A Guantanamo, où s'est ouvert lundi une audience du cerveau présumé de l'attentat contre le navire américain USS Cole, la défense a soulevé la question du contrôle et de la censure par le gouvernement.
Dès l'ouverture de l'audience, les avocats du Saoudien Abd al-Rahim al-Nachiri, invoquant leur déontologie professionnelle, ont demandé au juge James Pohl de suspendre les procédures afin de résoudre la question de la surveillance par une tierce partie des communications de la défense et de la censure des audiences de la commission, selon un document judiciaire affiché sur le site internet des tribunaux militaires d'exception mais dont le contenu est encore sous scellés.
Le juge a rejeté leur requête, après s'être assuré que l'interrupteur permettant de censurer les audiences de l'extérieur de la salle du tribunal avait bien été déconnecté, comme il l'avait demandé.
Selon AFP, la semaine dernière, lors d'une audience des accusés des attentats du 11-Septembre, la défence a révélé que le gouvernement surveillait les débats depuis l'extérieur et avait actionné à son insu un bouton de censure.
Sur cette base militaire américaine à Cuba, les débats sont diffusés avec un différé de 40 secondes dans la salle où sont cantonnés les journalistes, les familles des victimes et les organisations des droits de l'homme.
Ce différé permet à un officier de sécurité de censurer les échanges susceptibles d'être classifiés. Mais c'est la première fois qu'a été mise au jour une censure émanant du gouvernement lui-même.