionnaire de la firme) [3]. Odinga, quant à lui, fit appel à Aristotle Inc., une compagnie qui pourrait être liée à l’assassinat de Chris Msando, le numéro 2 du service informatique de la commission électorale, tué par des inconnus le 29 juillet [4].
Toujours est-il que, dans le contexte du désordre du service informatique de la Commission électorale, Raila Odinga parvint à faire annuler l’élection présidentielle de 2017 et refusa de se présenter lorsque le scrutin fut à nouveau convoqué. L’idée était de lancer une sécession du territoire luo. Odinga aurait alors revendiqué l’annexion des territoires luos d’Afrique de l’Est et centrale au nom du travail jadis réalisé par son père, le Ker(leader spirituel) des Luos, Oginga Odinga.
Cependant l’ambassade des États-Unis se tint soudain à distance de son ancien protégé. Ayant boycotté le second scrutin de l’élection présidentielle et se trouvant subitement abandonné, Raila Odinga vient de réclamer une nouvelle annulation et un troisième scrutin.
- L’armée iraquienne libère Kirkouk de l’occupation kurde
Kurdistan iraquien : comme en Israël et en Rhodésie, l’indépendance pour les colons
Dans le cadre de son plan de remodelage du Moyen-Orient élargi, le Pentagone avait envisagé dès le 11 septembre 2001 de démembrer l’Iraq en trois États distincts, dont un pour sa population kurde. Une variante de cette idée s’est imposée après la proposition du Council on Foreign Relations, en 2006, de fédéraliser le pays en trois régions autonomes [5] ; projet qui fut porté au Sénat US de manière bipartisane par Joe Biden (D.) et Sam Brownback (Rep.). Toutefois, l’état-major israélien poussa pour que ces trois entités soient effectivement indépendantes de manière à pouvoir y installer des missiles aux frontières nord de la Syrie et ouest de l’Iran.
Le mot « kurde » désigne des nomades qui vécurent en se déplaçant dans l’ensemble du Proche-Orient. Au XIXème siècle, certains d’entre eux se stabilisèrent dans l’actuelle Turquie, dans une zone où ils devinrent majoritaires. Lors de l’opération Tempête du désert, en 1991, les États-Unis et le Royaume-Uni créèrent deux zones de non-survol, dont une devint le refuge de Kurdes opposés au président Saddam Hussein. La société irakienne étant organisée de manière tribale, les Kurdes sunnites suivaient la famille Barzani, tandis que les Kurdes chiites suivaient la famille Talabani, et les Kurdes yazidis le Baba Cheikh (leader spirituel). Avec le regroupement de population dans la zone de non-survol, une rivalité surgit entre les Barzani et les Talabani. Les premiers firent appel au président Saddam Hussein pour qu’il les débarrasse des seconds, mais celui-ci poursuivait un autre agenda. Quoi qu’il en soit, lors de la chute de « Saddam », en 2003, les États-Unis placèrent les Barzani à la tête de la région désormais dite du « Kurdistan irakien ». Durant la guerre contre la Syrie, la CIA instrumenta notamment le Kurdistan iraquien pour approvisionner les jihadistes en armes. En 2014, lorsqu’elle organisa le Califat, elle autorisa les Barzani à profiter de la confusion pour conquérir de nouveaux territoires. Leur fief s’élargit progressivement de 80 %, annexant des populations arabes musulmanes et chrétiennes. Au passage, les Barzani laissèrent les jihadistes massacrer ou asservir les Kurdes yazidis.
Lorsque, renversant la politique impérialiste de son pays, le président Trump décida de détruire Daesh et que son armée se mit effectivement au travail, les populations non-Kurdes vivant sous le joug des Barzani réclamèrent d’être à nouveau rattachées à Bagdad. Le président Massoud Barzani, qui prétextait de l’impossibilité de tenir des élections durant la guerre pour se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son mandat, organisa un référendum d’indépendance. Il s’agissait pour lui à la fois de régulariser son pouvoir et de faire reconnaître ses conquêtes territoriales.
Durant la campagne référendaire, les Barzani assurèrent disposer du soutien de 80 États, dont les États-Unis et la France, qui viendraient à leur secours si l’Iraq et leurs voisins refusaient l’indépendance. Les alliés des Barzani, tout en assurant que ce n’était pas le bon moment pour l’indépendance, s’abstinrent de démentir la position que les Barzani leur attribuaient, à l’exception d’Israël qui soutint publiquement l’indépendance. Plus subtils, de nombreux États envoyèrent de hauts représentants sur place, montrant ainsi par le geste plus que par la parole qu’ils soutenaient bien les Barzani.
Cependant lorsque, à l’issue d’un scrutin truqué, les Barzani annoncèrent que le peuple soutenait à 92 % l’indépendance et donc de facto leur dictature, l’Iraq, la Turquie et l’Iran menacèrent d’intervenir militairement. Mais aucun des 80 États cités par les Barzani ne réagit. C’est qu’entre temps, le président Trump s’était opposé à la fois au projet de partition de l’Iraq et à la reconnaissance des conquêtes des Kurdes iraquiens.
Soudain, la baudruche s’est dégonflée. La Turquie et l’Iran se préparaient à envahir conjointement le nouvel État, mais ont été pris de court par l’intervention iraquienne. En 48 heures, les troupes de Bagdad ont libéré les territoires annexés par Erbil, tandis que plus de 100 000 colons kurdes prenaient la fuite. Elles s’abstinrent toutefois de continuer leur progression sur Erbil, admettant ainsi la légitimité des revendications historiques du peuple kurde, mais rejetant les prétentions des Barzani sur un prétendu Kurdistan en territoire arabe.
De très nombreux Kurdes iraquiens ont refusé de soutenir l’indépendance du pseudo Kurdistan. Ce fut d’abord le cas des yézédis qui créèrent le 25 juillet leur propre province autonome, l’Ezidikhan [6], puis ce fut le cas des cantons de Germian et de Souleimaniyé, jadis les plus durement réprimés par Saddam Hussein, qui boycottèrent le scrutin [7], et encore des chiites et de la famille Talabani qui ont accueilli le général Qasem Soleimani des gardiens de la Révolution venu préparer la libération des territoires arabes annexés, enfin des colons partis s’installer à Kirkuk et qui sont aujourd’hui dans la situation des pieds-noirs français lors de l’indépendance de l’Algérie.
Isolé, Massoud Barzani vient de démissionner, probablement au profit de son neveu, Nechirvan Barzani.
Catalogne : faux sécessionnistes et vrais comploteurs
- Catalonia Today, la revue en anglais de Carles Puigdemont, à l’attention de ses soutiens anglo-saxons.
On imagine que l’indépendantisme catalan s’est forgé dans la résistance au fascisme. C’est faux. Le premier parti indépendantiste catalan, Estat Català, a été fondé en 1922, c’est-à-dire juste avant les dictatures de Miguel Primo de Rivera et de Francisco Franco en Espagne.
On imagine que son fondateur, Francesc Macià (le « grand-père »), entendait créer un État indépendant qui n’avait jamais existé, afin de sauver la région de Barcelone du fascisme. C’est faux. Il souhaitait annexer Andorre, le Sud-Est de la France et une partie de la Sardaigne car, selon lui, la « Catalogne » est opprimée par Andorre, l’Espagne, la France et l’Italie.
On imagine que les indépendantistes catalans sont pacifistes. C’est faux. En 1926, Francesc Macià tenta un coup d’État après avoir enrôlé une centaine de mercenaires italiens et réuni une armée.
On imagine que les indépendantistes catalans sont historiquement de gauche. C’est faux. En 1928, Francesc Macià fonda à La Havane, avec l’aide du dictateur cubain pro-US Gerardo Machado, le Parti séparatiste révolutionnaire de Catalogne.
Les indépendantistes catalans n’ont jamais été soutenus par les États anti-impérialistes, et surtout pas par l’URSS durant la guerre d’Espagne (bien que Francesc Macià soit allé solliciter l’aide de Moscou dès 1924 et ait alors obtenu le soutien de Boukharine et de Zinoviev). Tout au plus Macià a-t-il noué des alliances avec des membres de la Seconde internationale.
Se revendiquant directement de Macià (et non pas de son ancien patron, Jordi Pujol) et donc soutenant implicitement le projet d’annexion d’Andorre, et d’une partie de la France et de l’Italie, Carles Puigdemont n’a jamais cherché à cacher ses soutiens anglo-saxons. Journaliste, il crée un mensuel pour tenir au courant ses sponsors de l’évolution de son combat. Il n’est évidemment pas en catalan, ni en espagnol, mais en anglais : Catalonia Today, dont sa femme la Roumaine Marcela Topor est devenue la rédactrice en chef. Identiquement il anime des associations promouvant l’indépendantisme catalan non pas en Espagne, mais à l’étranger, qu’il fait financer par George Soros [8].
Les indépendantistes catalans, comme leurs homologues luos et kurdes iraquiens, n’ont pas intégré le changement survenu à la Maison-Blanche. S’appuyant sur le Parlement où ils sont majoritaires en sièges, bien qu’ayant obtenu une minorité de voix lors de leur élection, ils ont proclamé l’indépendance à la suite du référendum du 1er octobre 2017. Ils croyaient pouvoir disposer du soutien des États-Unis et par voie de conséquence de celui de l’Union européenne. Mais, le président Trump ne les a pas plus soutenus qu’il ne l’a fait avec les Luos et les Kurdes iraquiens. Et par voie de conséquence, l’Union européenne est restée opposée au nouvel État.
Conclusion
Les exemples ci-dessus de sécessionnisme n’ont aucun rapport avec la décolonisation qui a donné naissance au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Par ailleurs, dans ces trois cas, ces États ne sont pas viables sauf à annexer d’autres territoires qui n’ont rien demandé, comme l’ambitionnent Raila Odinga et Carles Puidgdemont et comme l’avait anticipé Massoud Barzani.
Il est d’usage de dire que le président Trump est un malade mental, qu’il soutient les nostalgiques des Confédérés racistes et n’a pas de politique étrangère. Cependant nous constatons qu’il est parvenu pour le moment à stopper les opérations de ses prédécesseurs et à maintenir une relative stabilité au Kenya, en Iraq et en Espagne. Cela mérite d’être souligné.
[1] Web of Deceit : Britain’s Real Foreign Policy, Mark Curtis, Random House, 2008.
[2] « L’expérience politique africaine de Barack Obama », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 9 mars 2013.
[3] “Uhuru hires data firm behind Trump, Brexit victories”, Gideon Keter, The Star (Nairobi), May 10, 2017.
[4] “Canadian working with Kenya opposition party detained, to be deported”, The Globe and Mail, August 5, 2017. “An American working for the Kenyan opposition describes his harrowing abduction and deportation”, Robyn Dixon, Los Angeles Times, August 10, 2017.
[5] “Unity Through Autonomy in Iraq”, Joe Biden & Leslie H. Gelb, The New York Times, May 1, 2006.
[6] “Establishment of the Provisional Government of Ezidikhan”, Voltaire Network, 25 July 2017.
[7] « Le Kurdistan n’a pas besoin de grands propagandistes », Aras Fahta & Marwan Kanie, Le Monde, 18 mai 2017.
[8] “George Soros financió a la agencia de la paradiplomacia catalana”, Quico Sallés, La Vanguardia, 16 de agosto de 2016.
Les forces irakiennes attaquent le dernier bastion de Daech sur son sol
La bataille vise à étrangler l'organisation terroriste dans son dernier carré, dans la moyenne vallée de l'Euphrate qui court de la province de Deir Ezzor dans l'est de la Syrie jusqu'à Al-Qaïm dans l'ouest de l'Irak.
Elle est "le dernier grand combat contre Daech", disaient récemment des généraux américains de la coalition internationale qui soutient les forces irakiennes dans leur lutte contre les insurgés.
Le gouvernement de la Birmanie récolte les champs des Rohingyas réfugiés au Bangladesh
La région, frontalière du Bangladesh, s'est vidée depuis fin août de la plupart de ses habitants rohingyas, membres d'une minorité musulmane apatride et persécutée dans ce pays majoritairement bouddhiste, suite à des opérations militaires qualifiées de nettoyage ethnique par l'ONU.
Des centaines de villages ont été rasés et selon l'ONU près de 603.000 Rohingyas dont quelque 60% d'enfants ont franchi la frontière vers le Bangladesh depuis fin août.
Soumise à d'intenses pressions internationales, la Birmanie a accepté de rapatrier des réfugiés pouvant prouver leur résidence dans l'Etat Rakhine mais les détails de ce projet restent flous.
Un responsable local a confirmé samedi les informations des médias d'Etat selon lesquelles le gouvernement a lancé la récolte de quelque 29.000 hectares de riz dans la région de Maungdaw, particulièrement touchée par les violences.
"Nous avons commencé aujourd'hui la récolte sur les terres du village de Myo Thu Gyi", a déclaré à l'AFP Thein Wai, responsable à Maungdaw du ministère de l'Agriculture.
"Nous allons récolter des champs de paddy de Bengalis qui se sont enfuis au Bangladesh", a-t-il ajouté, utilisant le terme qui sert en Birmanie à désigner les Rohingyas.
À l'ONU, Paris va défendre face à Washington le soutien au G5 Sahel
Les analystes sont d'avis que le G5 "français" au Sahel n'est qu'un moyen pour étendre les ingérences de Paris dans cette région ultra-stratégique africaine. Seulement les Américains ne veulent plus entendre parler de la "Françafrique". Il faudrait que le très américanophile Macron renonce à ses "ambitions sahéliennes" et se place sous la bannière étoilée s'il veut mettre en place son G5. Les Américains bloquent de facto l'octroi de tout fond onusien au G5. Jusqu'où la France va résister? L'AFP y revient mais comme à son habitude dans un langage "politiquement correct".
Selon l'Agence, Paris est lancé dans d’intenses tractations diplomatiques pour convaincre Washington d’offrir un soutien financier, par le biais des Nations unies, à la force anti-terroriste pour le Sahel, région hautement instable où la France est engagée dans l’opération Barkhane :
"Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devrait même à cet égard diriger une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU lundi pour tenter de "consolider l’aide au G5 Sahel", une force conjointe formée de soldats du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et de Mauritanie. La France cherche surtout à obtenir l’aide logistique et financière des Nations unies, ce à quoi s’opposent les Américains, premiers contributeurs de l’organisation".
La région du Sahel, fait remarquer l'AFP, est devenue ces dernières années un important foyer pour les groupes extrémistes. La remarque est bien fondée mais l'Agence ne mentionne pas à quel point l'intervention de l'Otan en 2011 sous l'égide de la France en Libye, a facilité cet état de choses. Mais elle ne peut s'empêcher de souligner :" notamment depuis que la Libye a sombré dans le chaos en 2011, que le groupe terroriste Boko Haram s’est étendue au Nigeria et que des groupes terroristes liés à al-Qaïda se sont emparés du nord du Mali en 2012".
Sans souligner la récente visite de Nikki Haley en RDC Congo où l'ambassadrice a tenté de s'imposer en "ange gardien des Africains" et ce, dans le cadre de la crise politique qui secoue ce pays, l'AFP relève seulement "la nouvelle opposition de Haley" au G5 "français". Le prétexte? "Haley est surtout focalisée sur les économies que les États-Unis peuvent réaliser en retirant des financements à l’ONU, et une baisse de 600 millions de dollars sur le budget du maintien de la paix a déjà été négociée".
Nigeria: le régime empêche Zakzaky de se faire soigner
" Le gouvernement nigérian n'a pas toujours permis au leader du Mouvement islamique de quitter sa cellule en prison pour aller chez le médecin ", révèle l'un des proches du leader du Mouvement islamique du Nigeria, Cheïkh Taha Adamou Sougou.
Alors que le chef du Mouvement islamique du Nigeria, Cheïkh Ibrahim Zakzaky a été séquestré depuis 2015, l'un de ses partisans, Cheïkh Taha Adamou Sougou s'inquiète, en ces termes, de l'état de santé critique du leader nigérian:
" Notre Cheïkh et son épouse se trouvent toujours en mauvais état de santé. Alors que son œil gauche est complètement abîmé, le Cheikh risque de perdre l'usage de son œil droit. Dans une telle situation critique, le couple a besoin d'un médecin, tandis que le régime nigérian les en a jusqu'à présent privés. En vérité, le régime craint que cheikh Zakzaky ne dise aux journalistes les non-dits de sa situation tourmentée."
En ce qui concerne les dessous des relations d'Abuja avec Riyad, Tel-Aviv et l'Occident, cheikh Sougou les explique ainsi: " À vrai dire, le gouvernement nigérian a consolidé ses relations avec les Saoudiens, les Israéliens et les États-Unis qui s'opposent, tous, au courant chiite au Nigeria, tout comme ils s'opposent à ce que ce courant prenne de l'ampleur au Liban, en Syrie et en Irak."
" Dans l'affaire Cheïkh Zakzaky, on a découvert les traces du gouvernement. Il semble que certains responsables judiciaires soient impliqués dans des tractations en cachette avec le gouvernement. Cela dit, certaines autorités nigérianes soutiennent les chiites du pays. Cependant, les responsables nigérians, pour la plupart, sont wahhabites ou salafistes et ce sont eux qui sont derrière les violences notamment contre le leader du Mouvement islamique du Nigeria ", a-t-il poursuivi.

Le 13 décembre 2015, l'armée nigériane a attaqué la maison de Zakzaky à Zaria. Depuis, il est en détention et son état de santé se détériore de jour en jour. À en croire certains experts de l'Afrique, l'arrestation du leader chiite nigérian et la répression des chiites par l'armée s'expliquent par la volonté du régime nigérian de faire disparaître la minorité chiite dans ce pays. Il s'agit cependant d'un paradoxe au moment où le régime nigérian prétend mener une guerre sans merci contre le groupe terroriste Boko Haram.
Dans ses révélations d'avril 2016, Amnesty international avait accusé l’armée nigériane d'avoir massacré et puis inhumé dans des charniers, 347 membres d’un groupe religieux chiite du pays. Cette instance internationale avait plaidé pour l'ouverture d'une enquête urgente sur ce sujet.
L’agression des sionistes à Gaza ne sera pas sans riposte
Le Jihad islamique de la Palestine a annoncé qu’à un moment donné, il riposterait à l’agression du régime sioniste et que toutes les options étaient possibles.
Cité par Al-Mananr, Davoud Shahab, le responsable du bureau de presse du Jihad islamique de la Palestine a réagi en ces termes au raid israélien du 30 octobre contre Gaza :
« L’offensive israélienne était une agression terroriste. Par ces attaques, les Israéliens transgressent les règles. Nous avons donc le droit d’y riposter et nous attendons le bon moment pour le faire. Nous rassemblerons tous nos moyens et efforts pour défendre notre terre et le peuple palestinien et nous ne céderons devant rien.»
Les raids israéliens contre Gaza se sont soldés par la mort de huit Palestiniens.
« Cette mesure extrême laisse conclure que Tel Aviv cherche à déclencher la guerre. Mettant toutes les options à disposition, nous allons définir la stratégie de riposte dans les heures qui viennent », a conclu Davoud Shahab.
Par ailleurs, l’offensive israélienne ayant causé la mort et la blessure de plusieurs personnes à Gaza a suscité de vives réactions. Dont celle des brigades d'Abou Ali Moustapha, la branche armée du Front populaire pour la libération de la Palestine qui a annoncé qu’Israël payerait cher les conséquences de ce crime qui a donné le feu vert à la Résistance palestinienne pour courir à toutes les options.
L’Iran, une puissance régionale qui compte !
Le président libanais voit en l'Iran une force indéniable de la région.
Michel Aoun, président libanais, a considéré l’Iran comme une puissance dont on ne peut ignorer la présence et le rôle dans les évolutions régionales, a rapporté Mehr News citant le site El-Nashra.

« L’Iran est présent au Moyen-Orient et il faut prendre au sérieux cette présence. Ce pays fait partie des solutions efficaces pour la région sans quoi ce pays n'aurait pas été présent aux négociations d’Astana sur la Syrie », a souligné Aoun.
Pour le président libanais, l'Iran ne cherche point à convoiter le Liban. C'est un pays dont la puissance régionale est à prendre en considération. Il est à se demander si en fait, tous les pays arabes sont contre l'Iran, s'interroge le président Aoun.
« Israël n’ose pas s'en prendre au Liban et ce ne sont pas les garanties de défense étrangères qui nous protégeront face à ce régime, mais nos propres capacités », a-t-il poursuivi.
En ce qui concerne la Syrie, il a affirmé que les relations diplomatiques avec Damas n’étaient pas rompues et qu’elles se poursuivaient.
Des bombardiers russes ont été repérés à proximité de la Corée du Nord
Voici que les bombardiers russes s'aventurent à nouveau sur la mer du Japon qu'ils avaient auparavant survolée en vue de faire passer un message clair et sévère à Washington.
Les avions de chasse de Tokyo ont été brouillés pour intercepter les deux avions russes alors qu'ils se tournaient vers l'île la plus septentrionale du Japon, Hokkaido, rapporte dans son numéro du 30 octobre le Daily Star.
La Russie semble donc montrer les muscles au moment où les tensions sur le développement du programme nucléaire et balistique de Pyongyang s’intensifient sur la péninsule, note l'éditorialiste de l'article.
" Le ministère de la Défense japonais a confirmé l'arrivée des avions de combat, qui ont quitté le Pacifique sans entrer dans leur espace aérien ", toujours selon le journal.
"Les Tu-95 - surnommés «Bears» par l'OTAN - sont des avions à quatre moteurs à hélice conçus pour les bombardements stratégiques à longue portée. Les avions peuvent transporter jusqu'à 16,5 tonnes de bombes et ont servi depuis le début de la guerre froide. Ils peuvent voler à 575 mph à des altitudes allant jusqu'à 45 000 pieds - être encadrés par sept hommes - et ont des bombes nucléaires dans leur arsenal."
Gaza: pourquoi Tel-Aviv cherche à surévaluer les capacités d'al-Qassam ?
Les médias israéliens se penchent plus fréquemment que par le passé sur les capacités militaires des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche militaire du mouvement palestinien Hamas, dotées d'armes sophistiquées. Et les commentaires affluent.
Le site web Al-Resalah rapporte qu’en renchérissant sur les capacités des Brigades al-Qassam, le régime de Tel-Aviv cherchait à faire croire qu’une grande puissance militaire menaçait la sécurité d’Israël et que l’entente était impossible à moins d’un désarmement. Il veut aussi amasser les justifications d’une probable guerre à Gaza en alarmant la communauté internationale quant à sa confrontation avec une grande puissance militaire.
Akram Atallah, spécialiste des Affaires d’Israël, a déclaré à ce propos que Tel-Aviv voulait faire passer un message aux parties locales et régionales, selon lequel il fallait revoir l’accord de réconciliation dans la bande de Gaza dont les affaires sont dirigées par un gouvernement d’union nationale palestinien. Autre objectif : encourager Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité autonome palestinienne, à renoncer à la réconciliation, vu l’amélioration des relations entre l’Iran et le Hamas, et de ce fait, renforcer l’isolement de Gaza.