M. Obama, le limogeage d'Hagel ne vous aidera en rien !

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M. Obama, le limogeage d'Hagel ne vous aidera en rien !

C'est une tradition ancienne dans la politique US : lorsque la côte de popularité du Président se dégringole, il renvoie quelqu'un. En 1987, dans la foulée de la crise provoquée par Iran-Contra, le Président américain d'alors, Ronald Reagan, renvoya le patron du personnel de la Maison Blanche. En 1994, Bill Clinton, confronté à certains problèmes dont l'existence de l'homosexualité au sein de l'armée, l'assurance-maladie, limogea, lui aussi, le patron du personnel de la Maison Blanche et le remplaça par Leon Panetta. . Ainsi, George W. Bush avait démis de ses fonctions le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld alors que les USA s'embourbaient dans la campagne irakienne, pour nommer Robert Gates. "Le renvoi de Chuck Hagel par Obama s'inscrit parfaitement dans cette tradition. Avec 54% d'Américains qui désapprouvent la politique étrangère du président en Irak, en Syrie et en Ukraine, quelqu'un doit bien en assumer la responsabilité. Le problème, ce n'est pas que Hagel devait être viré – c'était de facto une figure fictive au poste de secrétaire à la Défense – mais qu'au fond cette démission ne changera rien", écrit le Los Angeles Times.

Selon le journaliste du quotidien, l'ex-secrétaire à la Défense a été "balancé par-dessus bord" parce qu'il n'avait pas suffisamment d'autorité pour influer sur le processus de prise de décisions. La politique étrangère de Washington est définie par un cercle restreint de conseillers du président américain pour la sécurité nationale, qui "dirigent le navire Obama sur les rochers". Malgré tous les problèmes de politique étrangère de l'État, ils parviennent à garder leur place grâce à leurs liens étroits avec Barack Obama. "Finalement, tout désigne le Bureau ovale et non sur le Pentagone. Obama doit assumer la responsabilité de la catastrophe qu'est devenue la politique étrangère des USA", écrit le Los Angeles Times. En effet, la principale raison de la démission de Chuck Hagel s'expliquait par le fait qu'il n'a pas réussi à se faire tailler une place au sein du cercle restreint des conseillers de la Maison Blanche. Cette équipe restreinte des conseillers, dont Susan Rice, Conseillère à la sécurité nationale, Denis McDonough secrétaire général de la Maison Blanche, Ben Rhodes et Tony Blinken, Conseillers à la Maison Blanche, est restée à la tête des affaires, car, elle entretient des liens très étroits avec le Capitaine Obama. Même, à l'époque où les puissants secrétaires à la défense étaient en place, ils se sont aperçus qu'ils n'avaient pas à même de coopérer avec les conseillers de la Maison Blanche. Il suffit de lire les « les mémoires », de Robert Gates et de Leon Panetta. A titre d'exemple, Robert Gates se plaint, en ces termes, dans son livre : « le personnel de la Maison Blanche avait une présence et un rôle important dans les prises de décisions en matière de sécurité nationale, un fait que je n'avais, déjà, pas expérimenté ». Et Gates de poursuivre : « Lorsque j'étais à la Maison Blanche, le personnel n'avait pas le droit de déterminer la mission des commandants, et ce fait était inimaginable, et si un tel cas arrivait, la personne concernée serait expulsée ». Certes, Hagel aussi serait confronté à une pareille situation à la Maison Blanche. Par exemple, la question de lutte contre Daesh était le principal sujet de friction entre Obama et Hagel. Cette année, Barak Obama a considérait que Daesh n'était pas une menace sérieuse, tandis que son Secrétaire à la Défense, Chuck Hagel a dit à ce propos : « C'est une menace imminente qui dépassé tout ce que j'ai vu jusqu'à présent. Selon Los Angeles Times, Obama doit choisir un Secrétaire plus puissant et plus puissant, qui sera en mesure, contrairement à Hagel, d'empêcher les coupes dans le budget militaire ( un trillion de dollars sur une période de 10 ans), la réduction du budget qui paralysera les capacités militaires des Etats-Unis d'Amérique et ce dans une conjoncture où le monde est devenu plus dangereux. Cela ne règlera pas les principaux problèmes de la Maison Blanche dont le cercle restreint des conseillers. Ces problèmes puisent leur origine, non pas dans le Pentagone, mais plutôt dans la Maison Blanche.

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