Selon la chaîne d'information Russia Today la politique iranienne qui consiste à se rapprocher de la Russie est, en réalité, une tactique permettant aux deux parties de fissurer le mur des sanctions occidentales qui s'érige autour d'eux ! Dans un article signé par le célèbre journaliste brésilien, Pepe Scobar, Russia Today relève "l'élargissement des coopérations énergétiques entre l'Iran et la Russie" : "Les sévères sanctions qui frappent l'Iran n'ont pas pu le mettre à genoux et le Guide suprême iranien a affirmé ne pas être trop optimiste, sur l'issue d'un accord nucléaire avec les Etats Unis, dans la mesure où le leader iranien veut beaucoup plus qu'un simple accord que signerait le dirigeant d'un pays en développement"! "En effet, l'Iran et la Russie ont conclu un accord d'une valeur de 10 milliards de dollars, dont les détails devraient être rendus publics, au mois de septembre, ce qui a provoqué, très naturellement, la colère de Washington, car cet accord dit Pétrole contre Marchandise autoriserait l'Iran à exporter plus d'un million de barils de pétrole, par jour. En réalité, le ballet irano-russe, dans le domaine de l'énergie, inquiète, très profondément, les Etats Unis et l'Europe". L'auteur du rapport estime que les sanctions décidées contre la Russie ont fourni une belle occasion à l'Iran pour se rapprocher de la Russie : "Certes, les sanctions anti-russes pourraient permettre à l'Iran de vendre son gaz à l'Europe. Le gaz iranien pourra transiter, via le territoire turc, pour atteindre l'Europe. Ceci étant dit, les Iraniens n'aiment à aucun prix mettre en danger leur alliance avec la Russie qui est le plus grand fournisseur de gaz à l'Europe. N'empêche que l'Europe pourrait bien penser à séduire l'Iran, si ce dernier parvient à conclure un accord définitif avec les Etats Unis. Il est peu probable, toutefois, que les Iraniens veuillent entrer dans un bataille gazière avec les Russes. Les sanctions anti-russes de l'Occident ont, déjà, bien servi aux Iraniens, dans la mesure où l'Europe lorgne, déjà, du côté du gaz iranien. Mais l'Iran a, déjà, montré qu'il sait bien garder la tête sur les épaules. Les plans iraniens abondent dans le sens d'une plus grande présence, sur les marchés énergétiques, mais les Iraniens n'iront jamais sacrifié leurs intérêts stratégiques de longue date, à savoir, le rapprochement avec Moscou, pour briser le mur des sanctions, sur l'autel des intérêts conjoncturels. En effet, le dossier nucléaire iranien est le miroir aux alouettes des Etats Unis : c'est dans ce miroir que les Américains croient voir le reflet d'un marché iranien composé de 77 millions de personnes, en majorité, des jeunes éduqués, un marché qui recèle de grosses ressources énergétiques propres à attiser les convoitises des compagnies pétrolières US. Et si Rohani réussissait à s'entendre avec l'Occident? L'économie iranienne en prendra un sacré coup de punch, mais les Iraniens savent ménager la chèvre et le chou. Ils ne prendront, à aucun prix, le risque de couper les liens avec la Chine et la Russie.