L'Imam Ja'far Al-Çâdiq (P)
Dieu, le Très-Haut, dit dans Son Noble Livre : ((Dieu ne veut qu’écarter de vous la souillure, ô Gens de la Famille et vous purifier totalement)) (Coran XXXIII, 33).
Le Messager de Dieu (P) a dit : "Les Gens de ma Maison ressemblent, parmi vous, à l'arche de Noé , Celui qui y prend place sera sauvé ".
L'anniversaire de la mort de l'Imâm Ja'far Ibn Muhammad as-Sâdiq (p), a lieu, au vingt-cinquième jour du mois de shawwâl .il est le 6`em Imam de descendant prophétique. Du fait qu'il n'a jamais dit autre chose que la vérité et que tout ce qu'il a enseigné aux gens était vrai et exact, on le connaît généralement sous la dénomination d'"Al-Çâdiq (le Véridique). Il naquit à Médine en l'an 83 de l'Hégire et rendit soupir en l'an 148 de l'Hégire et Enterré à Médine,à Janatol-Baqi.
Il est contemporain a la fin des omeyyads et du début du califat Abbasside.
Son rôle épatait de répandre l’Islam tel qu’il est proposé par le Coran à travers la récitation, l’interprétation et la lumière qui éclaire les raisons des hommes et leurs cœurs. Il voulait aussi répandre la Sunna Prophétique telle qu’elle a été rapportée du Messager de Dieu (P) de manière authentique.
L’Imâm as-Sâdiq (p) disait « Mes paroles sont celles de mon père, Muhammad al-Bâqir. Les paroles de mon père sont celles de mon grand-père, ‘Ali Ibn al-Hussein. Les paroles de mon grand-père sont celles d’al-Hussein. Les paroles d’al-Hussein sont celles de Al-Hassan. Les paroles de al-Hassan sont celles de ‘Alî. Les paroles de ‘Alî sont celles du Messager de Dieu. Les Paroles du Messager de Dieu sont celle de Jabrâ’îl. Les paroles de Jabrâ’îl sont celles de Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire ».
Il instruisit plusieurs savants dans les différents domaines des sciences spéculatives et traditionnelles (aqli' wa naqli) tels Zarârah, Mohammad Ibn Muslim…. et Djâbir Ibn Hayân l'alchimiste. Même certains savants sunnites importants comme Sufyân Thawri, Abu Hanifah, le fondateur de l'école Hanafi, Malik Ibn Annas le fondateur de l'école Maliki, Qâdi Sukûni, Qâdï Abu al Bakhtari, et d'autres, eurent l'honneur d'être parmi ses étudiants. On raconte que de ses cours sortirent quatre mille savants dans Certains historiens ont recensé les personnes qui ont tenu de l'Imâm as-Sâdiq (p) des Hadîth sur les divers aspects de la science, et non pas sur un seul de ses aspects, et ont trouvé qu'elles étaient au nombre de quatre mille professeurs qui appartenaient aux divers courants et écoles juridiques islamiques. le hadith et autres sciences.
Vers lui accouraient ceux qui, parmi les Musulmans, reconnaissaient son Imâmat ainsi que ceux qui ne la reconnaissaient pas. Tous ils puisaient de la source de sa science.
Les biographes citent un homme qui a dit : « Je suis entrée dans la mosquée de Kûfa et j’y ai trouvé un grqnd nombre de Cheikhs (le mot cheikh signifie le professeur qui donne des cours à ses élèves) qui, tous, disaient : ‘ Je tiens de Ja’far Ibn Muhammad as-Sâdiq…’ ». Cela signifie que l’école islamique, sous tous ses prolongements, lisait l’Imâm as-Sâdiq (p) et apprenait sa science. L’Imâm as-Sâdiq (p) n’était fermé vis-à-vis de personne. Il était ouvert à tous les gens et même aux non Musulmans. Pendant les saisons du pèlerinage, il rencontrait les représentants de certains courants intellectuels comme les athées. Il s’asseyait avec eux, écoutait leurs idées, leurs présomptions et leurs problématiques et leurs donnait des réponses qui les faisaient taire par incapacité de répondre.
Essayons, en parlant de l’Imâm (p), d’écouter certaines de ses recommandations à ses partisans, c’est-à-dire ceux qui suivent la voie de l’Islam authentique, la voie des gens de la Famille (p). Il a dit à l’un de ses compagnons :
« Passe le salut à ceux que tu penses qu’ils m’obéissent et recommande-leur de craindre Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, de s’attacher à la piété dans le culte, de faire de l’effort dans la voie de Dieu, d’avoir la parole sincère, de prolonger la prosternation et d’être bons avec leurs voisins, car c’est cela la religion apportée par Muhammad (P). Rendez aux autres ce qu’ils déposent chez vous qu’ils soient bons ou pervers, car le Messager de Dieu (P) ordonnait de rendre le fil de la couture et la chose cousue. Ayez de bonnes relations avec ceux qui vous entourent en assistant à leurs funérailles, en visitant leurs malades et en leur rendant ce que vous leur devez, car en agissant de la sorte, les gens diront que vous êtes ’Ja’farites’ et cela me fait plaisir (…). Ils diront que c’est l’éducation de Ja’far. Mais si l’on est autrement, j’en aurais à payer les frais et à en avoir honte ».
A l’un de ses partisans qui venait de rentrer d’un voyage dans un autre pays, l’Imâm a posé la question suivante : « Comment vont tes frères qui tu viens de visiter ? », parlant ainsi de ses partisans dans cet autre pays. L’homme a répondu en en faisant l’éloge. Alors, l’Imâm (p) lui a dit : « Les riches parmi eux rendent-ils visite aux pauvres ? », « Les riches parmi eux aident-ils les pauvres ? », « Les riches donnent-ils aux pauvres quelque chose de ce qu’ils possèdent ? ». A toutes ces questions, l’homme répondait : « C’est infime, tu me parles de conduites qui ne sont pas courantes chez nous ». Alors l’Imâm (p) lui a dit : « Comment donc me dis-tu qu’ils sont des Chiites ? ».
A une foule de gens venus de tous les pays et qui se rassemblaient chez lui, l’Imâm (p) a adressé le discours suivant : « Ô partisans de la Famille de Muhammad ! Il ne fait pas partie de nous celui qui ne se contrôle pas au moment de la colère et celui qui n’agit pas de la meilleure façon à l’égard de ses compagnons. Ô partisans de la Famille de Muhammad ! Craignez Dieu de toutes vos capacités, il n’y a point de force et de capacité que par Dieu ». Il disait souvent à ses compagnons : « Comptez sur Dieu et non pas sur les gens, car ce qui est voué à Dieu sera trouvé chez Dieu et ce qui est voué aux gens ne monte pas auprès de Dieu ». L’Imâm as-Sâdiq (p) définit la personnalité de l’homme de foi en disant : « L’homme de foi fournit de l’aide, n’est pas très exigeant, sait bien comment se débrouiller pour vivre et ne se laisse pas piquer par deux fois à partir d’un même repère de serpent ».
L’Imâm as-Sâdiq (p) insistait beaucoup sur la question de la liberté. Il demandait à chacun d’être libre en tant que personne et d’avoir la raison libre, c’est-à-dire de n’être dépendant des raisons des autres qu’après en être convaincu. Il faux avoir le cœur libre, la volonté libre et la vie libre. La liberté ne peut pas être donnée par les autres. Elle doit tirer son existence de ton âme. Même emprisonné dans une cellule, tu restes libre tant que ta volonté est libre. Et même si tu voyages dans l’immense ciel, tu restes un esclave tant que ta volonté n’est pas libre. La question est en rapport avec la liberté de la volonté et non pas avec la liberté du statut.
L’Imâm (p) dit à ce propos : « Celui qui est libre l’est dans tous ses états. Il est patient face aux calamités. Il reste ferme devant les malheurs même s’il est pris en captivité et même s’il est vaincu ».
L’Imâm (p) voulait lier la patience à la liberté car beaucoup de tyrans oppressent les gens en exploitant leur besoin de la nourriture, de la boisson, de l’argent et de la vie, pour les obliger à abandonner leurs positons et leurs principes. Celui qui est libre ne recule pas même si les tyrans utilisent contre lui l’arme de la privation. Il patiente, affermit sa volonté, reste fidèle à ses principes et ne laisse pas la privation l’obliger à faire des concessions aux oppresseurs. C’est cela que Dieu, le Très-Haut, a affirmé en disant : ((Sois patient aux vicissitudes, cela fait partie de la bonne résolution)) (Coran XXXI, 17). La patience n’est pas synonyme de faiblesse mais de force.
L’Imâm as-Sâdiq (p) a donné au verset coranique qui dit : ((A Dieu appartient la gloire, à Son Messager et aux croyants)) (Coran LXIII, 8) l’interprétation suivante : « Dieu a donné au croyant la liberté d’agir dans toutes ses affaires, mais Il ne lui a pas donné la liberté d’être humilié ». Sois donc glorieux et tenace devant les défis et devant tous les oppresseurs. Dans une autre Tradition attribuée à l’Imâm, il est dit : « Le croyant est plus résistant que la montagne : La montagne peut être amoindrie par les pioches, mais rien ne peut amoindrir la foi du croyant ». Le croyant reste puissant et personne ne peut détruire sa foi. Après cela, l’Imâm demande aux croyants d’avoir peur de Dieu dans toutes leurs affaires. Il dit à ce propos : « Crains Dieu comme si tu Le voyais. Mais si tu ne le voyais pas, c’est Lui qui te voit. Si tu pensais qu’Il ne te voit pas, tu tombes alors dans la mécréance. Et si tu pensais qu’Il te voie et tu oses pourtant Lui désobéir, tu En fais alors le plus faible parmi tous ceux qui te regardent ».
Nous continuons avec l’Imâm as-Sâdiq (p) pour nous éclairer par les lumières de sa science, pour vivre avec lui, pour nous enrichir grâce à lui, et pour agir à partir de ses enseignements islamiques et civilisés dans tous les domaines de la vie. C’est là la cause de nos Imâms (p), qui sont les lieutenants du Prophète (P), les porteurs de sa science et ceux qui suivent sa voie. L’Imâm as-Sâdiq (p) a dit que toute la science des Imâms vient du Messager de Dieu (P). Les Imâms ne sont pas des penseurs innovateurs. Mais Ils agissent à partir de leur ouverture vis-à-vis de tout ce qui vient de Dieu, le Très-Haut, et de Son Messager (P). A ce propos, l’Imâm as-Sâdiq (p) a dit : « Mes paroles sont celles de mon père ; celles de mon père sont celles de mon grand-père ; celle de mon grand-père sont celles de ‘Alî ; celles de ‘Alî sont celles du Messager de Dieu ; celles du Messager de Dieu sont celles de Jibrîl et celles de Jibrîl sont celles de Dieu ». Un certain poète a dit à ce propos :
« Sois le partisan de ceux dont les paroles sont : ‘Notre grand-père tient de Jibrîl qui tient du Créateur !».
L'Imâm (p) a donc dit à propos de la liberté : "Celui qui est libre est libre dans toutes les situations, qu'il soit emprisonné ou qu'il vie entouré d'horizons sans limites. Il se patiente devant les calamités; et s’il est frappé par les malheurs, il résiste même s’il est fait prisonnier, même s’il est opprimé, s’il est vaincu ou si les difficultés prennent pour lui la place des facilités. Il ne peut pas être un esclave humilié ou s'il est mis en prison. Il ne renonce pas devant ceux qui cherchent à l'asservir. C’est ainsi qu’il ressemble à Yûsuf (Joseph) (p), qui n’a pas laissé sa liberté s’entacher par l’esclavage, la prison et l’oppression, qui n’a pas faibli dans les ténèbres du puits où il a été relégué, jusqu’au moment où, en Egypte, le puissant tyran, le roi qui gouvernait l'Egypte, est devenu son esclave après avoir été son maître. Puis Dieu l’a envoyé comme messager et, grâce à lui, Il a répandu Sa miséricorde sur toute une Nation. C’est ainsi que la patience ouvre la voie vers le bien. L'homme libre a besoin de la patience face à ses épreuves et problèmes que lui provoquent ceux qui cherchent à l'asservir. Nous l'observons maintenant dans la conduite des arrogants qui cherchent à asservir les peuples et à les confisquer politiquement et économiquement. Soyez donc patients et ayez la ferme intention de persévérer la liberté en vous patientant. C’est ainsi que vous serez récompensés".
Pieux, il se nourrissait de vinaigre et d'huile et mettait des vêtements rudes. Parfois ceux-ci étaient très rapiécés.
Il avait l'habitude de travailler son jardin lui-même. Il perdait souvent connaissance en se rappelant Allah.
Une nuit, le Calife Abbasside de l'époque fit convoquer l'Imam par un messager. Celui-ci raconte : «Je suis allé chez l'Imam et je l'ai trouvé dans sa chambre privée. L'Imam avait les joues couvertes de poussière, et suppliait Allah dans la plus grande humilité, les mains levées vers les cieux, les mains et le visage poussiéreux».
C'était un homme charitable et de disposition aimable. Il parlait avec tendresse et se montrait très coopératif. On avait plaisir à travailler avec lui.
Nous demandons à Dieu, le Très-Haut, de nous aider à rester fermes dans la reconnaissance de l’Autorité des Imâms et de leur Imâmat. A rester parmi ceux qui suivent leur voie et leur Message. Nous Lui demandons de nous permettre d’obtenir leur intercession ((Le Jour où ni biens ni fils ne serviront, mais seulement de venir à Dieu d’un cœur intègre)) (Coran XXVI, 88-89).