Mosquées recherchent imams désespérément aux Etats-Unis!

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Ce n’est pas encore un signal de détresse, même si cela en a la résonance, la pénurie d’imams se fait cruellement ressentir de l’autre côté de l’Atlantique, à l’image de la ville de Columbia, dans le Missouri, dont le Centre Islamique pâtit depuis quatre ans de l’absence d’un guide spirituel confirmé pour diriger les prières et dispenser des conseils avisés.

Un vide qui n’a jamais été comblé depuis 2008, lorsque l’imam des lieux, Abdullah Smith, a décidé de s’installer au Texas. La mosquée de la ville a tout mis en œuvre pour pallier cette carence en puisant dans le vivier des fidèles ayant une parfaite connaissance du Coran et maîtrisant l’arabe, sans jamais retrouver un imam officiellement formé.

Les imams se font rares à Columbia, mais à l’échelle nationale également. Omar Shahin, le secrétaire de la Fédération des imams d’Amérique du Nord, déplore que sur les 2500 mosquées recensées sur le sol américain, seulement 1000 d’entre elles soient dirigées par un imam aguerri. Une disproportion notable, alors que les demandes d’imams affluent chaque semaine de la part de petites communautés musulmanes, Omar Shahin précisant que sa fédération, qui compte 470 membres aux États-Unis et au Canada, reçoit près de 20 demandes hebdomadaires émanant des quatre coins du pays.

Nerf de la guerre, l’argent, ou en l’occurrence les faibles ressources financières de ces petites communautés musulmanes, qui ne peuvent se permettre de recruter un imam à temps plein, constituent un handicap majeur. Les imams n’ont alors d’autre alternative que de trouver un travail de complément, ou de se rendre vers des grands centres urbains, là où il y a une forte concentration de fidèles. Pour couronner le tout, le déficit de formation de cadres religieux musulmans dans les universités américaines complexifie le problème.

Sortie de terre en Californie en 2009, le Zaytuna College, première université islamique habilitée à délivrer des diplômes de théologie, laissait entrevoir un début de solution, alors que les seules institutions qui offraient ce cursus jusqu'ici se trouvaient à l’extérieur des Etats-Unis.

Pour Rafa Nizam, secrétaire de la mosquée de Columbia, la situation est grave mais pas désespérée : "Nous pouvons fonctionner sans imam pendant la semaine, et chaque week-end nous faisons appel à des conférenciers issus de localités voisines, voire ponctuellement à un imam de grand renom pour animer des discussions théologiques", a déclaré ce dernier sur les ondes de la radio publique du Missouri, résolument optimiste.

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