A Guantanamo, la grève de la faim peut finir en mourir

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Les autorités militaires américaines ont annoncé lundi l'arrivée de renforts médicaux à la prison de Guantanamo, où une grève de la faim sans précédent par sa durée et son ampleur fait désormais craindre le pire.

Alors que la grève de la faim entrait lundi dans sa 12e semaine et son 83e jour, de plus en plus de voix lancent un cri d'alarme pour que le président Barack Obama honore sa promesse de fermer la prison controversée, où 166 détenus sont toujours enfermés, la plupart sans charge ni procès.

"A moins que le président Obama n'agisse vite, je pense qu'il est très probable qu'un ou plusieurs détenus succombe", a déclaré à l'AFP le colonel Morris Davis, ancien procureur militaire de Guantanamo.

Avec 100 détenus en grève de la faim, le nombre de protestataires a passé samedi la barre des 60%, selon le bilan officiel de la prison. Il se rapproche inexorablement des 130 grévistes sur 166 cités depuis le début par les avocats.

Face à l'ampleur du mouvement, une quarantaine de personnels médicaux de la US Navy, parmi lesquels des infirmières et des spécialistes, sont arrivés en renfort pendant le week-end sur la base américaine érigée à Cuba, a indiqué le lieutenant-colonel Samuel House, porte-parole de la prison. Il a précisé que ces renforts avaient été prévus "il y a plusieurs semaines, devant un nombre croissant de détenus choisissant de dénoncer leur détention".

Quelque 21 prisonniers sont désormais alimentés par des tubes reliés directement à l'estomac par la cloison nasale. Et parmi eux, cinq étaient hospitalisés.

"Quatre prisonniers sont proches de la mort", a écrit l'expert britannique, citant une "source crédible à l'intérieur de Guantanamo".

Parmi ces quatre détenus, figure Khiali Gul, un Afghan faisant partie des 86 détenus qui peuvent, selon les autorités, être libérés ou rendus à leur pays, en l'absence d'éléments à charge.

"Tous les jours, je me prépare à entendre le pire", a précisé M. Worthington à l'AFP. "Je suis stupéfait que le président Obama n'ait rien fait et continue de ne rien faire".

Pour Andrea Prasow, avocate à Human Rights Watch, "il n'y a jamais eu de moment aussi critique à Guantanamo". Ce serait une "crise incroyable" au niveau humanitaire mais aussi pour la sécurité nationale "si quelqu'un mourrait à Guantanamo", a déclaré à l'AFP cette spécialiste de la prison; "ce serait perçu à l'extérieur des Etats-Unis comme la responsabilité du gouvernement américain".

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