Les États-Unis ont un projet pour le Bassin des Caraïbes que le Pentagone a énoncé en 2001. Celui-ci étant destructeur et meurtrier, il est inavouable. Aussi s’emploient-ils à fabriquer une narration acceptable. C’est ce que nous voyons au Venezuela. Attention : les apparences masquent progressivement la réalité ; pendant les manifestations, la préparation de la guerre continue.

تقي زاده
Venezuela : l’ultimatum européen à Nicolas Maduro
Trois pays européens alliés des États-Unis, à la tête desquels la France, ont lancé un ultimatum au président vénézuélien Nicolas Maduro.
La France, l’Espagne et l’Allemagne déclarent simultanément qu’elles reconnaîtront le président autoproclamé Juan Guaido si des élections anticipées ne sont pas annoncées d’ici huit jours au Venezuela.
« La France sera prête à reconnaître Juan Guaido comme “président en charge” du Venezuela, si aucune élection n’est annoncée dans un délai de huit jours », a fait savoir le président français Emmanuel Macron sur son compte Twitter.
« Le peuple vénézuélien doit pouvoir décider librement de son avenir. Sans élections annoncées d’ici 8 jours, nous serons prêts à reconnaître Juan Guaido comme “président en charge” du Venezuela pour enclencher un processus politique. Nous y travaillons entre partenaires européens ». C’est avec ces mots et sur son compte Twitter qu’Emmanuel Macron a formulé cet ultimatum.
Au milieu d'un débat sur le Venezuela à l'ONU, la France vois les "gilets jaunes"
Au Venezuela, il existe "une menace potentielle à la paix", il faut donc faire "de la diplomatie préventive", a souligné Christoph Heusgen en regardant fixement son homologue.
"La diplomatie préventive, c'est très beau...", a répondu Vassily Nebenzia, pensif. Et d'ajouter: "Que penseriez-vous si la Russie demandait de discuter au Conseil de sécurité de la situation en France? Et des +gilets jaunes+ qui sont descendus dans les rues par milliers encore ce week-end?".
- "Mêlez-vous de vos affaires!" -
"Je rassure la représentante de la France (Anne Gueguen, ambassadrice adjointe présente), nous n'avons pas l'intention de saisir le Conseil de sécurité de cette situation", a toutefois aussitôt ajouté l'ambassadeur russe.
"Nous demandons de respecter les autorités légitimes, de ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures des pays, de ne pas imposer des solutions de l'extérieur mais d'aider les Vénézuéliens à régler leurs problèmes par des moyens pacifiques", a-t-il précisé.
Afghanistan: Les Etats-Unis tentent de se montrer inévitables
L'administration américaine de Donald Trump a entamé l'été dernier des discussions d'abord très discrètes avec des représentants des insurgés afghans à Doha, où les talibans disposent d'un bureau de représentation voué à de telles initiatives diplomatiques. Après plusieurs sessions, Washington a fini par admettre que Zalmay Khalilzad avait eu des contacts directs avec les talibans.
Et cette semaine, les discussions au Qatar ont duré plus longtemps que les fois précédentes. L'envoyé spécial, qui a l'habitude de tweeter tous les jours durant ses déplacements, était resté muet pendant toute la durée de ces nouveaux pourparlers.
"Nous allons poursuivre sur cette lancée et reprendre sous peu les pourparlers. Il y a un certain nombre de questions à régler", a-t-il finalement assuré samedi.
Même s'il n'a pas précisé les avancées réalisées ces derniers jours, les hypothèses qui circulent incluent un possible retrait des troupes américaines en échange de la garantie, par les talibans, de ne plus accueillir d'extrémistes étrangers ou de groupes considérés comme terroristes par Washington -- la raison initiale de l'intervention américaine lancée après les attentats du 11 septembre 2011. A l'époque les talibans avaient le pouvoir à Kaboul et la guerre déclenchée par les Etats-Unis avait pour but de les chasser et d'éliminer le réseau Al-Qaïda et son chef Oussama ben Laden.
Dix-sept ans plus tard, le président Trump n'a jamais caché sa volonté de retirer les troupes américaines d'Afghanistan. S'il a dans un premier temps renoncé à le faire sous la pression des chefs militaires qui l'ont même convaincu, à l'été 2017, d'envoyer des renforts, Washington a finalement décidé, fin 2018, de commencer à organiser le retrait de la moitié des 14.000 soldats américains déployés en Afghanistan.
Il semble que les Etats-Unis sont entrés dans une rivalité avec l'Iran sur les questions afghanes. Ces derniers mois, l'Iran a confirmé les pourparlers avec les représentants des talibans.
L’aviation irakienne bombarde les repaires de Daech à al-Hadhr
L’armée de l’air irakienne a détruit plusieurs positions de Daech dans la province de Ninive. Les Américains, dont la perspective est de mettre la main sur les ressources pétrolières de Kirkouk, soutiennent les terroristes pour faire maintenir leur présence militaire en Irak.
Le porte-parole du commandement des opérations conjointes, le général de brigade Yahya Rassoul, a déclaré, vendredi 25 janvier, que des positions du groupe terroriste Daech dans la province de Ninive avaient été bombardées par l’aviation irakienne.
« Des avions de combat irakiens ont détruit les tranchées et les fiefs des éléments terroristes dans le sud d’al-Hadhr, au sud de Mossoul, où ils s’étaient cachés », a-t-il expliqué.
Les forces de l’armée irakienne continuent leurs opérations militaires à travers le pays afin de sécuriser et nettoyer de la présence des terroristes dans différentes régions.
Des sources locales affirment que les Marines US ont pour mission d’entraîner et de reconstituer les cellules dormantes de Daech. Leur objectif étant de déstabiliser Kirkouk, Salah ad-Din et Ninive.
Si les terroristes de Daech réussissent à se réorganiser dans certaines régions du Nord, les responsables américains auront un prétexte pour maintenir, voire renforcer leurs troupes dans cette région irakienne riche en ressources pétrolières, alors même que le Parlement irakien évoque la perspective d'un retrait US d'Irak.
Afghanistan : 7000 daechistes financés par le duo saudo-émirati
Selon le directeur du Centre d'études stratégiques des forces armées iraniennes, Riyad et Abu Dhabi sponsorisent près de 7 000 daechistes en Afghanistan et ils cherchent à engager de nouvelles recrues, leur objectif étant de défier l'Iran et la Russie.
Lors d’un discours, à l’occasion de la cérémonie de commémoration de la 40 ème année de l’autorité de l’armée iranienne, le général Pourdastan, directeur du Centre d'études stratégiques de l'armée de la RII a fait savoir récemment que les terroristes de Daech, implantés sur le territoire afghan et sponsorisés par le tandem Arabie saoudite-Émirats-Arabes-Unis avaient commencé de recruter de nouveaux membres pour s’en servir comme levier de pression contre l’Iran et la Russie.
Sommet de Varsovie : les États-Unis jettent l’éponge
Le département d’État américain a fait machine arrière en renonçant à consacrer à l’Iran le sommet de Varsovie qui se tiendra les 13 et 14 février prochains.
Dans un communiqué, le département d’État des États-Unis affirme que Washington et Varsovie organiseront les 13 et 14 février 2019 un sommet ministériel intitulé « L’avenir de la paix et de la sécurité au Moyen-Orient » en Pologne, supprimant ainsi le nom de l’Iran de l’ordre du jour de la réunion.
Cela intervient après que certains invités de l’UE ont annoncé leur intention de ne pas participer à la réunion.
La France menace l’Iran de sanctions sur son programme balistique
À peine quelques heures après le départ du chef du régime israélien de Paris, le Quai d’Orsay menace l’Iran de sanctions. Étrange coïncidence alors que la France venait à peine d’annoncer sa volonté de donner enfin corps à un mécanisme anti-sanctions US (SPV, Special Purpose Vehicle). Le retrait américain du Plan global d’action conjoint (PGAC, accord sur le nucléaire iranien) a déclenché une série de sanctions extraterritoriales US contre la France, avec en toile de fond le départ de Total et d’autres firmes françaises du marché iranien, au profit des firmes chinoises entre autres. Pour de nombreux analystes, les sanctions pétrolières américaines contre l’Iran sont pour quelque chose dans la hausse du prix à la pompe qui a servi lui-même de déclic au plus grand mouvement de protestation sous la Cinquième République, celui des Gilets jaunes. Pour qui roule la diplomatie française ? Pour Israël et les États-Unis, disent ces mêmes analystes.
« La France adoptera des sanctions contre l’Iran si le dialogue avec ce pays sur ses activités balistiques n’aboutit à rien », a averti vendredi le chef de la diplomatie française.
« Nous avons commencé un dialogue difficile avec l’Iran qui devra se poursuivre. Et nous sommes prêts, s’il n’aboutit pas, à avoir un usage ferme de sanctions. Et ils le savent », a souligné M. Le Drian.
Cela intervient alors que s’exprimant au Sénat, le ministre français des Affaires étrangères avait affirmé que les Européens allaient mettre en place « dans les jours qui viennent » un système qui doit permettre de continuer à commercer avec l’Iran malgré les sanctions américaines.
« Nous sommes en train de mettre en place un mécanisme de financement spécifique permettant d’éviter d’être soumis totalement à l’extraterritorialité des mesures de sanction mises en œuvre par les États-Unis », avait-il dit lors d’une audition devant la commission des affaires étrangères du Sénat.
La Russie demande l’arrêt du programme balistique spatial US
Qualifiant d’irresponsable la décision des États-Unis de mettre en orbite un système de défense antimissile, Moscou a appelé Washington à éviter les actes qui intensifieraient les tensions en mettant fin à son programme spatial.
Dans son communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a considéré les récentes actions américaines dans l’espace comme le regain de la course aux armements dans l’espace, qu’en 1980 Donald Reagan, alors président américain, appelait « Guerre des étoiles »
Venezuela : les agissements US sont voués à l’échec
Les autorités de la Maison-Blanche ont affiché leur soutien au leader de l’opposition vénézuélienne Juan Guaido, qui s’est autoproclamé « président par intérim » du Venezuela pour chasser l’actuel président Nicolas Maduro, du pouvoir ; pourtant les agissements de Trump et de ses conseillers échoueront pour les raisons qui seront évoquées dans cet article.
Le Venezuela se trouve dans une situation politique difficile après que le chef du Parlement Juan Guaido s’est autoproclamé « président par intérim », mais tout comme le coup d’État manqué de 2002 contre le défunt Hugo Chavez, ce nouveau complot semble voué à l’échec.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a déclaré le 23 janvier qu’il rompait les relations diplomatiques avec les États-Unis, après que l’administration Trump a reconnu le chef de l’opposition Juan Guaido comme président par intérim du pays.
S’adressant à ses partisans devant le palais présidentiel de Miraflores à Caracas, Nicolas Maduro a aussi annoncé qu’il donnait 72 heures au personnel diplomatique américain pour quitter le Venezuela.
« J’ai décidé de rompre les relations diplomatiques et politiques avec le gouvernement impérialiste des États-Unis. Dehors ! Qu’ils s’en aillent du Venezuela, ici il y a de la dignité, voyons ! », a notamment proclamé le dirigeant socialiste.
Dans son discours, Nicolas Maduro a accusé Washington de « coup d’État » et appelé les militaires à rester unis et disciplinés. « Je demande à l’armée, aux militaires de notre patrie, aux forces armées nationales, la plus grande loyauté, la plus grande union, la plus grande discipline. Nous allons gagner aussi ce combat. Loyaux toujours, traîtres jamais ! », a-t-il ainsi ajouté devant ses partisans.
Les États-Unis créent les conditions de l’invasion du Venezuela
- Persuadé que le soutien des États-Unis est plus important que le vote de ses compatriotes, Juan Guaidó s’est autoproclamé président par intérim du Venezuela.
Créer le conflit
Au cours des derniers mois, les États-Unis sont parvenus à convaincre un quart des États membres de l’Onu —dont 19 américains— de ne pas reconnaître le résultat de l’élection présidentielle vénézuélienne de mai 2018. Par conséquent, ils ne reconnaissent pas non plus la légitimité du second mandat du président Nicolas Maduro.
Dans une interview au Sunday Telegraph, publiée le 21 décembre 2018, le ministre britannique de la Défense, Gavin Wiliamson, déclare que son pays négocie l’installation d’une base militaire permanente au Guyana afin de reprendre la politique [impériale] d’avant la crise de Suez. Le même jour, un député guyanais fait chuter par surprise le gouvernement de son pays, puis se réfugie au Canada. Le lendemain, ExxonMobil affirme qu’un bateau affrété par ses soins pour mener une exploration pétrolière dans la zone contestée entre le Guyana et le Venezuela en a été chassé par la marine militaire vénézuélienne. Cette expédition avait été autorisée par le gouvernement sortant du Guyana qui administre de facto la zone contestée. Immédiatement, le département d’État US, puis le Groupe de Lima, dénoncent le risque que le Venezuela fait courir à la sécurité régionale. Cependant, le 9 janvier 2019, le président Nicolas Maduro révèle des enregistrements audio et vidéo attestant qu’ExxonMobil et le département d’État ont délibérément mentis pour créer une situation conflictuelle et pousser les États latino-américains à se faire la guerre entre eux. Les membres du Groupe de Lima admettent la manipulation sauf le Paraguay et le Canada.
Le 5 janvier 2019, l’Assemblée nationale du Venezuela élit son nouveau président, Juan Guaidó, et refuse de reconnaître la légalité du second mandat du président Nicolas Maduro. L’idée est alors énoncée que la situation est comparable à celle de l’empêchement du président pour maladie, telle que prévue par l’article 233 de la Constitution. Dans ce cas (mais pas dans celui actuel), le président de l’Assemblée nationale assure l’intérim.
Le 23 janvier 2019, les anti et les pro Maduro organisent deux manifestations simultanées à Caracas. À cette occasion, Juan Guaidó se proclame président par intérim et prête serment pour cette fonction. Les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et Israël reconnaissent sans attendre le nouveau président du Venezuela. L’Espagne, qui avait participé aux tentatives de coup d’État contre Hugo Chávez, pousse l’Union européenne à suivre le mouvement.
La logique des événements a conduit le Venezuela à rompre ses relations diplomatiques avec les États-Unis et à fermer son ambassade à Washington. Mais, soutenant le coup d’État de Juan Guaidó, les États-Unis n’ont pas reconnu cette rupture et maintiennent leur ambassade à Caracas d’où ils continuent à verser de l’huile sur le feu.
- Le 24 janvier, le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, est apparu à la télévision entouré de l’ensemble du haut commandement pour réaffirmer l’engagement de l’armée à servir la Nation et le président constitutionnel élu, Nicolas Maduro. Ceci posé, il lui a demandé de poursuivre le dialogue avec l’opposition pro-US. L’armée est la seule administration efficace, celle sur laquelle repose le pays.
Appliquer un schéma déjà expérimenté
Dans la situation actuelle, le Venezuela se trouve avec un président constitutionnel élu et un président par intérim auto-proclamé.
Contrairement à ce qu’imaginent les Vénézuéliens dans leur ensemble, le but des États-Unis n’est pas de renverser Nicolas Maduro, mais d’appliquer au bassin des Caraïbes la doctrine Rumsfeld-Cebrowski de destruction des structures étatiques. Ceci suppose certes à terme l’élimination de Nicolas Maduro, mais aussi celle de Juan Guaidó.
Le schéma actuel a déjà été expérimenté pour faire passer la Syrie d’une situation de troubles intérieurs (2011) à une agression par une armée de mercenaires (2014). Le rôle de la Ligue arabe est tenu par l’Organisation des États américains(OEA) dont le secrétaire général a déjà reconnu le président Juan Guaidó. Celui des Amis de la Syrie est tenu par le Groupe de Lima, qui coordonne les positions diplomatiques des alliés de Washington. Le rôle du chef de l’opposition, Burhan Ghalioun, est tenu par Juan Guaidó.
En Syrie, le collaborateur de longue date de la NED, Burhan Ghalioun, a été remplacé par d’autres, puis par d’autres encore au point que tout le monde a oublié son nom. Il est probable que Juan Guaidó sera identiquement sacrifié.
Cependant, le modèle syrien n’a que partiellement fonctionné, en premier lieu parce que la Russie et la Chine s’y sont de nombreuses fois opposées au Conseil de sécurité des Nations unies. En second lieu parce que le Peuple syrien s’est progressivement rallié à la République arabe syrienne et a fait preuve d’une exceptionnelle résilience. Enfin, parce que l’armée russe est venue équiper et soutenir l’armée syrienne face aux mercenaires étrangers et à l’Otan qui les supervisait. Sachant que le Pentagone ne pourra plus utiliser les jihadistes pour affaiblir l’État syrien, il va laisser la suite des événements aux mains du Trésor. Celui-ci va tout faire pour empêcher la reconstruction du pays et de l’État.
Dans les prochains mois, le président par intérim auto-proclamé Juan Guaidó va créer une administration parallèle pour encaisser l’argent du pétrole dans les litiges en cours ;
pour résoudre le différent territorial avec le Guyana ;
pour négocier la situation des réfugiés ;
pour coopérer avec Washington et faire emprisonner aux États-Unis les dirigeants vénézuéliens sous divers prétextes juridiques.
Si nous tenons compte de l’expérience acquise au Moyen-Orient élargi durant les huit dernières années, nous ne devons pas interpréter les événements actuels au Venezuela comme ceux du Chili de 1973. Le monde d’après la dissolution de l’URSS n’est plus celui de la Guerre froide.
À l’époque, les États-Unis entendaient contrôler l’ensemble des Amériques et en exclure toute influence soviétique. Ils souhaitaient exploiter les richesses naturelles de cette zone avec le moins de contrôle national possible et au coût le plus bas.
Au contraire aujourd’hui, les États-Unis persistent à penser le monde comme unipolaire. Ils n’ont donc plus d’alliés et plus d’ennemis. Pour eux, soit une population est intégrée dans l’économie globalisée, soit elle vit sur des territoires dotés de ressources naturelles qu’ils ne doivent pas nécessairement exploiter, mais qu’ils doivent toujours contrôler. Or, ces ressources naturelles ne pouvant être contrôlées à la fois par des États-nations et par le Pentagone, les structures étatiques de ces régions doivent être rendues inopérantes.
- Cette carte est extraite d’un Powerpoint de Thomas P. M. Barnett, l’assistant de l’amiral Arthur Cebrowski, lors d’une conférence au Pentagone en 2003. Elle montre tous les États (zone rosée) qui doivent être détruits. Ce projet n’a rien à voir ni avec la Guerre froide, ni avec l’exploitation des ressources naturelles. Après le « Moyen-Orient élargi », les stratèges US se préparent à réduire en ruines le « Bassin des Caraïbes ».
Aveugler les acteurs
À supposer que Juan Guaidó croie résoudre la crise et servir son pays en s’autoproclamant président par intérim, c’est le contraire qu’il fait en réalité. Son action va provoquer une situation que l’on assimilera à une guerre civile. Lui ou ses successeurs appelleront au secours leurs frères latino-américains. Le Brésil, le Guyana et la Colombie déploieront des forces de paix soutenues par Israël, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les troubles continueront jusqu’à ce que des villes entières soient réduites en ruines. Peu importe que le gouvernement vénézuélien soit bolivarien ou libéral, qu’il soit anti ou pro US. Le but n’est pas de le remplacer, mais d’affaiblir durablement l’État. Ce processus commence au Venezuela et se poursuivra dans d’autres pays du Bassin des Caraïbes, à commencer par le Nicaragua, jusqu’à ce qu’il ne reste plus de véritable pouvoir politique dans l’ensemble de la région.
Cette situation est limpide pour de nombreux Arabes, qui sont tombés dans le même piège et y ont tous, à un moment ou un autre, succombé. Elle ne l’est pas pour le moment pour les Latino-américains.
Bien sûr, il est toujours possible que les Vénézuéliens, malgré leur orgueil, prennent conscience de la manipulation dont ils font l’objet, surmontent leurs divisions, et sauvent leur pays.