Vendredi à Erbil, vers 1.30 du matin, heure locale, alors même que les États-Unis tentaient une énième manœuvre de diversion à l'adresse de Bagdad en cherchant à pousser sa haute délégation en visite à Washington à se livrer à des contorsions verbales et à remplacer le terme "troupes américaines" par "conseillers militaires" puis à remettre les compteurs à zéro,
à savoir maintenir en état les accords militaires signés sous Obama et sauver de la sorte la présence militaire US en Mésopotamie, quelque chose de parfaitement inattendu a eu lieu à Erbil, haut lieu d'espionnage d'Israël en Irak. Pour la quatrième fois consécutive depuis le mois d'avril, la Résistance a donc lancé ses drones sur la base ultra protégée de Harir qu'on sait être "fortifiée" à la suite des attaques précédentes ayant visé tour à tour le QG de la CIA puis un peu plus tard le centre des forces spéciales US et tout ceci sur fond de deux super raids éclair, là encore impliquant drones-missiles contre le Mossad à deux mois d'écart, le premier ayant eu lieu le 10 avril et le deuxième le 26 juin et tous deux particulièrement sanglants avec en amont des morts tous des officiers du renseignement sioniste.
Sur la nature de cette nouvelle frappe au drone que la Résistance a aussitôt revendiquée et que le porte-parole de la coalition, le colonel Wayne Marrotto, bien au contraire à son habitude, a tout de suite reconnu, peu d'informations sont disponibles si ce n'est ce communiqué, repris par Sabereen News où "Liwa al Thaerin", le quinzième groupe lié à la Résistance à avoir mené ces 12 derniers mois des frappes directes contre les bases US la revendique et affirme : « Nous revendiquons l’attaque visant la base d’al-Harir, à Erbil, au Kurdistan irakien, qui abrite les occupants américains peureux et leurs mercenaires et espions. Cette opération qui a été menée vendredi 23 juillet à 2H00 du matin, par des drones armés, a infligé des dégâts au matériel militaire des Américains », indique le communiqué.
La référence directe au terme "espion", puis le fait que les drones de la Résistance ont frappé à Erbil et non pas à Bagdad, à Ain al-Asad ou a Balad et dans la zone verte, prouvent qie le coup, très millimétriquement calibré pour coïncider avec les premières déclarations publiques à l'issue des négociations de Washington porte un message très clair : la Résistance irakienne ne tolère pas non seulement la présence militaire US en Mésopotamie, mais vise aussi toute présence US qui serve à protéger Israël.
Le vendredi justement, et peu après que certains médias proches des négociations ont affirmé que le Pentagone entend ne changer que de peau en Irak et préserver in fine et en dépite de la date du 31 décembre avancée comme étant celle de son supposé retrait, préserver quatre bases aériennes que sont Ain al Sada, Victory, al Towhid et aéroport de Bagdad, Qais Khazaili, l'une des figures anti US les plus coriaces de la Résistance a tweeté : " le maintien de la présence militaire des États-Unis en Irak ne profiterait qu’à l’ennemi israélien. Les propos du ministre irakien des Affaires étrangères selon lesquels les forces de sécurité ont toujours besoin d’une aide américaine font déplorer et sont rejetés non seulement par nous, mais aussi par tous les Irakiens qui sont fiers de leurs forces sécuritaires et militaires.
Les déclarations de Fouad Hossein ne reflètent pas les vraies capacités des militaires de l’armée, des effectifs de la police fédérale, des combattants des Hachd al-Chaabi et des forces de l’Organisation antiterroriste et les expériences acquises par ces derniers durant la lutte contre Daech. Ce qu'ils laissent entendre c'est que des parties cherchent à prolonge la présence d’Israël en Irak, à proroger les incendies, l'insécurité, la destruction des infrastructures et ceci on ne le permet pas même si cela nous demanderait d'opérer au-delà des frontières irakiennes. Il n’est plus caché à personne que la présence des Américains en Irak n’a rien à voir avec les intérêts irakiens et qu’elle ne sert que ceux du régime israélien que les Irakiens considèrent comme leur ennemi numéro un. »
La mise en garde est claire : la frappe aux drones contre Harir dont les détails et les cibles ne tarderont pas à être publiés dans les heures à venir, semble surtout être un message direct à l'adresse des USA destinés à leur faire comprendre qu’il est bien temps que Washington lâche pour de bon Tel-Aviv et surtout ce plan de bunkérisation des zones limitrophes d’Israël qui depuis que la Résistance a déclaré la guerre ouverte contre l'occupation américaine hante l'esprit des décideurs de la Maison Blanche.
Depuis plusieurs jours déjà les agences de presse évoquent le retrait des milliers de soldats US du Qatar leur redéploiement en Jordanie, juste sur les frontières avec la Syrie et l'Irak là où Bide a commis la grave faute de bombarder la Résistance le 26 juin pour les beaux yeux d’Israël. Ces milliers de soldats US munis de chars et de blindés qui occupent désormais toute la bordure frontalière jordanienne avec l'Irak auraient de facto la mission de protéger l'entité sioniste contre missile et drone "irakiens" qui ont prouvé au mois de mai et en pleine guerre Israël/Gaza qu'ils ont largement la capacité d'atteindre avec précision le nord d’Israël. Les analystes tendent à ajouter aussi à ce tableau ce déploiement massif de F-16 US à King Khald base US non loin de Riyad qui devraient eux aussi être activés contre la Résistance irakienne évidement non pas pour protéger Ben Salmane tombé en disgrâce aux yeux de l'administration SU mais Israël.
Mais le compte n'y est pas : la quatrième attaque au drone de ce vendredi contre Erbil prouve parfaitement qu'Israël ne peut plus tenir en l'état en Irak et que l’obstination US à l'y préserver, mettrait en péril la vie des soldats américains. Car cette attaque reflète non plus une tactique, mais une stratégie. Mais le jeu ne vaut-il la chandelle? A moins qu'on n'y voit à travers cette obstination US à ne quitter l'Irak des intérêts pétroliers énormes en jeu, la réponse serait non : en effet ce pétrole syrien que les troupes US détourent à Deir ez-Zor avant de le pomper vers le Kurdistan irakien, la Tuqruie d'Erdogan le charge via le pipeline Erbil-Ceyhan puis les pétroliers Chypriotes et grecs et italiens à destination d'Ashkelon. Or ce trafic devra cesser quand la Syrie est sous sanction et en manque d'énergie et que le Liban, autre pays de la Résistance en souffre aussi.
La fin de la présence israélienne à Erbil, les drones l'obtiendront, c'est en substance que dit Qais Khazali et les USA se trompent s'ils croient que le fait d'entreposer leurs troupes en Irak, en Jordanie, à l'effet d'éviter une contagion d'attaque de drone vers Israël, permettrait une quelconque entorse à ce plan de dés ionisation du pétrole syro-irakien. En mai, Gaza a bien prouvé à quel point le sort de l'exploitation gazière d’Israël était à la merci de sa capacité balistique. La Résistance irakienne, elle, est largement tentée, au regard des tergiversations US à lâcher prise, de prouver que le blocus énergétique visant deux pays de la Résistance, Liban et Syrie, peut à tout instant changer de camp.... A quoi rime cette mise en garde? Aux attaques aux missiles-drones anti US en Syrie orientale de la première semaine de juillet, pourrait bien répondre le ciblage de plus en plus large des intérêts sionistes, y compris pétroliers à Erbil. A Erbil, il n'y a pas que le Mossad au Kurdistan irakien où les sociétés sionistes agissent sous fausse identité. Les prochaines verraient peut être des frappes aux drones conjuguées visant simultanément US/Israël en Syrie et en Irak. Après tout, le Mohajer-6, drone tactique irakien a tout pour faire ce genre d'opération.
Le drone Mohajer-6, connu pour ses prouesses contre Daech made in US, est le dernier membre de la famille des avions sans pilote Mohajer, de la catégorie des drones de combat tactiques, qui peut être utilisé dans une variété de missions militaires et civiles. La portée opérationnelle de cet «oiseau télécommandé» est d'environ 2 000 km. Il a la capacité de transporter 40 kg de charge, mais dans un essaim, cela devient bien plus grand. Il peut aller jusqu'à 200 kilomètres à l'heure et est capable de transporter 2 bombes intelligentes et un point-and-shoot vertical optique-thermique sous ses ailes. Il dispose également d’une composante d’attaque et est à même de transporter des projectiles à guidage de précision. Le Mohajer-6 a une autonomie comprise entre 16 et 24 heures et est équipé d’au moins deux missiles anti-chars Sadid 345. Pour le décollage et à l'atterrissage, il utilise un système électro-ionique intelligent furtif à GPS puisque iranien. Cette prouesse puisqu'il rend l'appareil totalement indépendant des réseaux de télécommunication US-Israël dans la région profite également d’une grande flexibilité. Munie de capteurs électro-optiques et d'ogives, la bombe intelligente Qaëm rend le drone Mohajer-6 plus puissant et lui permet de localiser, d’intercepter et de frapper des cibles immobiles ou mobiles, aussi de jour que de nuit.
Envoyer deux essaims de Mohajer-6 quelque part sur la frontière syro irakienne de façon à ce que les deux essaims visent à la fois l'axe US/Israël à l'est de la Syrie et à l'ouest et au nord d'Irak est loin d'être difficile. Surtout si la Résistance irakienne est dotée d'un kit composé de Tiam 1400 et de Taha 1400, deux dispositifs qui ont été conçus pour être déployés sur le drone Mohajer-6. De quoi il s'agit? Tiam 1400 est un système de détection et d'alerte d'ondes radar qui pèse moins de 5 kg et qui fonctionne avec une alimentation de ville directe de 12 V ou 220 V. Et après des opérations de reconnaissance et de détection, il transmet les informations relatives aux radars ennemis au système de guerre électronique Taha 1400. Quant au système Taha 1400 qui pèse environ 6 kg et, comme le système précédent, il est alimenté par des courants de 12 ou 220 V et est capable de perturber les radars ennemis. Ce super complexe Tiam-Taha-Mohajer 6 ne ratera aucune cible, aussi éloignée soit-elle.