Le Dr Bachar Jafaari, représentant syrien à l'ONU, s’étonnait il y a deux jours et à juste titre de ce que le discours occidental se livre très facilement pour ne pas dire oisivement à une logique à géométrie variable, appelant les miliciens wahabbo-takfiristes, « opposition modérée » ou « terroristes », suivant le lieu où ces derniers se trouvent.
"Pourquoi le terrorisme en Syrie qui vise le peuple syrien, s’interrogeait en substance le "syrian doctor", est appelé " opposition modérée" alors que ces mêmes terroristes quand ils retournent chez eux, en France, en Belgique ou ailleurs sont qualifiés de « terroristes » ?"
Ce contraste fondamentale, c’est en ces heures difficiles, que se doit d’analyser l’opinion belge et avec elle, celle de toute l’Europe avant que ne vienne la submerger le flot médiatique ambiant.
Cela fait plus de cinq ans en effet qu’un Etat souverain, en l’occurrence la République arabe syrienne, est assaillie par les hordes barbares, abreuvés à la pensée wahhabite et engraissés aux pétrodollars des Etats où cette même pensée étoffe tout l’appareil politique. Des Etats avec qui la Belgique, la France, et au delà, l’Europe entière entretiennent des liens de partenariat, pour ne pas dire de cordiale amitié ou d’alliance.
Mais au risque de quoi? la réponse est aujourd'hui bien claire : les "Abdeslam" belges, français, norvégiens, britanniques et autres, sur qui pèsent à cette heure et peut-être à tort, tous les soupçons, ce n'est pas en Syrie qu'ils ont appris à encenser le meurtre, à hair la vie. Ces jeunes désemparés ne sont pas né en Irak, au Yémen ou en Afghanistan. C’est en Europe et dans les quartiers difficiles où coule à flot l’argent qatari et saoudien via des pseudo associations caritatives que ces jeunes-là son formés aux pensées les plus extrêmes ,les plus étrangères qui soient avec l'Islam et ses enseignements humanistes.
M. Hollande a appelé aujourd’hui et très solennellement l’Europe à faire preuve de solidarité envers l’Etat belge. Il a saisi l’ampleur de danger sécuritaire et décidé de renforcer de façon drastique le contrôle des frontières, quitte à plonger la France dans un état de pré-guerre. Soit.
Mais il serait simpliste de croire que la France pourra contrer les infiltrations terroristes en passant au peigne fin les aéroports, les ports, les moyens de transport commun. Ce qu’il faudrait à l’Europe en général et à la Belgique et à la France en particulier, c’est une révision de fond en combe de leurs alliances diplomatiques. Comme une première action, pourquoi ne pas dénoncer par exemple cette décision de "La Ligue arabe "de taxer le Hezbollah, l'ennemi juré de la pensée wahhabite, de terrorisme. N'est-ce pas plus logique que d'aider la Résistance libanaise à étouffer le takfirisme dans l’œuf que de faire des concessions inutiles à Ankara, un autre parrain du takfirisme, sur le dos des pauvres réfugiés?
Il est grand temps que l’Europe cesse de danser avec le diable, de pactiser, pour une poignée de dollars avec les parties qui ont fait du terrorisme, leur arme stratégique. Pour le reste, il est bien recommandable que le vieux continent soit plus lucide, qu’il ouvre réellement les yeux sur les profondeurs de l’abime dans lequel elle se laisse entraîner, en se résignant , tel un brebis, à la stratégie du "chaos sans frontière" que prêche volontiers « Big Brother »
