Tel-Aviv est profondément préoccupé par le rôle croissant du Hezbollah dans la gestion de la crise au Liban, d’autant plus que les estimations montrent que le Hezbollah est capable de tirer 3 000 missiles en direction des territoires occupés en un seul jour de guerre.
Suite à la proposition douteuse du ministre israélien des Affaires militaires, faite conjointement avec le plan du secrétaire général du mouvement libanais du Hezbollah pour mettre fin à la crise économique libanaise, les médias sionistes ont fait état de vives inquiétudes des responsables sionistes par rapport à la crise au Liban.
En référence aux médias sionistes, le site web de la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen indique que la crise politique et économique au Liban semble être au sommet des priorités dans les territoires occupés : craignant que le rôle croissant du Hezbollah ne touche à leurs intérêts, les autorités sionistes se servent de la mauvaise conjoncture économique au Liban et proposent de prendre le contrôle du pays.
Redoutant l’effondrement économique du Liban et le vide gouvernemental qui en résulte, Tel-Aviv est en état d’alerte, souligne Al-Mayadeen.
En effet, les milieux politiques en Palestine occupée affirment que la crise libanaise pourrait conférer au Hezbollah un rôle plus important à l’intérieur du pays au prix d’une réduction du pouvoir des groupes pro-américains. Au plus fort de la crise, le Hezbollah est venu en aide au peuple libanais à travers une série de plans et d’initiatives pour résoudre la thésaurisation des médicaments, de la nourriture et du carburant. Pour les Israéliens cette aide contribuera à développer ce qu’ils appellent « l’influence iranienne au Liban » ainsi que celle du Hezbollah, car selon eux « c’est l’Iran qui offre ces alternatives ».
Alors que Washington a cessé d’aider le Liban et fait pression sur le pays en l’assignant, la crise libanaise pourrait, selon des analystes israéliens, conduire à l’entrée de la Chine et de la Russie dans le pays au détriment de l’influence d’Israël sur les évolutions dans le pays.
Se penchant sur le rôle de la Russie au Liban, les groupes de réflexion en Palestine occupée affirmant que le « Liban fait partie des zones où la Russie compte étendre son influence ». Ils soulignent que « Moscou essaie d’accroître son influence dans le pays tout en poursuivant sa présence en Syrie » : Damas et Beyrouth sont pour Moscou « deux instruments imbriqués en termes de sécurité et d’économie dont l’instabilité de l’un affectera l’autre ». À noter que la Chine et la Russie ont offert au Liban d’importants investissements tels que la reconstruction du port de Beyrouth, d’une raffinerie de pétrole et d’infrastructures électriques.
Par ailleurs, les experts dans les territoires occupés sont nombreux à croire que la crise libanaise menace le régime sioniste et augmente la probabilité d’une guerre entre Tel-Aviv et le Hezbollah. Citant les sources de sécurité, le site web Walla affirme que la chute du Liban rapprocherait Tel-Aviv de la guerre.
Tel-Aviv est préoccupé par le développement continu du programme de missiles de précision de la Résistance libanaise ; un plan qui menace généralement le front intérieur de la Palestine occupée, les installations stratégiques telles que les centrales électriques et les infrastructures hydrauliques. Le Hezbollah, quant à lui, est équipé de systèmes de défense aérienne qui menacent la liberté d’action des forces aériennes de l’armée israélienne dans l’espace aérien libanais et régional.
Selon les estimations en Palestine occupée, le Hezbollah dispose désormais de 140 000 de missiles et est capable d’en tirer environ 3 000 sur les territoires occupés en un jour de guerre, soit les deux tiers des missiles tirés lors de la guerre de 12 jours depuis la bande de Gaza en direction des colonies sionistes.
La récente agression de Tel-Aviv sur la bande de Gaza a à son tour soulevé les inquiétudes des occupants quant au scénario le plus dangereux : une confrontation avec le Hezbollah. Selon le rapport d’Al-Mayadeen, des sources sionistes affirment que les capacités du Hamas sont dix fois moins importantes que celles du Hezbollah pour une armée sioniste qui n’était pas en mesure de contrecarrer les tirs de roquettes et de mortiers du Hamas.
C’est dans ce contexte que les ministres israéliens des Affaires et des Finances lanceront des plans l’année prochaine visant à achever la construction d’un mur à la frontière libanaise dont le coût est estimé à 300 millions de dollars. Le mur est censé empêcher les menaces du Hezbollah, y compris les attaques terrestres à grande échelle contre les colonies près de la barrière frontalière libanaise, ainsi que les positions de l’armée sioniste.
Les experts à Tel-Aviv tentent de convaincre les politiciens que, contrairement à la guerre avec le Hamas, toute guerre avec le Hezbollah nécessitera une avancée terrestre au Liban. Or, les récentes analyses effectuées par des centres de réflexion dans les territoires occupés montrent qu’une telle attaque profiterait probablement au Hezbollah en raison de ses capacités offensives qui ont largement été étendues ces dernières années.
De leur côté, certains responsables de la sécurité israélienne pensent que le Hezbollah, tirant la leçon de la guerre de Gaza, se prépare à d’éventuelles tensions pour contrer toute attaque-surprise de Tel-Aviv. Ce dernier est susceptible d’approuver tous les plans opérationnels qui, élaborés par le commandant nord de l’armée sioniste au cours des trois dernières années, couvrent une variété de scénarios lors d’une guerre avec le Liban. Ce qui illustre bel et bien le niveau de préoccupation des autorités sionistes.
À l’heure qu’il est, le régime sioniste devrait se déployer à augmenter la pression sur le Liban pour forcer le Hezbollah à faire des concessions sur la question des missiles de précision. Néanmoins, la pression croissante sur le Liban aura un impact négatif sur les intérêts de Tel-Aviv et conduira le Hezbollah à prendre des mesures fondamentales pour ouvrir la porte à la Chine et à la Russie. Quoi qu’il en soit, il ne fait aucun doute que les occupants n’ont pas une vision précise de l’interaction avec le Liban qui est désormais devenu un obstacle à tous les projets de Tel-Aviv.