À paris, des centaines de journalistes se sont symboliquement allongés sur les marches de l'Opéra Bastille pour rendre hommage aux plus de 200 de leurs confrères palestiniens tués à Gaza depuis le début de la guerre génocidaire du régime israélien contre la bande assiégée en octobre 2023.
Vêtus de gilets de presse marqués de taches rouges symboliques, des journalistes ont formé le mercredi 16 avril un die-in simulant la mort en plein cœur de la capitale française. À mesure que les noms des journalistes tués par l’armée israélienne étaient annoncés, une rangée de journalistes français s’allongeaient. Ils étaient ainsi plus de deux cents, étendus sur les marches de l’Opéra Bastille. Un journaliste français pour un journaliste palestinien assassiné.
Cette protestation dénonce en effet les assassinats ciblés sans précédent de ceux qui tentent de documenter et de relater les événements survenant dans la zone assiégée palestinienne de Gaza où plus de 51 000 personnes ont été tuées.
Une journaliste a partagé avec Middle East Eye l'évolution des perceptions au sein des rédactions françaises concernant la couverture médiatique de la guerre à Gaza.
« Je fais partie d'un groupe de journalistes de couleur, et le silence qui entoure le génocide à Gaza nous touche profondément. C'est un sujet que nous avons longtemps refusé d'aborder dans notre travail », a déclaré Célia Gueuti, journaliste à Radio France.
« Parler de Gaza était devenu quelque peu tabou. Quand on veut en parler, on est perçu comme un militant et non comme un journaliste, et on nous accuse de ne parler de la guerre que sous l'angle racial. C'est un sujet sur lequel on nous a souvent passé sous silence », a-t-elle ajouté.