CIA contre Ashourã: plan secret d’éradication du Chiisme

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CIA contre Ashourã: plan secret d’éradication du Chiisme

La récente publication d’un ouvrage intitulé A Plan to divide and desolate theology  par Michael Brant, un ex-officier de la CIA dirigeant le bureau «Chiite» de l’organisation, dévoile la mise en place d’un programme de déstabilisation et d’éradication du courant chiite.

Il semblerait que Brant ait été « victime » des épurations réalisées ces dernières années par l’administration Bush, apparemment en raison de corruption interne à la CIA, et que sa façon de remercier son ex-employeur serait de rendre publiques quelques « secrets de polichinelle ».

   En collaboration étroite avec les services de renseignement anglais, MI6, qui jouissent d’un connaissance approfondie du terrain et d’une expérience plusieurs fois centenaires au Moyen Orient, il s’agit de pourrir de l’intérieur la confession musulmane chiite. A cette fin, 900 milliards de dollars auraient été budgétisés depuis le début des années 1980.

cérémonie de deuil de ashoura au liban

   Selon notre ex-agent secret, la révolution iranienne de 1979  aurait porté un coup sérieux à la gouvernance exercé par les Etats-Unis dans cette région depuis plusieurs décennies. La vague révolutionnaire gagnait de l’ampleur parmi les populations chiites en Irak, au Koweit, au Pakistan, en Arabie saoudite, au Liban et au Bahrayn et cela inquiétait les patrons du renseignement occidental qui y voyaient une menace directe pour les intérêts occidentaux dans la région. Plusieurs réunions au plus haut niveau du renseignement eurent lieu et aboutirent à la conclusion suivante : la révolution iranienne ne résulte pas uniquement des politiques autocratiques du Shah d’Iran ; deux facteurs endogènes contribuèrent au succès du mouvement khomeyniste :

1- L"existence d’une direction politique de la part des chefs religieux chiites, qualifiée de référentiel (marja’iyya)

2- La mémoire vive du martyre de l’Imam Hussayn ibn Ali paix sur lui parmi les croyants chiites depuis 1400 ans

Ces deux facteurs catalysaient l’activisme chiite qui distinguait les chiites de leurs coreligionnaires sunnites. La création d’un service « chiite » spécial dans les bureaux de la CIA fut décidée et un budget de 40 millions de dollars entériné. Le plan comportait  quatre étapes principales :

1. Réunir des informations

2. Objectif de court terme : propagande anti-chiite dans le but d’accroître les tensions entre la communauté chiite et la majorité sunnite. La dissension constituait une déviation utile pour détourner l’attention des musulmans des politiques américaines

3. Objectif de long terme : éradication de la doctrine chiite

4. Envoi de « chercheurs » dans les pays concernés pour effectuer des études de terrain. Cela comportait l’attribution de bourses et d’allocations d’études à des étudiants d’origine différente (Dr. Samuel à Karachi, Dr.Nakomé au Baloutchistan et Héra rat …)

affiche destinée au recrutement d’agents par la cia

Selon Brant, les résultats de ces recherches furent les suivants :

- Le référentiel religieux (marja’iyya) : les autorités religieuses sont la principale source de la puissance du chiisme car ils sont les premiers à en défendre les fondements. Les référents n’ont jamais fait allégeance au pouvoir politique non musulman, ni n’ont tissé d’alliances avec lui. Le séminaire de Nadjaf a par exemple été le porte-drapeau de la lutte contre le régime baathiste en Irak, malgré tous les efforts fournis par Saddam Hussein pour l’éliminer. A Qom, c’est l’impulsion donnée par le séminaire de Qom qui résulta finalement  dans le renversement de l’autocratie des Pahlavi. La renaissance chiite lancée par Imam Musa Sadr au Liban contribua activement au retrait des armées occidentales (Etats-Unis, France, entité sioniste) dans les années 1980.  

Le « bureau spécial » arriva à la conclusion qu’une confrontation frontale avec les  chiites  était impossible et qu’il devait mener des actions subversives et  clandestines  selon le principe suivant : « divise et détruit ».

    C’est pourquoi la direction du renseignement décida de soutenir, d’organiser et  d’armer des personnes haineuses  à l’égard des chiites. La mobilisation d’une  troupe suffisante d’analphabètes dévoués à la lutte anti-chiite devait aboutir à une  confrontation  armée avec les chiites (il s’agit des talibans et des wahhabites). Ce  plan s’accompagnait d’un programme médiatique destiné à répandre la haine des  chiites parmi la population, musulmane et non musulmane.

Ashoura et deuil: les célébrations d’Ashoura sont une tradition chiite pendant laquelle les fidèles se rassemblent pour se remémorer l’assassinat de Hussayn ibn Ali paix sur lui. Après un discours, un laudateur se livre à la célébration des grandes figures de Karbala que le jeune auditoire présent accompagne en se frappant la poitrine. Ces cérémonies de deuil revêtent une importance significative pour la CIA car c’est d’elles que naît cette ferveur chiite pour l’indépendance, la justice, la lutte contre l’oppresseur et la défense de la vérité. C’est pourquoi la CIA consacre plusieurs dizaines de millions de dollars pris sur le budget spécial pour attirer des personnalités chiites, dont la foi serait faible et l’amour de l’argent fort, et in fine infiltrer les milieux chiites.

le siège du secret intelligence service à vauxhall cross à londres

Il est demandé aux « agents » d’œuvrer à la réalisation des buts suivants :

o Eduquer des laudateurs (maddah) n’ayant pas une culture religieuse approfondie

o Soutenir financièrement des éléments susceptibles d’attaquer les centres religieux, les savants chiites et les fondements de la doctrine chiite

o Conserver et approfondir les rites de deuil traditionnellement en cours qui sont contraires à la foi chiite

o Propager l’idée parmi la population que ces cérémonies sont l’œuvre de gens incultes et superstitieux qui créent des troubles à l’ordre public

   A cette fin, des sommes considérables ont été investies et certains « laudateurs » de talent ont été recrutés. L’objectif de la CIA est de transformer la doctrine chiite dotée de rationalité en une superstition « derviche » vide de l’intérieur, qui susciterait le rejet du commun des gens et se heurterait aux divisions internes parmi les croyants. Une fois la division semée et la haine collective à l’encontre des croyants ayant atteint la maturité auprès du plus grand nombre, les groupes «jihadistes» (wahhabites, talibans…) devaient intervenir pour éliminer physiquement ce courant.

le prince « wahhabite » bandar bin sultan avec son ami george bush à washington

   Selon l’espion américain, la CIA soudoie des « écrivains » pour s’attaquer aux référents religieux, distribue clandestinement des matériaux subversifs afin de désorienter la foule des croyants. Le plan initial prévoit que les masses chiites se rebellent d’elles-mêmes contre le référentiel chiite en 2010. Ainsi, le principal obstacle posé à l’exécution des politiques décidées par les dirigeants occidentaux serait anéanti par les chiites eux-mêmes.

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