L'Imam Muhammad al-Jawad (paix sur lui) rapporte une Tradition émanant du Commandeur des croyants, Ali (paix sur lui) qui, pour consoler Abû Dharr lorsqu'il a été expulsé de Médine, la ville du Messager de Dieu (Paix et salut sur lui et sur sa sainte famille) où il avait passé toute sa vie au service de l'islam, lui a dit: "Tu t'es révolté pour Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire; aie donc confiance en celui pour qui tu t'es révolté. Ils ont eu peur de toi pour leur vie d'ici-bas, et tu as eu peur d'eux pour ta vie de l'Autre monde. Même si les cieux et la terre étaient complètement fermés devant un serviteur qui craint Dieu, Dieu lui trouverait un moyen d'en sortir. Ne te laisse attirer que par le vrai et n'aie de la répulsion que pour le faux".
En effet, Abû Dharr n'a pas été en colère parce qu'il était lésé personnellement. Pour lui le problème n'était pas un problème personnel qui lui aurait causé désespoir, abattement et vexation. Au contraire, Il a été en colère pour Dieu; pour Dieu qui domine toute chose. Il a été en colère car il a vu comment on désobéissait à Dieu, et c'est pour cela qu'il a déconseillé le mal. Il a vu comment on désobéissait à Dieu, et c'est pour cela qu'il a ordonné le bien. Sa colère était pour Dieu, et c'est pour cela qu'il devait avoir confiance en celui pour qui il était en colère. C'est une leçon à l'intention de tout homme de bien lorsqu'il subit l'oppression de la part des déviants et des injustes. Tout homme qui s'irrite pour la cause de Dieu aura à subir l'oppression, la cruauté et la déformation, rien que parce qu'il s'est irrité pour Dieu. Cet homme ne doit pas reculer.
Il doit avoir confiance en Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire. La différence entre toi et ces gens-là est qu'ils appartiennent à ce bas-monde et qu'ils ont dévié par rapport au droit chemin, alors que toi tu cherchais à les ramener vers la bonne voie. Mais s'ils rejoignent la bonne voie et abandonnent la voie de la déviance, ils perdent beaucoup des privilèges matériels et moraux qu'ils avaient acquis. Quant à toi, tu n'agis pas parce que tu cherches les privilèges de ce bas-monde, pour recouvrer un rang supérieur que tu aurais perdu ou pour t'emparer d'un bien que tu aurais souhaité. Tu agis plutôt à partir de ta crainte pour la religion; de ta crainte de voir les gens faire dévier la religion loin du droit chemin. En lui disant "Même si les cieux et la terre étaient complètement fermés devant un serviteur qui craint Dieu, Dieu lui trouverait un moyen d'en sortir", il voulait lui ouvrir, à lui et à tous ceux qui luttent pour la cause de Dieu, toutes les portes de l'espoir. Et en lui disant "Ne te laisse attirer que par le vrai et n'aie de la répulsion que pour le faux", il le lui disait à lui, mais aussi à nous tous.
Lorsque les gens s'écartent de ceux qui agissent pour le vrai, ceux-là ne se sentent pas abandonnés, car le vrai est alors pour eux un compagnon dont ils désirent la compagnie. Et le vrai est Dieu, tandis que ceux qu'ils invoquent en dehors de Dieu sont le faux. L'homme qui s'attache au faux reste dans la solitude même si tous les hommes lui tiennent compagnie. Lorsque le faux s'empare de quelqu'un, celui-ci reste étranger jusqu'à la folie.
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