Jusqu’à présent, une partie de la population du Moyen-Orient ressentait le danger du terrorisme
et s’engageait à se battre contre cette menace en Syrie et en Irak. Mais aujourd’hui les fatwas des dignitaires religieux pour la mobilisation générale, préparent le terrain à une action historique, révolutionnaire et nationale par l’ensemble de l’Oumma islamique contre la terreur. Le 15 mai, à l’occasion du 15ème anniversaire de la victoire de la Résistance, sur Israël (2000), quand le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, a fait état de la possibilité d’une mobilisation générale, il a choqué, non seulement, les ennemis, mais aussi, les amis et les partisans de l’axe de la Résistance.
Mais deux semaines plus tard, Cheikh Mahdi Karbalaï, Porte-parole du grand dignitaire chiite, l’Ayatollah Ali Sistani, a répété les propos du leader de la Résistance libanaise, au sujet de la mobilisation générale. L’opinion publique de la région a connu, ainsi, la prise de position de la Résistance, face aux assauts des ennemis occidentaux, sionistes et wahhabites. La fatwa de l’Ayatollah Ali Sistani a neutralisé les ennemis de la Résistance. Le 15 mai, quand Seyyed Hassan Nasrallah a parlé de l’éventualité d’une mobilisation générale, les ennemis de l’axe de la Résistance, notamment, les Wahhabites saoudiens, s’en sont réjouis, car ils ont cru que, si le secrétaire général du Hezbollah parlait d’une éventuelle mobilisation générale, c’est parce que le Hezbollah libanais était à bout de souffle et ne pouvait plus faire face aux pressions des groupes terroristes takfiristes, d’une part, et des Sionistes, de l’autre. Des questions se soulevaient, au sujet de cette possible mobilisation générale : les complots contre l’axe de la Résistance se sont-ils intensifiés ? La structure actuelle de la Résistance n’est-elle pas capable de se battre, sur plusieurs fronts, à la fois ? L’ennemi avait-il raison, quand il suggérait la faiblesse progressive de l’axe de la Résistance, dans une guerre d’usure ? La confrontation est-elle arrivée à une phase, où il faut mobiliser plus de forces ? S’agit-il d’un changement de stratégie, de la part de l’axe de la Résistance envers les évolutions de la région ? L’annonce d’une mobilisation générale éventuelle est-elle un signe de faiblesse ou l’indice d’une concentration de forces, pour en finir, une fois pour toutes, avec les complots de l’ennemi ? Voilà autant de questions qui ont été posées par les médias amis et ennemis, à propos de l’éventualité de l’annonce d’une mobilisation générale, par l’axe de la Résistance.
- Le complot international contre la Syrie et l’évolution des tactiques de la Résistance :
Depuis deux mois, nous sommes témoins de l’intensification accrue des affrontements, en Syrie. Tous les jours, les médias arabes pro-saoudiens parlent de l’occupation de telles ou telles régions syriennes, par les terroristes. Ils veulent suggérer que le gouvernement de Damas perd, complètement, le contrôle de la situation, en Syrie, et que, dans quelques jours, les médias pourront annoncer la nouvelle de la chute de Damas !
Bien que ces tactiques médiatiques aient été utilisées, depuis quatre ou cinq ans, mais, cette fois-ci, ces médias ont voulu faire croire que la chute de Basri al-Harir, d’al-Nasib, (près de la frontière jordanienne), d’Idlib, de Jisr al-Shoughour, de Qarmid, d’al-Mastoumeh et d’Ariha, signifie que la guerre, en Syrie, est entrée, dans une nouvelle phase, où Daesh et le Front Al-Nosra commencent à remporter des victoires successives, après leurs défaites, face à l’armée syrienne et la Résistance.
Pour expliquer cette situation, il est, certainement, impossible de l’isoler de l’ensemble des évolutions, qui sont en cours, dans la région du Moyen-Orient. Actuellement, l’agression militaire de l’Arabie saoudite contre le Yémen semble compter, parmi les paramètres, qui pèsent lourdement sur les évolutions de la région. L’échec militaire, au Yémen, a mis en colère les dirigeants saoudiens, qui sont, également, furieux de voir que les pays, comme la Jordanie et la Turquie, ont décidé de ne pas adhérer à la coalition que Riyad a créée, pour attaquer le Yémen. Pourtant, Ankara et Amman ont essayé de compenser leur absence, dans la coalition saoudienne, contre le Yémen, en offrant leur aide aux Saoudiens, au sujet d’autres dossiers du Moyen-Orient, notamment, en Syrie.
Dans le même temps, dans ses discours, le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, a insisté plus qu’avant sur la situation actuelle de la Syrie, en mettant l’accent sur l’importance des batailles, au Qalamoun, estimant que le sort de ces batailles aurait une influence décisive, sur l’ensemble des événements, qui se produisent, en Syrie.
L’axe de la Résistance est-il moins puissant qu’il y a quatre ans ? Les ennemis de la Résistance sont-ils plus forts qu’avant ? Y a-t-il une autre explication, pour les évolutions actuelles ?
Selon les estimations des centres de recherche du régime sioniste et des pays occidentaux, jusqu’à présent, l’armée syrienne n’a utilisé que 30% de sa puissance, pour se battre contre les organisations terroristes, sur son territoire. Par ailleurs, les ennemis de l’axe de la Résistance confirment que le Hezbollah libanais, allié de Damas, n’a pas utilisé toute sa force, pour combattre les terroristes takfiristes, en Syrie, ou dans certaines régions libanaises. Jusqu’à présent, la stratégie de Damas consistait plutôt à dévoiler le vrai visage des acteurs régionaux, qui soutiennent les terroristes, en neutralisant leurs complots contre le peuple et le gouvernement syriens. Mais on dirait que, peu à peu, le gouvernement de Damas se prépare à changer de tactique, pour se servir de toute sa force, pour la bataille décisive.
Dans un entretien avec le journaliste du quotidien suédois, «Expressen», le Président syrien, Bachar al-Assad, a déclaré : «Il est évident que, dans toute guerre, les forces belligérantes peuvent s’affaiblir. La guerre, quelles que soient sa durée, son intensité et sa nature, laisse ses effets sur une armée. Il est logique de croire, aussi, que nos ennemis ont la possibilité de se servir de bonnes armes et d’instrumentaliser, habilement, le terrorisme».
L’analyste syrien, Samir al-Faza, a écrit : «Les dirigeants syriens ont préféré, avec sagesse, garder intact le reste de la capacité militaire et défensive du pays, pour contrer une éventuelle attaque militaire, de la part d’Israël ou une intervention militaire directe, de la part de l’armée turque. Car c’est là que la Syrie aura besoin des puissances classiques de son armée régulière».