
تقي زاده
L'Iran dénonce la projection du film anti-islam et critique Washington
Téhéran- Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié de démarche scandaleuse et révulsante la projetions d'un film blasphématoire contre l'Islam et son noble prophète et l'a condamné dans les termes les plus vifs.
Selon l’Agence Internationale de Presse Coranique, le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé haut et fort un film américain diffamatoire contre le noble prophète de l’Islam, le considérant dans le cadre des politiques américaines visant à propager de la haine culturelle.
« La RII condamne vivement tout outrage à l’encontre des valeurs sacrées de l’Islam et elle compatit avec les sentiments blessés de l’Ummah islamique », a ajouté monsieur Mehmanparast.
« L'ONU appelle dans ses documents à l'engagement de tout Etat à éviter la diffusion des œuvres aptes à provoquer la haine entre les cultures et les religions.
Washington, au delà de ces engagements a la responsabilité directe pour mettre un terme à l'extension de la haine et du ressentiment contre telle ou telle religion ».
Mehmanparast a ajouté que le «silence systématique et continu du gouvernement américain face à ce type d'actes ignobles est la raison centrale de la poursuite de ces actes. Le gouvernement américain a la responsabilité d'arrêter cette tendance dangereuse».
Le film anti-islam réalisé par un israélo-américain
Washington- Le film, "Innocence of Muslims", est réalisé par Sam Bacile, promoteur immobilier de sont état.
Selon l’Agence Internationale de Presse Coranique citant Press TV, c’est un israélo-américain, qui a tourné en Californie ce poncif de 2 heures, en levant des fonds (5 millions de dollars) auprès d’une centaine de juifs qui ont souhaité rester anonymes.
Dans un entretien au Wall Street Journal, il affirme que cette vidéo est extraite d’un long métrage de deux heures, réalisé grâce à une levée de fonds de 5 millions de dollars auprès de «donateurs juifs». Ces propos, invérifiables, sont à prendre avec précaution, d’autant que même s’il s’en défend, l’homme semble avoir agi en conscience et rechercher le conflit. Dans son entretien avec le journal américain, Sam Bacile souligne qu’il s’agit d’un «film politique» et que «l’islam est un cancer».
Ce n’est donc pas un film copte, comme on a pu l’entendre dans un premier temps. Les premiers extraits du film ont été diffusés dès juin, et il avait alors obtenu le silence retentissant qu'il mérite. Et ce malgré le soutien du Pasteur intégriste Terry Jones, le brûleur de Coran, qui a béni le film et projette de le diffuser à l'office.
Mais mardi, une chaîne de télévision égyptienne a choisi de diffuser un large extrait vidéo, déclenchant les émeutes. Aujourd’hui, la presse américaine se questionne à juste titre sur l’opportunité de diffuser cela au 11 septembre.
Manifestations contre le film anti-islam dans les pays islamiques/ Le drapeau américain arraché en Egypte
Des centaines de personnes ont manifesté mercredi dans plusieurs pays arabes contre un film jugé insultant pour l'islam.
Selon l’Agence Internationale de Presse Coranique citant Al manar, des milliers de manifestants égyptiens rassemblés devant l'ambassade des Etats-Unis au Caire pour dénoncer un film qu'ils jugent "anti-Islam" ont déchiré mardi le drapeau américain. Une dizaine d'hommes ont escaladé le mur d'enceinte de l'ambassade et l'un d'eux a arraché le drapeau américain, qui a ensuite été déchiré.
Au Maroc, des citoyens ont manifesté à proximité du consulat des États-Unis à Casablanca, la plus grande ville du pays. Ces manifestants, des jeunes dans leur grande majorité, se sont regroupés à 200 m du consulat, sous forte présence policière, en scandant «Mort à Obama».
Plusieurs centaines de personnes ont également manifesté devant l'ambassade des États-Unis à Khartoum, selon un responsable à l'ambassade qui a précisé que personne n'était entré dans l'enceinte du bâtiment.
De même, la présidence afghane a fortement condamné mercredi un film polémique sur l'islam, qui a provoqué de violentes manifestations entraînant la mort de l'ambassadeur des Etats-Unis et de trois fonctionnaires américains en Libye, le qualifiant d'inhumain et insultant.
L’Algérie également déplore fortement l’"irresponsabilité" des auteurs du film "innocence of muslims" qui offense l’Islam et son prophète (SAWA), a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani.
"Partant de son profond attachement à la concorde entre les différentes confessions et au respect de toutes les religions, l’Algérie déplore fortement l’irresponsabilité des auteurs du film +innocence of muslims+ qui offense l’Islam et son prophète (QSSL)", précise M. Belani dans une déclaration.
"Les outrages aux symboles religieux sacrés, quels qu’ils soient, ne peuvent que susciter réprobation et indignation car ces provocations visent à attiser la haine et les tensions et à contrarier les efforts menés au niveau international dans le cadre du dialogue des civilisations et des religions", lit-on encore dans la déclaration.
Le porte-parole de l’OCI a déploré aujourd’hui, l’annonce faite par une section de coptes égyptiens expatriés sur la production d’un film offensant et injurieux sur la vie du Prophète Muhammad (PSL).
Il a déclaré que la production du film proposé serait un acte d’incitation à la haine intercommunautaire. Il a salué les déclarations faites par les trois principales confessions coptes en Egypte, à savoir, les producteurs du projet de film ignoraient les véritables enseignements du christianisme.
Le porte-parole de l’OCI a appelé les producteurs à faire preuve de respect à l’égard des sensibilités religieuses qui sont sacrées chez les musulmans et adeptes des autres confessions.
Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a déploré également dans un communiqué les résultats tragiques causés par ces offenses.
«Le respect profond pour les croyances, les textes, les grands personnages et les symboles des diverses religions est une condition essentielle à la coexistence pacifique des peuples», ajoute-t-il, déplorant «les conséquences gravissimes des offenses injustifiées et des provocations à la sensibilité des croyants musulmans».
60 % des blessés n’étaient pas syriens
Une guerre menée en Syrie en l’absence des syriens; la majorité des blessés n’étaient pas syriens.
Des islamistes étrangers, notamment français, sont venus gonfler les rangs des insurgés en Syrie, a déclaré ce samedi le chirurgien français Jacques Bérès, rentré la veille d’Alep, dans le nord de la Syrie. Ces islamistes croient participer à « une guerre sainte » !
Le chirurgien français Jacques Bérès cofondateur de l’organisation Médecins sans frontières (MSF), le médecin de 71 ans a soigné pendant deux semaines les blessés dans un hôpital contrôlé par les rebelles dans la capitale économique de la Syrie Alep.
Il a précisé que, contrairement à ce qu’il avait vu lors de ses précédentes missions la majorité des blessés qu’il a soignés à Alep étaient des combattants et non des civils, et au moins la moitié d’entre eux n’étaient pas des Syriens.
Lors d’une interview à Paris, le chirurgien français a déclaré que les autorités turcs avait noyé de grande surface dans les régions frontalières avec la Syrie pour empêcher les refugiés syriens d’arriver en Turquie.
Ajoutant «Il y a une assez forte proportion de fondamentalistes et de djihadistes (…) Ce qui les intéresse, c’est surtout l’après-Assad, l’établissement d’un régime islamiste et de la charia, en vue de l’Emirat mondial», a-t-il poursuivi. Parmi ces islamistes étrangers figuraient «quelques djihadistes français», a ajouté le docteur Bérès.
ziarat de saint prophet psl devant AR-RAWDHA
Hadith du Prophète : "Entre ma tombe et mon minbar se trouve un jardin des jardins du Paradis"
Quand les Musulmans visitent le Saint Prophète à Médine, ils le saluent à son tombeau, (dans"ar-Rawdha" ou le jardin du paradis) situé dans La Mosquée du Prophète (Masjid Nabawi).
اَلسَّلامُ عَلَيْكَ يا رَسُولَ اللهِ وَرَحْمةُ اللهِ
وَبَرَكاتُهُ
Que la Paix soit sur toi, ô Messager de Dieu, ainsi que la Miséricorde d’Allah et Ses bénédictions !
A salæmu
اَلسَّلامُ عَلَيْكَ يا مُحَمَّدُ بْنَ عَبْدِ اللهِ
Que la Paix soit sur toi, ô Muhammad fils d’abdallâh,
A salæmu
اَلسَّلامُ عَلَيْكَ يا خِيَرَةَ الله
Que la Paix soit sur toi, ô choisi par Dieu !
A salæmu
اَلسَّلامُ عَلَيْكَ يا حَبيبَ اللهِ
Que la Paix soit sur toi, ô bien–aimé de Dieu !
A salæmu
اَلسَّلامُ عَلَيْكَ يا صِفْوَهَ اللهِ
Que la Paix soit sur toi, ô élite de Dieu !
A salæmu
اَلسَّلامُ عَلَيْكَ يا اَمينَ اللهِ
Que la Paix soit sur toi, ô probe de Dieu !
A salæmu
اَشْهَدُ اَنَّكَ رَسُولُ اللهِ
J‘atteste que tu es le Messager de Dieu !
Aã-hadu annaka rasýlu Allah,
وَاَشْهَدُ اَنَّكَ مُحمَّدُ بْنُ عَبْدِ الله
ِJ‘atteste que tu es Muhammad fils d’Abdillâh,
Wa aã-hadu annaka Muhammadu bnu Abdillah,
وَاَشْهَدُ اَنَّكَ قَدْ نَصَحْتَ لاُِمَّتِكَ
ِJ‘atteste que tu as conseillé ta communauté,
Wa aã-hadu annaka qad na‡a…ta li-ummatik,
وَجاهَدْتَ فى سَبيلِ رَبِّكِ وَعَبَدْتَهُ حَتّى أتاكَ
الْيَقينُ
Tu as milité sur le sentier de Dieu, que tu l’as adoré jusqu’à ce que la certitude te soit parvenue,
Wa jahadta fñ sabñli Rabbika wa
فَجَزاكَ اللهُ يا رَسُولَ اللهِ اَفْضَلَ ما جَزى نَبِيّاً عَنْ
اُمَّتِهِ
Due Dieu te récompense, ô Messager de Dieu, du meilleur dont Il a récompensé un Prophète envers sa communauté,
Fa-jazæka Allahu yæ rasýla Allahi afšala mæ jazæ nabiyyane
اَللّـهُمَّ صَلِّ عَلى مَحَمِّد وآلِ مُحَمِّد اَفْضَلَ ما صَلَّيْتَ عَلى
اِبْرهِيمَ وَآلِ إبراهيمَ
Seigneur ! Béni Muhammad et ses proches َde la meilleur façon comme Tu as béni Ibrahim et la famille d’Ibrahim
Allahumma ‡allñ
اِنَّكَ حَميدٌ مَجيد.
ٌCertes, Tu est Louable et Exalté.
Innaka …amidune majid.
Les Hadith concernant Hadj
قَالَ رَسُوْلُ اللهُ (صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَ آلِهِ) فِيْ خُطْبَتِهِ يَوْمَ الْغَدِيْرِ: «مَعَاشِرَ النَّاسِ، حَجُّوا الْبَيْتَ بِكَمَالِ الدِّيْنِ وَ التَّفَقُّهِ، وَلاَ تَنْصَرِفُوا عَنِ الْمَشَاهِدِ إِلاَّ بِتَوْبَةٍ وَ إِقْلاَعٍ».
L’envoyé de Dieu (pbsl) a dit dans son sermon de Ghadir Khum : « O, gens, visitez la Maison de Dieu en suivant les préceptes de la religion, et ne quittez pas les lieux saints sans vous repentir et renoncer aux péchés ».
قَالَ عَلِيٌّ (عَلَيْهِ السَّلاَمُ): «جَعَلَهُ سُبْحَانَهُ عَلاَمَةً لِتَوَاضُعِهِمْ لِعَظَمَتِهِ وَإِذْعَانِهُمْ لِعِزَّتِهِ».
قَالَ عَلِيٌّ (عَلَيْهِ السَّلاَمُ): «جَعَلَهُ سُبْحَانَهُ لِلْإِسْلاَمِ عَلَماً وَ لِلْعَائِذِينَ حَرَماً».
L’imam Ali (as) a dit : « Dieu a fait du Hajj un symbole de leur modestie (Les croyants) pour sa grandeur, et un symbole de leur soumission pour Son autorité ».
Hajj, un moyen pour consolider la religion
قَالَ عَلِيٌّ (عَلَيْهِ السَّلاَمُ): «وَ الْحَجَّ تَقْوِيَةً لِلدِّيْنِ».
L’imam Ali ibn Abi Talib (as) a dit : « Dieu a fait du Hajj un moyen pour consolider la religion ».
عَنْ أَبِيْ عَبِدِ اللهِ (عَلَيْهِ السَّلاَمُ) قَالَ: قَالَ عَلِيُّ بْنُ الْحُسَيْنِ (عَلَيْهِ السَّلاَمُ): «حَجُّوْا وَ اعْتَمِرُوْا تَصِحَّ أَبْدَانُكُمْ وَ تَتٍّسِعْ أَرْزُاقُكُمْ وَ تُكْفَوْا مَؤُوْنَاتِ عِيَالِكُمْ». و قال: «اَلْحَاجُّ مَغْفُوْرٌ لَهُ وَ مَوْجُوْبٌ لَهُ الْجَنَّةُ وَ مُسْتَأْنَفٌ لَهُ الْعَمَلُ وَ مَحْفُوْظٌ فِيْ أَهْلِهِ وَ مَالِهِ».
L’imam Ali ibn Hussein , Zaynul Abedine (as)a dit : « Accomplissez le pèlerinage (Hajj et Oumra), vous aurez une santé saine ; vos ressources seront multipliés et vous aurez de quoi entretenir vos familles ». L’imam a dit également que : « Le pèlerin sera pardonné et son entrée au Paradis sera obligatoire ; ses actes seront réécrits ; et sa famille et ses biens seront protégés ».
قَالَ عَلِيٌّ (عَلَيْهِ السَّلاَمُ): «الحَاجُّ وَ الْمُعْتَمِرُ وَفْدُ اللهِ، وَ حَقٌّ عَلَى اللهِ أَنْ يُكْرِمَ وَفْدَهُ وَ يَحْبُوَهُ بِالْمَغْفِِرَةِ».
L’imam Ali (as) a dit : « Le pèlerin est l’hôte de Dieu, Dieu est plus généreux envers son hôte et Il doit lui accorder son pardon ».
قَالَ رَسُوْلُ اللهُ (صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَ آلِهِ): «جِهَادُ الْكَبِيْرِ وَ الصَّغِيْرِ وَ الضَّعِيْفِ وَ الْمَرْأَةِ الْحَجُّ وَ الْعُمْرَةُ».
L’envoyé de Dieu (pbsl) a dit : « Le Djihad des grands, des petits, des faibles et des femmes, c’est le pèlerinage (Hajj et Oumra).
قَالَ رَسُوْلُ اللهُ (صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَ آلِهِ): «أَرْبَعَةٌ لاَ تُرَدُّ لَهُمْ دَعْوَةٌ حَتَّى تُفْتَحَ لَهُمْ أَبْوَابُ السَّمَاءِ وَ تَصِيْرَ إِلَى الْعَرْشِ: اَلْوَالِدُ لِوَلَدِهِ، وَ الْمَظْلُوْمِ عَلَى مَنْ ظَلَمَهُ، وَ الْمُعْتَمِرُ حَتَّى يَرْجِعَ، وَ الصَّائِمُ حَتَّى يُفْطِرَ».
L’envoyé de Dieu (pbsl) : « Les portes du ciel s’ouvrent pour quatre personnes lorsqu’elles implorent, et leurs supplications atteignent aussi le trône de Dieu :
1- La supplication du père pour le fils.
2- La supplication de l’opprimé contre l’oppresseur.
3- La supplication du pèlerin jusqu’à ce qu’il retourne chez lui.
4- La supplication du jeûneur jusqu’à ce qu’il rompt son jeûne.
قَالَ رَسُوْلُ اللهُ (صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَ آلِهِ): «مَنْ حجَّ أوِ اعْتَمَرَ فَلَمْ يَرْفَثْ وَلَمْ يَفسُقْ يَرْجِعُ كَهَيئَةِ يَوْمَ وَلَدَتْهُ اُمُّهُ».
L’envoyé de Dieu (pbsl) a dit : « Quiconque accomplit le Hajj sans commettre un péché ni une turpitude, sera purifié comme le jour où il fut enfanté par sa mère ».
قَالَ رَسُوْلُ اللهُ (صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَ آلِهِ): «مَنْ حَجَّ فَزارَ قَبْرِيْ بَعْدَ مَوْتِيْ كَانَ كَمَنْ زَارَنِيْ فِيْ حَيَاتِي».
L’envoyé de Dieu (pbsl) a dit : « Quiconque accomplit le Hajj et visite ma tombe, il est comme celui qui m’avait rendu visite de mon vivant ».
عَنْ أَبِيْ عَبْدِ اللهِ (عَلَيْهِ السَّلاَمُ) قَالَ: «كَانَ عَلِيُّ بْنُ الْحُسَيْنِ (عَلَيْهِمَا السَّلاَمُ) يَقُوْلُ: يَا مَعْشَرَ مَنْ لَمْ يَحُجَّ اسْتَبْشِرُوا بِالْحَاجِّ وَ صَافِحُوْهُمْ وَعَظِّمُوْهُمْ، فَإِنَّ ذَلِكَ يَجِبُ عَلَيْكُمْ، تُشَارِكُوْهُمْ فِي الْأَجْرِ».
L’imam Ali ibn Hussein disait a dit :O , vous qui n’avez pas accomplit le Hajj, réjouissez-vous des pèlerins, serrez leurs mains et honorez-les, ainsi vous serez associés dans la récompense ».
قَالَ عَلِيُّ بْنُ الْحُسَيْنِ (عَلَيْهِ السَّلاَمُ): «مَنْ خَلَفَ حَاجًّا فِيْ أَهْلِهِ وَ مَالِهِ كَانَ لَهُ كَأَجْرِهِ حَتَّى كَأَنَّهُ يَسْتَلِمُ الْأَحْجَارَ».
L’imam Ali ibn Hussein (as) a dit : « Quiconque protège la famille et les biens d’un pèlerin, aura la même récompense que celui qui a touché la pierre noire ».
Le Hadj dans l'optique du Guide suprême
Le Hadj et l'unité islamique
Le Hadj: une grande occasion pour l'unité des Musulmans
Si les Musulmans saisissent l'occasion d'or que leur fournit le Hadj et s'ils profitent bien de ce point d'appui et de ce grand rassemblement qui se tient, tous les ans, une grande partie de la déception et du sentiment de faiblesse, qui plane sur les nations, disparaîtront.Le grand rassemblement annuel du Hadj peut être une démonstration concrète de la grandeur, de la diversité et de la puissance spirituelle et humaine du monde de l'Islam. Ce rassemblement fournit une occasion aux élites et aux représentants des nations musulmanes pour mieux se connaître, établir des liens et échanger des points de vue. Lors du pèlerinage du Hadj, les pèlerins peuvent être informés de ce qui se passe, véritablement, dans les autres pays musulmans et ils pourront ainsi contre le vaste tapage et la campagne d'intoxication des ennemis du monde musulman.
Le Hadj : Source de la solidarité interislamique
Le Hadj est une occasion exceptionnelle et hors commun, une période pendant laquelle les pèlerins se purifient le cœur et l'âme et jouissent, autant qu'ils puissent, de la pluie de clémence. En même temps, la grande Umma islamique, composée des nations, très diversifiées, au point de vue des races, des cultures et des géographies, peut parvenir à la solidarité, à la prise de conscience de soi et au réveil, ce dont, aujourd'hui, le monde de l'Islam a fortement besoin.
Les bienfaits du Hadj pour le monde de l'Islam
En Islam, la plupart des obligations religieuses, y compris la prière, ont un aspect social. Mais, l'aspect social du Hadj est beaucoup plus important. Il s'agit, en fait, d'un aspect éternel, qui marque la mémoire d'une nation, d'une Communauté. A vrai dire, par bien profiter, à juste titre, de l'aspect social du rituel du Hadj, ce rassemblement annuel suffit d'évoluer le monde de l'islam. Pendant cette période, des liens s'établissent, des cœurs se rapprochent et diverses nations se connaissent davantage et se familiarisent, réciproquement, avec des notions qui caractérisent leurs cultures. Les Musulmans devront se trouver, lors du Hadj et connaître le sens de ce rituel. Le Hadj peut, en réalité, corriger une nation. Et c'est un très grand bienfait.
Le Hadj : Symbole et Facteur de l’Umma islamique et de sa grandeur
Ce grand et magnifique rassemblement nous permet de découvrir la réalité de la grande Umma islamique, qui est, au-delà des nations, de toutes races, couleurs et langues confondues. C'est ensemble tissé et concerté, ces langues qui expriment la même parole, ces corps et ces cœurs, tournés vers la Qibla, ces gens qui représentent divers pays et nations, constituent un bloc uni qu'est l’Umma islamique.
Le Hadj est d'une part, le symbole de l'unité, permettant de créer des liens avec Dieu, de se familiariser avec les versets coraniques et de se rapprocher de la cour divine, et de l'autre, il est le symbole de l'unité et de la solidarité de l’Umma islamique, permettant de briser les murs, de lever les rideaux et d'éliminer l'écart créé au sein du monde musulman, soit par l'ennemi, soit par des fanatismes et des superstitions. Il s'agit d'une marche vers l’Umma unique islamique. Il s'agit également, d'un symbole du désaveu des ennemis de Dieu, des mécréants, des associationistes et des infidèles. Si ces trois dimensions se cristallisent, si Dieu le veut, dans le Hadj, cela rapportera ses bienfaits. Tout d'abord, vous, les pèlerins, vous bénéficiez des bienfaits du hadj et ensuite, le monde musulman et l’Umma islamique en tireront profit.
Le hadj doit être un facteur d'unité et non pas de division. Nous ne devons pas se réunir, dans un même endroit, pour se reprocher, mutuellement, car si tel est le cas, à quoi servira un tel rassemblement. S'il y a des divergences, elles ne devront pas apparaître, lors du Hadj, car Dieu a dit : « Rassemblez-vous pour y voir vos intérêts ».
Dieu appelle les Musulmans à se rassembler dans cet endroit pour assurer leurs intérêts et avoir le sentiment d'unité et de solidarité.
Aujourd'hui ; l'éveil musulman est une réalité indéniable, un phénomène perceptible qui se traduit par un vaste mouvement général qui manifeste un désir de retourner à la source, de renouer avec les instructions de l'Islam pur. C'est aux intellectuels et aux politiques musulmans de capitaliser ce mouvement, d'en tirer le maximum de bénéfice.
La Maison de Dieu et son rôle capital dans la vie
Sur le message du pèlerinage
La manière partitive de voir l’Islam est l’origine d’un grand problème que les Musulmans n’en finissent pas d’endurer. L’Islam qui est un ensemble uni s’est transformé en fragments déchirés et chaque fragment est considéré dans son isolement des autres fragments. Nous entendons ainsi parler de sa dimension spirituelle, de sa dimension sociale, de sa dimension politique et de sa dimension économique, comme si chacune de ces dimensions constituait un corps indépendant de par sa nature. Cela a eu des répercutions négatives au niveau de la réalité de la conception islamique et de l’action pratique de l’homme musulman qui en finit par s’engager dans l’une ou l’autre de ces dimensions sans prendre en considérations les autres dimensions.
Cela nous a éloignés de la compréhension totale, exhaustive, de l’Islam, compréhension qui doit cumuler la totalité de ses dimensions. Il n’est absolument pas possible d’étudier la dimension morale de l’Islam sous son angle philosophique sans appeler les niveaux individuel, social, politique et économique, comme condition préalable pour saisir sa dimension cultuelle, pour voir les lignes morales rejoindre ces niveaux, d’un côté pour, pour repartir d’eux, d’un autre côté.
Il en est de même pour ce qui est de la dimension spirituelle qui n’est nullement séparable de la dimension matérielle. On trouve ici une forme de d’accouplement réel et pratique, ainsi que leur interaction théorique au niveau de la perception dans la mise au point de la théorie islamique dans l’explication de l’univers, de la vie et de l’homme.
Pour ces raisons, nous appelons à une étude exhaustive et approfondie pour arriver au résultat définitif aboutissant à l’idée pour laquelle l’Islam est un ensemble intellectuel et législatif pratique qui se nourrit de toutes ses dimensions, exactement comme le corps qui se complète et se nourrit de tous ses appareils dont aucun ne peut rien fournir à la vie humaine que dans la mesure où il obtient de l’énergie vitale produite par les autres appareils chargés des éléments de la force et de la vie.
De cette manière, il nous est possible de pénétrer à l’intérieur de la réalité islamique de l’homme musulman à travers la situation dans son intégralité pour ainsi diriger l’action pratique vers l’approche de la question de ce point de vue. Cela nous permet d’écarter beaucoup de plans implantés par la mécréance et la colonisation dans la conscience de la Nation en séparant l’Islam de la réalité par la séparation entre la réalité et ses éléments. Elles ont ainsi séparé ce qui est à Dieu en terme de religion et ce qui est à Césars en terme de ce bas-monde. Elles ont mis des frontières entre eux en empêchant l’un d’intervenir dans les attributions de l’autre et, de cette fait, elles ont coincé l’Islam dans un cadre étroit, dans l’angle des cercles mineurs pour laisser les autres cercles attendre l’autre pensée et l’autre puissance qui n’ont aucune place en Islam.
Que la saison du Pèlerinage et le grand rassemblement soient une grande rencontre qui traite de cette question et tente d’en trouver des solutions.
Hadj, Soumission absolue à Dieu
Lorsque le pèlerin entame son entrée dans les rituels sacrés du pèlerinage en prononçant l’expression « Me voilà », il s’engage à faire de toute sa vie un synonyme d’obéissance à Dieu et toute déviation devient une violation de cet engagement, c’est-à-dire, du pacte conclu avec Dieu.
Dieu, le Très-Haut, dit dans Son Noble Livre : ((Il incombe aux hommes -à celui qui en possède les moyens- d’aller, pour Dieu, en pèlerinage à la Maison. Quant à l’incrédule, qu’il sache que Dieu se suffit à Lui-même, et qu’Il n’a pas besoin des mondes)) (Saint Coran III, 97). Il veut ainsi que les Musulmans de tous les pays se réunissent autour de sa Maison Sacrée, qui est la Ka’ba, la seule et unique maison mondiale de l’Islam, pour vivre l’Islam dans sa signification en tant que Nation unie par la religion. Tous s’y adressent à Dieu d’une seule voix pour affirmer leur obéissance à Lui en criant ensemble: « Me voilà, Seigneur, me voilà. Me Voilà, Tu n’as pas d’associé. Certes la Gloire, la Bénédiction et la Royauté sont à Toi. Tu n’as pas d’associé. Me voilà ».
Par ces paroles, chaque Musulman, qu’il soit en devoir de s’acquitter du grand ou du petit pèlerinage, affirme qu’il répond à Dieu par l’affirmative et, en répétant sa réponse, il signifie qu’il ne s’agit pas d’une obéissance pour une seule fois, mais d’une obéissance qui dure pour toute la vie, qui s’incarne par le fait de faire ce qui est ordonné par Dieu et d’éviter ce que Dieu a ordonné d’éviter.
Lorsque le pèlerin entame son entrée dans les rituels sacrés du pèlerinage en prononçant l’expression « Me voilà », il s’engage à faire de toute sa vie un synonyme d’obéissance à Dieu et toute déviation devient une violation de cet engagement, c’est-à-dire, du pacte conclu avec Dieu.
Après cela, il affirme l’unicité de Dieu en disant : « Me voilà. Tu n’as pas d’associé ». Cela équivaut à dire que je ne m’adresserai à aucune autre divinité pour lui obéir et l’adorer en dehors de Toi. Puis il affirme sa reconnaissance envers Dieu en disant : «Certes la Gloire, la Bénédiction et la Royauté sont à Toi. Tu n’as pas d’associé. Me voilà » conformément au verset qui dit : ((Quel que soit le bien que vous possédez, il vient de Dieu)) (Saint Coran XVI, 53). Ces reconnaissances emplissent la raison de l’homme, son cœur et sa conscience, ce qui lui donne le sentiment d’intérioriser Dieu qui devient ainsi présent dans toute sa vie comme l’exprime la Tradition qui dit : « Crains Dieu comme si tu Le voyais. Si tu ne Le vois pas, c’est Lui qui te voit ».
Le pèlerin continue à avancer vers la Mecque en répétant la talbiya (Me voilà…). En y arrivant, il se trouve devant une nouvelle responsabilité à savoir celle consistant à exécuter l’ordre divin qui dit : ((…Qu’ils accomplissent les tours de circumambulation autour de l’antique Maison)) (Saint Coran XXII, 29), cette Maison étant la Qibla, c’est-à-dire l’endroit vers lequel s’orientent tous les Musulmans du monde : ((Tourne donc ta face dans la direction de la Mosquée sacrée. Où que vous soyez, tournez vos faces dans sa direction)) (Saint Coran II, 144).
Le pèlerin fait donc le tawâf (les tours de circumambulation autour de la Maison sacrée), ce qui n’est pas considéré comme un culte rendu à la Maison, car Dieu ne veut que nous adorions des pierres, qu’elles soient celles de la Maison ou de tout autre sanctuaire. Ces tours sont plutôt représentatifs de l’obéissance à Dieu dont la Maison est un signe de Sa miséricorde et de Sa satisfaction.
Faire les tours autour de la Maison de Dieu c’est une façon d’exprimer l’intention de ne plus tourner autour des maisons des injustes pour se rapprocher d’eux, ni des maisons des corrompus et des pervers pour vivre avec eux, ni des maisons des mécréants et des arrogants pour les servir en rentrant du pèlerinage. Faire les tours autour de la Maison de Dieu c’est une reconnaissance de l’unicité de Dieu et tout attachement illégal à d’autres maisons, c’est-à-dire à d’autres autorités est une sorte de polythéisme pratique.
Notre responsabilité islamique
Ainsi l’homme vit le sens de l’action de tourner autour de la Maison et invoque le Seigneur en disant : ((Certains hommes disent : ‘Notre Seigneurs ! Accorde-nous des biens dans ce monde et des biens dans la vie future. Préserve-nous du châtiment du Feu)) (Saint Coran II, 201). Dans cette ambiance spirituelle, le pèlerin connaît l’expérience d’être proche de Dieu en priant derrière le sanctuaire du prophète Ibrâhîm (Abraham) ((Prenez donc la station de Ibrâhîm comme lieu de prière)) (Saint Coran II, 125), et en se rappelant de ((Son Seigneur lui dit : ‘Soumets-toi’, il répondit : ‘Je me soumets au Seigneur des Mondes !’. Ibrâhîm a ordonné à ses enfants et Ya’qûb (Jacob) fit de même ‘Ô mes enfants ! Dieu a choisi pour vous la Religion ; ne mourrez que Musulmans)) (Saint Coran II, 131-132), puisqu’il voulait qu’ils soient musulmans : ((La Religion de votre père Ibrâhîm, c’est lui qui vous a donné le nom de « Musulmans’)) (Saint Coran XXII, 78).
En se rappelant le maître de ce lieu, Ibrâhîm (AS), et sa construction de la Ka’ba avec son fils Ismâ’îl (AS), le pèlerin doit essayer d’être semblable à Ibrâhîm en matière d’Islam et, comme lui, recommander à ses descendants d’être musulmans : ((Etiez-vous présents lorsque la mort se présenta à Ya’qûb et qu’il dit à ses enfants : ‘Qu’allez-vous adorer après moi ?’. Ils dirent : ‘Nous allons adorer ton Dieu, le Dieu de tes pères : Ibrâhîm, Ismâ’îl et Ishâq, -Dieu unique- et nous-nous soumettons à Lui’)) (Saint Coran II, 133).
Cet Islam ouvert à Dieu dans tous les domaines de notre vie est un dépôt divin que nous devons transmettre de génération en génération en nous appliquant à islamiser nos enfants sans nous réduire à faire de l’Islam une chose marginale dans leur vie. Leur avenir doit être du côté de Dieu et non pas du côté de ce dirigeant ou de cette personne fortunée car ceux-là disparaissent ((La face de ton Seigneur subsiste, pleine de majesté et de magnificence)) (Saint Coran LX, 27). Les humains finiront par se séparer les uns des autres et ne reste que leur relation avec Dieu. Ainsi, la prière dans le sanctuaire de Ibrâhîm est un symbole qui nous fait rappeler que Ibrâhîm (AS) adorait Dieu dans cet endroit et le prenait pour témoin de son Islam, et cela donne au Musulman le sentiment d’être imprégné de l’Islam.
((As-Safâ et al-Marwâ compte vraiment parmi les choses sacrées de Dieu. Celui qui fait le pèlerinage majeur ou mineur à la Maison ne commet pas de péché s’il accomplit les tours rituels ici et là. Celui qui s’en acquitte de bon gré fait bien)) (Saint Coran II, 158). En faisant le parcours (sa’y) entre al-Safâ et al-Marwâ, le pèlerin sent qu’il le fait pour se rapprocher de Dieu. C’est aussi un symbole indiquant que toute notre activité doit être dirigée par les recommandations de Dieu. Ce parcours est le modèle de tout mouvement de déplacement dans le but de rapprocher les uns des autres et non pas pour les séduire ou pour les inciter à s’entretuer. De la même façon que le pèlerin se déplace entre al-Safâ et al-Marwâ en obéissance à Dieu, le pèlerin doit se demander en se déplaçant dans tout autre lieu si son activité plait ou non à Dieu, comme lorsqu’on se rend à une réunion organisée par un arrogant ou par un pervers. Chaque pas qu’on fait dans cette voie est un péché qui sera sanctionné par Dieu. Mais en se déplaçant pour le bien, chaque pas sera rétribué comme étant une bonne action. A ce propos, une Tradition parle du croyant en disant : « Au Jour du Jugement où ne règne que l’ombre de Dieu, le croyant est celui qui n’aura avancé ni reculé d’un pas qu’après être persuadé que ce qu’il fait satisfait à Dieu».
Faire l’équilibre entre ce monde-ci et l’Autre Monde
Une fois le parcourt terminé, le pèlerin commence le premier pèlerinage mineur où il doit couper quelques cheveux, ce qui symbolise le fait de couper les péchés. Après quoi une nouvelle étape de pèlerinage commence par une nouvelle talbiya et où les pèlerins s’arrêtent sur le mont ‘Arafat du déclin du soleil à midi jusqu’au couché du soleil pour implorer Dieu et lui rendre compte de ses actions, car ‘Arafat est l’endroit où l’homme espère le pardon de Dieu. Les Traditions affirment que si Dieu ne pardonne pas dans cet endroit, c’est qu’Il ne pardonnera jamais.
Ensuite, le pèlerin se rend à Muzdalifa où il doit évoquer Dieu. Le saint Coran nous recommande : ((Souvenez-vous de Dieu comme vous vous souvenez de vos ancêtres ou davantage)) (Coran II, 200). En invoquant Dieu, il ne faut pas le faire pour les affaires de ce monde-ci ; mais aussi pour l’Autre Monde car ((Certains hommes disent : ‘Notre Seigneur ! Accorde-nous des biens dans ce monde’ mais ils n’auront aucune part dans la vie future)) (Coran II, 200) et il y a des gens qui disent : ((Certains hommes disent : ‘Notre Seigneur ! Accorde-nous des biens dans ce monde et Préserve-nous du châtiment du Feu’. Voilà ceux qui possèderont une partie de ce qu’ils ont acquis)) (Coran II, 201-202). Il faut rester à Muzdalifa de l’aube jusqu’au levée du soleil ; après quoi on se rend à Minâ pour lancer les cailloux de la ‘Aqaba et immoler un animal comme sacrifice avant de couper ses cheveux ou les accourcir. Puis on se rend à la Mecque pour faire les tours autour de la Ka‘ba suivis ainsi que le parcours. Puis on exécute le Tawâf dit des femmes et en termine le pèlerinage en lançant les cailloux à Minâ où on doit passer la nuit à cet endroit.
Le commencement d’une nouvelle vie
Celui qui fait le pèlerinage selon ses règles et ses principes spirituels redevient pur «comme il était le jour où il a été enfanté par sa mère ». Il va de soi que faire le pèlerinage selon ses règles c’est ne pas mentir et ne pas prononcer des paroles inacceptables. Dans ce cas, l’homme commence une nouvelle dans l’obéissance à Dieu, ce qui veut dire que Dieu lui pardonne ses péchés antérieurs.
Ainsi, le pèlerinage est un purgatoire, une école et une expérience où les Musulmans apprennent à s’unir et à rejeter leurs différends et leurs conflits. Ils se sentent comme formant une seule Nation. L’Imâm al-Bâqir (AS) a signalé ce fait en disant : « Celui qui se rend à cette Maison n’est pris en considération que s’il présente les trois caractéristiques suivantes : La piété qui l’empêche de violer les interdits de Dieu, l’indulgence qui lui permet de dominer sa propre colère et le fait de se comporter convenablement avec ses compagnons ». L’Imâm al-Sâdiq (AS) a dit : « En entamant le pèlerinage, tu dois craindre Dieu et L’évoquer beaucoup tout en ne parlant que trop peu et pour le bien car le pèlerinage, majeur ou mineur, implique pour qu’il soit mené à la perfection, que l’homme ne dise que du bien. »
Le pèlerinage est une visite qu’on rend à Dieu. Il nous fait donc le mener à la perfection et le sauvegarder à notre retour pour ne pas être de ceux au sujet desquels l’Imâm al-Sâdiq (AS) a dit : « Trop de vacarme et trop peu de pèlerins », car celui qui fait le pèlerinage sans vivre ses significations est comme s’il ne l’a pas fait.
Secrets spirituels du pélerinage
L’humanité a parfaitement le droit de tirer gloire de ses souvenirs anciens et de les entourer d’un halo de majesté et de sacralité lorsqu’ils concernent ses croyances et ses valeurs. Les rites du pèlerinage participent d’une histoire glorieuse et donnent accès à des trésors de spiritualité et de sentiments exubérants, c’est pourquoi s’y attacher constitue un des piliers de la Religion. Dieu dit :
« Voilà ! Et quiconque exalte les emblèmes de Dieu, oui, c’est en effet de la piété des cœurs »
Sourate 2, Al Hajj (Le pèlerinage), verset 32
Ces paroles appellent quelques explications. Pourquoi, des cinq continents, vient-on, par voie de terre, de mer ou d’air, vers la Maison Sacrée, les coeurs emplis de désir ardent et les yeux chargés de lueur ? En vérité, cette Maison est digne d’un tel honneur, car l’intention qui a présidé à sa construction par le père des Prophètes, Ibrâhîm, était d’en faire une citadelle de la confirmation de l’Unicité, et un lieu de rencontre entre les priants s’inclinant et se prosternant devant Dieu. Avant son édification, Ibrâhîm livra à l’idolâtrie une bataille sans merci, qu’il gagna. Il établit avec l’aide de son fils Ismâ’îl les assises de la Maison, affirmant la victoire sur la négation et établissant une distinction avec elle. Dieu dit :
« Oui la première Maison qui ait été désignée aux hommes c’est bien celle de Bakka, bénie, pour la guidée des mondes.
Là sont les signes évidents, où Ibrâhîm s’est tenu debout ; et quiconque y entre est en sécurité. Il incombe aux hommes de faire pour Dieu le pèlerinage de la Maison, à qui en a la voie. Et quiconque mécroit, alors Dieu est vraiment, à l’abri des mondes ! »
Sourate 3, Al ’Imran, versets 96-97
La première mosquée du monde mérite que l’on s’y dirige et que des délégations y viennent pour lui rendre hommage. Toute mosquée que l’on érige de par le monde doit lui être affiliée et tous les croyants doivent prier dans sa direction :
« Et d’où que tu sortes, tourne ton visage vers la Mosquée Sacrée. Et où que vous soyez, tournez-y vos visage [...] »
Sourate 2, Al Baqarah (La vache), verset 150
Il est autre chose, dans l’histoire de l’humanité, qui nous lie, nous les musulmans plus particulièrement, à la Ka`ba ennoblie : construisant cet édifice et faisant émerger ses assises, Ibrâhîm adressa à Dieu une prière fervente afin qu’il suscite [dans ces lieux saints] une communauté et un Prophète issus de sa descendance. En effet, Ibrâhîm et Ismâ’îl invoquèrent Dieu en ces termes :
« Notre Seigneur ! Et fais de nous deux de Tes Soumis, et de notre descendance une communauté à Toi soumise. Et montre-nous nos rites et accepte de nous le repentir. Oui, Tu es accueillant au repentir, vraiment, miséricordieux !
Notre Seigneur ! Et suscite-leur un messager des leurs, qui leur récite Tes versets et leur enseigne le Livre et la sagesse, et les fasse croître en pureté »
Sourate 2, Al Baqarah (La vache), versets 128-129
Nous sommes la progéniture soumise à Dieu dont il est question dans cette invocation, et notre Messager Muhammad saws qui est l’ultime Prophète, est notre père spirituel et l’esprit le plus pur qui ait compati au sort des habitants de ce monde. Notre noble Prophète saws s’est efforcé, durant toute sa mission, à faire prendre conscience à tous du sens véritable de la vie. Et comment, après l’énumération de tous ces faits, ne pourrions-nous pas nous attacher à cette Maison et pourquoi nous n’aurions pas raison de la visiter autant que possible ? Ô combien Eminents sont les souvenirs qui l’entourent et ô combien fidèles sont les délégations qui parcourent les distances pour la voir et y puiser du bien et de la bonté ?
Nous rendons hommage à la Maison Antique en tournant autour d’elle et en nous dirigeant vers elle dans nos prières ; lors de nos sept tournées rituelles, nous veillons à ce que la Pierre Noire demeure à notre gauche et nous évoquons Dieu en ces termes : « Gloire et louange à Dieu ; il n’y a de dieu que Dieu ; Dieu est le Plus Grand » et nous adressons à Dieu nos prières pour qu’Il nous accorde les bienfaits de ce monde et de l’autre :
« On ne vous fera pas de grief d’aller en quête de quelque grâce de Votre Seigneur [...] »
Sourate 2, Al Baqarah (La vache), verset 198
»
C’est que les hommes ont besoin de Dieu qui détient les clés de trésors inépuisables.
Il s’est trouvé, pourtant, des insensés parmi les missionnaires qui pensèrent que les musulmans entretenaient avec la Ka`ba et avec la Pierre Noire en particulier des relations purement matérielles ; une telle attitude suscite ironie et rire plus qu’autre chose, car le monothéisme qui emplit les coeurs des musulmans procure une certitude exceptionnelle, d’autant plus que la supplication qui domine parmi les cortèges des pèlerins depuis le départ est : « Me voici à Toi, ô Mon Dieu, me voici à Toi ! Me voici à Toi, pas d’associé à Toi, me voici à Toi ! En vérité la louange, le bienfait et le Royaume sont à Toi ! Pas d’associé à Toi ! » La voix des pèlerins augmente en puissance chaque fois qu’ils atteignent une colline, dévalent une vallée ou rencontrent un groupe de gens, dans le calme de la nuit ou du point du jour. Dans ces instants, le pèlerin a le sentiment que l’univers entier fait écho à ses prières conformément à ce hadîth : « Lorsque le pèlerin prononce la Talbiyya, tout ce qui se trouve à sa droite et à sa gauche comme arbres, pierres, argile, jusqu’à l’horizon la prononce après lui. » Il n’est pas étonnant que l’univers qui chante les louanges de Dieu joigne sa voix à celle de l’homme qui s’est dépouillé de lui-même entreprenant un voyage pieux en vue de l’agrément de Dieu. Le Prophète saws avait l’habitude de prononcer, alors qu’il s’apprêtait à partir en voyage, l’invocation suivante : « Mon Dieu ! Accorde-moi davantage de crainte pieuse, pardonne-moi mes péchés et conduis-moi au bien, quelle que soit la direction que je prenne. Mon Dieu ! Tu es Notre compagnon de voyage, et c’est Toi qui veilles sur notre famille, nos biens et nos enfants pendant notre absence. »
Le pèlerin est un homme qui se consacre exclusivement au culte de Dieu, aspirant avidement à l’agrément et à la rétribution de Dieu et craignant son châtiment. Tout son être est animé par les sentiments d’ardent désir et d’amour. Il n’existe pas, à ma connaissance, de rassemblement humain qui mérite davantage que se répandent sur lui la clémence et le pardon de Dieu que ce noble rassemblement qui est le pèlerinage.
La course entre les deux monts d’As-Safâ et AlMarwâ intervient généralement à la suite des tours autour de la Ka`ba, et les rites s’y rapportant renouvellent et perpétuent le sentiment de confiance en Dieu [Tawakkul] qui avait jadis empli le coeur de Hajar la mère d’Ismâ’îl, sur lui la paix, de même que celui de son époux Ibrâhîm l’Ami Intime [de Dieu].
La confiance en Dieu est un sentiment à la fois précieux et étrange ; sa place est telle qu’elle ne s’établit pas dans n’importe quel coeur ; seul en effet en est capable l’homme dont la relation à Dieu est étroite, et qui est en mesure de s’appuyer sur Dieu et de puiser auprès de Lui la force. Lorsque l’aide des humains fait défaut, que les causes secondes disparaissent et que la mélancolie envahit l’esprit, rien ne dissipe celle-ci en dehors de l’espérance et de la confiance en Dieu, qui réfute les pensées lancinantes et apaise les craintes. J’imagine Agar regardant son enfant assoiffé, et courant ici et là d’un pas troublé à la recherche d’une aide ou d’un secours. Elle avait une bonne opinion de Dieu, c’est pourquoi avait-elle dit à son époux avant qu’il ne l’abandonne dans une vallée désertique et sans vie : « Est-ce Dieu qui t’a ordonné d’agir ainsi ? » « Oui, répondit-il ». « Alors, il ne nous abandonnera pas, dit-elle ». Eprouvée, Hajar se tourna vers le Ciel attendant son aide qui ne tarda pas à arriver. La source de Zamzam jaillit du sol et la vallée autrefois aride se vivifia ; le nourrisson qui était dans la difficulté laissa une descendance qui allait constituer une communauté nombreuse et opulente incluant le maître du Message sublime, l’Islam. Procède donc des rites établis par Dieu, la course entre As-Safâ et AI-Marwâ conformément à l’attitude de hajar guettant l’Insondable [Ghayb] avec un espoir sans bornes.
Les tenants des idéaux ont grand besoin de la confiance en Dieu, car à elle seule, elle peut leur conférer force et puissance fussent-ils peu nombreux et semblassent ils humiliés, et transformer leur attachement à Dieu en un principe qui suscite le respect. C’est entre autres sens ce qu’implique le verset suivant :
« As-Safâ et A1-Marwâ sont vraiment parmi les emblèmes de Dieu. Donc quiconque fait le grand pèlerinage de la Maison ou le petit pèlerinage, pas de péché sur lui à faire le tour de ces deux monts. Et quiconque fait de surcroît ceuvre bonne, alors Dieu est reconnaissant, Il sait »
Sourate 2, Al Baqarah (La vache), verset 158
Les historiens rapportent qu’après le départ d’Ibrâhîm, alors que hajar et son fils Ismâ’îl devaient affronter leur destin dans cette contrée isolée, le Diable se présenta à lui alors qu’il traversait Minâ. Il lui dit : « Peut-on laisser sa famille mourir ainsi de faim et de soif ! Retourne auprès des tiens et sauve-les de la mort ! » Mais Ibrâhîm lui jeta des cailloux et poursuivit son chemin en adressant à Dieu cette oraison fervente :
« Ô Notre Seigneur, j’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée qui, vraiment, est tout autre qu’agricole, près de Ta Maison sanctifiée, afin, ô Notre Seigneur, qu’ils établissent l’Office. Fais donc que se précipitent vers eux les coeurs d’une partie des gens. Et nourris-les de fruits. Peut-être seront-ils reconnaissants ? »
Sourate 14, Ibrahim (Abraham), verset 37
Dieu exauça cette prière sincère et Ibrâhîm déjoua la ruse de Satan, car son coeur croyant était confiant en Dieu. La tradition de la lapidation des stèles [Ramy AI-Jamarât] fut instituée pour que tous sachent que la promesse de Dieu demeure infaillible et que les insinuations du Diable sont pure divagation, qui ne s’insinuent que dans les coeurs dénués de la mention de Dieu :
« Il n’a, en vérité, aucune autorité sur ceux qui croient et qui placent confiance en Leur Seigneur.
Rien d’autre : il a autorité sur ceux qui le prennent pour patron, sur ceux aussi qui donnent à Dieu des associés »
Sourate 16, An-Nahl (Les abeilles), versets 99-100
Il est à noter qu’en parlant de la lapidation des stèles à Minâ, le noble Coran a utilisé non le terme de lapidation, mais de mention de Dieu durant des jours comptés. Dieu, exalté soit-Il, dit : « Et souvenez-vous de Dieu pendant les jours comptés. Ensuite il n’y a pas de péché, pour qui se comporte en piété, à partir au bout de deux jours ou à s’attarder non plus ».
Comme si un tel rite avait pour finalité l’évocation à voix haute du Seigneur des mondes, la lapidation des stèles demeurant, quant à elle, un simple symbole.
En vérité, le pèlerinage n’est, en définitive, qu’évocation de Dieu par des multitudes humaines dont la seule préoccupation est d’exalter Dieu et de L’implorer en prononçant les formules de la Talbiyya. Et il est regrettable que le rite de la lapidation des stèles soit devenu si difficile à observer que seules les personnes les plus endurantes et les plus téméraires soient en mesure de s’en acquitter et que des pèlerins trouvent, à cette occasion, la mort étouffés ou piétinés. Ces événements malheureux sont dus au fait que l’on se conforme à l’avis juridique prépondérant qui stipule que la lapidation des stèles ne peut se faire qu’entre le déclin du soleil et son coucher. Le résultat en est que les vagues de pèlerins font face, à ces moments critiques, à un danger périlleux. J’ai, quant à moi, refusé cet avis juridique qui ne se fonde ni sur le Livre de Dieu ni sur la Tradition du Prophète saws et j’ai lapidé les stèles à des instants où l’affluence et la chaleur étaient faibles.
Il est heureux que le gouvernement saoudien ait enfin pris des mesures en vue de faciliter la lapidation des stèles, notamment en admettant que les pèlerins s’acquittent de ce rite à n’importe quel moment de la journée, à condition toutefois de le faire pendant les jours déterminés par la Religion . Des vies ont ainsi été épargnées et la conformité à ce rite divin a été rendue plus aisée. Il est des musulmans qui pensent que le pèlerinage est une suite de difficultés insurmontables ; ils ont rendu difficile ce qui à l’origine était facile et ils ont forgé des actes qui n’ont aucun fondement dans la religion de Dieu. D’aucuns imaginent qu’il existe des invocations spécifiques à chacun des sept tours de la Ka`ba et chacun des sept trajets entre As-Safâ et AI-Marwâ ; des livres d’invocations ont même été composés sans s’appuyer sur quelque argument légal.
Il y a aussi des faibles d’esprit qui soutiennent qu’il est plus méritant d’accomplir la course [entre As-Safâ et Al-Marwâ] à travers le parcours se situant à même le sol que de le faire en empruntant l’itinéraire aménagé à l’étage par les autorités en vue de réduire l’affluence. De même, ils pensent qu’il est plus méritoire de se tenir au niveau du sol, plutôt qu’à l’étage, pour lapider les stèles ! Ils ignorent certainement que le Prophète saws a fait les tours rituels autour de la Ka`ba monté sur sa chamelle et qu’il a salué de loin à l’aide de son bâton la Pierre Noire. Le pèlerinage est une adoration aisée et agréable qui se fonde sur la station à Arafat et les tours rituels accomplis autour de la Ka`ba en plus de quelques autres rites qu’il est facile d’exécuter. La Religion, tout entière, a pour essence la sincérité, le bon caractère, et la bonne relation à Dieu et à Ses serviteurs. Le Coran ne dit-il pas à propos du pèlerinage :
« Le pèlerinage touche les mois bien connus. S’y décide-t-on ? Alors, plus d’épouses, plus de perversité, plus de dispute, pendant le pèlerinage. Et le bien que vous faites, Dieu le sait. Et prenez vos provisions ; mais vraiment la meilleure provision est la piété. Et craignez-Moi, ô doués d’intelligence »
Sourate 2, Al Baqarah (La vache), verset 197
Ce voyage à travers les lieux saints de l’Islam polit, en outre, le caractère, purifie le coeur et fait croître le sentiment d’amour à l’égard de Dieu, de Son Envoyé saws et de la communauté des musulmans. D’où ces paroles du Prophète saws : « Celui qui fait le pèlerinage à cette Maison sans commettre ni immoralité, ni dévergondage, retourne [chez lui] aussi pur qu’il l’était le jour où sa mère l’a mis au monde. »
Il a été établi que La Mecque constitue le centre du monde physique ; Husayn Kamâl Eddîne, professeur de géométrie à l’université de Riyad a pu en effet prouver, en s’appuyant sur des calculs mathématiques, que l’emplacement de La Mecque se situe bien au centre des continents, explicitant ainsi concrètement cette parole où Dieu dit :
« Et ainsi te révélons-Nous une Lecture arabe, afin que tu avertisses la Mère des villes et aussi ceux qui sont autour d’elle, et que tu avertisses du Jour de la Réunion, pas de doute là-dessus »
Sourate 42, As-Sura (La consultation), verset 7
Autour de la noble Ka`ba, se dessinent des cercles de priants inclinés ou prosternés, dont l’ampleur ne cesse d’augmenter au fur et à mesure qu’on s’en éloigne. Tout au long des lignes de latitude et de longitude s’élèvent les voix des muezzins appelant à la prière, s’inclinent et se prosternent des hommes devant Dieu, le Seigneur des orients et des occidents, le Seigneur des mondes, le Digne de louange et de gloire.
Pendant la saison du pèlerinage, des délégations venues des différents points du globe, des hommes qui professent l’unicité de Dieu, et qui aiment leur Seigneur convergent tous vers La Mecque, la première mosquée et la mère des mosquées de ce monde. Les visages se croisent et les âmes se reconnaissent mutuellement au cri de la Talbiyya répondant ainsi à l’injonction d’accomplir le pèlerinage, appel ancestral que l’Islam a perpétué et rendu plus fort. Dieu dit :
« Et fais aux gens une annonce pour le pèlerinage : qu’ils viennent à toi, à pied, et aussi à dromadaire de toute espèce, de tout chemin creux afin qu’ils témoignent eux-mêmes d’avantages qui sont leurs, et qu’ils rappellent le nom de Dieu, pendant quelques jours bien connus »
Sourate 22, Al Hajj (Le pèlerinage), versets 27-28
Les gens qui viennent à La Mecque forment une société où seule comptent la mention de Dieu et l’exaltation de Son Nom béni.
Si dans les quartiers commerciaux dominent l’échange des marchandises et les transactions, si dans les administrations gouvernementales l’action notoire est le va-et-vient entre les bureaux, les pèlerins, eux, animent un marché où la marchandise est la bonne oeuvre. Leurs cris de Talbiyya et de Takbîr sont forts et emplissent les horizons au point que l’on dirait que la terre s’est métamorphosée en un espace qui abonde d’Anges adorateurs.
Décrivant les actes accomplis par les pèlerins, l’imam An-Nawawî a dit : « Il est recommandé [au pèlerin] de répéter la Talbiyya en toute occasion, qu’il soit debout ou assis ; qu’il marche ou qu’il soit à dos de monture ; qu’il soit en état d’impureté ou non [et s’il s’agit d’une femme, qu’elle ait ses règles ou non] ; et lors de tout changement de situation tel qu’au lever du jour ou à la tombée de la nuit, à l’aube ou en compagnie des amis, lorsqu’il se lève ou s’assied, gravit une colline ou la descend, enfourche une monture ou en descend, ainsi qu’à la fin de chaque prière et dans chaque mosquée... S’il voit quelque chose qui lui plaît, il dira : « Me voici Mon Dieu, il n’est de vie que la vie dernière ! » se conformant ainsi à la Tradition de l’Envoyé de Dieu saws ».
Ach-Châf’î rapporte, d’après Mujâhid, au sujet de cette invocation : « Le Prophète saws avait l’habitude de dire dans sa Talbiyya : « Me voici à Toi, ô Mon Dieu, me voici à Toi ! Me voici à Toi, pas d’associé à Toi, me voici à Toi ! En vérité la louange, le bienfait et le Royaume sont à Toi ! Pas d’associé à Toi ! » Or, un jour, il vit les pèlerins qui l’entouraient le protéger et cela lui plut, c’est pourquoi il dit : « Me voici Mon Dieu, il n’est de vie que la vie dernière ! » Ibn Jurayj a dit : « Je crois qu’il s’agissait du Jour de ’Arafa. »
Les pèlerins avaient tout à fait le droit de se presser en foule autour de leur Prophète alors qu’il évoquait Dieu à voix haute, car il fut à l’origine du bien dont Dieu les avait comblés et il fut leur guide spirituel. Cependant, Muhammad le grand ne s’était point enorgueilli d’un tel témoignage d’amour ; son coeur était tourné vers Dieu et il n’aspirait qu’à Sa rencontre, se rappelant la vie dernière et espérant en elle.
Sur la colline d’As-Safâ, il disait : « Dieu est le Plus Grand ! Dieu est le Plus Grand ! Louange à Dieu, Dieu est le Plus Grand pour nous avoir guidés, louange à Dieu ,Pour les bienfaits qu’Il nous a accordés ! Il n’y a de dieu que Dieu, l’Unique qui n’a pas d’associé, c’est à Lui qu’appartient la souveraineté et c’est à Lui que revient la louange. Il donne la vie et la mort. Le bien est entre Ses Mains et Il est capable de toute chose. Il n ’y a de dieu que Dieu. Il a tenu Sa promesse, fait triompher Son serviteur et défait à Lui Seul les coalisés. Il n’y a de dieu que Dieu. Nous n’adorons que Lui, en Lui vouant un culte exclusif, n’en déplaise aux négateurs ! Mon Dieu, Tu as dit : « Invoquez-Moi et Je vous exaucerai », et Tu ne faillis jamais à Ta promesse. Tu m’as guidé vers l’Islam, et je Te demande de ne pas m’en détourner jusqu’à ce que Tu me fasses mourir musulman. »
Gloire à Dieu ! Le Prophète saws a adressé à Son Seigneur la même imploration que les Prophètes qui l’ont précédé. Joseph le véridique, ne pria-t-il pas Dieu, alors qu’Il lui avait donné la royauté, afin qu’Il le fasse mourir soumis à Lui :
« [...] Créateur des cieux et de la terre ! Tu es Mon Patron, ici-bas tout comme dans l’au-delà. Achève-moi Soumis. Et fais-moi rejoindre les gens de bien »
Sourate 12, Yusuf (Joseph), verset 101
C’est ainsi que Muhammad a invoqué Son Seigneur pendant le pèlerinage d’adieu, après avoir brisé les idoles, annihilé l’Ignorance, et établi un état sur les bases de la confirmation de l’unicité de Dieu ! Il est plaisant de constater l’excellence du caractère de Muhammad saws sa reconnaissance envers Son Seigneur était telle qu’il continuait, cinq ans après la bataille des coalisés, à évoquer la victoire que Dieu lui avait donnée, laquelle était venue couronner une lutte difficile et terrible.
Dieu a tenu Sa promesse et défait Seul les coalisés ; Lui Seul était à même de les mettre en déroute, de les disperser et de déjouer leur ruse. C’est Lui qui mérite louange, crainte et c’est Lui qui détient le pardon.
Le combat de la foi n’a cessé depuis, car les forces de la négation ne cessent de nourrir à l’égard des gens du Vrai de l’animosité et jamais elles ne pourront s’abstenir de comploter contre eux. Mais les hommes de l’Islam persévéreront sur la Voie n’en déplaise aux négateurs !
En examinant les invocations que le Prophète saws prononça à l’occasion du pèlerinage, je m’attendais à trouver des prières longues, mais je fus surpris par leur concision. Cependant les musulmans ont inventé, après lui, des formules invocatoires pour chacun des tours autour de la Ka`ba, pour chacun des trajets entre ’As-Safâ et Al-Marwâ, et ils firent de même pour le jour de `Arafa. Les sentiments qui sont à l’origine de ces innovations sont louables, et il n’est pas surprenant qu’un croyant s’applique à rechercher toute parole capable de traduire son désir ardent et son espérance ou toute lettre susceptible d’être, à son avis, la clé de la miséricorde divine sublime.
Il n’est pas de musulman qui n’aspire à l’agrément de Dieu et à la stabilité et pour lui-même et pour les siens. Il ne fait, en fin de compte, que se conformer à cette invocation de Moïse, sur lui la paix, qui dit :
« [...]Seigneur ! J’ai grand besoin du bien que Tu feras descendre sur Moi ! »
Sourate 28, Al Qasas (Le récit), verset 24
Le Prophète saws ne cessait de répéter à l’occasion de ses tours autour de la Ka`ba et de ses trajets entre As-Safâ et AlMarwâ l’invocation suivante :
« Notre Seigneur ! Accorde-nous des biens en ce monde et des biens dans la vie ultime. Préserve-nous du châtiment du Feu »
Sourate 2, Al Baqarah (La vache), verset 201
Le chant qui résonne dans les cimes des montagnes et dans les vallées est le suivant : « Il n’y a de dieu que Dieu, l’Unique et sans associé ; à Lui appartient la Souveraineté, Il est digne de louange et Il est capable de toute chose. » Les multitudes humaines le proclament et le font leur.