Yahoo! a plié, Yahoo! a rompu, mais Yahoo! veut faire toute la vérité sur la manière dont il a été amené, à partir de 2008, à transmettre des données sur ses utilisateurs à l'administration américaine dans le cadre du programme de surveillance des communications Prism.
Dans un message posté jeudi 11 septembre sur l'un des blogs officiels du groupe, Ron Bell, responsable des questions juridiques chez Yahoo!, affirme que les autorités ont été jusqu'à menacer le géant de l'Internet d'une amende de 250 000 dollars par jour en 2007-2008, pour le contraindre à dévoiler des données au nom de la sécurité nationale.
ATTAQUES EN CONSTITUTIONNALITÉ
Ces révélations sont faites alors que les restrictions d'accès au dossier de 1 500 pages(!) retraçant le bras de fer entre la firme et l'administration américaine ont été levées.
« Nous avons refusé de nous plier à ce que nous considérions comme une surveillance contraire à la Constitution », explique le responsable de Yahoo!, ce que corroborent les documents que l'AFP a pu consulter. Dans un passage, le groupe dit ainsi que les demandes de l'administration « sont inconstitutionnelles, parce qu'elles permettent une surveillance sans mandat de communications personnelles de citoyens américains (…), et qu'elles n'étaient pas justifiables ».
Révélé par l'ancien espion américain Edward Snowden, le programme Prism de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) permet d'intercepter les communications électroniques de personnes étrangères et se situant vraisemblablement à l'étranger. Selon les documents d'Edward Snowden, Facebook, Google, Microsoft, Apple, AOL, Skype et Yahoo! sont associés à ce programme même si ces sociétés ont toujours nié donner un accès direct à leurs serveurs.