Sayed Mahdi Bahr al-‘Ulûm et les voisins
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«J’étais en train de dîner quand arriva le serviteur de Sayed Mahdî Bahr-al-‘Ulûm qui me demanda de me rendre chez son maître tout de suite, disant qu’il avait placé le dîner devant lui et qu’il m’attendait. Sans prendre le temps d’achever mon repas, je m’y rendis. Dès qu’il m’aperçut, il me dit dans un ton trahissant sa colère: «Sayed Jawad! Ne crains-tu point Dieu? N’as-tu pas honte devant Lui?». Je fus surpris par ses paroles. Qu’était-il arrivé pour qu’il me parlât ainsi. C’était la première fois qu’il me blâmait de la sorte. «Mon maître, peux-tu me dire ce que j’ai fait?» Il me répondit: «Cela fait sept jours que ton voisin untel et sa famille sont dépourvus de blé et de riz et qu’ils vivent de dattes achetées à crédit chez l’épicier. Maintenant qu’ils ont fini les dattes, il est retourné aujourd’hui chez l’épicier qui lui a dit avant même qu’il n’ouvre la bouche: «Tes dettes sont élevées. Il n’a pas osé redemander des dattes à crédit et il est rentré chez lui les mains vides. Ce soir, ils n’ont rien à manger. «Par Dieu! Je te jure que je n’étais pas au courant! Lui répondis-je. Si je l’avais su, j’aurais subvenu à ses besoins. «C’est ça le problème! Comment es-tu resté dans l’ignorance de la situation de ton voisin? Comment sept jours ont pu passer sans que tu ne t’en rendes compte? Si tu t’étais abstenu de subvenir aux besoins de ton Sayed Mahdi Bahr al-‘Ulûm et les voisins voisin, en connaissant son dénuement, tu ne serais pas un musulman mais un incroyant! Va maintenant chez lui avec mon serviteur qui t’aidera à porter ce grand plateau et qui se retirera dès que tu arriveras devant la porte de ton voisin. Frappe à sa porte et prie-le de partager ce repas avec lui. Prends cet argent et glisse-le sous le matelas ou la natte de sa maison. Ne le ramène pas. Présente-lui tes excuses d’avoir manqué à tes devoirs envers lui, en tant que voisin. Laisse le plateau là-bas et reviens chez moi. Je ne dînerai pas tant que tu ne seras pas de retour pour me rapporter des nouvelles de ce croyant. Je fis ce qu’il m’avait demandé. Le serviteur s’en alla et je frappai à la porte du voisin. Comme j’insistai, le voisin en question accepta cette invitation et commença à manger. Il trouva le repas délicieux. Il n’avait jamais mangé de tels mets. Il s’arrêta de manger et me dit: «Ces plats ne viennent pas de chez toi! Je n’y toucherai pas tant que tu ne m’auras pas dit d’où ils proviennent. Je lui dis: «Mange donc! Ne te soucie pas, ces plats sont licites! Que t’importe de savoir où ces plats ont été préparés!» Mais l’homme n’y consentit pas et je dus tout lui raconter. Lorsqu’il entendit mon récit, l’homme me regarda avec surprise: «Mais je n’en ai parlé à personne! Je n’ai pas parlé de ma situation, même à mes plus proches voisins! Comment Sayed Bahr al-‘Ulûm en a-t-il été informé?» En effet, comment l’avait-il su?! Raconté par Sayed Jawad al-‘Amolî Tirée de Qussas al-Abrâr de Shahîd Motaharî, N. 86 pp156-157
«J’étais en train de dîner quand arriva le serviteur de Sayed Mahdî Bahr-al-‘Ulûm qui me demanda de me rendre chez son maître tout de suite, disant qu’il avait placé le dîner devant lui et qu’il m’attendait. Sans prendre le temps d’achever mon repas, je m’y rendis. Dès qu’il m’aperçut, il me dit dans un ton trahissant sa colère: «Sayed Jawad! Ne crains-tu point Dieu? N’as-tu pas honte devant Lui?». Je fus surpris par ses paroles. Qu’était-il arrivé pour qu’il me parlât ainsi. C’était la première fois qu’il me blâmait de la sorte. «Mon maître, peux-tu me dire ce que j’ai fait?» Il me répondit: «Cela fait sept jours que ton voisin untel et sa famille sont dépourvus de blé et de riz et qu’ils vivent de dattes achetées à crédit chez l’épicier. Maintenant qu’ils ont fini les dattes, il est retourné aujourd’hui chez l’épicier qui lui a dit avant même qu’il n’ouvre la bouche: «Tes dettes sont élevées. Il n’a pas osé redemander des dattes à crédit et il est rentré chez lui les mains vides. Ce soir, ils n’ont rien à manger. «Par Dieu! Je te jure que je n’étais pas au courant! Lui répondis-je. Si je l’avais su, j’aurais subvenu à ses besoins. «C’est ça le problème! Comment es-tu resté dans l’ignorance de la situation de ton voisin? Comment sept jours ont pu passer sans que tu ne t’en rendes compte? Si tu t’étais abstenu de subvenir aux besoins de ton Sayed Mahdi Bahr al-‘Ulûm et les voisins voisin, en connaissant son dénuement, tu ne serais pas un musulman mais un incroyant! Va maintenant chez lui avec mon serviteur qui t’aidera à porter ce grand plateau et qui se retirera dès que tu arriveras devant la porte de ton voisin. Frappe à sa porte et prie-le de partager ce repas avec lui. Prends cet argent et glisse-le sous le matelas ou la natte de sa maison. Ne le ramène pas. Présente-lui tes excuses d’avoir manqué à tes devoirs envers lui, en tant que voisin. Laisse le plateau là-bas et reviens chez moi. Je ne dînerai pas tant que tu ne seras pas de retour pour me rapporter des nouvelles de ce croyant. Je fis ce qu’il m’avait demandé. Le serviteur s’en alla et je frappai à la porte du voisin. Comme j’insistai, le voisin en question accepta cette invitation et commença à manger. Il trouva le repas délicieux. Il n’avait jamais mangé de tels mets. Il s’arrêta de manger et me dit: «Ces plats ne viennent pas de chez toi! Je n’y toucherai pas tant que tu ne m’auras pas dit d’où ils proviennent. Je lui dis: «Mange donc! Ne te soucie pas, ces plats sont licites! Que t’importe de savoir où ces plats ont été préparés!» Mais l’homme n’y consentit pas et je dus tout lui raconter. Lorsqu’il entendit mon récit, l’homme me regarda avec surprise: «Mais je n’en ai parlé à personne! Je n’ai pas parlé de ma situation, même à mes plus proches voisins! Comment Sayed Bahr al-‘Ulûm en a-t-il été informé?» En effet, comment l’avait-il su?! Raconté par Sayed Jawad al-‘Amolî Tirée de Qussas al-Abrâr de Shahîd Motaharî, N. 86 pp156-157