Iran et la carte eurasiatique

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Iran et la carte eurasiatique

Hormis sa richesse agricole qui provient de ses sols fertiles et de ses réserves d’eaux souterraines, la province d’al-Jawf possède également les plus grandes réserves de pétrole et de gaz non seulement du Yémen, mais de toute la région, ce qui en a fait un pôle économique fournissant des besoins alimentaires au Yémen. Et si la coalition saoudo-américaine fait tout pour que la réelle quantité des richesses de cette province reste cachée, c’est pour pouvoir poursuivre ses frappes sanglantes contre les civils yéménites.  

En vertu d’un accord conclu au début des années 1980 entre le gouvernement yéménite de l’époque et la société d’exploration pétrolière et gazière américaine Petro-Hunter, un certain nombre de sociétés pétrolières internationales ont commencé à opérer dans les régions de Maarib et d’al-Jawf pour y explorer et identifier des gisements de pétrole et de gaz.

Cependant, en dépit de l’existence des dizaines de puits de pétrole de l’autre côté de la frontière en Arabie saoudite, aucune des sociétés n’a été en mesure de découvrir un seul puits ou champ de pétrole au Yémen. Certaines sources affirment que les dirigeants des tribus yéménites affiliées à l’Arabie saoudite sont à l’origine du blocage des travaux de l’exploration des gisements de pétrole dans de nombreuses régions à al-Jawf.

C’est ainsi que la province d’al-Jawf attend toujours l’annonce officielle de la quantité réelle de ses richesses souterraines, dont les gisements pétroliers : alors que les sociétés étrangères prétendent avoir quitté la province, les habitants voient toujours leurs empreintes dans diverses zones d’al-Jawf, notamment des équipements d’exploration pétrolière dans les bois, mais aussi des dunes de sable qui sont visibles partout dans les déserts d’al-Jawf et suscitent des doutes.

La région d’al-Jawf étant géographiquement adjacente à deux grandes régions pétrolières situées l’une en Arabie saoudite et l’autre dans la province pétrolière de Maarib au Yémen, les observateurs soulignent que l’ignorance envers al-Jawf est une affaire politique et que les justifications sécuritaires ne sont qu’une excuse.

Par ailleurs, les rapports économiques indiquent que le Yémen possède 34 % des réserves mondiales de pétrole. En outre, le plus grand gisement de pétrole au monde est situé à la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite. La partie qui se trouve en Arabie saoudite est facilement repérable à une profondeur de 1800 mètres.

Les réserves de ce champ pétrolier sont si importantes que l’Arabie saoudite détient actuellement 34 % des réserves mondiales de pétrole. L’exploration et l’identification de ses puits situés au Yémen donneront au pays plus de 34 % des réserves mondiales de pétrole ; d’où les révélations selon lesquelles, les différends entre les États-Unis et la Russie au Yémen sont dus aux gisements et aux puits de pétrole du pays, et non à d’autres facteurs.

Sur ce fond, les promesses de Washington et de Riyad de mettre fin à l’agression contre le Yémen n’ont jamais été tenues : la plupart des villes et villages yéménites y compris des zones résidentielles sont quotidiennement cibles des bombardements de la coalition saoudienne.

Faisant état des frappes contre plusieurs régions yéménites à savoir, la côte occidentale, Sanaa, Saada et Maarib, Turki al-Maliki, porte-parole de la coalition saoudienne, a déclaré dans un récent communiqué que l’Arabie saoudite avait lancé une opération réussie pour attaquer à « sources de menace ».

Ciblant des civils aussi bien que des positions militaires, les frappes dont se vante al-Maliki, ont fait un certain nombre de morts et de blessés parmi les civils et causé des dommages considérables aux infrastructures yéménites de même qu’aux biens particuliers.

À cet égard, le porte-parole des forces armées yéménites, Yahya Saree a mis en garde contre une riposte proportionnée et décisive aux récentes agressions saoudiennes, dont les 90 frappes sur différentes régions à travers le Yémen.

Le Centre égyptien d'analyse de la politique iranienne d’Al-Araby a prédit que les Républiques d'Asie centrale deviendraient un atout pour l'Iran et que Téhéran les utiliserait pour renforcer sa position dans la région et dans le monde et pour contrer la pression américaine.

Dans un rapport rédigé par le Dr Sali Sahraoui, chercheur au Secrétariat du Conseil des ministres égyptien, on peut lire : « Les Républiques d'Asie centrale, dont l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kazakhstan, le Tadjikistan et le Kirghizistan, ont obtenu leur indépendance après l'effondrement de l'ex-Union soviétique. Ces pays sont devenus le centre de la concurrence des grandes puissances en raison de leur position stratégique et de leur richesse pétrolière. Ils ont attiré l'attention des États-Unis en raison de leur proximité avec la Russie, la Chine et l'Iran. »

Importance de l’Asie centrale pour l’Iran

Dans une autre partie de son rapport, Dr Sali Sahraoui a écrit que « l'Iran essaie d'utiliser tous les moyens disponibles pour affronter les États-Unis et renforcer son rôle et sa position dans la région. L'existence d’affinités culturelles et religieuses entre l'Iran et ces pays a permis à l'Iran d'exercer une influence économique et politique dans les Républiques d’Asie centrale. Tout en se concentrant sur les questions commerciales dans ses relations bilatérales avec les pays d'Asie centrale, Téhéran tente également d'échapper aux conséquences des sanctions et des pressions américaines ».

Rivalité irano-turco-israélienne sur Bakou

La rivalité entre la Turquie et l'Iran en Asie centrale a atteint son apogée en République d'Azerbaïdjan. Ce pays est religieusement enclin à l'Iran et sur le plan de sécurité nationale, il est proche de la Turquie. L'une des raisons pour laquelle l'Iran porte attention à la République d'Azerbaïdjan est liée aux questions ethniques. Car environ 26 millions de personnes turcophones vivent notamment dans le nord-ouest de l'Iran et sur ses frontières avec la République d'Azerbaïdjan.

La Turquie se sert de Bakou comme un outil dans ses tensions avec Téhéran. La Turquie estime que Téhéran et Moscou constituent un obstacle important aux plans d’Ankara en Syrie et dans les pays d'Asie centrale. L'Iran a récemment déclaré qu'il surveillait les agissements israéliens à l'intérieur de la République d'Azerbaïdjan, et en particulier près de ses frontières.

Bien que le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev ait démenti les agissements du régime sioniste, l'Iran a pris des mesures en réponse à ces mouvements israéliens.

En coopération avec des unités blindées, d'artillerie et de drones, l'armée iranienne a organisé des manœuvres à la frontière avec la République d’Azerbaïdjan en octobre de cette année. L'Iran a également annoncé le 5 octobre qu'il avait fermé son espace aérien aux avions de combat azerbaïdjanais.

L'Iran et les Républiques d'Asie centrale poursuivent leurs relations

Selon ce rapport, en général, on peut dire que le Kazakhstan occupe une place particulière auprès de l'Iran. L'Iran a déjà soutenu l'adhésion non permanente du Kazakhstan au Conseil de sécurité de l'ONU. L'Iran et le Kazakhstan entretiennent également des relations commerciales.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a effectué son premier voyage à l'étranger au Tadjikistan. En ce qui concerne le Turkménistan, plus de 100 documents officiels ont été signés entre l'Iran et le Turkménistan pour une coopération dans divers domaines. Les deux pays ont également convenu de signer un mémorandum de coopération bilatérale globale. Ils ont convenu de rouvrir les routes de transit à quatre points frontaliers.

Quant au Kazakhstan, il faut dire que malgré ses efforts pour améliorer ses relations avec la Turquie et Israël, le Kazakhstan a toujours signé des accords avec l'Iran dans les domaines des technologies de la communication, de la banque et de l'échange d'ambassadeurs, de l'éducation, du tourisme, des transports, etc.

Selon cette analyse, compte tenu des facteurs économiques et géographiques et de la concurrence de l'Iran avec des puissances régionales telles que la Turquie, l'Arabie saoudite et Israël, et l'attention particulière que portent les États-Unis à la région d'Asie centrale, on s'attend à ce que l'Iran continue de se concentrer sur cette région.

L’on prévoit que les Républiques d'Asie centrale, comme certains autres pays, devraient devenir un atout pour l'Iran, et Téhéran s'en servira pour renforcer sa position à l’échelle régionale et mondiale et affronter les États-Unis.

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