Fonctionner autrement… pour La Palestine

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Fonctionner autrement…  pour La Palestine

Prenant conscience de la relégation progressive de l’être humain sous couvert du Droit à travers les textes juridiques; mais, ne pouvant occulter l’élasticité… les nuances… et le pouvoir contorsionniste des termes…  

 

J’ai décidé de livrer le vécu de ma modeste expérience… ma traversée humaine.

Relater la joie et les difficultés du travail mené dans le cadre de la Morale durant trois (3) décennies où j’ai opté pour la discrétion afin de pouvoir continuer.

 

Décennies du don de soi… pour l’autre… où l’autre est un miroir… un soi-même et pour paraphraser le grand philosophe Paul Ricœur… «soi-même comme un autre» et ou «l’autre est également moi» «Hadith Nabaoui».

 

Ces quelques pages sont loin d’être une leçon de Morale d’un égoïste panégyrique… vaniteux… et délirant… mais peuvent être source d’inspiration en matière de valeurs et en matière de principes.

 

Faire toujours plus et toujours mieux pour la justice et l’égalité pour tous dans un monde où aujourd’hui une guerre asymétrique règne opposant désormais les États à des groupes qui cherchent la victoire par la terreur sous toutes ses formes.

 

Et où les nouveaux concepts de gouvernance mondiale démontrent l’inefficacité et l’illégitimité de nombre organisations internationales, appelant, donc à un changement radical plus humanisé et plus moral.      

 

 


 

 

Avant propos

 

 

 

Loin de moi toute nostalgie d’un passé à jamais révolu et vivant avec consternation cette anomie installée je pris la décision de réagir.

Il faut que je fasse la toilette de mes écrits: un livre pour démontrer aujourd’hui sans fausse modestie les valeurs de la volonté et du travail de l’être humain. 

Malheureusement une grande partie, de ces chroniques, a disparu détruite, égarée, … lors de mon déménagement de la Rue Juba, mon ancien domicile, vers La Marsa chez mes parents.  

Ce douloureux épisode s’étant effectué lorsque j’étais très éprouvée organiquement et psychiquement et en période post opératoire.

 

Mes voyages… mes déplacements… mes témoignages… bref ma présence dans ces lieux a été transparente et avec mon propre financement.

Cela m’a fait gagner énormément d’estime et de solides amitiés.

 

Ce parcours a renforcé farouchement et résolument ma conviction que les Droits de l’Homme n’émanent pas de la Convention Universelle des Droits de l’Homme.

Mais que les Droits de l’Homme doivent résulter des Droits Moraux issus du socle commun des principes et valeurs de la Morale Universelle:

Morale Universelle dans l’exercice du Devoir…

Morale Universelle des Religions Révélées…     

Morale Universelle des Philosophies…

Morale Universelle des Ethiques…

Morale Universelle des Sagesses de notre monde… 

 

La décennie 1980-1990 m’a fait vivre des interpellations sans réponses sur le conflit entre l’Iran et l’Irak. Mon information se faisait grâce aux médias dont j’essayais de deviner le fil d’Ariane, le fil conducteur. Mais vint la guerre du Golfe avec une coalition presque internationale contre un pays: l’Irak.  

 

La coalition de quarante-cinq (45) pays: c’était l’apocalypse et la disparition, de l’Irak ainsi que de sa population. J’étais à l’affût de toute nouvelle pouvant provenir de ce pays. Un pilonnage continu sans répit un mois durant soit l’équivalent de cent mille (100,000) fois la puissance des bombes larguées sur deux villes Hiroshima et Nagasaki… mais sur tout un pays: l’Irak...

 

1990 les bruits de bottes et le retour de Monsieur Tarak[1] de Baghdâd après avoir assisté au congrès des ingénieurs Arabes, Ouassila[2] son épouse, membre du bureau de l’Organisation Tunisienne de l’Education et de la Famille, zone El Menzah, dont j’étais la Présidente m’en informa.

 

Sur mon insistance auprès de Ouassila son mari accompagna leur fille au collège et devant le collège Monsieur Tarak de 8h jusqu’à l’heure de la sortie des élèves 12h me décrivit la situation… l’ambiance… le courage du quotidien… à Baghdâd des ordonnances pour le lait, l’ambiance de la guerre était une habitude… une installation certaine de la lutte, pour la vie, pour la survie…     

 

L’écoute de ce rapport provoqua une réactivation de certains gênes, et cela me valut une nuit d’insomnie…

 

Car ma mère telle une fourmi était au labeur, affairée à assurer le confort familial conjugué et pratiqué à tous les modes et à tous les temps et mon père: l’abeille butineuse ne se dérobant pas à sa mission essentielle de chef de famille avait l’esprit en éveil en permanence, analysant les événements de l’époque: la guerre de l’Algérie, s’informant et réagissant…

A cet inné ma mère galonna la responsabilité en ma situation d’ainée, celle-ci, était agissante au quotidien.      

 

 



[1] Monsieur Tarak, ingénieur Tunisien, membre de l’Association des Ingénieures Arabes

[2] Madame Ouassila, membre de l’Organisation Tunisienne de l’Education et de la Famille 

 

 

 

 2009 bombardements au Fluor… Gaza dans l’enfer...!

 

Mon téléphone sonna et une voix familière m’invita à une réunion de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (U.G.T.T.) branche de l’Ariana, circonscription de Tunis.

 

Surprise ma réponse fut évasive mais une grande insistance eut raison de moi. Le jour de la réunion arriva je choisis une paire de chaussures, que, je pris le soin d’emballer tel un cadeau: papier et ruban. Une paire de chaussures qui ressemblait à celle qui fut lancée sur Georges Bush lors de sa Conférence de Presse à Baghdâd.

 

Le paquet enrubanné je me présentai au lieu indiqué. Une foule de jeunes criants, gesticulants, et hurlants des slogans galvaudés et dépassés n’ayant aucun sens a failli me faire faire demi-tour mais m’ayant aperçu on dépêcha une personne pour m’ouvrir le passage vers la salle des réunions et on m’installa devant.    

 

Un militant Professeur d’Histoire donnait une conférence sur la Palestine. Lorsque ce dernier aborda la géographie des différentes frontières de la région notamment celles de l’Irak je me levai et posai le cadeau sur la table.

Cela provoqua une réaction du conférencier: un sursaut… un recul… une surprise… et il reprit son texte:

Une véritable diarrhée verbale… puis une autre… et une autre… vint la fin… ouf!!  partir…     

Je me levai et me dirigeai vers mon cadeau pour le reprendre ce qui provoqua un questionnement de l’auditoire:

«Pourquoi le reprendre

«Pourquoi l’avoir amener

Des questions fusèrent sans que les membres de l’ l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (U.G.T.T.) n’aient ouvert le paquet!  

 

Cet état de fait déclencha ma diatribe contre les slogans… contre ce genre de réunions… contre le manque de civisme… contre le ronronnement installé… contre l’inertie… dans laquelle la société se vautre. Ma tirade terminée le représentant local me demanda avec ténacité d’aller au siège de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens à la rue Mohamed Ali à Tunis dans les plus brefs délais. J’acceptai à la condition de venir de temps en temps rendre visite à la paire de chaussures.

 

Le lendemain après avoir déposé Chahrazed ma petite fille à l’école je pris la direction du centre-ville vers le siège de l’ l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (U.G.T.T.). Et, surprise on m’attendait et on me dirigea vers une grande porte bleue donnant accès à un espace contenant des cartons par milliers… des sacs… c’était le déluge des dons des adhérents de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (U.G.T.T.) pour Gaza.

 

Le responsable me regardant me lança:

«voilà Madame, ils doivent aller à Gaza nous avons besoin de vous Madame!».

Un bref coup d’œil me fit évaluer le travail à exécuter en perspective.

Un crayon, une feuille de papier et les notes schématisant le travail continu celui de la chaîne à savoir:

des cartons… des ficelles… des rouleaux de scotch… une balance… six (6) bureaux rectangulaires ou une longue table de dix (10) mètres au moins… des registres… un approvisionnement en eau… un approvisionnement en sandwiches… et des volontaires à répartir en plusieurs équipes.

Du siège de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (U.G.T.T.) je me rendis à la Faculté de Médecine pour forcer la porte de Monsieur le Doyen. Il me reçut avec chaleur car il avait été le premier chirurgien Tunisien à aller à Baghdâd en 1991 après l’arrêt des bombardements avec des anesthésiants et des fils de suture; et avait vécu les difficultés du départ et de la route… mais surtout la joie d’être avec ses confrères Irakiens.

Il boosta ces derniers par sa présence… par sa compétence… et par son humanisme… 

 

En me regardant il s’exprima ainsi:

«Madame, l’Irak en 1991, aujourd’hui Gaza c’est 2008; ce n’est plus la même capacité de travail et d’endurance

 

Je répliquai qu’il ne s’agissait point de partir et je lui décrivis ce que j’avais vu ainsi que mon adhésion au projet.

 

A ce moment… on frappa à la porte… et entra un collaborateur.

Il portait un brassard rouge au bras droit; ce qui fit dire à Monsieur le Doyen se tournant vers moi:

«voilà, cela commence, Nous avons des Palestiniens à la Faculté et cela va tanguer!». L’adjoint quitta le bureau après avoir déposé les dossiers sur le bureau du Doyen; qui prenant l’écouteur de son appareil téléphonique, chiffra le numéro d’appel du Président du Collectif de la Santé, et après, un bref échange me tendit l’écouteur.

 

A l’autre bout du fil le Président du Collectif de la Santé n’avait pas reconnu ma voix au début mais à l’intonation il devint plus volubile; au sujet du collectif de santé me disant:

«que ce dernier était en veilleuse faute d’activité».

 

Ce à quoi je rétorquai:

«que le Président en l’occurrence vous alliez faire bouger ce collectif et qu’une nouvelle aventure nous attendait».

 

Partant pour tout ce qui représente la vie, l’humain, il acquiesça et avant de raccrocher le téléphone confirma son attente pour le reste du programme d’action. Quant à moi je recommandai à Monsieur le Doyen de se rendre à l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (U.G.T.T.) pour avoir une idée de l’ampleur de la tâche. Ce qu’il fit après mon départ et l’opération Palestine Gaza prit forme: un calendrier de réunions: rigueur, ponctualité et engagement.

 

C’était la salle de Staff du Service A21 à l’Hôpital Charles Nicolle qui abrita nos travaux. Trente-cinq (35) praticiens des diverses spécialités se sont portés, volontaires mais l’autorité de tutelle leur a fait savoir qu’il n’était pas question de perturber le fonctionnement des hôpitaux mais que par contre les praticiens non hospitaliers avaient toute la latitude d’agir.

 

Parallèlement le tri: des médicaments et dons sous la férule de l’équipe ayant travaillé pour l’Irak; s’effectuait au siège de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (U.G.T.T.) devenu une fourmilière: les volontaires… les cartons… et la responsabilité… digne spectacle du film de Charlie Chaplin; «Les Temps Modernes» avec la différence: la joie régnante.

 

Et c’est ainsi que quatre-vingt (80) tonnes soit cent onze (111) palettes virent le jour en attendant le départ dont la logistique était prête. Mais ce dernier avec des contre temps ne se fit qu’au mois de Mars 2009.

Par ailleurs à travers le Collectif de la Santé: les diverses associations scientifiques médicales collectèrent des fonds; ainsi que les associations professionnelles spécialisées.

 

Durant la période attente du départ des palettes je lançai l’opération «Gaza à Tunis!»:

le relevé de tous les étudiants Palestiniens originaires de Gaza en Tunisie.

Etudiants dûment inscrits dans les Facultés de Médecine, de Pharmacie, de Lettres, d’Informatique, de Musique, de Droit, des Sciences Humaines… etc … la liste me fut remise par le Président de l’Union Générale des Etudiants Palestiniens en Tunisie: Bashar Al Najjar.

 

Le tableau de bord récapitulatif comportant le nom, prénom, la spécialité, le lieu, les résultats de l’année précédente, le numéro de la carte de séjour et le numéro du passeport. En outre l’étudiant devait également fournir les résultats et les appréciations en cours.

 

Le nombre: soixante-neuf (69) étudiants recensés à travers toute la Tunisie reçurent une bourse mensuelle de cent (100) dinars Tunisiens pour l’année universitaire en cours soit sept cent (700) dinars Tunisiens chacun: des mois de Janvier à Juillet 2009.

 

Ces bourses n’ont pu voir le jour que grâce au financement des associations citées plus haut en toute rigueur et transparence.  

 

Deux (2) soutenances de Thèses dont la correction et l’impression ont été concrétisées:

1.      Thèse pour diplôme d’Etat de Doctorat en médecine présentée et soutenue publiquement le 6 Mars 2009 à 8h30 par Al Najjar Bashar

2.      Thèse pour le diplôme d’Etat de Doctorat en médecine présentée et soutenue publiquement le 8 Avril 2009 à 12h par Majed A-H-Wadi

 

Le retour de ces deux (2) jeunes Docteurs vers Gaza, ainsi que les frais du montant de leurs billets transport aérien, également assuré.

 

Depuis 2009 et de Gaza régulièrement pour la Fête des Mères et les autres fêtes mon téléphone sonne de leurs appels.

 

Ils exercent à Gaza, sont mariés et ont fondé chacun une famille:

Bashar deux (2) garçons et une (1) fille

Majed A.H.Wadi

 

La vie continue… c’est parfois avec des larmes de joie… que je leur réponds… confiance… rigueur… honnêteté… et altruisme… ces valeurs qui nous ont rassemblé… nous ont soudé…

 

Je ne les retrouve plus!

Je suis à leur recherche aujourd’hui…

Oui à leur recherche aujourd’hui…

Est-ce à dire que l’on est condamné à vivre dans ce monde…

Un monde dénué de toute morale.

 

Aujourd’hui dans le piège du sionisme terroriste dans la relégation, et dans l’humiliation quotidienne des check points assujettissants les corps… banalisant l’enfermement de tout un peuple avec une humiliation soutenue par l’Union Européenne finançant des routes alternatives alors que les voies existantes sont entravées par les israéliens… Union Européenne épargnant et consolidant donc la colonisation israélienne…     

La Palestine saigne… crie… hurle… haut et fort sans rejet du seul objectif de son extermination… et, ses enfants de brigadistes sont devenus des djhadistes leur quotidien, leur rappelant qu’à l’Organisation des Nations Unies (O.N.U.) la volonté de plusieurs pays européens était de créer un territoire en Palestine pour y envoyer leurs populations Juives et ainsi régler le pseudo problème Juif en la période de la montée de l’antisémitisme en Europe en 1918.

 

Le travail de l’historienne Canadienne Susan Peterson sur les archives de l’Organisation des Nations Unies (O.N.U.) et notamment sur ceux de la Société des Nations (S.D.N.) a souligné et mis en exergue cette volonté expéditive… censée… régler ce supposé problème Juif.

     

Non… Non… et ma Tunisie alors…??

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