L'Iran et les grandes puissances se retrouvent mardi à Almaty pour tenter de surmonter leurs divergences sur la question du nucléaire iranien après plus de huit mois d'interruption dans leurs négociations.
Les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) ont cependant annoncé lundi qu'elles allaient faire une "bonne offre" à Téhéran lors de cette rencontre prévue à partir de 13H00 locales (07H00 GMT).
"Nous avons préparé une bonne offre actualisée, que nous croyons équilibrée et qui constitue une base juste pour des discussions constructives", a déclaré Michael Mann, le porte-parole de Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l'Union européenne en contact avec Téhéran au nom du groupe 5+1.
M. Mann a ajouté que la nouvelle offre devrait mettre fin aux "inquiétudes internationales sur le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien mais répond en même temps aux idées avancées par Téhéran".
"Nous espérons que l'Iran saisira cette opportunité en faisant preuve de flexibilité" pour faire avancer les négociations, a-t-il poursuivi.
Mais selon une source proche des négociateurs du groupe 5+1, les grandes puissances insistent toujours sur leurs conditions avancées à Bagdad début 2012, à savoir l'arrêt par l'Iran de l'enrichissement d'uranium à 20%, la fermeture du site d'enrichissement de Fordo, près de Qom (150 km de Téhéran) et difficile à détruire, et l'envoi à l'étranger du stock d'uranium enrichi à 20% déjà produit.
"Cela constitue toujours la base des demandes du groupe 5+1", a ajouté cette source ayant requis l'anonymat.
Un diplomate occidental proche des négociations a précisé que les grandes puissances allaient proposer la levée de certaines sanctions en échange de concessions de Téhéran, sans donner plus de précisions.
Le Conseil de sécurité a adopté six résolutions, dont quatre assorties de sanctions, mais les Etats-Unis et les pays de l'Union européenne ont adopté leurs sanctions unilatérales économiques qui visent en particulier les exportations pétrolières et tout le secteur bancaire iranien, dans le but d'obliger l'Iran de céder sur son programme nucléaire.
Le dernier round des négociations remonte à juin 2012 à Moscou, lorsque Téhéran avait présenté ses propres propositions demandant la reconnaissance de son droit à l'enrichissement d'uranium.
Téhéran refuse de céder sur l'enrichissement à 20%, la fermeture du site de Fordo et exige la levée des sanctions internationales.
"Le monde attend une réponse constructive, rationnelle et valable aux propositions de Téhéran à Moscou", a déclaré lundi soir le chef des négociateurs nucléaires iraniens, Saïd Jalili lors d'une rencontre avec le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev.
L'Iran insiste sur le fait que l'enrichissement à 20% est utilisé pour produire du combustible pour son réacteur de Téhéran, qui produit des radio-isotopes, alors que les Etats-Unis, leurs alliés et Israël l'accusent de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire pacifique.
Les Etats-Unis et des pays occidentaux parlent d'un dialogue efficace, mais ils continuent d'imposer à l'Iran des diverese sanctions économiques et culturelles.