L’école parnassienne issue de l’art pour l’art, visant à restaurer l’art dans toute sa pureté, n’a pas ignoré le drame de Karbala. Ainsi, Armand Renaud, poète parnassien mort il y a 114 ans (1895), a eu ses vers que je vous livre :
POÈME
« Hussaïn
Après son père, après son frère,
Tous deux martyrs et saints,
Sous le règne de l’arbitraire, fut tué par les assassins.
Les siens étaient soixante-douze.
Derrière un tertre il avait mis
Ses jeunes enfants, son épouse.
Dix mille étaient les ennemis.
Sous un ciel de feu, rien à boire.
Dix jours, le monde eut ce tableau.
Les hommes y gagnaient la gloire.
Les enfants demandaient de l’eau.
Enfin, haché, méconnaissable,
Hussaïn à terre roula.
Et le sang fut bu par le sable
Dans le désert de Kerbéla.
Aussi, depuis l’aube, les bêtes
Pleurent dans les bois ; et du ciel
Les gouttes tombant sur nos têtes, sont amères comme le sel.
Seul, je ne pleure pas, j’envie
Celui qui pour l’amour d’Allah,
Vint souffrir et donner sa vie
Dans le désert de Kerbéla».