Une vidéo montrant un rebelle syrien éviscérant un soldat et faisant mine de croquer ses organes a suscité mardi une vague de condamnations, l'homme présentant son acte comme une vengeance.
"J'y découpe un +chabbih+ (milicien pro-régime) avec une scie. La scie qu'on utilise pour couper des arbres. Je l'ai découpé en petits et grands morceaux", dit-il dans cet entretien mis en ligne par Time.
Sur les images qui ont provoqué un tollé jusqu'au sein de l'opposition syrienne, il découpe le coeur et le foie du soldat en uniforme.
Selon Human Rights Watch (HRW), la vidéo montre "un commandant de la brigade rebelle Omar al-Farouq" de l'Armée syrienne libre (ASL), principale composante de l'opposition armée.
"Oh héros de Baba Amr, massacrez les alaouites et découpez leur coeur pour le manger", ajoute dans la vidéo ce rebelle.
Des propos qu'il réitère dans l'entretien au Time, affirmant: "Nous les égorgerons tous".
Crime de guerre
Avant la publication de cet entretien, la Coalition nationale de l'opposition syrienne a dénoncé "un acte horrible et inhumain" et affirmé "condamner cet acte, s'il est avéré".
Elle a souligné qu'un tel acte était "contraire aux valeurs morales du peuple syrien, de même que les valeurs et les principes de l'ASL", promettant que tout coupable sera jugé.
Mais ces déclarations n'ont pas convaincu HRW, l'ONG de défense des droits de l'Homme.
"Condamner (ces actes) ou faire porter leur responsabilité à la violence du gouvernement n'est pas suffisant. Les forces de l'opposition doivent agir fermement pour que cessent ces abus", a répliqué Nadim Houry, directeur-adjoint de HRW pour le Moyen-Orient.
A Genève, la Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Navi Pillay a rappelé que "mutiler ou profaner des cadavres lors d'un conflit constitue un crime de guerre".
Elle a de nouveau appelé à saisir la Cour pénale internationale "afin que des poursuites judiciaires puissent être lancées contre les présumés responsables de (...) crimes de guerre et contre l'Humanité".
Depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire devenue guerre civile, les vidéos montrant des exactions des belligérants se sont multipliées, régime et rebelles s'accusant mutuellement de crimes de guerre et contre l'Humanité.
En soirée, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état de l'exécution par balles sur l'une des places de Raqqa (est) par le groupe rebelle Al-Nosra de trois personnes présentées comme des officiers de l'armée et "condamnées à mort".