La pilule est trop dure à avaler : Après des mois d'agissements censés verrouiller Maarib, il semble que Washington n'a d'autre choix que de s'impliquer directement dans la guerre façon d’éviter la débâcle stratégique qui le guette.
Alors que les combattants d’Ansarallah se sont rendus maîtres de six zones au sud de Maarib, l'Arabie saoudite, ses maîtres américains et britanniques voient le danger venir. Celui d'une Maarib acquise à la cause de la Résistance ce qui revient à perdre leur première ligne défensive censée protéger les intérêts de la coalition saoudienne non seulement à Maarib, mais aussi dans les provinces du sud.
Les États-Unis en sont donc au seuil d'un engagement direct et le récent appel de Riyad à l'adresse des USA pour un appui militaire supplémentaire est compris en ce sens.
Lors d’une récente réunion tenue à Hadramaout entre des officiers américains et saoudiens ainsi qu’un certain nombre de commandants militaires de Mansour Hadi et ceux du Parti al-Islah, les parties ont convenu de mobiliser al-Qaïda et de l’envoyer sur le champ de bataille dans le sud et à l’ouest de Maarib. Mais puisque le scénario de guerre par procuration a déjà échoué à al Bayda, les USA comptent sur les qaïdistes de Guantanamo.
Payées par l'Arabie saoudite, les forces américaines, stationnées à l'aéroport international d'al-Rayan, dans la ville d'al-Mukalla, chef-lieu de la province de Hadramaout, ont construit une nouvelle piste d’environ 350 mètres de long pour besoin de transfert.
La piste a été mise en service il y a une semaine et accueille au moins un vol militaire par jour. Des avions C-130 conçus pour le transport militaire et connus pour le transport de grosses cargaisons font partie des avions militaires américains et saoudiens qui y atterrissent régulièrement.
Des sources locales basées dans la ville d'al-Mukalla confirment l'existence d'avions militaires à l'aéroport ces derniers jours. Sans oublier qu’une centaine de soldats américains avaient déjà atterri à la mi-juillet à l'aéroport d'al-Rayan depuis al-Ghaydah, chef-lieu de la province d'al-Mahra
« Des avions de transport, probablement américains, et d'autres hélicoptères américains ont quitté lundi l'aéroport d'al-Rayan, qui servirait depuis le premier semestre 2016 de base militaire américaine et émérite », ont déclaré des sources locales.
Les forces américaines, équipées d’un lot d'armes sophistiquées, seraient arrivées au QG de la Brigade des garde-côtes sous prétexte de "sécuriser le plateau nord-ouest de la province de l'Hadramaout".
Mais pourquoi cette frénésie autour de Maarib?
Au fait, ils considèrent la libération de Maarib comme une grande perte pour leurs intérêts non seulement au Yémen, mais dans la région dans son ensemble.
Depuis 2015, toutes les frappes aériennes menées par des avions ennemis ont été menées sous la supervision et la direction d'officiers américains. Les États-Unis assument et exécutent des tâches de renseignement et de reconnaissance en faveur des Saoudiens. Il est bien évident que les États-Unis sont impliqués à fond dans la guerre. Ces derniers jours, les forces de défense aérienne de Sanaa (Ansarallah) ont abattu au-dessus des villes de Medghal et Sirwah un certain nombre de drones américains dont des " ScanEagle ", dotés d'une technologie d'espionnage avancée.
Mais le scénario par procuration a-t-il une quelconque chance de l'emporter?
En choisissant de s'afficher au Yémen, les Américains prennent de très gros risques car la règle d'engagement telle qu'elle est définie par la Résistance ne laisse aucun coup sans un contre coup. Ce lundi, les toutes dernières informations font état de la libération de nouvelles localités. En outre, le séisme maaribin commence à se faire sentir dans d'autres provinces pétrolières y compris Chabwa, qui est la porte d'entrée de Maarib et d'où viennent de se retirer plusieurs contingents saoudiens.
Une chose est sûre : Maarib, les Américains ne sauront pas la maintenir ni non plus Hadramout, autre carré pétrolier sans être prêt à y reconnaître le même sort qu'à Ain al-Asad ou à al-Tanf.