Que veut le chef de la CIA à Poutine?

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Que veut le chef de la CIA à Poutine?

Les États-Unis auraient conclu que pour faire face à la Chine, il leur faut trouver de nouveaux arrangements avec les Russes et pour ce faire, ils essaient diverses pistes afin de briser à leur propre façon ce qu’on pourrait appeler l’alliance stratégique sino-russe.

 Il y a quelques jours, les forces navales russes et chinoises ont pris part aux manoeuvres conjointes « Interaction maritime 2021 » en mer du Japon. Concernant le litige Pékin-Taipei, la Russie et la Chine sont sur la même longueur d’onde, tandis que les deux pays viennent d’annoncer leur appui au dialogue censé aboutir à une levée des sanctions anti-iraniennes. La tâche ne sera donc pas si facile pour Washington, étant donné de multiples sujets qui rapprochent les deux puissances de l’Est.

« Depuis 2010, date à laquelle Barack Obama est devenu président des États-Unis, la question de la reprise des relations avec la Russie a été relancée », a déclaré à l’ILNA l’expert des affaires américaines Diako Hosseini, au sujet des raisons de la visite du directeur de la CIA en Russie et de ses entretiens avec les autorités chargées des renseignements. 

En début d’année, au mois de janvier, le nouveau président américain Joe Biden s’est entretenu avec son homologue russe Vladimir Poutine. Au menu des discussions notamment : l’avenir du traité New Start. Cet accord arrivait à échéance le 5 février. Moscou s’est empressé d’acter sa prolongation. L’une de leurs discussions portait sur un accord selon lequel le nombre de têtes nucléaires ne devrait pas dépasser les 1 550. 

Le traité New Start est un accord, entre la Russie et les États-Unis, portant sur le désarmement nucléaire. Il a été signé à Prague, en République tchèque, en 2010, par les présidents de l’époque : Barack Obama du côté des États-Unis, et Dimitri Medvedev pour la Russie. New Start a pris officiellement la suite du traité de désarmement russo-américain Start I (Strategic Arms Reduction Treaty), signé en 1991 par George Bush et Mikhail Gorbatchev, qui expirait en décembre 2009.

Mais sous Donald Trump, en raison de son comportement et de ses visions politiques, les relations avec la Russie ont radicalement changé. L’ex-président a retiré les États-Unis de nombreux accords internationaux et a saboté les relations avec la Russie, qu’il s’agisse du traité Ciel ouvert (signé en 1992) – qui autorise une surveillance aérienne pacifique des pays participants, en accusant la Russie de violations répétées des termes de cet accord – ou du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) signé en 1987, accusant encore une fois Moscou de l’avoir violé pendant des années, ce qui ouvre la voie à une nouvelle course aux armements dirigée contre la Russie, mais surtout contre la Chine.

Pour en savoir plus : E-Press du 19 octobre 2021

Selon les autorités américaines, les Russes se sont directement ingérés dans l’élection présidentielle américaine de 2016, ce qui a jeté un froid sur les relations entre Washington et Moscou. 

Avec l’investiture Joe Biden, les deux pays s’orientent vers la résolution des problèmes et de leur conflit. Initialement, les dirigeants russes et américains se sont rencontrés en Suisse, plusieurs réunions ont eu lieu. Et dernier développement en date, l’arrivée du chef de la CIA à Moscou. 

Les États-Unis et la Russie semblent être arrivés à la conclusion qu’ils devraient mettre l’accent sur leurs intérêts communs. Mais, des questions telles que l’Ukraine, l’Afghanistan, la Syrie sont au cœur des différends.

« Washington pense que contrairement à la Chine, la Russie peut entretenir des coopérations plus vastes avec les États-Unis, d’où le déplacement du chef de la CIA. Sans aucun doute, au menu des discussions figurera le traité de désarmement nucléaire New Start, le dernier accord bilatéral du genre liant les deux principales puissances nucléaires mondiales. Je pense que les États-Unis sont arrivés à la conclusion qu’ils doivent réorganiser leurs relations avec la Russie comme par le passé et éviter les conflits pour mieux se concentrer sur la Chine. Combien de fois avons-nous entendu des responsables américains que la Russie devrait se comporter de manière plus prévisible ! Je crois surtout que ce sont les Américains qui devraient être plus prévisibles », a expliqué Diako Hosseini. 

« Les actions de Trump au cours des quatre dernières années ont progressé de telle sorte que la confrontation, non seulement avec la Russie, mais avec d’autres pays, est devenue difficile. En somme, je pense que les Américains cherchent à accéder à un nouvel accord avec les Russes pour atteindre leurs objectifs à l’égard de la Chine. En d’autres termes, la capacité de coopération de la Russie est supérieure aux différends avec la Chine », a-t-il conclu. 

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