
تقي زاده
Le Yémen lance une nouvelle attaque de missiles contre Israël
Un missile balistique lancé en provenance du Yémen a déclenché, ce samedi 28 décembre, les sirènes d'alerte dans des dizaines de villes de la région de Qods occupée ainsi que du sud du Néguev.
Le service d'intervention d'urgence israélien Magen David Adom (MDA) a annoncé qu'une personne était dans un état de choc après l’attaque de missiles, selon la chaîne d'information israélienne Channel 12.
L'armée israélienne a prétendu que ses systèmes de missiles anti-aériens avaient intercepté et abattu le projectile avant qu'il ne s'envole dans le ciel des territoires occupés.
Ce tir de missile yéménite est intervenu quelques heures après que la coalition navale américano-britannique a lancé une nouvelle frappe aérienne sur la capitale yéménite, Sanaa, vendredi soir, ciblant la 1e division blindée de la ville.
La chaîne de télévision yéménite Al-Masirah a rapporté que la frappe aérienne a secoué toute la ville et que les ambulances roulaient avec leurs sirènes alors qu’elles se précipitaient vers le site ciblé.
Les autorités yéménites n’ont pas encore divulgué d’informations concernant d’éventuelles pertes.
Gaza : l'agression d’Israël contre les hôpitaux est une violation flagrante du droit international (ex-responsable onusien)
Un ancien responsable des Nations unies a déclaré que la poursuite de l'agression de l’armée du régime israélien contre les installations médicales, y compris les hôpitaux, dans la bande de Gaza constituait une « violation flagrante » du droit international.
Lex Takkenberg, avocat international et ancien haut responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a affirmé ce vendredi 27 décembre au micro de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera qu’en vertu du droit international humanitaire, les installations médicales et les écoles « doivent être respectées». « Elles ne doivent pas faire l’objet d’une perquisition, d’une attaque ou de toute autre forme d’interférence », a-t-il indiqué.
États-Unis : le nombre de sans-abri a augmenté de 18% en 2024 en raison de la crise du coût de la vie
Les données officielles aux États-Unis montrent que le nombre de sans-abri a augmenté de 18 %, atteignant un record au cours de l'année en cours.
Le département américain du Logement et du Développement urbain (HUD) a déclaré dans un nouveau rapport publié vendredi que plus de 771 000 personnes étaient sans abri à travers le pays.
Il s’agit notamment des personnes vivant dans la rue et de celles séjournant dans des refuges d’urgence et des logements de transition, selon un recensement annuel effectué au cours d’une seule nuit de janvier 2024.
Ce chiffre n’inclut pas les Américains qui séjournent chez un ami ou un membre de leur famille parce qu’ils n’ont pas de logement.
« L'aggravation de la crise nationale du logement abordable, la hausse de l'inflation, la stagnation des salaires parmi les ménages à revenus moyens et faibles et les effets persistants du racisme systémique ont poussé les systèmes de services aux sans-abri jusqu'à leurs limites », peut-on lire dans le rapport du HUD.
Le rapport cite l’aggravation de la crise du logement abordable, associée à une inflation croissante et à une stagnation des salaires.
Les États-Unis sont aux prises avec une crise des sans-abri depuis des années, ce qui a donné lieu à la création de camps de tentes dans de nombreuses villes du pays.
Les Afro-Américains représentent 37 % de toutes les personnes sans abri aux États-Unis.
Les expulsions à l’échelle nationale ont régulièrement augmenté depuis l’automne 2021, lorsque le moratoire national sur les expulsions a pris fin.
Fin 2022, l’aide d’urgence au loyer du gouvernement fédéral a également pris fin. Entre 2020 et 2022, le nombre de personnes qui se sont retrouvées sans abri pour la première fois a augmenté de 30 %, selon les données du HUD.
Les experts affirment que la pauvreté, les problèmes de santé mentale et la crise du logement ont intensifié le problème des sans-abri aux États-Unis.
Diane Yentel, présidente et directrice générale de la National Low Income Housing Coalition des États-Unis, a déclaré que les locataires qui étaient autrefois « logés de manière stable » ont été contraints de réintégrer « un marché immobilier brutal, avec des loyers qui montent en flèche et une forte inflation ».
Le PAM avertit que la faim est partout à Gaza en raison de l'agression israélienne
Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) affirme qu'il n'est actuellement en mesure de livrer qu'environ un tiers de la nourriture nécessaire pour aider les Palestiniens affamés à Gaza, car Israël empêche les missions humanitaires d'atteindre le territoire sous blocus.
Le PAM a déclaré, ce vendredi 27 décembre, sur les réseaux sociaux que l'agence n'était en mesure d'apporter qu'environ un tiers de la nourriture dont elle a besoin pour soutenir les Palestiniens affamés à Gaza.
L'organisme d'aide alimentaire de l'ONU a également appelé à un accès sûr et durable pour acheminer une aide vitale à Gaza avant de souligner la nécessité d'un cessez-le-feu dans le territoire assiégé.
Cette situation survient alors que l’acheminement de l’aide humanitaire essentielle à Gaza a chuté à son plus bas niveau depuis un an le mois dernier, malgré les avertissements des experts selon lesquels une famine est probablement imminente.
Le Yémen frappe l’aéroport international Ben Gourion avec un missile balistique
Les forces armées yéménites ont annoncé avoir lancé une attaque de missile balistique sur l'aéroport Ben Gourion près de Tel-Aviv en Palestine occupé, un jour après qu'Israël a lancé plusieurs attaques à travers le Yémen, y compris contre l'aéroport de Sanaa.
« Le Yémen a ciblé avec succès l’aéroport Ben Gourion avec un missile balistique hypersonique Palestine-2 dans le cadre d’une opération spécifique », a annoncé le porte-parole des forces armées yéménites, Yahya Saree, ce vendredi 27 décembre.
Saree a ajouté que les forces armées du pays ont également frappé une cible stratégique dans la région occupée de Jaffa.
Les vols ont été suspendus dans l’aéroport Ben Gourion après l'attaque de missile yéménite au cours de laquelle plusieurs colons israéliens ont été blessés, a-t-il poursuivi.
En outre, les forces armées yéménites ont pris pour cible le navire Santa Ursula en mer Oman près du port Socotra.
Le porte-parole des forces armées yéménites a souligné que « l'agression israélienne ne fera qu'accroître la détermination du grand peuple yéménite à continuer son appui au peuple palestinien ».
Jeudi, l’armée israélienne a confirmé avoir frappé l’aéroport international de Sanaa, et des infrastructures, selon elle, militaires dans les ports de Hudaydah, de Salif et de Ras Kanatib, sur la côte ouest du Yémen. Les centrales électriques de Hezyaz et de Ras Kanatib ont également font l’objet d’attaques israéliennes.
Trois personnes ont été tuées à l'aéroport de Sanaa et trois personnes à Hudaydah, et plus de 40 autres blessées lors des attaques israéliennes, selon l'agence de presse yéménite Saba.
Araghchi en Chine pour davantage de consultations dans un contexte sensible
Les nouvelles circonstances entourant la question nucléaire et les négociations sur une levée des sanctions en 2025 nécessitent davantage de consultations avec la Chine, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à son arrivée à Pékin, ce vendredi 27 décembre, devant un parterre de journalistes.
« L’objectif principal de cette visite est de [faciliter] les consultations sur les questions bilatérales, régionales et internationales », a indiqué Araghchi qui est en visite en Chine à l’invitation de son homologue chinois, Wang Yi.
Il a ajouté que l’Iran a maintenu des consultations étroites avec la Chine concernant toutes les questions régionales et internationales, notant que les deux pays ont toujours entretenu de bonnes relations et devraient continuer à collaborer sur diverses questions.
« Nous sommes actuellement confrontés à une situation sensible », a souligné le chef de la diplomatie iranienne, faisant référence aux différentes évolutions régionales et internationales.
Dans ce droit-fil, Araghchi a indiqué qu’il était crucial pour Téhéran et Pékin d’engager davantage de discussions pour se préparer à relever les défis régionaux et internationaux prévus en 2025, en particulier ceux impliquant le Conseil de sécurité des Nations unies.
Dans un article publié par le journal officiel chinois Quotidien du Peuple (People’s Daily), ce vendredi, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que sa visite en Chine ouvrirait un nouveau chapitre dans la coopération stratégique entre les deux pays et annoncerait une ère d’or pour les relations bilatérales.
« Les 50 prochaines années d’or des relations Iran-Chine démontreront que cette visite marque le début d’un nouveau chapitre de coopération stratégique entre les deux pays », a-t-il écrit.
L’ONU qualifie d’alarmantes les frappes israéliennes sur le Yémen
Le secrétaire général des Nations unies a condamné les frappes aériennes meurtrières du régime israélien sur le Yémen qui ont ciblé des infrastructures civiles de base du pays, notamment l’aéroport international de Sanaa et des centrales électriques.
« Les frappes aériennes israéliennes d’aujourd’hui sur l’aéroport international de Sanaa, les ports de la mer Rouge et les centrales électriques du Yémen sont particulièrement alarmantes », a averti la porte-parole auxiliaire du secrétaire général de l’ONU, Stéphanie Tremblay, dans un communiqué publié, le jeudi 26 décembre.
Exprimant les inquiétudes de l’ONU quant au risque d’une nouvelle escalade des tensions dans la région, Mme Tremblay a déclaré que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « prévient que les frappes aériennes sur les ports de la mer Rouge et l’aéroport de Sanaa posent de graves risques aux opérations humanitaires à un moment où des millions de personnes ont besoin d’une aide vitale ».
M. Guterres a souligné que le droit international, y compris le droit humanitaire applicable, doit être respecté à tout moment, et a appelé au respect et à la protection des infrastructures civiles, peut-on lire dans le communiqué, qui ajoute : « Le personnel humanitaire ne doit pas être pris pour cible et doit être respecté et protégé à tout moment ».
Jeudi, l’armée israélienne a confirmé avoir frappé l’aéroport international de Sanaa, et des infrastructures, selon elle, militaires dans les ports de Hudaydah, de Salif et de Ras Kanatib, sur la côte ouest du Yémen. Les centrales électriques de Hezyaz et de Ras Kanatib ont également font l’objet d’attaques israéliennes.
Au moins six personnes ont été tuées et 40 autres blessées lors des raids aériens du régime israélien contre l’aéroport international de Sanaa, la capitale yéménite, les ports de la mer Rouge et des centrales électriques du pays.
Un membre d’équipage d’un avion humanitaire des Nations unies a été blessé dans les attaques menées sur l’aéroport de Sanaa alors qu’une délégation de haut niveau onusienne dirigée par le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, se trouvait sur place.
« Alors que nous étions sur le point d’embarquer pour notre vol en provenance de Sanaa […] l’aéroport a été bombardé par des avions », a écrit Ghebreyesus, jeudi, dans un poste sur X.
Notant que les attaques israéliennes ont endommagé la tour de contrôle et la salle d’embarquement, « à quelques mètres seulement » de l’endroit où se trouvaient Ghebreyesus et son équipe, le directeur général de l’OMS a déclaré : « Nous devrons attendre que les dégâts de l’aéroport soient réparés avant de pouvoir partir. »
« Mes collègues de l’ONU et de l’OMS et moi-même sommes sains et saufs », a-t-il ajouté, avant d’adresser ses condoléances aux familles qui ont perdu des êtres chers dans les frappes.
Selon l’autorité de l’aviation civile du Yémen, l’aéroport devrait rouvrir vendredi.
Israël est aux prises avec une pauvreté endémique et ses conséquences
Les guerres sont peut-être une bonne affaire pour les fabricants d’armes, mais dans le cas d’Israël, elles sont une mauvaise nouvelle pour la population en général. La pauvreté frappe les territoires palestiniens illégalement occupés, et le Premier ministre israélien Netanyahu entraîne la population dans sa chute.
Le taux de pauvreté israélien est parmi les plus élevés. Selon un rapport récent de l’Institut national d’assurance, près de 2 millions d’Israéliens, soit 20% de la population, vivent sous le seuil de pauvreté.
Sans le programme d’aide de Tel-Aviv, le taux de pauvreté a atteint 31% au lieu du bilan actuel s’estimant à 20% de la population.
L’année dernière, les salaires ont augmenté de 15,2%. Les jeunes de moins de 29 ans ont été particulièrement touchés, 47,2% d’entre eux vivant sous le seuil de pauvreté.
France : la liberté de la presse est mise à mal par les pressions politiques et la répression des journalistes
Par Ghorban-Ali Khodabandeh
En France, la liberté de la presse est mise à mal par les pressions politiques, les failles juridiques, les harcèlements, les intimidations, les agressions physiques et les violences policières contre les journalistes. La France se distingue ainsi des "autres grandes démocraties européennes" par la médiocrité de son système médiatique et l’installation de l’extrême droite au sein de médias de masse.
Depuis quinze ans, le paysage médiatique français s’est radicalement transformé. Si la demande d’information n’a jamais été aussi forte, grâce à la révolution numérique, l’offre globale d’information, elle, n’a jamais été aussi faible, suscitant l’inquiétude grandissante de la profession représentée par ses sociétés de journalistes, syndicats, associations et collectifs.
Selon le classement mondial 2024 établi par Reporters sans frontières (RSF), la situation de la liberté de la presse en France est « plutôt bonne ». Ce classement ne reflète toutefois pas la complexité et les paradoxes du cas français.
Certes, la France a gagné trois places par rapport à 2023, mais ce progrès s'explique par une détérioration plus importante dans les autres pays. En plus, on assiste à une méfiance croissante des Français envers les médias de masse.
La liberté de la presse compromise par l’opacité d’une loi controversée
Illustration de ce tableau en demi-teinte avec l'arrestation d'Ariane Lavrilleux le 19 septembre 2023. La journaliste indépendante – qui travaille entre autres avec RFI – a été placée en garde à vue pendant 39 heures et perquisitionnée après une plainte du ministère des Armées. En cause, son enquête pour le média d'investigation Disclose dans laquelle elle faisait des révélations sur l'opération militaire conjointe entre la France et l'Égypte.
Le cas Lavrilleux-Disclose a opposé deux concepts majeurs : d'un côté, le droit à l'information, et de l'autre, ce que l'on peut qualifier de raison d'État. La liberté de la presse face à l'intérêt supérieur de la France. Pour justifier l'arrestation de la journaliste et l'interrogatoire destiné à ce qu'elle dévoile ses sources, les autorités ont mis en avant la sécurité des intérêts français et le secret-défense.
En France, la liberté de la presse est garantie par la loi du 29 juillet 1881. L'article 2 consacre le secret des sources. Pourtant, Ariane Lavrilleux, et d'autres journalistes avant elle, ont été inquiétés par les autorités à ce sujet ces dernières années. Une insécurité liée à un paradoxe législatif, avec l'introduction d'une révision datant du 4 janvier 2010 : la « loi Dati », dont une disposition sème le trouble.
L'imbroglio repose sur le principe même de l'« impératif prépondérant d'intérêt public ». Celui-ci n'est aucunement défini. Il n'a ni cadre, ni caractérisation précise, laissant ainsi toute latitude aux autorités françaises ; ces dernières peuvent décider seules de ce qui représente un risque pour leurs intérêts et justifie d'attenter à la liberté de la presse et à la protection des sources. Visiblement, la liberté de la presse est mise à mal par de telles justifications en invoquant une loi controversée.
Liberté de la presse : pressions politiques croissantes, concentration et dépendance
Les responsables politiques constituent la principale menace pour la liberté de la presse en Europe, la situation étant jugée « problématique » dans un tiers des États membres de l’UE, tandis que même les pays où la situation est jugée « bonne » et « plutôt bonne » chutent dans le classement mondial de la liberté de la presse 2024 publié par Reporters sans frontières (RSF).
La révolution intervenue ces quinze dernières années est bien la prise de contrôle de l’essentiel du système médiatique privé par des hommes d’affaires. Souvent dépendants de la commande publique, ces « capitaines d’industrie » structurent aujourd’hui le paysage de l’information.
La France a en effet cette particularité d’avoir aujourd’hui 90% des quotidiens nationaux et la totalité des chaînes de télévision privée détenus par sept grands industriels et financiers, dont les intérêts ne sont pas dans les métiers de l’information.
Ce phénomène de concentration s’est même accéléré au niveau local. Un rapport très officiel publié par l’inspection des finances et l’inspection des affaires culturelles considère que « La concentration de la presse est élevée pour la presse quotidienne nationale et très forte pour la presse quotidienne locale ».
Une nouvelle crise est en cours : une crise d’indépendance, la plupart de ces grands actionnaires faisant valoir dans leurs médias leurs intérêts et positions politiques. Dans un système d’information en crise et structurellement déficitaire, les médias rachetés par les industriels et financiers sont d’abord utilisés comme leviers d’influence.
Ainsi, la liberté de la presse est mise à mal par cet affaissement de l’indépendance de la qualité de l’information qui se présente comme une explication majeure du gouffre de défiance qui s’est créé entre l’opinion publique et les médias.
France : l’instrumentalisation des médias au service de l’establishment
Aux yeux d'une grande partie du public, les médias apparaissent comme faisant partie de « l'establishment » et partageant le même agenda idéologique et politique que lui.
L’illustration de cette instrumentalisation à des fins politiques en France est le magazine satirique Charlie Hebdo. Alors que la ligne éditoriale de l’hebdomadaire fondé en 1970 consistait au départ à critiquer la politique et la bien-pensance, le ciblage des musulmans par Charlie Hebdo rappelle les heures sombres de la caricature française.
Aujourd’hui, au lieu d’ébranler le pouvoir, Charlie Hebdo est instrumentalisé par ce dernier. Il est soudain devenu une norme républicaine, un nouveau symbole des valeurs qui cimentent la collectivité. Et loin de froisser le pouvoir, il cherche à flatter l’opinion publique et à rallier à lui le plus grand nombre, y compris les islamophobes, en s’attaquant à la minorité musulmane.
Le blasphème est aujourd’hui brandi comme un droit inaliénable, le symbole d’une liberté d’expression qui serait menacée en France. Alors que les caricatures devraient constituer un contre-pouvoir, elles deviennent un instrument de persécution morale des minorités. On est très loin d’une mission éducative.
Le fait que les dessins de Charlie Hebdo soient instrumentalisés par le pouvoir et projetés publiquement par des municipalités devrait nous faire réfléchir sur l’utilisation que veut en faire l’État, et sur la mission dévoyée des caricaturistes, devenus des vecteurs de la communication du gouvernement.
Violences policières et offensives judiciaires contre le journalisme indépendant
Le nombre d’agressions physiques contre des journalistes, mais aussi les faits de harcèlement et d’intimidation ont atteint « des niveaux records » en France.
Alors que le gouvernement prétend s’arroger le droit de distribuer des bons points aux journaux et classer les médias entre ceux qui disent la vérité et les autres, un rapport très officiel éclaire un peu plus la conception toute particulière de l’exécutif quant à la liberté de la presse et la liberté d’expression. En effet, dans son rapport sur « l’offensive contre la liberté de la presse », le Conseil de l’Europe classe la France dans le groupe des 10 pays « à suivre », en raison des violences policières à l’encontre des journalistes couvrant les manifestations.
Les alertes reçues par le Conseil de l’Europe témoignent « d’insultes, de menaces, de destructions de matériel ou d’interventions qui font ressortir que, lors d’évènements publics, les forces de l’ordre ignorent ou ne tiennent pas suffisamment compte de l’obligation qui leur incombe de protéger les acteurs des médias et leur matériel ».
Parmi les atteintes caractérisées à la liberté de la presse, on peut citer l’obstruction exercée lors de manifestations par les forces de l’ordre, « notamment sous la forme d’agressions physiques, d’actes d’intimidation, d’arrestation et de placement en détention, ou encore d’ordres exigeant d’arrêter de filmer ou interdisant l’accès à certains lieux ».
Depuis mars 2023, les journalistes qui couvrent la mobilisation sociale et le mouvement de contestation pro-Palestine subissent de fortes pressions policières. Si la plupart de ces agressions physiques ont été commises lors de manifestations contre le mouvement des Gilets Jaunes et la réforme des retraites, plusieurs incidents ont aussi été signalés lors des rassemblements pro-palestiniens.
Ces dernières années ont été marquées également par de multiples offensives judiciaires contre des journalistes. Des procès en cascade ont été intentés par des hommes d’affaires à la suite de publications d’enquêtes, obligeant des titres financièrement fragiles à engager de lourds frais d’avocat et de justice.
Le syndicat national des journalistes a saisi la Défenseure des droits des cas de plusieurs journalistes cibles de violences policières lors des manifestations contre la réforme des retraites.
Tel est le paysage de l’information en France. Une dégradation pas forcément spectaculaire mais continue et à bas bruit, doublée d’une précarisation croissante du métier de journaliste et les multiples atteintes au droit à une information pluraliste et de qualité des citoyennes et des citoyens.
Les syndicats de journalistes, les collectifs, les avocats spécialisés en droit de la presse, les associations de défense des libertés publiques, les sociétés de journalistes de nombreux médias tirent la sonnette d’alarme depuis trop longtemps sur la dégradation du système d’information : la liberté de la presse est mise à mal par des obstructions inquiétantes.
Une crise de confiance des Français envers les médias
Autre source d’inquiétude, la liberté de la presse est mise à mal par une forte défiance à l’égard des médias et des journalistes.
Quelque 57% des Français considèrent qu'il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d'actualité, selon la 37e édition du baromètre La Croix-Kantar Public sur la confiance des Français dans les médias.
Parmi les objets de défiance, on peut citer la perception de l'indépendance des journalistes, puisque 59% des personnes sondées considèrent qu'ils ne sont pas indépendants aux pressions des partis politiques et du pouvoir, et 56% pensent qu'ils ne résistent pas aux pressions de l'argent.
Ce qui est grave, c’est ce que ce sont les journalistes et leur métier qui en font les frais. Des tendances politiques qui représentent une part importante de l’opinion publique ne sont plus correctement représentées dans les médias, et ne peuvent plus apporter la contradiction aux hommes politiques, ce qui représente une menace pour la démocratie.
Les extrêmes ne sont pas affaiblis parce qu’on les marginalise dans les médias, en tout cas pas à long terme. Cette politique risque de se retourner contre ceux qui la promeuvent.
Pour autant, c’est dans ce paysage sinistré de l’information en France que des dizaines de médias indépendants tentent de produire un journalisme de qualité, indépendant, et de reconstruire une relation avec des publics qui ne font plus confiance et se détournent des médias de masse. Ces médias indépendants inventent de nouveaux formats, s’adaptent aux nouveaux usages et investissent dans le numérique. C’est dans cette galaxie de plusieurs centaines de médias indépendants que s’invente le futur et se reconstruit le journalisme.
Ghorban-Ali Khodabandeh est journaliste et analyste politique iranien basé à Téhéran.
L'Iran n'a pas de mandataires en Asie de l'Ouest (Leader)
Le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Seyyed Ali Khamenei a rejeté les allégations selon lesquelles le pays aurait perdu ses soi-disant mandataires dans la région, réitérant que l'Iran n'avait aucune force mandataire en Asie de l'Ouest.
« Ils prétendent que la RII a perdu ses mandataires dans la région ! La RII n’a pas de mandataires ! Le Yémen combat avec sa foi, le Hezbollah combat avec sa foi, le Hamas et le Jihad islamique luttent parce que leur foi l’exige. Ils ne sont pas nos forces par procuration », a fait remarquer le Leader lors d'une audience accordée à un groupe de panégyristes de la famille prophétique, ce dimanche 22 décembre, à l'occasion de la date d'anniversaire de la bienheureuse naissance de la vénérée Fatimah al-Zahra (AS), noble fille du grand Prophète de l'Islam, le vénéré Mohammad (SWA).
« Si un jour nous voulons faire quelque chose que ce soit nous n’aurons aucunement besoin de forces par procuration », a ponctué l'Ayatollah Khamenei.
Le Leader de la Révolution islamique a déclaré : « Les sionistes font semblant d’être victorieux. Misérables ! Où avez-vous remporté une victoire ? Avez-vous gagné à Gaza ? Avez-vous détruit le Hamas ? Avez-vous libéré vos prisonniers ? Le massacre de plus de 40 000 personnes sans pouvoir atteindre aucun de vos objectifs est-il une victoire ?
Plus loin dans ses propos, le Leader s’est exprimé sur le plan de domination des États-Unis qui est basé sur deux stratégies : ils font monter au pouvoir un tyran dans un pays avec qui ils s’accorderont pour pouvoir partager les ressources, sinon ils y sèmeront le trouble.
« En Syrie, ils ont semé les troubles et ils s’imaginent avoir remporté la victoire. Concernant l'Iran, un agent américain a dit, implicitement, qu’ils aideraient tout un chacun qui envisagerait de déclencher chaos et émeute en Iran. Quelle illusion ! Le peuple iranien foulera aux pieds ceux qui acceptent d’être à la solde des États-Unis. »