Lettre d'un jeune français converti à L'Islam mohammadien à un autre jeune entré dans les ordres (ordre de la Misericorde divine)

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Lettre d'un jeune français converti à L'Islam mohammadien à un autre jeune entré dans les ordres (ordre de la Misericorde divine)

Au Nom du Très Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux

Paix sur vous,

Ayant  récemment rencontré votre communauté  dans le Sud de la France et m’a parlé de votre ordre missionnaire. Je ne connais pas vos frères de congrégation, et j’ai choisi de vous écrire uniquement sur la base de votre témoignage publié en ligne sur votre site où vous faites part de votre expérience en pays musulman, la Tunisie.

Je suis converti à l’Islam et pratiquant, c’est à dire ancré dans un travail sur soi qui a vocation à nous guider vers un équilibre entre la vie d’Ici-bas et l’Au-delà, un modus vivendi conforme à l’humanité innée (appelé «  fitra » en Islam) qui nous anime par le corps et l’esprit, un "juste milieu" en toute chose pour reprendre une terminologie aristotélicienne. Je suis indépendant et ne dépend d’aucune institution, ce qui m’évite de censurer ma pensée autrement que par le raisonnement et la foi que le Tout-Miséricordieux nous a accordés, et que nulle institution - aussi puissante soit-elle - ne saurait nous dépourvoir.

Je ne vous apprendrai rien en disant que l’excès et le fanatisme, si courants en cette période décadente de « crise du monde moderne » dont les différents radicalismes religions sont un avatar enlaidi, sont à l’opposé du message de paix et d'espoir propre à la religion divine, car la religion « divine » est une: celle de l’amour. Les messagers du Seigneur ont subi d’immenses difficultés apostoliques pour apporter et témoigner Son message transmis via plusieurs révélations, mais le coeur de tous ces messages est identique: l’Amour pour Dieu l’Unique.
Qu'est ce  qui attire dans les différents messages religieux, en particulier le message du catholicisme romain, le message christique, des apôtres, de la sainte Vierge Marie fille de Imran, (par ailleurs beau-frère par alliance du prophète Zacharie  Paix sur lui).  comprendre d’où vient la source de votre vocation.

C’est que ces jours-ci sont un peu spéciaux. Nous célébrons actuellement, la première décade du mois musulman de Muharram (un mois béni pendant lequel les musulmans sont en théorie interdits de conflit armé) le martyre du petit-fils du saint prophète de l’Islam, paix sur lui et sa sainte famille, nommé Hossein ibn Ali paix sur lui et son père, par les mercenaires de l’usurpateur sanguinaire et injuste le Caliphe Yazid ibn Môawiya, maudit soit-il, lequel avait déjà démontré sa coupable mécréance et ses excessives prévarications, depuis son palais damascin, et l’a fait assassiné, lui et Sa famille, dans la journée du 10ème jour de Muharram dans le désert brûlant de Kerbala, en Mésopotamie (Iraq actuel), après leur avoir fait subir différentes brimades et sévices, dont leur avoir coupé l’accès à l’eau, c’est à dire exposé à une soif extrême, proche d’une déshydratation mortelle. Finalement, au terme d’un événement tant épique que tragique, l’Imam Hossein (psl) fut assassiné et décapité. Il rejoint en cette façon de mourir Saint Jean le Baptiste, qui fut en son temps décapité par le roi Hérodiade, sur requête de sa compagne Agripas après que saint Jean se fut opposé à son mariage royal: elle en obtint la tête. Mais plus que tout, Yazid, comme Hérodiade, craignaient chez Hossein Ibn Ali, paix sur eux, comme Hérodiade chez Jean fils de Zaccharie paix sur eux, la menace révolutionnaire que ces deux saints faisaient peser sur l’injustice de leur trône chancelant et illégitime. Il n’est pas question de rendre à César ou au Caliphe ce qui est à César, si celui-ci s’en montre indigne et dénué de quelque légitimité que ce soit à diriger les croyants.

Voilà un autre point commun: cette soif de justice qui animait le seigneur Jésus Christ paix sur lui quand il fustigeait les marchands juifs du temple de Salomon (psl), la même qui habitait le prophète Mohammad (pslf) ou l’Imam Ali ibn Abi Talib (psl) quand ils arpentaient les marchés musulmans de Médine et de la Mecque.

C’est ce même amour de Dieu qui accula les prophètes bibliques à tant de sacrifices et d’épreuves, dont celui fondateur du sacrifice d’Ismaël par Abraham à la Mecque, paix sur eux, à l’origine des rites cultuels observés par les pèlerins de la Maison de Dieu appelée Ka’ba durant la cérémonie grandiose du Grand pèlerinage. C’est, me semble t il, ce même sacrifice qui devait fonder toute entière la philosophie du sacerdoce clérical parmi la cléricature ecclésiastique, à savoir un abandon de soi pour se consacrer à sa Satisfaction: de cette « transaction » entre Dieu et son serviteur devait renaitre l’âme pure dont nous fumes tous dotés à égalité et qui devait porter les ermites sincères aux plus éminentes positions spirituelles.

Il y aurait bien des choses à dire mais voilà en quelques lignes,  ce qui motive ce texte: le partage d’une vocation pour l’humanité en Dieu.

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