Qui était l'imam Jafar as-Sâdiq (as)?

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Qui était l'imam Jafar as-Sâdiq (as)?

Le mois de Rabi' al Awwal est aussi le mois de la naissance de l'Imam Ja'far Al-Sadiq à qui on doit le nom de notre Mahzab.

Qui était l'imam Sâdiq ?

Le sixième Imâm est Ja‘far Al-Sâdiq, fils de Muhammad.
Sa mère est Fâtima (dont l’autre nom est Farwah).
L’Imâm est né à Médine, le lundi 17 rabi’I, (le jour Anniversaire de la naissance du prophète), en l’an 83 après l’hégire.
Il vécut environ 16 ans aux côtes de son grand-père Zeïn Al-Abidîne qui lui fit faire
ses premiers pas dans la voie de la Connaissance.
Son père, l’Imâm Al-Bâqir complétera durant 15 ans le reste de cette Sainte éducation héritée de leur grand-père le Prophète Muhammad (aswa).
Il possédait un grand savoir et des qualités supérieures.
Il était un homme de sagesse, connaisseur de la chari’a et pieux.
Il était sincère, juste ; un homme de grandeur, de générosité et de valeur.
Il était doté de beaucoup d’autres qualités.

Cheïkh al-Mufid raconte : « Les savants religieux acquirent de lui beaucoup plus qu’ils n’avaient appris de tout autre membre
des Ahl-ul-Beyt ».

Personne n’a été aussi prolifique que l’Imâm Al-Sâdiq quant à la propagation de la religion parmi les Ulémas de l’histoire religieuse et du Hadith.
En réalité, le nombre de savants religieux (sérieux et appartenant à différentes écoles) ayant acquis des connaissances de lui, atteint quatre mille.
A commencer par Zayd, le frère de l’Imâm Al-Sâdiq qui témoigna en ces mots pleins de sincérité et de sagesse en faveur de son frère :

« A chaque époque de notre histoire, Dieu choisit un parmi nous les Ahl-ul-Beyt pour être le Pôle.
Pour notre époque, le Pôle est mon frère Ja‘far Al-Sâdiq.
Ne se perdra pas celui qui le suit.
Se perdra celui qui ne le suit pas. »

Ce même Zayd fut tué a la suite d’une révolte qu’il mena contre les Omeyyades (par Hisham fils de Abdul Malik fils de Marwân) et fut considéré après sa mort par certains chî‘ites comme le sixième Imâm malgré le témoignage unanimement reconnu qu’il porta sur son frère. Cette branche des chî‘ites est surnommée aujourd’hui Zaydiya.

Abu Hanifa, le chef de l’une des écoles sunnites, était également un des disciples de l’Imâm Al-Sâdiq (as).
Il dit ceci de son maître:

« Si ce n’était pas ces deux années [que j’ai passées à étudier auprès de l’Imâm Ja‘far Al-Sâdiq], j’aurais péri dans la malédiction [d’avoir mal dirigé ma communauté] »

Le chef Mansour convoqua un jour Abu Hanifa et lui demanda de préparer des questions des plus pointues qui soient afin d’arriver à embarrasser l’Imâm Al-Sâdiq (as).
Lorsque ce dernier fut amené à répondre aux 40 questions que lui avaient préparées Abu Hanifa, quelle ne fut la surprise de ce dernier de voir avec quelle simplicité et quelle lumière l’Imâm répondait sans hésiter à ce qu’il pensait être très complexe.
A la sortie de cet entretien Abu Hanifa tint ce jugement :

« Je n’ai jamais vu une personne qui maitrisât autant que Ja‘far Al-Sâdiq les questions religieuses.»

De même qu’Abu Hanifa, l’Imâm Mâlik tira bien des enseignements de ses multiples rencontres avec l’Imâm Ja‘far :

« J'ai rencontré à plusieurs reprises l’Imâm Ja‘far, mais cela se passait toujours dans l’une au moins des trois situations suivantes et rien que ces trois : il priait ou il jeûnait ou il enseignait les matières islamiques.
De notre époque, nulle oreille n’a jamais entendu et nul œil n’a jamais vu une personne plus pieuse, plus savante et plus désintéressé des vanités terrestres que l’Imâm Ja‘far Al-Sâdiq (as).»

Pieux, il se nourrissait de vinaigre et d’huile et mettait des vêtements rudes.
Parfois, ceux-ci étaient très rapiécés.
Il avait l’habitude de travailler son jardin lui-même.
Il perdait souvent connaissance en se rappelant Allah.
Une nuit, le Calife Abbasside de l’époque fit convoquer l’Imâm par un messager.
Celui-ci raconta :

«Je suis allé chez l’Imâm et je l’ai trouvé dans sa chambre privée.
L’Imâm avait les joues couvertes de poussière, et suppliait Allah dans la plus grande humilité, les mains levées vers les cieux, les mains et le visage poussiéreux ».

C’était un homme charitable et de disposition aimable.
Il parlait avec tendresse et se montrait très coopératif.
On avait plaisir à travailler avec lui.
Un jour, l’Imâm appela son domestique, Mussadif, et lui donna mille dinars pour se préparer à un voyage d’affaire, en Egypte, car le nombre de sa suite avait augmenté et il était nécessaire de rechercher davantage de moyens de subsistance .
Mussadif acheta des marchandises et partit pour la Syrie avec un groupe de commerçants. Lorsqu’ils approchèrent de l’Egypte, ils rencontrèrent un autre groupe de commerçants revenant de ce pays.
Ils dirent à ceux-ci qu’ils possédaient telle sorte de marchandises et qu’ils voulaient savoir si elles étaient disponibles en Egypte.
Leurs interlocuteurs répondirent par la négative.
Les marchands prêtèrent alors serment de ne pas revendre leurs marchandises à moins de cent pour cent de bénéfice.
Ce qui fut fait. Après quoi ils retournèrent à Médine.
Mussadif rentra chez l’Imâm avec deux sacs contenant chacun mille dinars.
Il lui dit que l’un des deux sacs contenait le capital, l’autre, les bénéfices.
L’Imâm lui fit remarquer que les bénéfices étaient excessifs et lui demanda ce qu’il avait fait des marchandises.
Mussadif lui expliqua ce qu’il avait fait et le serment qu’il avait prêté (de ne pas revendre à
moins de 100% de profit).
L’Imâm s’étonna qu’il ait juré de ne pas revendre des articles à des musulmans à moins de 100% de bénéfice !
Puis l’Imâm prit l’un des deux sacs et dit :

« Celui-ci contient
mon capital, et nous ne touchons pas les bénéfices ».
Et d’ajouter :

« Ô Mussadif ! il est plus facile de combattre avec une épée que de gagner sa vie légalement (halâl) ! ».

Il mourut empoisonné, le 25 Chawwâl, 148 A.H. à l’âge de 65
ans.

© Extrait de la biographie de l'imam Jafar Sadeq tirée du livre "Les Vérités de la Succession du prophète" de Chérif Mohamed Aly Aïdara.

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