A quoi sert l'ONU? Par Karim MOHSEN

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A quoi sert l'ONU? Par Karim MOHSEN

L'euphorie de la levée des sanctions contre l'Iran, (y compris, par les Etats-Unis), n'était pas, encore, retombée, que Washington reconduit de nouvelles rétorsions contre Téhéran, liées à son programme balistique, et, notamment, aux essais, effectués en...

 octobre et novembre derniers. Comme quoi, «chassez le naturel, il revient au galop». Ce que nous retenons, en fait, est que, après la mise sous tutelle du programme nucléaire iranien, les Etats-Unis veulent, dans la foulée, interdire toute recherche, liée à la défense et à la sécurité de la République islamique. L'Iran menacerait-il la sécurité mondiale plus que ne le font les Etats-Unis et Israël, qui échappent à tout contrôle indépendant? On comprendrait, à la limite, que les Nations unies, [nous entendons l'Assemblée générale de l'ONU, représentative de l'ensemble des pays du monde, non pas le Conseil de sécurité, sous tutelle des cinq permanents], s'émeuvent d'un possible écart, de la part de l'Iran, des règles édictées, en la matière, par l'ONU, dans le cadre de la Charte, qui régit son fonctionnement. On ne comprend pas qu'un Etat, aussi puissant soit-il, se substitue à l'institution mondiale, et puisse interdire à un autre Etat, ce qu'il se permet à profusion. Or, s'il y a bien un pays incontrôlable, du point de vue de l'armement - toutes catégories confondues de l'arme conventionnelle aux armes atomiques et spatiales - c'est bien les Etats-Unis auquel vient s'associer... Israël. De fait, les Etats-Unis, qui n'adhèrent pas aux principales conventions internationales sur les armes - telles que les armes à sous-munition, les bombes à fragmentation... - et disposent, toujours, d'un impressionnant arsenal d'armes chimiques et biologiques, incitent, en revanche, les autres Etats à les parapher et/ou à s'en débarrasser. Aussi, se pose la question devenue nodale: à quoi sert l'ONU? En effet, à quoi sert l'ONU, dont le rôle, pour ne citer que cet exemple, a été marginal, dans les négociations avec l'Iran, sur son programme nucléaire. Or, l'une des raisons d'être de l'ONU est d'assurer la paix et la sécurité du monde, des pays et de leurs peuples. Lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix, en 200, l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, assurait: «Une instance a été créée - l'Organisation des Nations unies - au sein de laquelle les nations pouvaient oeuvrer, ensemble, pour affirmer la dignité et la valeur de chaque être humain et assurer la paix et le développement à tous les peuples de la terre. À l'ONU, les États pouvaient s'unir, pour renforcer l'Etat de droit, mettre en lumière les besoins des pauvres et tenter d'y répondre, mettre un frein à la brutalité et à l'avidité de l'homme, protéger les ressources naturelles et la beauté de la nature, garantir des droits égaux aux hommes et aux femmes et assurer la sécurité des générations à venir», fin de citation. Certes! Mais qu'en est-il, dans la réalité? On est loin, très loin, de cette vision idyllique d'un monde, gouverné sous le sceau de la dignité et de la valeur humaines. Ce qui se passe, en Syrie, contredit ces propos, marqués par un utopisme béat, si l'on excipe du fait que l'ONU, outre d'avoir été incapable de mettre un terme à la spirale meurtrière, au pays de Cham, [tant en mettant Damas face à ses responsabilités, mais aussi - sans doute, surtout - en condamnant ceux qui ont armé, financé et incité à la rébellion, (les Etats-Unis, l'Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie...], n'a, en fait, aucun pouvoir, sur ses pays membres, et encore moins, sur les cinq permanents du Conseil de sécurité, (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), pour que son existence ait un sens. La réalité est, donc, tout autre, si l'on infère du fait que l'ONU n'a aucune emprise, sur Israël, qui échappe à tout contrôle de ses agences spécialisées. L'ONU a, ainsi, suivi, sans précaution, ni réserve, les maîtres d'oeuvres de la mise au ban des nations de l'Iran, soupçonné d'avoir un programme nucléaire militaire, quand est ignoré l'arsenal nucléaire israélien, autrement plus dangereux, pour la sécurité et la paix, dans le monde. La même ONU a été bafouée, en 2003 - deux ans après la réception, par l'ONU, du prix Nobel de la paix - par les Etats-Unis, qui ont envahi l'Irak, détruit ce pays et fait assassiner son chef d'Etat, ne tenant aucun compte du «niet» du Conseil de sécurité, dont ils sont les membres les plus illustres. Aussi, malgré sa légitimité - ne serait-ce que du fait qu'elle représente l'ensemble des Etats du monde - nonobstant sa dimension intrinsèque d'organisation unique, dans son genre, l'ONU n'est qu'un géant aux pieds d'argile. Tout le monde voyait dans l'ONU un gouvernement mondial. Il n'en est rien, bien entendu, et la réalité est tout autre. Phagocyté par les grandes puissances - le terrorisme, qui menace la sécurité du monde, est, avant tout, une des armes de domination et d'hégémonie des Etats-Unis sur le monde - l'ONU n'est, actuellement, au mieux, qu'un exécutant des desiderata des puissants, au pire, un paravent, pour tout ce qui, depuis 1945, avait déstabilisé notre planète.

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